Didier : la 1ère friterie du Cambodge!

Nous avons rencontré Didier à Phnom Penh.  Nous nous baladions dans les rues lorsque nous avons vu un marchand ambulant ayant pour slogan « La première friterie belge au Cambodge » ! L’homme nous a expliqué qu’il travaillait pour Didier et que nous le trouverions probablement à « La Patate », son restaurant, quelques rues plus loin. Nous nous mettons en route et trouvons sans difficulté un établissement marqué « La Patate » avec un menu alléchant ! Didier était dans le commerce d’en face « La Bodega ». Travailler à l'étranger - Asie - Cambodge -  Friterie BelgeNous avons appris en allant à sa rencontre qu’il lui appartenait également. Et c’est parti pour une nouvelle interview, celle d’un bon vivant Belge qui a monté un commerce devenu le repaire des francophones à Phnom Pen :

My Little Big Trip : Bonjour Didier, comment es-tu arrivé à monter ton/tes commerce(s) dans la capitale du Cambodge ?

Didier : Avant d’arriver au Cambodge, j’ai vécu 15 en Thaïlande ! J’avais déjà trouvé plusieurs sources de revenu sur place. D’abord la pêche au gros, ensuite j’alimentais l’armée américaine pendant la guerre du golfe. J’ai monté un journal, « l’Echo du Siam » et ensuite « l’Echo de Phuket ».

MLBT : Ça avait l’air de bien marcher pour toi, pourquoi être parti ?

Didier : Je me suis planté sur un de mes business en Thaïlande. Les démarches et contraintes administratives en Thaïlande sont beaucoup plus importantes qu’au Cambodge. Je suis venu au Cambodge et j’ai monté l’Echo du Cambodge. La revue était surtout adressée aux francophones et anglophones. Elle regroupait des informations d’actualités, des sorties, des bonnes adresses… A l’époque j’écrivais les articles et je m’occupais de trouver des annonceurs car le but était de distribuer la revue gratuitement.

Travailler à l'étranger - Asie - Cambodge - La patate - Friterie BelgeMLBT : Et tu la publies toujours ?

Didier : Oui toujours, (dit-il en allant nous en chercher un exemplaire), mais ce n’est plus moi qui m’en occupe. Elle a bien évoluée car, suite à des problèmes de santé, mon associé et moi avons dû arrêter de travailler dessus pendant un temps. C’est donc le commercial qui a repris la revue et il y a maintenant beaucoup plus d’annonceurs dans la revue.

MLBT : Et c’est là que tu as décidé de changer d’activité ?

Didier : Oui tout à fait, j’ai monté le journal en 2006 et « La Patate » en 2007. La Bodega (qui se trouve juste en face) est encore en travaux, j’ai acheté le local en juin 2012. Je vais lancer un concept de friterie ambulante avant la fin d’année.

MLBT : Tu racontes cela comme si tu achetais des vêtements, est-ce aussi simple que ça de monter un commerce ici ?

Didier : Sincèrement oui, il n’y a pas de démarches administratives. L’investissement est moindre par rapport à ce qu’on peut trouver en Europe. A titre d’exemple, l’achat d’un commerce en triplex coute 80 000 euros. Et pour couronner le tout, les taxes sont inexistantes. Pour s’en sortir, il faut monter son affaire et sortir de l’ordinaire. En plus, ici, il faut bien se rendre compte qu’il n’y a rien, il y a tout à construire. Par exemple, on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas de remorques sur les marchés. On va donc se lancer là-dedans.Travailler à l'étranger - Asie - Cambodge - La patate - Friterie Belge

MLBT : Et concernant le management des Cambodgiens ?

Didier : C’est vrai que ce n’est pas tous les jours facile.  Ils ne fonctionnent pas comme nous. En ce qui me concerne, j’ai beaucoup d’orphelins, de gosses des rues. Ils ont entre 18 et 30 ans. Ma méthode c’est d’avoir la patience de leur expliquer, ne pas gueuler sur eux. Ils n’ont pas la même culture que nous et n’ont pas les mêmes « acquis ». Par exemple, je leur explique régulièrement qu’il faut fermer la porte du frigo. Il faut se rappeler que ça ne fait pas si longtemps qu’ils y ont accès. Ils n’ont pas les mêmes automatismes que nous.

MLBT : Tu embauches combien de personnes ?

Didier : Actuellement, j’ai 27 employés. J’ai parfois de l’absentéisme. Je me suis rendu compte qu’une fois qu’ils ont passé les 6 mois, c’est qu’ils veulent rester. Là, j’ai une cambodgienne qui est responsable du café. En deux ans, elle parle couramment l’anglais, c’est la meilleure de la salle (avec Pierre) et elle sait même torréfier le café ! Pierre, quant à lui, bosse avec moi depuis 4 ans maintenant. Il travaillait dans la rue. Il est très responsable et fiable, il s’est marié avec la cuisinière. C’est comme une famille.

MLBT : Quelle est ton ambition pour la suite ?

Didier : Donner dTravailler à l'étranger - Asie - Cambodge - La patate - Friterie Belgeu boulot aux gosses des rues. Pour le reste, j’adore bosser. Mon travail est mon hobby !

MLBT : Est-ce que tu as un conseil à donner à des personnes qui voudraient monter leur affaire au Cambodge ?

Didier : Qu’ils fassent attention à ce qu’ils montent. Ici, il y a pleins d’expatriés qui viennent et qui montent un hôtel, un restaurant ou un bistrot. Sauf qu’ils ne connaissent pas le métier. Ils n’ont jamais travaillé dans un restaurant, et ils finissent par se planter.

    Maxence Pezzetta

Category: Entrepreneurs
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