A tous les français qui veulent connaître les trucs et astuces pour s’installer au Cambodge, cette interview est pour vous ! Nous avons rencontré Daniel Zarba, directeur de la chambre de commerce franco-cambodgienne. Il nous explique ce qu’il faut avoir en tête pour immigrer au Cambodge.
My Little Big Trip : Bonjour, nous faisons un site web pour les personnes qui souhaitent immigrer en Asie, ou au moins se renseigner. Quels sont les choses à savoir absolument ?
Daniel Zarba : Pour commencer, il faut savoir qu’il y a de plus en plus de français qui viennent tenter leur chance au Cambodge. En effet, le Cambodge a un taux de croissance de 7% pour l’année 2011. C’est un taux comparable à celui de la Chine.
My Little Big Trip : Comment peut-on expliquer un taux de croissance aussi élevé?
D.Z : C’est très simple, le pays part de rien. Tout est à faire ! A titre d’exemple, 40% de la population au Cambodge n’a pas d’eau ni d’électricité et le revenu moyen par habitant est de l’ordre de 700$. Il est important de prendre en compte que la part de la population qui est en situation d’extrême pauvreté est composée majoritairement des habitants des zones rurales qui représentent 80% de la population. Pour ce pays, nous sommes à une période de reconstruction. Le Cambodge a énormément souffert de la guerre, des périodes d’occupation successives et des Khmers Rouge.
MLBT : Ce n’est pas un portrait très réjouissant du Cambodge. Qu’est-ce qui attire les occidentaux ? Et notamment les français ?
D.Z : Pour commencer, c’est un pays où il fait bon vivre. Ici, il fait beau et chaud toute l’année et la vie ne coûte pas chère. La vie est très facile. Si on prend l’exemple d’un étudiant, il aura une bien meilleure qualité de vie ici qu’à Paris. Il dépensera au maximum 600$ par mois sans se priver ! Un autre point qui revient régulièrement est l’accueil et le sourire des khmers. Les gens sont très agréables à vivre, polis, et souriants. En plus, les Français sont très bien accueillis au Cambodge, la France n’a pas laissé de mauvais souvenirs suite au protectorat. Enfin, c’est un pays avec une certaine liberté. Le Cambodge est une monarchie constitutionnelle. Il y une famille royale qui a une forte puissance symbolique mais les gens votent et il y a un premier ministre avec un gouvernement.
Au niveau des richesses naturelles, les principaux atouts du Cambodge sont l’agriculture, l’industrie textile, le tourisme et une main d’œuvre bon marché. Des recherches sont en cours pour trouver des gisements de gaz et de pétrole.
MLBT : Et d’un point de vue business ?
D.Z : Le Cambodge offre une liberté et une facilité au niveau administratif qu’on ne retrouve pas dans la plupart des pays de la zone Asie. A titre d’exemple, j’ai régulièrement des entreprises installées au Vietnam qui me demandent quelles sont les démarches pour s’installer au Cambodge car l’administration dans ce pays est beaucoup plus lourde.
Et comme je le disais, la main d’œuvre bon marché joue également sur leur souhait de s’implanter au Cambodge. Aujourd’hui le Cambodge est moins cher que la Chine. Même les chinois délocalisent !
MLBT : Au niveau professionnel, comment peut-on trouver un travail ?
Avant toute chose, il faut se rendre compte que le Cambodge est un pays de 15 millions d’habitants pour une superficie 181 035 km2. Il y a donc énormément de possibilités ! Chez les français, il y a majoritairement 3 profils. Il y a ceux qui arrivent avec un travail, ceux qui trouvent un travail sur place et ceux qui en crée un.
Pour ceux qui veulent trouver du travail, il faut savoir qu’au Cambodge, c’est l’équivalent de la période des trente glorieuses. Par exemple, la chambre de commerce envoie deux mailing emploi tous les mois avec les offres des entreprises partenaires et les demandes de particuliers. Il y a des opportunités à saisir pour ceux qui le souhaitent et pour une grande variété de profils.
MLBT : Quelles sont les méthodes à connaître pour les personnes qui veulent trouver du travail au Cambodge ?
D.Z : Il faut faire des candidatures spontanées, il faut s’inscrire sur les sites d’emploi et se renseigner auprès de la chambre de commerce et de la mission économique.
MLBT : Quel conseil donneriez-vous à une personne qui veut monter son affaire au Cambodge ?
D.Z : Il faut bien garder en tête que le facteur clef de succès est le travail. Pour tous ceux qui veulent monter leur affaire ici, c’est facile oui. Mais il faut tout de même s’impliquer énormément. Il faut également connaître son métier. On ne s’improvise pas barman ou directeur d’une Guest House. Ce sont des métiers de service qui demandent énormément d’implication.
MLBT : Combien de français y-a-t-il au Cambodge ?
D.Z : Il y a aujourd’hui 5000 français au Cambodge. Ce chiffre inclut également les franco-khmer qui ont immigré en France avant le régime de Pol Pot et qui souhaitent maintenant retourner au pays. Ce chiffre augmente de 10% par an. L’an dernier, la progression a été de 17%.
MLBT : Si vous deviez faire passer un message aux personnes qui désirent s’expatrier au Cambodge, que leurs diriez-vous ?
D.Z : Je leur dirais d’être patient et d’être ouvert. Ici tout est facile mais ça prend plus de temps qu’en France ou dans les pays développés. Si les personnes veulent brûler les étapes et aller trop vite, ça ne fonctionnera pas. Il y a énormément de personnes qui arrivent ici et qui veulent s’en mettre plein les poches en 6 mois. Il faut impérativement être patient et humble pour réussir au Cambodge.
Il faut également être ouvert car les méthodes de travail ne sont pas les mêmes. Ici la frontière entre la vie professionnelle et la vie personnelle n’existe pas. Avant de conclure un marché, il va falloir commencer par raconter des faits personnels. Il est courant d’aller au restaurant puis au karaoké. Ça crée un lien de confiance. Une fois qu’il est établit, on peut commencer à parler business.
Merci pour les renseignements,
c’est vrai que faire des affaires au VN est tres, tres dur, je le confirme.
C’est pour cela que je vais surement au combodge pour de nouvel aventure…
cdt M.LUU