My Little Big Trip : Bonjour Jean-Paul, est-ce que tu peux nous expliquer comment es-tu arrivé en Australie ?
Jean-Paul Signoret : Bonjour, en fait j’ai commencé par traverser l’Inde à vélo quand j’avais 19 ans. J’y ai vécu deux ans. Après je suis allé en Australie parce que je connaissais quelqu’un là-bas. Arrivé là-bas, je ne parlais pas un mot d’anglais. J’ai enchainé les petits boulots, les cuisines de restaurants, et j’ai fait du fruit picking.
MLBT : Et comment en es-tu arrivé à monter ta boîte ?
Jean-Paul : Je suis pâtissier de formation. Quand j’avais 27 ans, j’ai décidé de monter ma propre pâtisserie. Elle n’a pas duré très longtemps car un pub a brulé juste à côté et ça a beaucoup diminué la côté de popularité de l’endroit. J’ai néanmoins réussi à revendre ce business et je n’ai pas perdu d’argent pour cette affaire. Du coup je suis allé bosser dans des marchés, je faisais des gaufres françaises.
MLBT : Et tu as essayé de monter une nouvelle structure?
Jean-Paul : Dans un premier temps je suis allé travailler à Sydney pour un boulanger français. C’était un professeur exceptionnel ! J’ai appris énormément de choses ! Je suis ensuite allé à Byron Bay pour rejoindre des amis. C’était il y a un peu moins de 18 ans, j’ai alors décidé de monté de nouveau ma propre entreprise.
MLBT : Quelle était l’activité de cette entreprise ?
Jean-Paul : C’était de la fabrication et de la livraison de pâtisserie française. Je faisais du commerce de gros. On a commencé à livrer le Club Med, l’activité a continué à évoluer, les clients ont continué a affluer et j’ai dû faire un choix dans mes activités. Je ne pouvais pas tout faire tout seul et c’était vraiment compliqué de trouver quelqu’un de compétent en tant que boulanger en Australie. On a donc arrêté tout ce qui était pâtisserie française pour faire uniquement des tartes. L’entreprise s’appelait Byron Gourmet Pies. Ça marchait très bien et ce d’autant plus lorsque j’ai décidé d’investir dans mon site internet pour optimiser le référencement.
MLBT : Et pourquoi as-tu arrêté cette entreprise ?
Jean-Paul : Honnêtement, après 30 ans en Australie et 17 ans à bosser 18 heures par jour tout en dirigeant des personnes, j’en ai eu marre. J’avais besoin de faire une pause, de changer. Du coup j’ai décidé de vendre et j’en ai tiré un bon prix.
MLBT : Et quels conseils tu donnerais à quelqu’un qui souhaite lancer son business à l’étranger?
Jean-Paul : Qu’il réfléchisse bien à ce qu’il veut faire de la vie. Gérer son entreprise n’est pas de tout repos, et bien y réfléchir, le salaire horaire n’est pas si intéressant. Si c’était à refaire, je travaillerais pour quelqu’un. J’ai compris aujourd’hui que si tu veux faire ce que tu aimes, en ce qui me concerne, la pâtisserie, il faut travailler pour quelqu’un. Si tu veux faire du business, gérer, compter, manager, monte ta boite, il faudra que tu oublies tes loisirs pour te consacrer essentiellement à ça. Ensuite, si tu as toujours envie de le faire, il faut que tu étudies ton marché, que tu collectes un maximum d’informations. N’oublies pas que tu n’es pas ton pays. Il faut donc que tu fasses appel à un avocat qui pourra te protéger. Tu prends énormément de risques quand il s’agit de ton entreprise. Que ce soit au niveau de l’argent que tu investis que de tes employés !