Laure : Le jeu en vaut la chandelle!

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - Laure LegrosLaure Legros s’est expatriée en Australie depuis 2 ans. Elle vit à Sydney et travaille dans le web. Elle accepte de témoigner et de nous faire part de son expérience.

My Little Big Trip : Bonjour Laure, comment en es-tu arrivée à t’expatrier en Australie ?

Laure Legros : Je suis arrivée pour la première fois il y a 3 ans dans le cadre de mes études à l’Ecole Supérieure de Commerce de Reims. J’avais trouvé un stage à la chambre de commerce franco-australienne (FACCI ) à Sydney. Je suis rentrée en France à l’issue de ce stage de 5 mois pour terminer mes études. Dès que je suis rentrée, je savais déjà que je voulais repartir.

Je suis revenue après mes études avec un visa étudiant car j’avais déjà utilisé mon visa Working Holidays. J’ai trouvé du travail et ça fait maintenant 2 ans que je suis installée à Sydney.

MLBT : Pourquoi as-tu choisi Sydney ?S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - Laure Legros

Laure : Je n’étais pas fixée sur Sydney, c’était l’Australie dans son ensemble qui m’intéressait. Ça aurait aussi bien pu être Melbourne ou Brisbane. J’avais même commencé à chercher à Melbourne mais j’avais plus de contacts à Sydney donc c’était plus facile. Sydney est aussi la ville la plus agréable à vivre selon moi, suivie de très près par Melbourne.

MLBT : Pourquoi ne pas avoir choisi de rester en France ?

Laure : Le fait d’avoir goûté à l’expatriation m’a vraiment donné envie de vivre à l’étranger et l’idée de travailler à Paris me donnait l’impression de vivre une vie préétablie. Je venais de terminer mes études et je me disais que c’était maintenant ou jamais. Je pensais que si je trouvais un CDI à Paris c’était foutu et que je ne repartirai plus. Je me suis lancée en me disant : « Si ça marche tant mieux, si ça ne marche pas j’aurais essayé et je reviendrai avec une bonne expérience. »

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - WoofingMLBT : Comment fait-on pour trouver un job avec un visa étudiant ?

Laure : Ce n’est pas l’idéal. Comme je le disais plus tôt, j’avais déjà utilisé mon WHV (visa vacances travail) quand j’étais en stage.  Le visa étudiant était une bonne alternative parce que je pouvais travailler à temps partiel et chercher du travail à côté.

Pour trouver du travail, j’ai dû frapper à pas mal de portes, explorer toutes les opportunités possibles et faire jouer le petit réseau que j’avais à l’époque. J’avais l’avantage d’avoir déjà une expérience en Australie, j’avais encore des contacts à la FACCI (Chambre de commerce et d’industrie franco-australienne) et je savais exactement quoi faire pour trouver un travail en Australie.

MLBT : Que faut-il faire pour trouver un travail en Australie ?

Laure : Il faut convaincre l’entreprise que tu as une valeur qui justifie l’argent et le temps qu’elle va investir pour te faire sponsoriser. Il faut lui montrer ce qu’elle va gagner en t’engageant toi, même si les frais à l’embauche sont un peu plus chers. C’est sûr que ce n’est pas évident quand tu sors de l’école. En ce qui me concerne, j’avais  la motivation, j’avais déjà une première expérience à Sydney et mon niveau d’anglais était très correct.

J’ai été embauchée par une entreprise australienne qui propose un service de comparaison de prix d’hôtels en ligne, S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - HotelsCombinedHotels Combined. Ils recherchaient quelqu’un pour prendre en charge le développement du marché français et voulaient une personne native. C’était un gros avantage même si j’étais aussi en concurrence avec de nombreux autres français présents à Sydney.

MLBT : Qu’est-ce qui avait fait la différence selon toi ?

Laure : Probablement le fait d’être sur place et de pouvoir commencer immédiatement. J’ai aussi réussi à leur montrer ma motivation et le potentiel que je voyais dans le poste.

MLBT : Comment as-tu eu accès à cette offre ?

Laure : Sur un des principaux sites d’offres d’emplois australien : seek.com.au. Une fois que j’ai trouvé l’offre, j’ai postulé et j’ai fait des recherches sur la personne qui s’occupait du recrutement. Je l’ai contactée par Linkedin pour faire passer mon CV et avoir plus de chances d’obtenir l’entretien.

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - VisaMLBT : Comment ont-ils géré ton visa étudiant ?

Laure : Je pouvais travailler 20h par semaine maximum. Ils ont été très flexibles et l’accord était le suivant : j’étais en quelques sorte à l’essai, si ça se passait bien et qu’il y avait assez de travail, ils feraient le nécessaire pour me garder. La question s’est donc réellement posée à partir du mois d’août. Ils ont apprécié mon travail, ont fait les démarches et deux mois plus tard j’obtenais mon visa 457 pour 4 ans.

MLBT : Quel conseil donnerais-tu aux gens qui cherchent un emploi en Australie depuis la France ?

Laure : Je pense que c’est possible  mais c’est plus compliqué. Je sais qu’il y a beaucoup de recruteurs ou d’entreprises qui filtrent les CV des personnes qui ne sont pas sur place.

MLBT : Pour les gens qui sont sur place, quels sont les outils à utiliser pour trouver un travail ?

Laure : Seek.com.au est le premier site d’’emploi sur lequel tous les jobs sont postés. Il y a beaucoup d’offres mais aussi beaucoup de S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - Recherche d'emploiconcurrence. Pour vous donner une idée, le ratio est souvent de plus de 200 postulants pour une offre.

Je suis persuadée que c’est le réseau qui fait tout en Australie donc il faut essayer de se rendre au plus d’événements possibles, que ce soit dans la sphère française ou non. La communauté française est très forte à Sydney, il faut l’utiliser et essayer de penser différemment. Par exemple, il y a une chose à laquelle les français ne pensent pas, ce sont les agences de placement.

Malgré tout, il faut tout de même prendre en compte que pour quelqu’un qui arrive en Australie sans expérience, ni en France ni sur le marché australien, ça sera très difficile de trouver via les agences. En effet, les entreprises demandent souvent des personnes qui ont un profil de résident permanent.

MLBT : Est-ce que certains profils sont plus recherchés ?

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - ConstructionLaure :Les ingénieurs par exemple sont très recherchés en Australie. Un ami a trouvé un travail en 2 semaines avec un sponsorship à la clé. Les profils liés au web – développeurs, designers, marketers – ou la pub sont aussi prisés. Il y a beaucoup d’agences à Sydney et Melbourne et il y a un fort manque de main d’œuvre en Australie donc elles se tournent vers les travailleurs étrangers. Le secteur de l’hospitalité est une bonne voie aussi, car nos formations ont une excellente réputation. D’une manière générale, les français sont appréciés en Australie parce que nous sommes de bons bosseurs et très productifs. Une fois que les entreprises sont familiarisées avec le processus pour sponsoriser, elles le feront plus facilement parce qu’elles ont un bon retour sur investissement.

Mon poste à l’époque était idéal pour le sponsorship parce qu’il fallait parler français. Pour justifier un sponsorship, l’entreprise doit prouver qu’elle n’a pas pu trouver les compétences chez un travailleur australien.

MLBT : Est-ce que la communauté française est solidaire à SydneS'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage y ?

Laure : Il y a beaucoup d’organisations dédiées à la communauté française. On trouve notamment Ubifrance pour l’aspect commercial, la Chambre de Commerce et d’Industrie Franco-Australienne (FACCI) pour l’aspect networking et l’alliance française pour la culture. De nombreux évènements sont organisés tout au long de l’année pour les français, par exemple le festival du film à Sydney, la fête du 14 juillet etc. Ça donne une forte activité à la communauté française et ça aide ne serait-ce que pour rencontrer des gens quand on ne connait personne. Il y a aussi des événements plus « relax ». Par exemple, le « get2gether » propose un rendez-vous pour les francophones/francophiles dans un bar différent chaque 1er mercredi du mois.

MLBT : Quelle est l’image des français en Australie ?

Laure : Dans le monde des affaires on a une très bonne image parce qu’on est considérés comme étant des gens qui travaillent bien et dur. En dehors de ça, l’Australie voit de plus en plus de français arriver depuis quelques années et ça peut créer quelques tensions. Il y a des petits incidents isolés en Australie mais je ne pense pas que ce soit une grosse tendance.

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - French ShoppingMLBT : On a entendu parler du french shopping, c’est-à-dire que les français voleraient dans les magasins ?

Laure : Honnêtement, je ne pense pas que ce soit que les français. Il y a de plus en plus de backpackers en Australie et je pense que c’est une tendance qu’on retrouve chez les backpackers en ce moment. Ce sont des gens qui n’ont pas forcément beaucoup d’argent et qui viennent pour visiter ou prendre du bon temps sans s’investir, c’est pour ça qu’il y a des petits débordements.

MLBT : En quoi le marché du travail est différent de la France ?

Laure :Comme l’Australie connait le plein emploi, même si on commence à voir les effets de la crise depuis 1 an, cela crée de la flexibilité dans le sens ou les gens ne ressentent pas la pression de conserver leur emploi. Il est commun de changer d’employeur tous les ans ou tous les 2 ans. Dans l’autre sens, il est aussi beaucoup plus facile pour une entreprise de se séparer d’un employé. Dans le cas des personnes sponsorisées, c’est un peu différent parce que si le contrat est rompu, nous avons 28 jours pour trouver une autre entreprise ou bien quitter le pays.

Une deuxième différence est que l’évolution de carrière peut être beaucoup plus rapide. Une personne qui fait ses preuves peut vite monter dans la hiérarchie. Les Australiens jugent beaucoup plus sur l’expérience que sur les diplômes.

MLBT : Quelles sont les options à part le web pour travailler en Australie quand tu viens de France ?S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage

Laure : Ça dépend des métiers. En sortant d’une école de commerce ou ingénieur en France, les options sont à peu près les mêmes mais certains secteurs sont moins plus ou moins ouverts. Les grandes boîtes d’audit recrutent beaucoup par exemple, mais il est sûrement plus facile de démissionner d’un emploi en France pour se faire embaucher dans la même entreprise en Australie. Le secteur minier et gaz est particulièrement attractif. Dans la grande consommation par contre c’est difficile car le métier requiert une bonne connaissance du marché australien. Pour des emplois dans la finance ou comptabilité où les normes sont très différentes de celles appliquées en France, il est moins facile de faire valoir ses compétences.

MLBT : Ça semble tout de même risqué de venir ici…

Laure : Ça l’est. Tous ceux qui quittent leur job pour venir prennent un risque mais le jeu en vaut la chandelle

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - TémoignageMLBT : Est-ce que tu comptes revenir en France ?

Laure : Pas sur le moyen terme, c’est-à-dire pas dans les 5 prochaines années. Après, je ne sais pas si je ferai ma vie ici. Il faut prendre conscience qu’il y a un fort éloignement géographique, on met 24h pour aller en France et au moins 6h d’avion pour aller dans le pays le plus proche, hors Nouvelle-Zélande.

MLBT : Comment est-ce que tu gères l’éloignement avecS'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - Distance la France ?

Laure :Ce n’est pas toujours facile et je comprends que cela puisse influencer la décision de rentrer. Et encore, je suis ici depuis 2 ans seulement. On perd contact avec certains amis, c’est un fait. La relation change, un décalage et une distance se créent, qui ne sont pas que géographiques. Je pense que c’est l’expatriation en général qui crée cette distance et encore plus en Australie à cause de l’éloignement.

Les différences culturelles entre l’Australie et la France rendent aussi l’éloignement difficile. Il est plus difficile ici de construire des amitiés, même si les Australiens sont au premier abord très accueillants et enthousiastes.

MLBT : Donc tes amis sur place, ce sont des australiens ou des étrangers ?

Laure : J’en ai beaucoup qui sont français et dans mon travail j’ai beaucoup d’amis étrangers. Finalement, je n’ai pas tant d’australiens que ça dans mon entourage. Mais je ne pense pas que ça vienne des Australiens en particulier. Ça vient des deux « côtés ». Les français n’ont pas toujours envie d’aller vers les australiens et les australiens ont l’impression d’avoir déjà assez d’amis et ne voient pas l’intérêt d’aller vers des étrangers.

MLBT : Ça ne les dérange pas qu’il y ait autant d’étrangers ?

Laure : En extrapolant un peu, la plupart des australiens sont étrangers. Avec l’immigration il y a de plus en plus d’asiatiques et d’européens en Australie. Les Australiens sont habitués et sont très accueillants. Ils sont très ouverts même si l’immigration devient de plus en plus restrictive.S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage

MLBT : Aurais-tu un conseil à donner ceux qui veulent venir s’expatrier en Australie ?

Laure : Si j’avais un conseil à donner, c’est de se renseigner au maximum et d’être réaliste par rapport à son projet. L’Australie a souvent été décrite comme un pays où on trouve un travail facilement, avec des salaires très hauts, et du beau temps toute l’année.

La réalité c’est que c’est de plus en plus difficile pour un étranger de venir s’installer. Je pense qu’il ne faut pas arriver n’importe comment. Il faut se préparer et une fois sur place, il faut exploiter au maximuS'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - En famillem chaque opportunité parce qu’il y a une forte concurrence et ça se joue à pas grand-chose. En Australie, la réussite d’un entretien se jouera plus sur la personnalité que sur le diplôme. Il faut essayer d’enfoncer toutes les portes et montrer qu’on en veut. Il faut faire comprendre au recruteur pourquoi il faut que ce soit toi qui soit recruté et pas un autre!

MLBT : Que dirais-tu à ceux qui ont une famille et qui pensent à l’expatriation en Australie ?

Laure : Je leur conseillerai d’avoir recours à un agent d’immigration parce que ça devient plus compliqué d’immigrer en Australie quand tu as une famille. Je ne connais pas le détail de l’immigration d’une famille. Si l’un des deux parents à la chance de travailler dans une grande entreprise implantée à l’international, je lui conseille de passer par sa boite. Mais s’ils doivent arriver sans travail c’est bien plus compliqué. L’immigration choisie dépendra aussi des compétences du couple. Si elles sont recherchées, il est possible d’avoir une résidence permanente directement. Pour cela il faut regarder dans sur le site du gouvernement. Une autre chose à prendre en compte sont les frais de scolarité et de santé très élevés en Australie. Bref encore une fois, il faut venir bien informé.

             Maxence Pezzetta         Eugenie Delhaye

Category: Expatriés
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3 Responses
  1. Don_diego says:

    C’est un peux plus compliqué. Si tu ne pocede pas de visa permanent, toute les formation seront payante et te coûteront le bon. Je te conseil de t’abonner sur YouTube a cette chaîne :
    Australieconseil ! Très bonne chaîne, elle te renseignera sur beaucoup de choses. Bon courage ! Et bonne vacances ;) !

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