Si vous voulez venir, dépêchez-vous!

François LubranS'intaller en Australie - Trouver un travail - Sydneyo est un nouvel arrivant en Australie. Il a réussi à trouver un emploi de « Business Developer » à Sydney en deux mois et a déjà une très bonne connaissance du marché australien. Il a accepté de témoigner pour My Little Big Trip et partager ses astuces pour une bonne intégration en Australie.

My Little Big Trip : Bonjour François, comment en es-tu arrivé à t’expatrier en Australie ?

François : Je suis arrivé le 30 septembre 2012 en Working Holidays Visa (WHV). J’avais préparé mon projet depuis longtemps et je suis venu dans l’optique de m’installer de façon pérenne à Sydney, de trouver un travail dans mon domaine de compétences et de décrocher un sponsorhip.

Cette envie d’expatriation est venue d’un voyage que j’ai fait l’année dernière au nouvel an. J’ai des amis et des connaissances qui habitent ici, à Sydney, Brisbane ou encore Melbourne. On a fait un voyage entre Brisbane et Sydney et j’ai eu un coup de cœur. J’avais des amis très proches qui vivaient là-bas depuis quelques années qui me disaient qu’on pouvait trouver du travail, un logement et une qualité de vie meilleure.

Sauf que depuis 1 ou 2 ans, ils étaient de plus en plus mesurés et nous disaient de ne pas trainer et d’être prudents si l’on voulait venir, parce qu’ils sentaient que les choses allaient devenir de plus en plus difficiles, même ici. En effet, il y a une dizaine d’années, c’était encore relativement facile de trouver du travail. Depuis 1 an ou 2, le coût de la main d’œuvre a augmenté (surtout dans les secteurs porteurs ici comme les mines). Les budgets ont vraiment explosés ce qui a stoppé ou ralentit les projets. CeS'intaller en Australie - Trouver un travail - Sydney - Déménager en Australiertains projets, eux, arrivent a leur terme, la demande de main d’œuvre a donc ralentit et même des australiens se sont retrouvés sans travail et ont aujourd’hui du mal a en trouver. Dans les années fastes, l’Australie a fait venir beaucoup d’étrangers et aujourd’hui certains australiens commencent a voir la présence étrangère d’un mauvais œil et ça se ressent dans la politique actuelle.  L’économie n’est plus aussi prospère qu’il y a 5 ou 10 ans.

MLBT : Comment as-tu préparé ton expatriation en Australie ?

François : Pour reprendre l’état d’esprit dans lequel j’étais après mon voyage, j’étais à un moment de ma vie où je me posais beaucoup de questions par rapport à l’étranger. Je n’avais pas eu d’expérience significative à l’étranger et ça me manquait. Je voulais tenter l’expérience de l’expatriation dans un pays anglophone comme par exemple les États-Unis, le Canada, ou l’Australie. Je me suis dit « c’est maintenant ou jamais ». Je n’avais pas d’engagement particulier en France. Je me suis rapproché de mes amis déjà sur place qui m’ont conseillé. J’ai annoncé à mon employeur que je voulais partir. J’ai envoyé mon CV à Sydney, préparé le terrain, écouté les conseils, contacté des gens. J’ai aussi mis de l’argent de côté pour pouvoir avoir un peu de marge. Je suis arrivé le 30 septembre 2012 avec une vision assez objective de ce qu’est la réalité du marché ici. J’avais pour but de trouver un travail stable et j’étais conscient que ça serait difficile.

MLBT : Donc tu avais déjà cherché un travail avant d’arriver en Australie ?

François : Pas spécialement. Pour être honnête, je pensais qu’il fallait que je sois sur place pour trouver un travail. Ma recherche a vraiment commencé quand je suis arrivé. Je me suis inscrit sur Seek.com.au et j’ai beaucoup utilisé Linkedin. J’ai aussS'intaller en Australie - Trouver un travail - Réseau Sociali fait du networking, j’ai participé à des événements régulièrement que ce soit des événements organisés par la FACCI (Chambre de Commerce Franco-Australienne), des anciens d’écoles de commerce ou par la communauté française. J’ai beaucoup travaillé mon réseau et c’est comme ça que j’ai trouvé l’opportunité qui m’a permis de trouver un travail. Un ancien étudiant de mon école (ESC Reims) est manager d’une boîte qui fait du conseil en RH et du recrutement. Il s’agit de Polyglote. On s’est vu une semaine ou deux après mon arrivée et 3 semaines après, il m’a appelé parce qu’une société française souhaitait ouvrir une filiale en Australie. C’était un des principaux concurrents de mon ancienne entreprise et mon embauche s’est faite très vite, j’ai eu énormément de chance. Je n’étais pas serein parce que je n’avais eu qu’un entretien en 1 mois de recherche d’emploi.

MLBT : Pourtant tu t’étais préparé, tu avais des contacts, tu avais des CV etc. Mais tu n’as pas réussi à avoir de vrai entretien. Pourquoi ?

François : Il y avait deux choses qui me bloquaient ici. La première était le fait que je n’avais pas d’expérience en Australie et la seconde était mon vS'intaller en Australie - Trouver un travail - Visa applicationisa. Le WHV n’est pas un visa fait pour chercher du travail. Les entreprises sont très réticentes à prendre des WHV parce que la plupart des WHV cherchent un sponsor et ça les embête. Ça complique tout le processus de recrutement ce qui met une barrière de leur côté. En plus, ils ne sont pas toujours super au point sur les procédures. Il y a un blocage par les entreprises et ça se retrouve également dans les agences de placement/recrutement.

MLBT : Quelle sont les options pour trouver du travail en Australie avec un WHV?

François : Le réseau, les groupes français et européens, les boites qui ont déjà sponsorisé. Je pense que dans les boites internet, web et nouvelles technologies c’est peut-être plus simple. Moi je visais les boites de conseils ou de recrutement. Aujourd’hui avec Assystem, société de conseil en ingénierie, on fait 50% d’assistance technique en détachant des consultants chez des clients, et 50% de prestations forfaitaires ou l’on propose une offre plus complète. J’ai aussi fait des recherches dans le domaine du sport vers lequel je m’étais orienté en France pendant un temps. Je n’avais déjà pas réussi à trouver en France et je me suis rendu compte que ce marché était très spécifique ici. Sans expérience ça n’aurait pas été possible.  La seule option aurait été une marque européenne qui aurait décidé de s’implanter ici par exemple.

MLBT : Pourquoi es-tu autant attiré par la culture anglo-saxonne ?S'intaller en Australie - Trouver un travail - Témoignage

François : Ce qui me bloque pas mal en France et que je préfère ici c’est qu’on donne plus sa chance à une personne qu’à un CV/diplôme. Le fait que le droit du travail soit plus souple permet aux entreprises de prendre plus de risques. J’ai l’impression que dans la culture anglo-saxonne chacun a une chance de faire ses preuves même s’ il y a un risque d’être viré par la suite. Il y a aussi la qualité de vie de l’Australie. Quand j’étais à Paris, j’avais l’impression d’être dans un rythme très routinier tout en bossant énormément. Je gagnais bien ma vie mais impossible de mettre de côté, d’investir ou d’acheter un appartement.

Avant de m’expatrier en Australie, j’ai tout le temps vécu à Paris sauf pendant mes études à Reims. En quittant le pays, j’avais envie de vivre autre chose, de changer d’air. Encore une fois, j’ai eu beaucoup de chance de trouver mon travail et je pense que ça va être de plus en plus difficile pour les suivants mais une fois qu’on est dedans. Je connais peu d’exemples d’échec. Tous les gens que je connais qui sont venus s’installer en Australie et qui ont trouvé du travail s’en sorte très bien, ils ont une très bonne qualité de vie et gagnent très bien leur vie.

MLBT : Une fois dans l’entreprise, quelles sont les différences entre la France et l’Australie ?

S'intaller en Australie - Trouver un travail - TémoignageFrançois : C’est difficile pour moi d’en parler parce que je m’occupe d’un lancement d’entreprise. Je suis tout seul et mon homologue est à Perth, nous ne sommes que deux. Mon boss est en Polynésie et il est français. Je n’ai pas de vision de l’entreprise australienne sauf par mes amis. Leur retour c’est que ça n’a pas été facile de trouver le boulot mais qu’une fois qu’on y est, on dit que les français ont une très bonne réputation dans le travail et qu’ils sont très performants, très efficaces et qu’ils travaillent plus. Quand ils finissent à 18h alors que la plupart des australiens terminent à 17h, le manager vient les voir en leur demandant s’ils ne sont pas trop fatigués et leur dit qu’il ne faut pas en faire trop. Généralement les Français évoluent très vite en termes de grade et de responsabilité aussi bien qu’en termes de salaire.

MLBT : As-tu vu des différences entre ce que tu pensais de l’Australie et la réalité ?

François : Oui un peu mais j’étais déjà venu avant et j’avais eu beaucoup de contacts avec les gens sur place qui m’avaient dépeint un tableau objectif. Après les surprises sont plus dans ce qu’on découvre de la vie de tous les jours.

MLBT : Quelle image tes amis restés en France ont de ton expatriation ?

François : Ils me disent tous que j’ai de la chance, qu’il faut que j’en profite, qu’ils aimeraient être à ma place. Je me dis qu’il y a 6 mois, j’étais à leur place et que s’ils le veulent vraiment, eux aussi peuvent décider de s’expatrier. Bien sûr, il faut auS'intaller en Australie - Trouver un travail - Témoignagessi prendre en compte les contraintes familiales.

MLBT : Quel est ton regard sur la France ?

François : Si le boulot que j’ai trouvé se passe bien, je me verrais bien ici à moyen terme. La France a l’air tellement morose vue d’ici que ça ne donne pas envie d’y retourner. J’aurais plutôt tendance à inciter les gens qui se posent des questions à partir. Pas forcément en Australie mais un peu partout. En Asie on peut avoir une bonne évolution et plus de possibilités. Il y a aussi l’aventure et l’enrichissement liés au voyage. Aujourd’hui, je connais des gens qui sortent d’une école classée dans les 10 meilleures et qui ont passé 6 mois, 1 an ou même plus pour trouver du travail. Quand je suis parti, j’ai constaté qu’il y avait beaucoup d’espagnols et d’italiens qui quittaient leur pays parce que leur situation économique était pire que la nôtre. Aujourd’hui en France, il est certain que les temps sont plus durs pour tout le monde, mais encore plus pour les jeunes issus de formations moins qualifiantes. Dans tous les cas, je reste convaincu qu’ici les perspectives sont bien plus réjouissantes, et que beaucoup d’endroits dans le monde offrent plus de possibilités qu’en Europe.

MLBT : Comment gères-tu l’éloignement ?

François : Je n’ai peut-être pas assez de recul. Bien sûr, l’éloignement avec la famille est difficile à gérer parce qu’on se rend compte que s’il y a un problème, on ne peut pas vraiment être là et ça fait un peu culpabiliser. Je suis arrivé à un âge où il faut aussi que je pense à mon avenir, à ce que je veux construire. Skype et les nouvelles technologies me permettent d’avoir des nouvelles très régulièrement. Après je suis quelqu’un de très indépendant et ça m’a aidé dans la gestion de cet éloignement. Je trouve que pour les amis c’est très difficile. J’avais un cercle d’amis très S'intaller en Australie - Trouver un travail - Réseau Socialétendu et c’est vrai que ça fait une grande différence quand on arrive et qu’on ne connait personne.

MLBT : Les réseaux sociaux peuvent-ils t’aider pour rencontrer du monde ?

François : Je n’ai pas vraiment utilisé ce biais, je me suis beaucoup reposé sur les personnes que je connaissais déjà en me disant qu’ils allaient me présenter des gens. C’est ce qu’ils ont fait mais ce n’est pas pour cela que les gens sont à la recherche de nouveaux amis. Donc là j’essaye de rencontrer des gens par moi-même, par l’intermédiaire du boulot ou d’autres biais encore et je me suis mis en collocation avec un ami qui est dans la même situation que moi.

MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil à donner aux gens qui en ont assez de la France et de l’Europe, qui envisagent une expatriation en Asie ou Australie et qui hésitent ?

François : Ça dépend de ce qu’ils veulent faire et du profil qu’ils ont. S’ils veulent voyager pendant 6 mois/1 an, le WHV est parfait pour ça. Bien que cela devienne même de plus en plus difficile de trouver des petits boulots parce qu’il y a  de plus en plus de gens qui viennent. Ici à Sydney, il y a des français partout.

Si on est dans une démarche d’installation, il faut se préparer, commencer à chercher depuis la France, contacter des gens déjà sur place, mettre de l’argent de côté parce que généralement ce qu’on prévoie pour 6 mois part en 2 mois.

MLBT : Combien faut-il prévoir pour s’installer en Australie à ton avis ?S'intaller en Australie - Trouver un travail - Budget

François : Je pense qu’il faut minimum 2500$ par mois pour se loger, se nourrir etc. Pour ceux qui n’ont pas prévu assez, ils doivent prendre un petit boulot en plus de leur recherche d’emploi. Et aussi, pour quelqu’un qui ne parle pas anglais, je lui déconseille vivement de venir ici. Il ne faut pas se dire que l’anglais n’est pas important et qu’on peut l’éviter. Autre conseil, je dirais aux jeunes diplômés de ne pas venir directement après leurs études, je leur conseillerai d’attendre d’avoir une expérience de quelques années et une plus-value qu’ils pourront revendre sur le marché australien. J’aurais même tendance à dire que c’est une base nécessaire. Il faut aussi regarder les secteurs porteurs sachant que ce n’est pas forcément les emplois les plus qualifiés qui sont les plus recherchés. Un coiffeur trouvera probablement plus facilement qu’un jeune diplômé d’école de commerce.

Pour ceux qui veulent partir en backpackers, il faut compter 10 000-15000$, prendre un van, une planche de surf et faire le tour de l’Australie.

MLBT : On entend souvent dire que les salaires sont astronomiques, qu’en est-il réellement ?

François : Ça dépend des secteurs d’activité, les ingénieurs, les financiers, ceux qui travaillent dans le web peuvent très bien gagner leur vie. Après, les entreprises sont de plus en plus prudentes et font de plus en plus attention aux salaires. Mais globalement, le ratio dépenses courantes/salaire est bien meilleur ici qu’en France. Ici on va plus facilement gagner 4000-6000$ par mois et même si on a 1000 ou 1500$ de loyer, il reste largement assez pour se faire plaisir.

            Maxence Pezzetta 

Category: AUSTRALIE, Expatriés
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