Une fois n’est pas coutume, nous avons décidé de commencer cette vague d’interviews Québecoises par des rencontres avec des … Québecois! Louis Philippe Dea a fondé Guérilla Web, une entreprise qui, à l’origine, avait pour but de créer des sites internet. Louis-Philippe accepte de prendre quelques instants pour nous parler du développement de son entreprise et des opportunités de business au Canada.
My Little Big Trip : Bonjour Louis-Philippe, comment en es-tu arrivé à monter ton entreprise ?
Louis-Philippe Dea : Pour ma part, j’ai toujours été intéressé par le web. J’ai commencé à me spécialiser dans ce domaine pendant mes études et j’ai continué dans mes premiers stages et boulots. Après mes études, j’ai donc commencé à travailler en agence web et en parallèle, j’ai construit mon propre site qui s’appelle Ma Revue Web. Après 2 ans, je faisais près de 120 000 visiteurs par mois. Ma Revue Web traitait d’inspiration graphique, de typographies, de web et de partage de ressources. Je présentais les nouveautés notamment au niveau des templates et ça a très bien marché. En parallèle de mon emploi, j’ai créé Guérilla Web. Je faisais régulièrement des mandats pour de la création et de l’optimisation de sites et un jour j’ai décidé de me lancer. J’ai quitté l’agence dans laquelle je travaillais et j’ai commencé à temps plein dans ma propre entreprise. Ça n’a posé aucun problème à mon employeur dans la mesure où il savait que je ne resterai pas avec lui toute ma carrière puisque j’avais également comme ambition de développer ma propre agence.
MLBT : Donc finalement, quelle est ton activité ?
Louis-Philippe : A l’origine, il s’agissait de création de sites internet mais ça a évolué et aujourd’hui nous ne faisons pas que ça. Nous proposons également des services supplémentaires notamment au niveau design, de stratégies de visibilité, de création d’infolettres, d’aide à la gestion des communautés. Nous avons également une très bonne expertise sur WordPress.
MLBT : Il y a beaucoup d’agences web à Montréal. Qu’est-ce que tu proposes de plus que les autres entreprises ?
Louis-Philippe : Pour commencer, il faut savoir que je crois beaucoup en l’alliance des compétences. C’est à partir de cette valeur que j’ai bâti mon business model. Il faut savoir qu’aujourd’hui, certaines grosses agences à Montréal ont énormément de gros projets. Elles ne peuvent pas toujours tout gérer et font appel à des sous-traitants pour les aider à réaliser leurs projets. Ça fonctionne très bien !
MLBT : Depuis combien de temps as-tu lancé ton entreprise et comment vois-tu l’avenir ?
Louis-Philippe : J’ai démarré l’entreprise en 2008 mais comme je le disais plus tôt, je n’ai pas été à temps plein dessus immédiatement. Aujourd’hui, il semble que ma stratégie marche plutôt bien, je viens d’embaucher deux personnes et j’ai trouvé des locaux pour qu’on puisse travailler tous ensemble dans un même lieu.
MLBT : Félicitations ! Quels sont très critères d’embauche ?
Louis-Philippe : Pour moi c’est l’énergie, c’est la passion qui est importante. Les compétences sont importantes mais non cruciales. On peut toujours les acquérir par la suite. Alors que la passion ça ne se crée pas. Je veux embaucher une personne qui croit en son travail, qui veut aller toujours plus loin et continuer d’apprendre.
MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil à donner aux personnes qui arrivent au Québec et qui cherchent du travail ?
Louis-Philippe : Je pense qu’il est important de construire son réseau. Par exemple, pour quelqu’un qui cherche un emploi dans le web, il faut aller aux 5 à 7. Ce sont des soirées (après le travail) organisées par des associations ou des entreprises. En général, chaque soirée est axée sur un thème particulier. Les professionnels du web y sont régulièrement et c’est vraiment l’idéal pour commencer à rencontrer des gens. Je continue d’y aller pour développer mon réseau professionnel, pour me montrer et discuter avec des personnes qui ont peut-être besoin d’aide. Sinon il y a aussi les réseaux sociaux.
MLBT : On est au Québec, il y a beaucoup de Français qui habitent ici et qui décident de s’expatrier, quel est ton point de vue par rapport à l’embauche de Français ?
Louis-Philippe : Selon mon point de vue, ça ne me pose aucun problème. Comme je le disais plus tôt, si la personne est passionnée, qu’importe qu’elle soit Québécoise ou Française.
MLBT : Est-ce que tu penses qu’un immigré européen peut facilement monter son entreprise ici ?
Louis-Philippe : Je ne connais pas les procédures pour les immigrés mais je sais qu’au Québec, monter son entreprise est plutôt facile par rapport aux procédures à suivre. Tu peux le faire sur internet, tu dois choisir de t’enregistrer ou de t’incorporer.
MLBT : Peut-on avoir des aides du gouvernement lorsque l’on crée sa structure ?
L-P : Je ne sais pas. Pour ma part, je n’en ai jamais profité. Ce que je sais en revanche, c’est qu’il est possible d’avoir des aides si on embauche un salarié étranger. Il faut se renseigner sur les modalités mais ça par exemple, c’est un élément qui me ferait favoriser une candidature à une autre. Évidemment, si une personne me dit que si je l’embauche, je ne paie pas les 6 premiers mois parce que je reçois des subventions et des déductions d’impôts, c’est super pour moi ! Surtout pour une entreprise qui est en train de se créer et de grandir !