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Entreprendre à Montréal : Lucas Rivoire

Lucas Rivoire est un français arrivé à Montréal avec sa conjointe. Il a décidé de monter son entreprise et entreprendre au Canada après avoir eu une première expérience de travail en entreprise à Montréal.

MLBT : Quelle est ton parcours scolaire ?

Lucas Rivoire : J’ai fait TEMA une école de commerce orientée sur les nouvelles technologies à Reims Management School (qui vient de fusionner avec Rouen, avec un nouveau nom NEOMA Business School).

MLBT : Quelle est ton activité professionnelle à ce jour ?

LR : Je suis le fondateur des sites Internet Hotel-in-Montreal.com et  AllYouCanPost.com

MLBT : Comment en es-tu arrivé à être à ton compte au Canada ?

LR :Avant d’arriver au Canada j’ai travaillé pendant plusieurs années dans différentes start-ups. Après ma première expérience pro au Québec j’ai décidé de me lancer, cela faisait longtemps que j’avais envie de monter mes propres projets.

MLBT : Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton site d’hôtels à Montréal ? (Comment t’est venue l’idée ? En quoi il est différent d’autres sites etc.)

LR : Ayant pas mal voyagé, nous réfléchissions à comment répondre à un besoin simple des voyageurs « comment trouver le bon hôtel ?».

Avec Hotel-in-Montreal.com nous voulons nous positionner à l’inverse de tous les autres sites « généralistes » comme LE site spécialiste des hôtels à Montréal. Notre mission est de guider les internautes afin de les aider à choisir le bon hôtel à Montréal et pas juste en proposant une liste de critères ou de prix.

Nous collaborons avec un journaliste français, expérimenté, et passionné de voyage pour créer du contenu de qualité, engagé, avec une vraie opinion. Nous avons effectué un vrai reportage sur chacun des hôtels que nous avons listés.

MLBT : Avais-tu déjà voyagé avant ? Si oui, où et combien de temps ?

LR : J’ai toujours beaucoup aimé voyager, je suis allé au Guatemala, en Grèce, aux Etats-Unis, en Egypte, en Russie, en Hollande,  au Maroc, au Monténégro, au Sri Lanka…

J’ai aussi vécu à l’étranger, 1 an à New-York et 3 ans à Madrid.

Puis avec ma fiancée nous avons décidé de partir (de Paris) vivre à Montréal. Nous avons commencé notre périple par un gros voyage en Amérique du Sud. Nous ne voulions pas commencer notre nouvelle vie à Montréal par un hiver ;-).

MLBT : Pourquoi avoir choisi le Canada et plus particulièrement Montréal ?

LR : J’étais venu voir des amis il y a quelques années, cela m’avait beaucoup plu.

Partir vivre à l’étranger était un projet de couple et Montréal cumulait pas mal d’avantages en terme de visa, de langue, d’employabilité…

MLBT : Quel est ton visa actuel ? As-tu eu besoin de plusieurs visas pour t’implanter à Montréal ?

Nous avons commencé par un visa PVT (Permis Vacances Travail), puis nous avons enchaîné sur un visa de travail temporaire (Jeune Pro). Nous allons faire une demande de Résidence Permanente incessamment sous peu.

MLBT : Comment gères-tu la différence culturelle au quotidien ?

LR : Très bien, les Québécois sont très sympas. Montréal est une ville très cosmopolite où se mêlent des gens de partout, du coup la mentalité est très bonne, très ouverte.

La vie est agréable, moins agressive, bien moins « dense » à tous les niveaux qu’à Paris.

MLBT : peux-tu nous donner des exemples de cette différence culturelle ?

LR : Le rythme ici est plus « anglo-saxon », les gens dinent plus tôt, vers 18h/19h, et se couchent plus tôt surtout en hiver. C’est finalement assez logique, ils se calent sur le soleil. C’est très différent du rythme espagnol que j’ai pu vivre à Madrid où  là  c’est plutôt ; les gens qui se «cachent » du soleil, ils déjeunent à 14h et dinent après 21h.

Sinon il paraît qu’ici ce sont les filles qui draguent! Intéressant pour les garçons célibataires ;-).

MLBT : Comment gères-tu la différence culturelle dans le milieu du travail ?

LR : Ici les gens sont beaucoup moins dans le conflit qu’en France ce qui est très agréable.  Les français on le « sang plus chaud ». Même sans être énervés nous allons être plus expressifs, avec des intonations, en soufflant, en grognant. Cela peut être vu par un québécois comme un « français râleur » alors que ce n’est pas forcément le cas, il faut faire attention à cet aspect.

MLBT : Quelles ont été ou quelles sont les plus grosses difficultés auxquelles vous avez été confrontés pour immigrer au Canada?

LR : Rien de très grave, mais au moment du renouvellement de notre visa, cela a été compliqué, cela a pris un peu de temps et je n’ai du coup pas pu rentrer pour un événement familial en France car je devais rester sur le territoire canadien en attendant mon nouveau visa.

MLBT : Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ta vie actuelle (professionnelle et personnelle) ?

LR : Au niveau personnel : j’aime les loyers pas chers (rapport à Paris) ce qui permet d’avoir un appartement plus grand avec un extérieur et tout cela pour un prix  raisonnable. Montréal est une ville très agréable à vivre. Il y a une vie de quartier sympa, pas mal de bars et de restaurants très cools, de grands parcs au milieu de la ville. Le WE il est facile de s’échapper de la ville (une ou deux heures de route) pour aller voir la nature.

Au niveau professionnel : le marché du travail est plus simple et plus dynamique qu’en France. Attention ce n’est pas pour autant l’Eldorado dont on entend parfois parler…

MLBT : Qu’est-ce qui te manque le plus venant de France ?

LR : Forcément les amis, la famille, puis la Provence, le sud, la méditerranée, le vin pas cher !

MLBT : Comment gères-tu ce(s) manque(s) ?

On ne le gère pas trop mal, on a eu pas mal de visites, nous rentrons assez régulièrement pour les vacances.

MLBT : Comment sont perçus les Français expatriés à Montréal ?

LR : Il y en a beaucoup, de plus en plus, je crois que  les statistiques sont assez impressionnantes. Je pense que les Québécois essayent vraiment de conserver la francophonie, c’est un vrai sujet ici. L’immigration de « francophones» est une bonne chose pour cela. Après les français sont souvent vu comme trop prétentieux, arrogants, qui se croient chez eux, il faut vraiment faire attention à cela. C’est important que les nouveaux arrivants comprennent que le Québec ce n’est pas la France (même si on parle la même langue) et que c’est à nous de nous adapter à la culture québécoise et pas l’inverse.

MLBT : Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui souhaitent s’expatrier à Montréal ?

LR : Ne sous estimez jamais tous les sujets de  papiers/visa. Consultez, renseignez-vous, établissez une vraie stratégie pour la suite, assez vite après votre arrivée.

Toujours être rigoureusement honnête avec l’immigration, même avec les plus insignifiantes déclarations de douanes.

Pour la recherche de travail, sortez de chez vous, rencontrez du monde, faites un petit boulot, mettez-vous dans des associations, bougez ! S’il n’y avait qu’un seul à chiffre à garder en tête sachez que 80% des offres d’emplois ne sont pas publiques, donc créez vous votre réseau ! Certaines formation peuvent aider comme par exemple la CITIM qui propose une formation gratuite.

 

Avoir un chien à Montréal

Cela faisait longtemps que nous envisagions (surtout Maxence) d’avoir un chien. Comme vous vous en doutez, notre style de vie avec  My Little Big Trip ne nous mettait pas dans les meilleures conditions pour élever un toutou… Après de looooooooooooongues discussions à ce sujet, nous avons donc décidé de nous mettre sérieusement à la recherche d’une boule de poils pour continuer l’aventure. C’est là que les surprises ont commencé…

Nous avons d’abord été surpris par la réaction des gens lorsque nous leur disions que nous comptions adopter un chien. En effet, Montréal (et plus généralement le Québec) est connue pour être une des zones où les animaux sont le moins bien considérés (forcément il fallait que ça tombe sur la ville où nous avons décidé de poser nos valises..). Concrètement, ici les animaux n’ont pas plus de valeur que les meubles (je sais, c’est scandaleux). La loi au Québec ne précise rien au niveau des animaux et de leur détention en appartement. Les propriétaires peuvent donc légalement interdire à leurs locataires de posséder un chien simplement en le mentionnant dans le bail. Ils peuvent aussi préciser la taille maximale du chien ou exiger que le chat soit dégriffé pour pouvoir habiter avec vous.

Cela ne facilite donc pas la tâche aux propriétaires de chiens qui recherchent un logement à Montréal. Après avoir interrogé des Montréalais à ce sujet, ils nous ont répondu que les propriétaires n’avaient rien de particulier contre les animaux mais que cette pratique était entrée dans les mœurs et que certains interdisaient tout simplement les animaux par simple habitude. Nous avons également rencontré des propriétaires de chiens qui nous ont dit qu’ils avaient eu du mal à trouver un logement à cause de leur chien, qu’ils avaient dû accepter de louer un appartement plus cher et/ou moins bien que ce qu’ils auraient pu avoir sans chien. Autant vous dire que ça nous a clairement refroidi et nous avons décidé de mettre ce projet sur pause le temps de trouver une solution.

La qualité de notre logement étant une chose à laquelle nous accordons énormément d’importance, nous n’étions pas prêts à faire de compromis à ce niveau-là. Le problème, c’est que nous n’arrivions pas à arrêter de penser au fait d’adopter une boule de poils en nous donnant tout un tas de bonnes raisons de le faire (plus de promenades, plus d’exercice, de la bonne humeur en plus, de l’affection etc.). Nous avons donc décidé de faire une tentative de simulation et de chercher un appartement comme si nous devions quitter le nôtre en précisant que nous avions un chien. Il est important de préciser notre niveau d’exigence pour que vous ayez tous les éléments de cette « enquête ». Nous recherchions un appartement avec deux chambres ou un bureau, si possible meublé (je sais, on pousse un peu), d’environ 60-70 m2, situé près d’un parc (tant qu’à faire), qui accepte les animaux, pour un loyer compris entre 1000$ et 1400$ (grand maximum).

Nous avons donc contacté 16 personnes en leur expliquant que nous étions intéressés par leur logement mais que nous avions un toutou, et là grosse surprise. Sur les 16 personnes contactées, 15 ont répondu qu’il n’y avait aucun problème et certains semblaient même surpris que nous posions la question ! Il est arrivé que certains demandent des garanties (caution, voir le chien au préalable etc.) mais rien d’irraisonnable.

Nous avons donc décidé d’adopter notre petit Willo et de nous lancer dans cette nouvelle aventure : le dressage d’un chiot (chien loup) ! Nous écrirons bien sur d’autres articles à son sujet pour ceux que ça intéresse  :wink:

Astuce importante qui peut énormément vous aider à convaincre votre futur propriétaire s’il a des réticences à accepter votre chien : demander une lettre de recommandation de la part de votre ancien propriétaire (même s’il est en France), des références des « voisins », un certificat de dressage, une photo du chien, n’importe quoi qui pourra rassurer le propriétaire. Je sais, ça peut paraître un peu poussé pour un simple chien mais vous y repenserez surement une fois qu’un ou deux appartements vous seront passés sous le nez car les propriétaires n’étaient pas « chauds » pour vous le laisser…

Toutes nos Interviews au Canada

Retrouvez un récapitulatif de toutes nos interviews au Canada ! Encore une fois les expatriés et entrepreneurs francophones ont accepté de témoigner pour My Little Big Trip. Cliquez sur la photo pour accéder à l’interview!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De PVTiste à gérant d’un restaurant

Nous rencontrons Jean-Charles Poupot, gérant d’un restaurant « Juliette et Chocolat » sur le Plateau Mont-Royal, à Montréal. Tout d’abord assistant gérant, il a été promu gérant seulement 3 mois après avoir commencé sa mission. Il nous explique son arrivée au Canada.

My Little Big Trip : Bonjour Jean-Charles, peux-tu nous expliquer comment en es-tu arrivé à gérer un « Juliette et Chocolat » à Montréal ?

Jean-Charles Poupot : Pour commencer, il faut savoir que ma compagne est Québécoise. Je l’ai rencontrée il y a trois ans, en janvier 2011. Elle faisait un Permis Vacances Travail (PVT) en France et elle en a profité pour faire le tour de l’Europe. A ce moment-là,  j’étais directeur d’un restaurant à Avoriaz, en Haute-Savoie. Elle a postulé pour être serveuse dans le cadre de son tour d’Europe. On s’est tout de suite plus et on s’est rapidement mis ensemble. Nous avons fait la saison entière à Avoriaz jusqu’au mois d’avril.

De mon côté, j’avais déjà des projets à partir du mois de juin. J’étais supposé faire l’ouverture d’un restaurant à Paris pour des Américains pour lesquels j’avais travaillé lorsque j’étais aux Etats-Unis. C’est un projet sur lequel j’étais depuis 1 an. Concrètement, je devais partir aux Etats-Unis pour 6 mois avant d’ouvrir le restaurant à Paris. Comme je devais rester à Washington pendant les 6 premiers mois et que ma copine était de retour à Montréal, on s’est dit qu’on pourrait se voir au moins un week-end par mois.

A la fin du mois de juin, le CEO de la compagnie pour laquelle je devais ouvrir le restaurant m’appelle pour me dire que le projet tombe à l’eau. En quelques heures, je suis passé d’un plan de carrière tracé à … plus rien du tout. J’ai interprété ça comme un signe et je suis parti à Montréal 3 jour après.

Je suis donc arrivé à Montréal avec un visa touriste. Je n’avais aucune idée des visas dont j’avais besoin pour rester et j’avais en poche un retour pour la France en juillet. J’ai tellement aimé Montréal que j’ai décalé mon billet pour revenir en septembre. Entre temps, j’ai appris qu’on pouvait faire un Permis Vacances Travail. Lorsque je suis reparti en septembre, je planifiais de faire une demande de PVT en octobre. Je suis donc reparti pour faire la demande de France. A ce moment, la demande se faisait encore par courrier et je ne savais pas qu’on pouvait envoyer la demande de l’étranger. Je pensais que les quotas ouvriraient en septembre-octobre alors qu’ils n’ont ouvert en réalité qu’en novembre. J’ai tout de suite envoyé mon dossier et ai reçu mon visa à peine 3 semaines plus tard. Je ne suis cependant reparti qu’en mai 2012 parce qu’entre-temps mon ancien patron m’avait proposé de faire une ouverture de restaurant pour nouvelle saison à Avoriaz.

MLBT : Tu es donc arrivé à Montréal en mai 2012, comment as-tu fait pour trouver un travail ?

J-C Poupot : Je ne suis pas le parfait exemple de la personne qui arrive ici en ne connaissant personne car j’avais ma copine sur place. Elle a une sœur jumelle qui vit dans le même « bloc » qu’elle avec son conjoint, sur le plateau (ancien quartier ouvrier de Montréal, aujourd’hui très prisé par les français). On se voit très souvent et c’est très fun car ils m’ont introduit dans leur cercle : j’ai donc eu des amis dès mon arrivée. En plus, le beau frère de ma copine est réalisateur d’émissions de cuisine, et c’est lui qui a réalisé l’émission « le chocolat selon Juliette ». Il m’a donc mis en contact avec Juliette Brun, qui est la propriétaire des restaurants Juliette et Chocolat. Je suis donc arrivé à Montréal le 9 mai, et le 9 juin je travaillais pour elle.

MLBT : Quel était ton poste quand tu as démarré ?

J-C Poupot : Au départ, je voulais être embauché en tant que gérant mais ils m’ont embauché en tant qu’assistant gérant. Ils m’avaient dit qu’ils ne pouvaient pas me garantir un poste de gérant avant au moins un an. Finalement, on m’a proposé en septembre le poste de gérant de la plus grosse succursale à Montréal.

MLBT : Par rapport à la gestion de Juliette et Chocolat, quel type de personnes recrutes-tu ?

J-C Poupot : On recrute beaucoup d’étudiants locaux. Il y a aussi quelques étudiants Français mais ils ne peuvent pas travailler plus de 20 heures par semaine à cause de leur visa. On est aussi très intéressés par les PVT car ils sont disponibles à temps plein. Le seul problème est qu’une grande majorité d’entre eux sont là pour voyager et ne sont donc pas très fidèles. Ils peuvent décider de partir voyager pendant trois mois et d’une semaine sur l’autre ils ne sont plus disponibles. En fait, il y a deux profils : ceux qui veulent faire le tour du Canada et ceux qui veulent rester au même endroit pendant 6 mois-1an.

MLBT : Comment fais-tu pour savoir s’ils vont rester ou non ?

J-C Poupot : Ça se passe vraiment au feeling. Dans un premier temps je leur demande pour voir leur réaction. Je commence à avoir l’habitude donc je sais plus ou moins s’ils planifient vraiment de rester et ensuite c’est basé sur la confiance. Je gère 50 employés dont un tiers à mi-temps et 2 tiers à temps plein donc on recrute quand même souvent.

MLBT : Tu es amené à manager différentes cultures. As-tu senti une différence dans les méthodes de management?

J-C Poupot : Je suis un restaurateur qui a été formé en France, j’ai géré des brasseries « à la française ». J’ai un tempérament assez chaud que je me suis beaucoup adouci depuis que je suis avec ma copine. Il faut savoir qu’ici, les gens ne sont pas du tout réceptifs à la confrontation et au conflit. Par exemple, j’explique parfois quelque chose et je me rends compte que ça a presque été perçu comme une engueulade alors que c’est juste ma façon de parler. Heureusement, j’ai déjà travaillé aux Etats-Unis, ainsi qu’à Paris dans des entreprises ou tous les employés étaient syndiqués, donc j’ai déjà eu l’habitude d’être plus « doux ». Ici, la restauration n’est pas du tout perçue de la même manière qu’en France. Ici la restauration c’est cool, c’est fun, mais ça n’est pas vraiment perçu comme un vrai travail.

MLBT : Du coup, quelles techniques de management emploies-tu ?

J-C Poupot : Je suis davantage dans l’émotionnel. Ici, dire qu’on est déçu de tel ou tel comportement motive plus les salariés qu’une engueulade. Ensuite, si j’ai quelque chose à leur dire de très important, je les convoque dans mon bureau avec la présence d’un assistant. C’est une habitude que j’ai prise aux États-Unis. Ici, il est toujours préférable qu’une tierce personne soit présente afin qu’il n’y ait pas de quiproquos ou de malentendu.

MLBT : Manages-tu de la même manière les Français et les Québécois?

J-C Poupot : Oui, j’essaye d’être uniforme. Je fonctionne plutôt sur le modèle québécois. J’ai été surpris de voir à quel point les Québécois sont responsables et consciencieux alors que ce sont simplement des étudiants qui ont un petit job. Les Français sont moins impliqués que les Québécois pour ce type de travail.

MLBT : Sur tous les Français qui viennent déposer leur CV, quels sont les profils que tu recherches?

J-C Poupot : Quelqu’un qui vient juste pour 2 mois ne m’intéresse pas parce qu’on a beaucoup de processus et de méthodologie à assimiler dans la préparation des produits. Former quelqu’un coûte cher et n’est pas rentable si la personne ne reste que quelques semaines. Nous visons donc le moyen terme. Il faut rester au moins 6 mois.

J’essaye aussi de choisir des personnes qui ont une expérience dans la restauration ou dans le service à la clientèle. Idéalement, je préfère ceux qui veulent travailler à plein temps et qui sont disponibles en tout temps. Idéalement, ça serait un employé avec aucune contrainte. C’est le rêve de tout restaurateur.

MLBT : Aurais-tu un conseil à donner à ceux qui cherchent un travail de ce type ?

J-C Poupot : Je pense qu’il ne sert à rien d’envoyer des CV, il faut aller les déposer. C’est ce que j’avais fait quand j’étais à Sydney et ça avait été efficace. J’avais acheté quelques guides des restaurants de Sydney et je suis allé les déposer en mains propres. Il est toujours préférable de rencontrer quelqu’un et de lui faire bonne impression, même si ça n’est pas le gérant à qui on a affaire : si le contact est bon, le gérant sera mis au courant.

MLBT : Ressens-tu la crise ici ?

J-C Poupot : Je trouve que ça va un peu au ralenti en ce moment. Par exemple, mon activité est un peu moins bonne que l’année dernière. Je ne pense pas que ça soit une crise économique mais la morosité se ressent dans les habitudes des gens. Plusieurs facteurs jouent sur le moral et les habitudes : le temps, les élections ont un impact sur l’économie. Mon restaurant fait la même taille et me coûte le même prix qu’il soit plein ou vide. Je pense qu’il y a moins de consommation depuis le début de l’année et que le temps y est pour beaucoup. L’année dernière, il a fait -20°C pendant 3 jours alors que là ça a duré un mois.

MLBT : As-tu remarqué des différences culturelles lorsque tu es arrivé ici?

J-C Poupot : J’ai un ami qui vient d’arriver en PVT, il me fait penser à moi il y a deux ans. Il trouve tout facile et tout le monde gentil. C’est vrai que le contact avec les gens est plus facile mais je trouve que la relation de service est moins bonne qu’en France. Par exemple, ici, si tu ne demandes pas de l’aide en magasin, on ne vient pas te demander. Ça me rendait fou au début parce que je suis vraiment sensible à ce genre de choses, mais je m’y suis fait !

MLBT : Est-ce que t’aurais un conseil à donner aux gens qui nous lisent?

J-C Poupot : Je trouve que nous les Français, on est trop communautaristes. Tu ne viens pas dans un pays si c’est pour vivre avec des Français, prendre une colocation entre Français, partir en voyage entre Français. Je pense que si tu veux vivre ton expérience à fond, il faut s’immerger. Je vois souvent des groupes de Français qui viennent manger chez Juliette et Chocolat. Je les entends tout comparer avec la France : « En France c’est comme ceci ou comme cela, en France il y a ceci et pas cela ». Quand j’entends ça j’ai envie de leur dire de lâcher du lest et de ne pas trop rester entre eux.

MLBT : Mais est-ce que les québécois ont envie de se mélanger?

J-C Poupot : C’est sûr que c’est difficile de rentrer dans un cercle d’amis surtout quand tu es d’une autre communauté. Mais je sais que même dans mon réseautage professionnel, je rencontre beaucoup de Québécois. Je fais partie d’une association qui m’a permis de vraiment m’immerger dans le réseau québécois des entrepreneurs.

Autre conseil pour les Français qui arrivent, ne pensez pas que le Québec vous attends et qu’il sera très facile de trouver du travail. Le Québec n’est pas non plus un eldorado. Pour réussir, c’est comme partout, il faut travailler dur et même accepter dans un premier temps de retourner à des postes moins rémunérateurs. Autre chose très importante : ici, c’est VOUS qui avez l’accent, pas eux !

MLBT : Quelle est ta vision de l’immigration au Canada ?

J-C Poupot : Je trouve que c’est relativement simple par rapport à d’autres pays comme les Etats-Unis. Il y a beaucoup de paperasse à faire donc ce n’est pas forcément amusant mais ce n’est pas vraiment compliqué. Actuellement, j’ai le CSQ et je n’ai plus qu’à faire ma demande au fédéral pour pouvoir rester ici et avoir la résidence permanente.

Aurélie : Apprenez à faire votre réseau !

Nous rencontrons Aurélie autour d’un chocolat chaud en plein cœur de Montréal. Voilà maintenant près de 6 ans qu’elle vit à Montréal et elle a bien décidé d’y rester encore un bout de temps. Elle nous fait part de son vécu et des conseils qu’elle donnerait aux nouveaux arrivants.

My Little Big Trip : Bonjour Aurélie, peux-tu nous expliquer pourquoi tu es venue t’installer au Canada ?

Aurélie : Bonjour ! En ce qui me concerne,  j’ai suivi mon copain qui est développeur-programmeur. En 2007, il a eu une opportunité d’emploi à Montréal alors que nous étions encore en France. Il a obtenu un permis de travail fermé pour une start-up dont le concept était la création de vidéos à partir d’un texte qui a été tapé au préalable. Malheureusement, c’est une entreprise qui n’existe plus aujourd’hui mais qui existait depuis 3 ou 4 ans quand mon copain a été embauché.

MLBT : Es-tu arrivée en même temps que lui en 2007 ?

Aurélie : A l’époque, ça faisait tout juste 3 mois que nous étions ensemble et je venais d’accepter un nouveau poste en France. Je travaillais dans le merchandising ce qui était vraiment ce que je voulais faire à l’époque. Sauf que rapidement les circonstances ont fait que je n’étais plus autant attachée à mon travail : j’avais 1h30 de transport et vivre à distance de mon copain me pesait plus que je ne l’aurais imaginé. Les PVT ont ouvert en novembre et j’ai posé ma candidature. Je l’ai eu quelques semaines plus tard, j’ai quitté mon travail à la fin de la période d’essai et je suis arrivée à Montréal en février 2008.

MLBT : Dans quel état d’esprit es-tu arrivée à Montréal ?

Aurélie : Je ne connaissais pas vraiment Montréal, j’étais simplement venue une fois pour un court séjour mais pas assez pour vraiment connaître la ville. Lorsque je suis arrivée, mon copain avait déjà un boulot et un appartement donc ça m’a rassuré. Malgré cela, dès les premiers jours mon objectif était de trouver un travail car je voulais être la plus indépendante possible. J’ai donc commencé à chercher un petit boulot que j’ai trouvé grâce à une agence de placement. Il s’agissait d’un poste en banque en tant qu’assistante. J’ai été très transparente donc ma chef savait que je cherchais un autre travail en marketing et elle a été assez flexible sur mes horaires. Grâce à cela,  j’ai pu passer d’autres entrevues. Au bout de deux mois,  j’ai trouvé un travail dans mon domaine.

MLBT : Et comment as-tu évolué entre ces boulots et celui que tu fais actuellement ?

Aurélie : Pour commencer,  il faut savoir que j’ai quand même changé 5 fois de job en 6 ans !

J’ai commencé par le petit boulot dont je parlais plus tôt pendant deux mois. Ensuite,  j’ai été embauchée chez Reader’s Digest en tant que coordinatrice de campagnes marketing. C’était essentiellement anglophone, ce qui n’était pas évident au départ mais cette expérience a été très formatrice. Grâce à ce poste j’ai rencontré beaucoup de monde, j’ai commencé à avoir des amis etc.

MLBT : Comment as-tu fait pour te faire des amis ?

Aurélie : Dans mon cas, c’était vraiment grâce au  travail. Après, il y a aussi grâce aux amis d’amis. J’avais quand même la chance d’avoir mon copain qui était déjà là, ce qui a aidé. Comme je l’ai disais toute à l’heure, mon but était vraiment d’être indépendante et de me faire mes propres amis. Je fais aussi beaucoup d’activités sportives. A chaque fois que je fais une nouvelle activité je me fais de nouveaux amis.

Même si ce n’est pas spécialement voulu, mes amis sont plutôt des Français. Je ne saurais pas l’expliquer mais parfois j’ai l’impression qu’on s’attire. Je pense que c’est parce qu’on a beaucoup de points communs donc on se lie facilement d’amitié.

MLBT : On entend souvent que même si les Québécois sont faciles d’accès, il est difficile de créer une vraie relation d’amitié. Qu’en penses-tu ?

Aurélie : Je pense que ça prend plus de temps. En ce qui me concerne, ça va faire 6 ans que je vis à Montréal et je commence tout juste à avoir des amis Québécois. Ils ont leur vie et leurs cercles d’amis qui sont déjà construits et c’est vrai qu’ils segmentent beaucoup. Par exemple, si tu les as rencontrés au sport, ils te considèrent comme un ami de sport et ils vont difficilement t’inviter à diner. Disons que ça va prendre environ deux ans pour qu’ils t’invitent à diner. Ils ne vont pas facilement créer les occasions. Culturellement, entre Français, on parle un peu et on va tout de suite proposer de venir diner à la maison. Avec un Québécois, tu vas l’inviter rapidement mais il va refuser longtemps avant de se sentir assez à l’aise pour accepter. C’est différent, il faut s’y habituer.

MLBT : Comment penses-tu que les Français soient perçus ?

Aurélie : Je pense que c’est mitigé. Nous sommes mal vus sur certains points et je le comprends. Parfois, on entend parler des Français dans la rue et on a honte. Certains Français viennent juste d’arriver et comparent tout à la France et c’est quelque chose qui est très mal pris. Nous, quand nous sommes arrivés ici, on ne s’est pas mis à critiquer. Oui il y a des choses qui nous ont étonnées et qu’on n’a pas comprises immédiatement mais on l’a accepté.

L’autre cas concerne les Français qui ne pensent pas à long terme. Ils n’arrivent donc pas à se mettre dans le mode de l’adaptation et de l’intégration du pays.  Pour notre part, nous nous sentons aujourd’hui presque plus chez nous ici qu’en France. Dès que nous sommes arrivés, nous avons vraiment pris la vie ici à pleine main et nous avons créé des opportunités. Nous ne nous sommes jamais dit que nous allions rentrer en France au bout de deux ou trois ans.  Il y a des gens qui sont toujours en retenue car ils se disent que, potentiellement,  ils rentreront en France « bientôt ». De ce fait, ils cherchent moins à se faire des amis, à évoluer, à investir etc.

Mais globalement je trouve qu’on est bien perçus. Il y a des gens qui disent qu’il y a du racisme ici mais moi je ne trouve pas .Je me sens vraiment chez moi. En entreprise, c’est vraiment multi culturel et on se sent plutôt bien intégrés. Je trouve que Montréal est une belle ville pour cela parce qu’on vit bien côte à côte tous ensemble.

MLBT : As-tu remarqué des différences dans le domaine professionnel ?

Aurélie : Je trouve qu’au niveau professionnel, si tu montres que t’es capable et que tu travailles bien, on te donne vraiment ta chance. Il y a une vraie possibilité d’évolution. Une fois qu’on t’a cerné, on va te faire évoluer pour la personne que tu es. En France, on va te mettre dans ta case.

Sinon, je n’ai travaillé que deux ans en France mais je trouve que c’est plus productif ici. Tu arrives à 8h, tu travailles intensément, tu manges devant ton bureau et tu pars à 17h. Pendant tout le temps où tu étais au bureau, tu n’as pas eu le temps de t’ennuyer ou de perdre ton temps. En France, on arrive à 9h, on prend une pause pour le café en arrivant, quelques heures plus tard il y a la pause déjeuner etc. Apres au niveau relationnel, la différence est vraiment au niveau hiérarchique. Par exemple, je peux parler très facilement à la N+2 et elle aussi va facilement venir me parler. Quand je travaillais en France, je ne pouvais pas parler au directeur marketing car ce n’était pas approprié. Ici, tu peux parler à qui tu veux et tout le monde se respecte.

MLBT : Penses-tu que les Français travaillent de façon différente?

Aurélie : Je pense que du fait de notre éducation, nous sommes plutôt des gens de réflexion, des personnes plutôt analytiques. On nous a habitués depuis que nous sommes petits à faire des dissertations à l’école, des études de cas etc. C’est la façon dont nous avons été éduqués. Parfois on me dit que je suis Française à cause de ma façon de réfléchir.

Autre chose, ici on va facilement t’encourager dans les choses positives que tu fais et ça commence dès l’école. Le professeur va facilement te dire que tu fais du bon travail alors qu’en France on va plutôt te casser et te dire que tu pourrais faire mieux. C’est une tendance qui se ressent dans le travail. Je pense qu’en tant que Français, on doit apprendre à faire ça aussi. Il faut être capable de se mettre en valeur si tu veux monter.

MLBT : Comment faut-il faire pour évoluer ?

Aurélie : Je pense qu’il faut vraiment faire preuve d’esprit d’initiative. Il ne faut pas hésiter à demander des augmentations, à changer de poste, à faire évoluer ta description de tâches..etc

En ce qui me concerne, ma clef a été de changer de job pour faire augmenter son salaire et acquérir de l’expérience dans plusieurs domaines. On dit que la durée moyenne d’un job ici est de trois ans. Dans mon cas, je n’ai jamais fait plus de deux ans dans le même job ! J’ai aussi travaillé chez Yves Rocher Amérique du Nord et chez Cossette. Maintenant je suis chez Vidéotron. Mon poste est l’équivalent de chef de produit pour l’offre de télévision. Je pense qu’il ne faut pas hésiter à changer de boulot régulièrement et rester en veille, regarder les offres d’emploi etc.

MLBT : Quels conseils donnerais-tu à un nouvel arrivant pour trouver un travail ?

Aurélie : Je dirais qu’il ne faut pas hésiter à recommencer au début. Je m’explique. J’ai pleins d’amis qui disent : « J’étais ingénieur en France, je veux être ingénieur avec le même niveau de responsabilités et de salaire ici à Montréal. ». Sauf qu’il faut garder en tête que ça prend du temps. Trouver un travail d’ingénieur ici nécessite d’avoir un réseau et c’est ça aussi qui va permettre d’évoluer. Moi j’ai commencé secrétaire et maintenant je suis dans le poste  qui me plaît et répond à mes compétences. Il y a des personnes qui attendent des mois et des mois parce qu’ils n’ont pas été embauchés dans le travail qui correspond exactement à leur compétences. Je pense que trouver un boulot, même si c’est un travail « entre deux » te met dans une dynamique. Ça te permet d’évoluer dans le marché du travail canadien. Il ne faut pas hésiter à prendre un job plus bas que tes compétences sachant que si tu montres que tu as les compétences, tu peux commencer en tant que coordonnateur et terminer au bout de trois à un poste de direction.

MLBT : Comment faut-il faire pour créer son réseau?

Aurélie : Je pense que c’est essentiellement grâce au travail et aux 5 à 7. Je connais ceux de la Jeune Chambre de Commerce de Montréal et quand je suis arrivée, je me suis inscrite dans un  réseau de femmes.  C’était super parce qu’on s’est tellement coachées que même quand on a arrêté le réseau, on a continué de se voir. Mais pour moi ça a vraiment été le fait d’avoir changé 5 fois d’entreprise qui m’a construit mon réseau. Il y a aussi les activités que tu fais à côté. Mais il faut garder en tête que ça se fait petit à petit. Il y a plein de réseaux de tout et n’importe quoi. Il y a aussi les réseaux d’écoles de commerce.

Il est vrai qu’aller dans les 5 à 7, c’est très intense. Il faut absolument faire une carte de visite sinon les gens se demandent pourquoi tu es là. Il faut donner sa carte facilement, et se présenter efficacement en quelques phrases. C’est très naturel pour eux donc il faut se mettre dans ce mode naturel. Je pense que ça prend entre 2-3 ans de se faire un réseau; Et puis il faut entretenir son réseau. Mais je pense que ça se fait naturellement aussi.

MLBT : Quel conseil tu donnerais à quelqu’un qui veut s’installer ici?

Aurélie : En ce qui concerne les visas, dès que tu as envie de rester il faut préparer ta stratégie. Il ne faut pas croire que ça se fait tout seul et qu’on peut repousser ça indéfiniment. Concernant le travail, il ne faut pas hésiter à changer de job et commencer par un travail moins qualifié que tes compétences. Il faut prendre des risques pour monter et garder en tête que si quelque chose te plait plus que ce que tu fais, tu changes. Je trouve que le Canada te donne la possibilité de faire ce que tu as envie de faire. Si tu veux changer de voie et devenir boulanger demain on ne te fermera pas la porte.

Romain : On se sent bien à Montréal !

Nous rencontrons Romain dans le centre-ville de Montréal. Il prend du temps pour nous expliquer comment il en est arrivé à vivre au Canada et en profite pour donner quelques conseils aux nouveaux arrivants.

MLBT : Bonjour Romain, comment en es-tu arrivé à t’installer à Montréal ?

Romain Malenfant : Lorsque j’avais 21 ans, je suis parti au Pérou pendant 1 mois. C’était mon premier grand voyage, en 2007. J’ai rencontré une fille qui habitait à Montréal et j’ai décidé de la rejoindre. Malheureusement, je n’ai pas pu m’installer tout de suite faute de visa. Je suis simplement venu à Montréal pendant 3 semaines pour des vacances et je suis rentré en France en essayant de trouver un moyen pour  revenir au Québec. A l’époque, le PVT n’était pas encore très populaire et je n’en avais jamais entendu parler. Je n’ai pas su trouver l’information sur internet et j’ai finalement décidé de rester en France pour faire une année de licence et de mettre le « projet Montréal » de côté pendant un an.

Entre temps,  j’ai un ami qui a fait un PVT à Vancouver. Il m’a raconté son expérience au Canada. Je m’étais tellement mis dans la tête que j’allais revenir à Montréal que même si je n’étais plus en contact avec la fille, j’ai fait la demande pour le PVT. Mon projet initial était de faire 6 mois à Montréal et 6 mois à Vancouver. Je suis arrivé au Québec en mars 2009.

MLBT : Comment as-tu trouvé ton logement ?

Romain : J’ai cherché un appartement avant de partir. J’ai simplement tapé sur Google « appartements Montréal » et je me suis retrouvé sur le site de l’OFQJ, c’est-à-dire l’Office Franco-Québécois pour la Jeunesse. Il y avait des annonces pour des appartements et une des personnes qui avait déposé une annonce m’a répondu en disant que je pourrais dormir sur son canapé pendant quelques jours. Sauf que juste avant mon arrivée, elle a eu un empêchement. Heureusement, elle a trouvé un couple d’amis qui pouvait m’héberger pendant 3 semaines. Je me suis tellement bien entendu avec eux que je suis resté là-bas pendant 9-10 mois.

MLBT : Donc finalement tu n’es pas allé à Vancouver ?

Romain : Non, finalement j’ai décidé de rester à Montréal. Au bout de 6 mois, je me suis demandé si j’avais envie de recommencer tout ce que j’avais construit dans une nouvelle ville : appartement, travail, amis etc. La réponse fut non ! Je suis quand même allé à Vancouver plus tard, mais seulement pour les vacances.

MLBT : Comment as-tu trouvé ton travail actuel ?

Romain : Je suis allé à l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration) en arrivant. J’avais pris rendez-vous avec eux avant de partir. J’ai rencontré une conseillère là-bas et on a discuté de mon projet professionnel. Elle m’a tout de suite conseillé de postuler chez Percy Miller, mon entreprise actuelle. Il se trouve qu’il y avait une fille qui était dans la même promo que moi en France et qui avait des amis qui travaillaient chez Percy Miller. Elle a envoyé mon CV, j’ai reçu un appel rapidement pour un entretien et j’ai eu le poste pour lequel je postulais : Conseiller commercial.

MLBT : Tu as donc été pris dès ton premier envoi de CV ?

Romain : Pas exactement. J’ai bossé dans une entreprise spécialisée dans les inventaires en arrivant. Ce n’est pas le boulot rêvé mais au départ,  je n’ai pas fait le difficile. Percy Miller m’a appelé pour me dire que j’avais le poste seulement une semaine après avoir démarré dans les inventaires.

MLBT : As-tu remarqué une différence culturelle dans le travail ?

Romain : En fait,  je ne suis pas réellement confronté à la culture québécoise dans le travail. Percy Miller a pour marché cible la France et pour cela nous avons besoin d’avoir des commerciaux qui connaissent le  marché français, son environnement, etc… On est une cinquantaine pour zéro québécois. C’est une entreprise assez particulière finalement.

MLBT : Tu fréquentes des Québécois en dehors du travail ?

Romain : Oui, j’ai vécu en collocation avec un Québécois pendant trois ans et demi et un autre pendant un an et demi. Sinon, mes activités extra professionnelles font que je fréquente beaucoup de Français ou de Québécois issus de l’immigration, c’est-à-dire des Québécois dont les parents sont immigrés. Mes centres d’intérêts ne favorisent pas la rencontre avec des Québécois. Par exemple je joue au foot, mais dans une équipe remplie… De Français, Mexicains, Marocains, mais pas ou très peu de Québécois.

MLBT : Selon toi, il y a-t-il des freins à l’intégration ?

Romain : Je pense qu’il peut y avoir des incompréhensions culturelles. Certaines choses peuvent te sembler normales mais être mal perçues ici. Les codes de la société française et québécoise sont complètements différents. On se laisse facilement avoir par le fait que les Québécois parlent français, il est commun de dire que ce sont nos cousins mais ce n’est pas du tout pareil.

Autre chose, il y a de grosses différences dans le relationnel. La plupart des Français trouvent que c’est agréable lorsqu’ils arrivent ici car  les gens sont sympathiques et chaleureux de prime abord. Il est vrai que quand on arrive à Montréal, la nouveauté fait que tout semble génial. Lorsque l’on parle à un Québécois à la caisse ou qu’on demande son chemin, on a tout de suite un « Allo, ça va bien? ». C’est le jour et la nuit par  rapport à la France et c’est vrai qu’au quotidien, c’est agréable. Le problème c’est que si tu veux te faire un ami de la personne super sympa que tu as rencontré en soirée, ça se complique et la distance s’établit.

Il faut aussi garder en tête que nous n’avons pas les mêmes repères. Il est certain que tu auras plus de points communs avec un Français qu’avec un Québécois car les références sont différentes. Nous n’avons pas partagé les mêmes émissions de télé ou dessins animés quand nous étions jeunes.

Dernière chose concernant les différences culturelles ; Il faut savoir que les Québécois sont plus dans l’évitement du conflit. Les relations sont plus consensuelles. Généralement, les Français aiment le débat, ils sont habitués à ça. Ici c’est différent, certains québécois ne vont pas nécessairement te le dire si il n’est pas d’accord avec toi.

MLBT : Te sens-tu intégré ?

Romain : Ca dépend comment tu le vois. En ce qui me concerne, ça fait 4 ans et demi que je suis là. Oui je me considère intégré. J’ai un job, des amis, un appartement. Par contre, je ne fréquente pas énormément de Québecois. La plupart de mes amis sont Français.

MLBT : Sens-tu une différence de traitement parce que tu n’es pas Québécois ?

Romain : Pas vraiment mais je fais toujours attention. Je n’ai jamais senti de racisme envers moi, maintenant je sais pertinemment que nous ne sommes pas appréciés par tout le monde. En tant que Français on a une mauvaise réputation d’arrogants et j’essaye de faire en sorte de ne pas propager cette image. Je garde en tête que je ne suis pas chez moi, je ne suis pas dans mon pays. Je ne suis pas Québécois, je ne suis pas né ici etc. Je ne veux pas que les gens aient des préjugés sur moi à cause de ma nationalité.

MLBT : Pourquoi restes-tu?

Romain : Je reste à Montréal parce qu’ici c’est plus relax. Les gens sont tranquilles et accueillants et la qualité de vie est super. On s’y sent bien. Il s’y passe pleins de choses pendant l’été : festivals, concerts etc.

Quand je demande l’avis des gens autour de moi, ce qui revient souvent c’est qu’ils se sentent bien ici. Et puis, c’est vrai que le fait de ne pas être dans son pays d’origine donne un peu l’impression d’être en vacances,  même si je travaille 40h par semaine.  Il est vrai cependant que cet effet s’estompe avec le temps. Je n’ai jamais autant voyagé que la première année ou je suis arrivé. Pensant que ça ne durerait qu’un an, je profitais de chaque occasion pour sortir de Montréal. Maintenant que je suis installé, je entre dans une routine, je pars moins et la sensation d’être en vacances est moins forte. En tous cas être à Montréal rend plus accessible pas mal de destinations vacances qui seraient hors de prix en partant de la France, et ça c’est génial.

MLBT : As-tu l’impression que le fait de vivre à l’étranger te rend différent ?

Romain : C’est vrai que je me suis fait la réflexion. Je pense que si je rentrais en France,  je ferais plus de choses, par exemple, je partirais plus facilement en weekend end en Europe.

MLBT : Quelle est ta vision de la France?

Romain : Je suis en contact quotidiennement avec la France dans le cadre de mon travail. Ça me permet d’avoir une idée de la situation. J’entends tous les jours que ça va mal. Ensuite, il y a ce que je lis et ce que j’entends autour de moi. Franchement,  ça ne me fait pas rêver. Avec du recul, j’ai l’impression que c’est comme ça depuis toujours. Effectivement, il y a une crise économique mondiale mais je pense que même si ça allait mieux, on se plaindrait toujours autant et on entendrait toujours autant que ça va mal. Quand je rentre en France, je ne ressens pas la crise. Dans ma famille, personne n’a perdu son emploi etc. Je ne dis pas que je ne crois pas à la crise en France. Je pense juste qu’il y a des gens qui vivent des situations bien pires dans d’autres pays et qu’ils ne se plaignent pas autant. C’est un réflexe bien français.

MLBT : As-tu un conseil  à donner aux gens qui auraient envie de s’installer à Montréal ?

Romain : Ne confondez pas vacances et immigration. Il y a une grosse différence entre le fait d’être en vacances et celui de devoir trouver un travail et s’intégrer. Ce n’est pas si difficile mais il y a quelques pièges à éviter. Niveau travail par exemple, il faut être capable de faire des concessions, quitte à ne pas travailler dans sa branche au départ pour se faire une première expérience, très importante au Québec. Ça peut être très mal vécu si en plus la personne avait une situation solide en France et un job qui lui plaisait, dans son domaine.

Et surtout, il faut bien se rendre compte qu’il n’y a personne qui nous attend ici. Il faut bien prendre conscience que les Québécois n’accordent pas d’importance au fait que tu sois là ou pas. On est seuls et on se débrouille, c’est ça le challenge !

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Canada: Une PVTiste devenue Résidente !

Nous rencontrons Joyce Legendre, arrivée à Montréal avec un PVT il y a un peu plus de deux ans et heureuse détentrice de la résidence permanente !

My Little Big Trip : Comment en es-tu venue à t’installer à Montréal ?

Joyce : J’ai fait mes études à Audencia Nantes et dans le cadre de ces études, j’ai beaucoup voyagé. J’ai fait un échange Erasmus au Danemark et  j’ai ensuite fait mon stage de fin d’années en Espagne, où j ai également retrouvé mon conjoint. A l’origine, nous voulions rester à Madrid mais je ne trouvais pas de travail à cause de la crise qui commençait en Espagne. Nous sommes rentrés en France et y sommes restés quelques années avant de commencer à touver la vie parisienne moins agréable et d’avoir à nouveau l’envie de repartir vivre à l’étranger.

MLBT : Qu’est-ce qui vous agaçait ?

Joyce : Moi ça allait mais mon mari en avait assez de la routine. Il ne supportait plus les transports et le temps qu’il passait dans le RER chaque jour. Après réflexion, nous n’avions pas, non plus, envie d’habiter à Paris pour toujours – parce que c’est l’évidence.

MLBT : Comment avez-vous préparé votre projet d’expatriation ?

Joyce : Ça nous a pris du temps car il a fallu monter un projet de zéro. Nous avons vraiment étudié toutes les possibilités, les différents pays. Nos critères étaient les suivants : la facilité à trouver un travail, la possibilité de sortir et la qualité de vie, la nature. La langue n’était pas un frein. Nous avons même envisagé la Chine mais nous voulions aussi faire attention à l’intégration et à la culture. Finalement, notre choix s’est arrêté sur le Canada. Un des éléments déclencheurs a été la facilité d’obtention du PVT.

MLBT : Comment vous êtes-vous renseignés ?

Joyce : Nous avons consulté un grand nombre de forums. Nous voulions être dans une optique plus sereine que « challenge ». En Octobre 2010, nous ne savions toujours pas notre destination  et, après avoir collecté les infos nécessaires, en Novembre, nous avons fait notre demande de PVT pour le Canada.

MLBT : Comment s’est passée votre arrivée au Canada ?

Joyce : En Avril 2011, quand nous sommes arrivés, nous n’étions jamais allé au Canada, et nous n’avions pas choisi quelle serait notre nouvelle ville. Débarqués à Toronto, nous avons parcouru le Québec durant 1 mois.  Dix jours après notre arrivée, nous avons décidé d’aller à Montréal durant quelques jours. ça a été le coup de cœur! Nous nous sommes mis à chercher un appartement et en 2 jours nous avons trouvé notre nouvelle maison!

MLBT : Qu’est-ce qui vous a plu à Montréal ?

Joyce : Le vert ! (rires). Nous avons beaucoup aimé le côté nature de Montréal : les parcs, le Mont-Royal et aussi la présence de l’eau, avec le Saint Laurent. De plus, ici, c’est une ville vivante avec énormément d’activités à faire, en été comme en hiver.

MLBT : Connaissiez-vous des gens avant d’arriver ?

Joyce : Non pas du tout. Nous avons simplement fait nos devoirs avant de partir. On a recherché des gens qu’on pouvait connaitre : Le cousin d’un ami, un ami d’un ami etc.

MLBT : Comment avez-vous réussi à trouver un travail ?

Joyce : Mon mari a trouvé rapidement. Il avait parlé à son chef à Paris de sa volonté de venir à Montréal. Il lui a dit qu’il connaissait quelqu’un qui était là depuis 7 ans. Il est allé déjeuner avec cette personne et 15 jours plus tard,  il avait un job.

Pour moi ça a pris plus de temps. J’ai commencé à chercher en juin en commençant par des petites missions d’intérim. J’ai fini par trouver mon job actuel en mars 2012.

MLBT : Mais ton PVT était d’un an, n’est-ce pas? Comment as-tu fait ?

Joyce : Dans mon année, il restait des permis jeunes professionnels jusqu’en mai donc j’ai décroché le travail en mars et j’ai fait la demande de permis jeune professionnel tout de suite. Il en restait une centaine quand j’ai fait ma demande.

MLBT : Tu nous as dit que tu avais reçu ta résidence permanente il y a peu de temps. Comment avez-vous procédé?

Joyce : Nous avons commencé les procédures dès que nous étions sûrs de rester quelques temps à Montréal, soit 3 mois après notre arrivée.  Nous avions amené tous les papiers de France. On a reçu la résidence en juin dernier donc la procédure entière aura duré 2 ans.

MLBT : Que peux-tu nous dire au niveau des différences culturelles?

Joyce : Je pense qu’ici, la pire erreur que tu puisses faire est de penser que tu es en France. En arrivant ici, j’étais prête à rencontrer une autre culture. Montréal est à 6000 kilomètres de la France donc c’est forcément différent. Quand je rencontrais des personnes, je ne pensais pas à tous les clichés qu’on a en France.

Je pense que le plus difficile au début est de se comprendre. Le vocabulaire et les expressions sont très différents de ce qu’on connait.  Rester ouvert et attentif, comme lorsque l’on apprend une nouvelle langue est une bonne attitude à adopter.

MLBT : A ton avis, quelles sont les différences dans les méthodes de travail? La façon de vivre etc?

Joyce : Dans la façon de travailler, il faut garder en tête qu’ici on est quand même en Amérique du Nord, on est beaucoup dans le dépassement de soi, l’esprit entrepreneur. Ce ne sont pas les diplômes qui attestent de tes compétences, ce sont tes expériences, même s’il y a des échecs dans le parcours. C’est l’énergie et la persévérance qui importe.

Joyce : Dans la façon de vivre, les Québécois sont des gens super positifs qui se posent moins de questions que nous. Ils sont très humbles et ne portent pas de jugement ni sur toi, si sur eux. Ils profitent du moment présent. Ils sont probablement plus heureux. C’est plus difficile pour un Français d’exprimer simplement qu’ils sont heureux. Ici, ils profitent de la vie, ils s’amusent et ça fait partie de la qualité de vie d’être entouré de cette énergie positive.

MLBT : On parle beaucoup du fait qu’on peut trouver un travail facilement mais qu’on peut aussi se faire licencier facilement. Qu’en penses-tu ?

Joyce : C’est vrai que l’on embauche plus facilement. Une ou deux entrevues suffisent pour que l’on te donne ta chance. Il faut prouver que l’on vaut sa place et le droit à l’erreur est plus faible. Si tu ne corresponds pas au poste, ou bien tout autre raison, il est possible de se faire licencier. Les Français vivent cela difficilement, peuvent se remettre en question…Nous n’avons pas l’habitude de cette souplesse dans le monde du travail, cependant une coupure ne signifie pas forcément un problème de compétences. Le mieux est de prendre cela comme une occasion de trouver une nouvelle orientation à sa carrière ou de nouveaux défis. Ici, je connais beaucoup de personnes qui se sont déjà fait licencier ou qui ont quitté leur emploi. Toutes ont retrouvé du travail.

MLBT : As-tu des conseils à donner à ce sujet ?

Joyce : Mon conseil est de savoir rebondir. On m’a beaucoup dit, si la porte ne s’ouvre pas, il faut passer par la fenêtre, puis sous le paillasson! Il faut garder en tête que nous sommes les seuls à pouvoir faire quelque chose pour notre sort et trouver des solutions. Il ne faut pas se décourager. Il faut aussi réunir les bonnes conditions pour réussir son immigration.

MLBT : Quelles sont les bonnes conditions pour réussir son immigration au Canada ?

Joyce : Quand nous sommes arrivés, nous avons tout de suite trouvé un appartement, on a fait les achats qu’il fallait pour bien se préparer à l’hiver, on avait déjà tous les papiers etc. D’autres personnes arrivent ici et décident de baisser leurs coûts en choisissant un appartement loin de tout, en essayant d’économiser au maximum et de ce fait, il est difficile de rencontrer des gens. Il y a beaucoup de gens qui finissent par rentrer car ils n’ont pas trouvé ce qu’ils cherchaient. Gérer ses attentes est important pour éviter les frustrations.

MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil à donner aux Français qui cherchent un travail au Québec ?

Joyce : Pour être accepté et intégré, il faut être respectueux et comprendre que l’attitude est importante. Le « je parle mieux », « je ne fais pas de fautes d’orthographe », « j’ai fait des meilleures études » etc. ça ne marche pas ici. Il faut apprendre comment ça fonctionne ici et rester humble.

Chercher du travail c’est comme n’importe où ailleurs, sauf que tu ne peux pas compter sur le prestige de ton école. Ce que j’ai aimé ici c’est qu’ils sont plus dans le « faire ». Les Québécois vont plus s’attarder sur tes compétences que sur ton diplôme. Ils vont regarder si tu es débrouillard, si tu as de l’expérience. Les études sont chers et tous ne peuvent pas les prolonger jusqu’à la maitrise. Pour ceux qui souhaitent poursuivre des études, plusieurs voies existent : soit plus tard en même temps que la vie professionnelle, soit cumuler études & emploi, d’autres suivent les cours du soir…. Il y a plus de diversité dans les chemins professionnels.

MLBT : Et concernant les amis?

Joyce : La majorité de nos amis sont Français de multiples origines. J’ai des amis Québécois mais ça prend plus de temps. C’est normal. En France, on n’est pas facilement amis avec des gens qui viennent de s’installer. Je pense que lorsqu’on arrive, il ne faut pas se couper des autres français pour chercher à être qu’avec des Québécois. L’important c’est de se créer un réseau d’amis.

MLBT : Pour finir, as-tu quelques mots à nous dire sur l’hiver québécois ?

Joyce : Quand tu arrives, tout le monde te fait peur en te disant qu’il fait -40C en hiver… mais ça s’est une semaine par mois ! Le conseil que j’aurais à donner est qu’il ne faut pas s’empêcher de sortir parce qu’il fait froid. Il y a plein de choses à faire : du ski, des raquettes etc. Une chose qui peut surprendre c’est que les Québécois ne sortent pas beaucoup en hiver.

MLBT : Pourquoi ? Ils doivent être habitués au froid, non ?

Joyce : Les Québécois sont moins équipés en vêtements d’hiver que nous et n’ont pas la « magie de la neige » que nous avons en tant que Français. Ils démarrent leur voiture à distance, ils arrivent au boulot, ils garent la voiture au parking souterrain, vont directement au bureau, puis rentrent chez eux. Beaucoup d’activités peuvent se faire à l’intérieur. S’il y a à sortir dehors, beaucoup préfèreront rester au chaud!

La seule chose est que l’hiver est parfois un peu long, surtout s’il y a encore des tombées de neige en avril.

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La Poubelle du Ski : De Bonnes Affaires !

Après l’achat des manteaux et des chaussures, nous voilà en route pour des achats un peu plus funs : le matériel de sports d’hiver !

Hé oui ! Il faut savoir qu’au Canada, en plus des -40°C (qu’on attend fermement depuis que nous avons acheté notre équipement), il neige ! Et même si nous n’avons pas la chance d’avoir les Alpes ou les Pyrénées à proximité, il y a tout de même plein de monts autour de Montréal.

Mais aller s’éclater sur les pistes de ski demande un tant soit peu d’organisation. Le budget que demandent les sports d’hiver n’étant pas négligeable, nous partons donc à la recherche de trucs et astuces pour le faire baisser.

Tout d’abord, il faut savoir que le matériel de ski que nous pouvons louer dans les stations coûte environ 60$/jour. A cela, il faut ajouter le prix du bus 20$ et le prix du forfait pour la journée entre 50$ et 80$/jour. Donc je vous laisse faire le calcul, c’est clairement énorme. N’ayant pas envie de faire un prêt sur 20 ans pour « passer l’hiver », nous avons cherché à faire quelques économies sur le matériel et tout le monde nous a conseillé, La Poubelle du Ski (ça donne envie)!

La Poubelle du Ski est un immense entrepôt rempli de matériel de ski en tout genre : (skis, snowboards, luges, casques, manteaux etc.) à des prix défiant toute concurrence ! Pour réussir à proposer des prix aussi compétitifs c’est simple, ils revendent les invendus des années précédentes.

Pour toutes les personnes qui se disent « Mais vous allez carrément acheter du matériel ??? », la réponse est « oui puis non » comme on dit ici ;). La Poubelle du Ski propose du matériel à la location et à la vente mais aussi …. De la location avec option d’achat ! Ça permet de louer du matériel neuf pour 60% du prix total, de le tester durant une saison et de le rendre ou de l’acheter au bout d’un an ! Si en cours de route on se dit qu’on préférerait avoir une autre planche ou d’autres chaussures, on peut toujours aller les changer ! Génial !

« Oui mais je suis sûr qu’il n’y a aucun service » diront les mauvaises langues. A peine arrivés sur place, un vendeur nous accueille et nous conseille sur les meilleurs modèles compte tenu de notre budget et de nos habitudes de ski. Il nous explique patiemment les différences entre les fixations, les planches et les chaussures ! Et bien entendu, aucun problème pour qu’ils montent les fixations directement sur la planche.

Finalement, après 2h de demandes de renseignements, négociations (etc.), nous repartons avec deux snowboards + fixations, une paire de chaussures chacun, deux housses de protection et cadenas, tout neufs, pour moins de 500$ chacun (350 Euros)! Si nous avions été dans une boutique classique, nous aurions payé plus du double !

Pour finir, un grand merci à Fabrice qui nous a accompagné et conseillé pour qu’on puisse aller s’éclater sur les pistes après le boulot !!!! hihihi !

Eugénie Delhaye  Maxence Pezzetta

Préparation pour l’hiver Canadien !

Voilà un petit moment que nous n’avions pas publié sur le site (train-train quotidien oblige), mais nous en sommes à une grande étape de notre vie Québécoise… L’arrivée de l’hiver !

Outre le fait que les arbres ont perdu presque l’intégralité de leurs feuilles en une semaine et que nous perdons des degrés chaque jour (oh joie), nous avons appris qu’à l’approche des premiers flocons (la semaine prochaine) les manteaux partiront aussi vite que les feuilles des arbres!

Nous avons donc pris les devants en Septembre mais les vendeurs nous ont prévenus qu’il était un peu tôt (il faisait encore 30°C à l’époque). De retour cette semaine, ils nous disent qu’il faut se dépêcher parce que les ventes commencent à décoller. Sauf que nous, novices Français que nous sommes, nous étions perdus au milieu des manteaux sans avoir la moindre idée duquel choisir… C’est vrai, lorsque nous sommes dans un magasin chauffé, ils paraissent tous trop chauds. Il faut savoir qu’il y en a certains prévus pour le grand Nord (-45°C et -) et pour ceux-là, impossible de tenir plus de 5 min dans le métro…

Une gentille vendeuse, Emylie, nous a proposé son aide pour choisir les manteaux. Elle nous a tout de suite précisé que généralement il ne faisait pas moins de -10°C ou -20°C avec seulement quelques jours à -40°C. Avec ça, on est rassurés n’est-ce pas ? :grin:

Elle nous a tout de même fait un topo sur les tous les types de manteaux : avec duvet synthétique ou naturel (en poils d’oie du Canada ou de Chine)… Elle nous a également expliqué à quoi servait la fourrure et la différence entre le poil de coyote et le poil synthétique. Bref, après 1h30 d’explications, on pourrait presque devenir vendeurs nous-mêmes ! D’ailleurs si vous avez besoin d’adresses, n’hésitez pas à liker notre page FB, G+ ou Twitter, envoyez-nous un mail et nous y répondrons :wink:

Après avoir chacun trouvé son manteau, c’est parti pour les chaussures… Autre domaine, autre vendeur, normal. Celui-là nous explique que les chaussures sont importantes, mais que ce qui est encore plus important  sont les chaussettes qu’on porte ! A bas les chaussettes en coton, ne mettez que des chaussettes en laine de « jenesaisplusquoimaisjesaisoùellessontrangéesdanslemagasin » (mot le plus long du monde). Et oui ! A tous ceux qui n’ont jamais connu le vrai froid, sachez que les chaussettes en coton retiennent l’humidité ce qui n’est pas le cas de la laine !

Après avoir acheté manteaux et chaussures d’hiver (et après avoir contracté un prêt sur 30 ans), nous voilà fin prêts à affronter l’hiver Canadien !

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Un an : On fait le bilan !

Cela fait maintenant un an que nous avons décidé de quitter notre petite vie en France pour partir à la conquête du monde ! Le projet initial était, rappelons-le, d’aller à la rencontre de ces personnes qui ont décidé de partir vivre à l’étranger, soit pour monter leur propre business soit pour travailler pour une entreprise sur place.

Nous tenons à remercier tous ceux qui nous suivent sur Facebook et toutes les personnes qui ont acceptées de partager leur histoire (une centaine tout de même !). Du Restaurateur au Président de la Chambre de Commerce Européenne, ils ont tous accepté de jouer le jeu et de nous expliquer les raisons qui les ont poussés à quitter la France pour s’installer ailleurs.

Nous nous rappelons des soirées parisiennes organisées dans les apparts où nous entendions souvent parler de ces personnes parties vivre à l’étranger et ayant décroché THE job. Pour être francs, nous n’avions pas vraiment à l’époque la vie que nous attendions. Le climat social n’était pas au top et les perspectives pour deux jeunes qui veulent plus qu’une vie partagée entre le 9h/19h du lundi au vendredi, l’heure de trajet en métro/RER pour aller travailler (quand il n’y a pas de grève) et le week-end qui passe trop vite pour avoir réellement le temps de récupérer, nous avions franchement une « envie d’ailleurs ».

C’est donc avec une touche de ras le bol, un brin de nervosité, et une énorme soiffe de découverte que nous avons parcouru la Thaïlande, le Cambodge, le Laos, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, et l’Australie, avant d’arriver au Canada. Un an de voyage, à la découverte de ces autres cultures, ça forge le caractère et ça ouvre les yeux sur toutes les options qui s’offrent à nous.

Nous pensons qu’il est maintenant temps de partager avec vous notre conclusion. Si vous avez lu les interviews que nous avons menées, vous avez peut-être constaté que nous évitions de donner notre opinion afin de ne pas influencer les réponses des personnes interrogées. Chaque personne que nous avons rencontrée avait ses propres raisons de quitter son pays. Certains ont effectivement décroché un super contrat à l’étranger mais la plupart ont eu leurs opportunités une fois sur place.

Nous n’avons rencontré personne pour qui tout a été facile. La plupart d’entre eux se sont adaptés à leur nouvelle vie, ils se sont battus pour se faire une place et ont dû faire de nombreux sacrifices. Nous nous sommes rendus compte que lorsque nous  entendions parler de ce fameux « copain parti vivre à l’étranger », on ne nous racontait que le plus croustillant, en déformant ou en occultant souvent des détails essentiels (sûrement pour donner un peu de magie au récit et entretenir le mythe de l’expatrié). Et évidemment que ces récits font rêver, l’herbe est toujours plus verte vue de loin…

Maintenant que nous faisons nous aussi partie de « ces personnes qui ont franchi le pas », nous pouvons vous garantir que le fait de partir à l’étranger (avec ou sans préparation) est une expérience de vie qui ouvre les yeux ! Si vous en ressentez le besoin, foncez ! Il est vrai que ça peut faire peur, on ne sait pas ce qu’on va trouver, comment nous allons nous adapter, comment nous allons supporter le fait de sortir de notre petite zone de confort etc. Il faut savoir que c’est justement cette incertitude qui vous procurera l’excitation et vous fera grandir ! Allez-y ! FONCEZ !

Nous vivons aujourd’hui à Montréal où nous avons tous les deux trouvé un job dans notre domaine, le web marketing. Nous avons d’ailleurs monté un nouveau projet  www.mylittlebigweb.com et nous continuons nos interviews. N’hésitez pas à partager nos articles et  à liker notre page Facebook. Nous continuerons à poster des articles sur My Little Big Trip au fur et à mesure de l’évolution de notre voyage de vie.

Encore merci de nous suivre !

Eugénie et Maxence

Eugénie Delhaye  Maxence Pezzetta

Je voulais vivre de ma passion !

Pierre-Alexandre Goyette est un entrepreneur en série. Après avoir monté sa première entreprise à 20 ans, il a décidé de développer tout un éco-système d’organisations autour de cette première entreprise qui est… Une école de musique ! Il nous raconte son histoire…

MLBT : Bonjour Pierre-Alexandre, nous avons vu inscrit sur ton profil Linkedin « entrepreneur en série »,  peux-tu nous raconter ce que cela signifie et comment?

Pierre-Alexandre Goyette : C’est une longue histoire (rires) ! A l’origine je suis musicien. J’ai commencé à jouer des instruments de musique quand j’avais 6 ans. A 13 ans j’ai participé à un concours de musique avec mon groupe et nous l’avons gagné. Le prix était un enregistrement d’un CD en studio. J’avais 14 ans. J’ai continué d’aller à l’école et après le bac j’ai continué mes études dans la musique. Mon but était de travailler dans ce domaine. Je voulais vivre de ma passion. Après les deux premières années d’études, j’ai choisi un programme d’étude de la musique pendant 3 ans. J’ai tout arrêté au bout d’un an pour monter ma propre école musicale !

MLBT : Tu l’as monté tout seul ?

Pierre-Alexandre : J’ai rencontré mon associé, Jonathan, pendant mes études et mon frère s’est joint au projet. Jonathan voulait aussi monter un studio d’enregistrement et une école de musique. Il y a 10 ans, nous avons décidé de nous associer et de mettre en commun notre vision du projet. On a lancé l’entreprise en 2004. L’année 2003 a été consacrée à la rédaction du plan d’affaires, trouver des financements, des locaux etc.

MLBT : Mais comment avez-vous trouvé les financements ? Vous étiez jeunes, non ?

Pierre-Alexandre : Oui nous étions jeunes et ça ne nous a pas aidé (rires )! Nos parents nous ont soutenus pour l’apport et les banques nous ont fait confiance. En 2004 nous étions en lancement à temps plein, on ne faisait que ça. On était dans une phase de pré-démarrage, c’est-à-dire qu’on cherchait les clients, on embauchait du personnel, on faisait de la publicité etc.

On a aussi rénové tous les locaux nous-mêmes. Nous avons fait approuver les plans par un architecte et par un ingénieur et on a fait les travaux de juillet 2004 à avril 2005 !

MLBT : Comment faisiez-vous pour vivre ?

Pierre-Alexandre : Honnêtement, la première année on ne se versait pas de salaire, on vivait tous ensemble, 7 jours sur 7 et 24h sur 24. On avait aussi un groupe de musique ensemble, ça créé des liens. Et on était jeunes donc c’était fun.

MLBT : A ton avis, quelle est la clef du succès ?

Pierre-Alexandre : Pour moi, ce n’était pas une option de se planter. Ça devait forcément réussir. L’échec n’était pas envisageable du tout. Je pense que c’est ça qui a fait notre force pour toujours continuer malgré les difficultés.

Nous avons donc monté l’école qui est devenue le point de départ et le point central de toute la structure de l’entreprise que nous avons créée.

MLBT : Comment ça ?

Pierre-Alexandre : En fait, nous avons continué notre projet en en développant d’autres. On avait l’école pour tout ce qui concernait l’enseignement et on a créé le studio pour l’enregistrement.

MLBT : Dans quel état d’esprit étiez-vous ?

Pierre-Alexandre : On ressentait une liberté totale avec l’impression de pouvoir monter n’importe quel projet. Donner naissance à une organisation signifie créer des emplois et dans notre cas c’était aussi une communauté de personnes qui se réunissent pour un but commun. Notre mission est de faire passer la culture et la musique dans la vie des gens.

MLBT : Qu’est-ce qu’il s’est passé par la suite ?

Pierre-Alexandre : En 2008-2009, j’ai fait des conférences sur l’entrepreneuriat et j’ai rencontré une amie qui travaillait en tant que consultante en réinsertion professionnelle. J’ai donc oeuvré entre 2009 et 2011 comme consultant en développement d’entreprise et j’ai aussi repris des études d’école de commerce parce que je sentais que j’avais des lacunes.

En 2009 j’avais énormément de projets en même temps et imbriqués les uns dans les autres. J’ai commencé par monter le groupe Lithium qui est une entreprise de gestion.

En parallèle, en 2010, on a vendu le studio d’enregistrement à une coopérative qu’on a co-fondé avec des musiciens du studio. Cela signifie que l’organisation est la propriété de tous ses membres. La coopérative est basée sur 3 missions. Il y a une partie formation en studio, une partie enregistrement et une partie accompagnement et production de spectacles et d’artistes.

En 2011, j’ai terminé la mission avec mon amie dans le développement d’entreprises. Avec mon frère et des associés du groupe Lithium nous avons développé une société qui s’appelle WT Communication. A l’origine, c’est une entreprise que nous avons aidé à se développer car nous étions partenaires à 30%. Avec cette entreprise, nous en avons acheté une autre qui s’appelle le « Guide du Quartier » qui est un équivalent de Pages Jaunes mais à petite échelle.

En 2009, on a aussi fondé un organisme à but non lucratif qui s’appelle la SOBAM. C’est un organisme à vocation philanthropique. Il est toujours en activité aujourd’hui et il est partenaire avec la coopérative et l’école. Le but de la SOBAM est de permettre aux gens à faible revenu d’avoir accès aux bienfaits de l’apprentissage de la musique.

MLBT : C’est impressionnant, combien de personnes sont impliquées ?

Pierre-Alexandre : Nous sommes une quarantaine de personnes en tout.

MLBT : Tu as bientôt 30 ans, quels sont tes objectifs après avoir déjà fait tout cela ?

Pierre-Alexandre : Je suis en train de passer un certificat de leadership organisationnel à HEC Montréal. Je voudrais terminer ça et faire un MBA. Je voudrais me rapprocher davantage du marketing et de la publicité et faire quelque chose de vraiment créatif.

MLBT : Que penses-tu de la main d’œuvre française ?

Pierre-Alexandre : Je pense que c’est une main d’œuvre qualifiée avec un niveau d’éducation très élevé. Les Français ont le goût de l’effort, ce qui est plus rare chez les Québécois qui n’ont pas été habitués à l’autorité et qui sont plutôt épicuriens.

MLBT : A ton avis, est-ce que le PVT serait un frein pour l’embauche d’un candidat ?

Pierre-Alexandre : Je ne pense pas. Pour ma part, j’ai déjà embauché plusieurs PVTistes et j’en ai même aidé certains à obtenir un permis de travail.

MLBT : On a entendu dire qu’au Québec, on pouvait être licencié du jour au lendemain, est-ce vrai ?

Pierre-Alexandre : Généralement il y a une période d’essai de 3 mois. Ici il n’y a pas de CDD ou de CDI, l’équivalent d’un CDI serait un contrat permanent. Si certains sont victimes de licenciement abusif, ils peuvent aller voir la commission des normes du travail.

MLBT : On a aussi entendu que tout se faisait grâce au réseau. Est-ce que tu aurais un conseil à donner par rapport à ça ?

Pierre-Alexandre : Je pense qu’il faut fréquenter les cocktails de réseautages et les 5 à 7 (équivalent en France des afterworks). Je pense notamment à ceux de l’entremetteuse ou de la Jeune Chambre de Commerce de Montréal. Il faut aussi utiliser les réseaux sociaux et ne pas hésiter à se faire référer par quelqu’un d’autre.

Maxence Pezzetta

Le fondateur de Guérilla Web!

Une fois n’est pas coutume, nous avons décidé de commencer cette vague d’interviews Québecoises par des rencontres avec des … Québecois! Louis Philippe Dea a fondé Guérilla Web, une entreprise qui, à l’origine, avait pour but de créer des sites internet. Louis-Philippe accepte de prendre quelques instants pour nous parler du développement de son entreprise et des opportunités de business au Canada.

My Little Big Trip : Bonjour Louis-Philippe, comment en es-tu arrivé à monter ton entreprise ?

Louis-Philippe Dea : Pour ma part, j’ai toujours été intéressé par le web. J’ai commencé à me spécialiser dans ce domaine pendant mes études et j’ai continué dans mes premiers stages et boulots. Après mes études, j’ai donc commencé à travailler en agence web et en parallèle, j’ai construit mon propre site qui s’appelle Ma Revue Web. Après 2 ans, je faisais près de  120 000 visiteurs par mois. Ma Revue Web  traitait d’inspiration graphique, de typographies, de web et de partage de ressources. Je présentais les nouveautés notamment au niveau des templates et ça a très bien marché. En parallèle de mon emploi, j’ai créé Guérilla Web. Je faisais régulièrement des mandats pour de la création et de l’optimisation de sites et un jour j’ai décidé de me lancer. J’ai quitté l’agence dans laquelle je travaillais et j’ai commencé à temps plein dans ma propre entreprise. Ça n’a posé aucun problème à mon employeur dans la mesure où il savait que je ne resterai pas avec lui toute ma carrière puisque j’avais également comme ambition de développer ma propre agence.

MLBT : Donc finalement, quelle est ton activité ?

Louis-Philippe : A l’origine, il s’agissait de création de sites internet mais ça a évolué et aujourd’hui nous ne faisons pas que ça. Nous proposons également des services supplémentaires notamment au niveau design, de stratégies de visibilité, de création d’infolettres, d’aide à la gestion des communautés. Nous avons également une très bonne expertise sur WordPress.

MLBT : Il y a beaucoup d’agences web à Montréal. Qu’est-ce que tu proposes de plus que les autres entreprises ?

Louis-Philippe : Pour commencer, il faut savoir que je crois beaucoup en l’alliance des compétences. C’est à partir de cette valeur que j’ai bâti mon business model. Il faut savoir qu’aujourd’hui, certaines grosses agences à Montréal ont énormément de gros projets. Elles ne peuvent pas toujours tout gérer et font appel à des sous-traitants pour les aider à réaliser leurs projets. Ça fonctionne très bien !

MLBT : Depuis combien de temps as-tu lancé ton entreprise et comment vois-tu l’avenir ?

Louis-Philippe : J’ai démarré l’entreprise en 2008 mais comme je le disais plus tôt, je n’ai pas été à temps plein dessus immédiatement. Aujourd’hui, il semble que ma stratégie marche plutôt bien, je viens d’embaucher deux personnes et j’ai trouvé des locaux pour qu’on puisse travailler tous ensemble dans un même lieu.

MLBT : Félicitations ! Quels sont très critères d’embauche ?

Louis-Philippe : Pour moi c’est  l’énergie, c’est la passion qui est importante. Les compétences sont importantes mais non cruciales. On peut toujours les acquérir par la suite. Alors que la passion ça ne se crée pas. Je veux embaucher une personne qui croit en son travail, qui veut aller toujours plus loin et continuer d’apprendre.

MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil à donner aux personnes qui arrivent au Québec et qui cherchent du travail ?

Louis-Philippe : Je pense qu’il est important de construire son réseau. Par exemple, pour quelqu’un qui cherche un emploi dans le web, il faut aller aux 5 à 7. Ce sont des soirées (après le travail) organisées par des associations ou des entreprises. En général, chaque soirée est axée sur un thème particulier. Les professionnels du web y sont régulièrement et c’est vraiment l’idéal pour commencer à rencontrer des gens. Je continue d’y aller pour développer mon réseau professionnel, pour me montrer et discuter avec des personnes qui ont peut-être besoin d’aide. Sinon il y a aussi les réseaux sociaux.

MLBT : On est au Québec, il y a beaucoup de Français qui habitent ici et qui décident de s’expatrier, quel est ton point de vue par rapport à l’embauche de Français ?

Louis-Philippe : Selon mon point de vue, ça ne me pose aucun problème. Comme je le disais plus tôt, si la personne est passionnée, qu’importe qu’elle soit Québécoise ou Française.

MLBT : Est-ce que tu penses qu’un immigré européen peut facilement monter son entreprise ici ?

Louis-Philippe : Je ne connais pas les procédures pour les immigrés mais je sais qu’au Québec, monter son entreprise est plutôt facile par rapport aux procédures à suivre. Tu peux le faire sur internet, tu dois choisir de t’enregistrer ou de t’incorporer.

MLBT : Peut-on avoir des aides du gouvernement lorsque l’on crée sa structure ?

L-P : Je ne sais pas. Pour ma part, je n’en ai jamais profité. Ce que je sais en revanche, c’est qu’il est possible d’avoir des aides si on embauche un salarié étranger. Il faut se renseigner sur les modalités mais ça par exemple, c’est un élément qui me ferait favoriser une candidature à une autre. Évidemment, si une personne me dit que si je l’embauche, je ne paie pas les 6 premiers mois parce que je reçois des subventions et des déductions d’impôts, c’est super pour moi ! Surtout pour une entreprise qui est en train de se créer et de grandir !

 Eugénie Delhaye

La recherche d’emploi à Montréal

Le pays change, les règles changent, c’est aussi simple que ça! Les gens autour de nous ont beau parler français, ils parlent aussi anglais et sont bien plus influencés par la culture anglo-saxonne que par la culture latine. Quelques règles de base lorsque l’on cherche un travail à Montréal :

  • Rencontre du monde ! Ici, on te le dira souvent, « il faut se faire un réseau« . Quand? Avant et pendant la recherche d’emploi. Le but ? Comprendre comment fonctionne le pays et sa culture, montre que tu es là et actif, fais en sorte que les gens t’apprécient et qu’ils se souviennent de toi. Attention ! Ne mens surtout pas. Le monde est petit et les gens de chaque industrie se connaissent et parlent beaucoup entre eux.
  • Postule aux offres et relance ! « Oui mais je n’ai pas les coordonnées des personnes ». Fais preuve de débrouillardise et trouve-les. Merci Linkedin, Twitter etc. Si tu connais l’adresse mail d’une autre personne dans l’entreprise, regarde comment elle est construite et essaye de deviner celle de l’interlocuteur que tu vises. Ne harcèle pas la responsable des ressources humaines, ce n’est pas nécessairement elle qui décide. Relance le décideur, ça aura plus d’impact.
  • Ne te décourage pas. Trouver un job, c’est long. En moyenne, pour trouver un travail dans sa branche, une personne qui parle couramment anglais et français mettra environ 3 mois. « Ah bah ça vaaaa ! ». Oui ça va, mais chaque journée est source de doutes et d’attente et le temps est long. Garde en tête que 3 mois c’est une moyenne, ça peut mettre plus ou moins de temps en fonction des secteurs et de ton assiduité. Et oui, la recherche d’emploi est un travail à temps plein !
  • Mets-toi en relation avec les agences de placement : c’est leur travail de mettre les candidats et les entreprises en contact. Elles ont tout intérêt à augmenter leur vivier de candidats. Et encore une fois, relance-les régulièrement !
  • Tiens tes contacts au courant de ce qui se passe pour toi. Tu as travaillé ton réseau et certaines personnes ont accepté de t’aider. Elles t’ont référé à quelqu’un, ont fait passer ton CV, t’ont transférées des offres, ont pris du temps pour te rencontrer. Réponds-leurs! Un simple merci est de la simple politesse et ensuite tiens-les au courant. Renvoie un e-mail pour expliquer comment s’est passé la rencontre avec la personne que tu as rencontrée ou bien pour dire que tu as trouvé un emploi

Bon à savoir : Il semble qu’à Montréal, les recruteurs fonctionnent par étape. Ils postent une offre, attendent d’avoir tous les CV avant de contacter qui que ce soit. Ensuite, ils regardent les CV, font une première sélection, attendent de voir une première fois tous les premiers candidats avant de rappeler pour un deuxième entretien etc. Cela donne un processus de recrutement qui peut facilement durer un mois et demi.

Voilà pour nos recommandations, si tu as d’autres trucs et astuces, n’hésite pas à partager, les commentaires sont faits pour ça :wink:

       Maxence Pezzetta

La France vue de l’étranger

Voilà presqu’un an que nous sommes en vadrouille, nous avons interrogé près d’une centaine de personnes dans le cadre de notre projet. Nous sommes maintenant à Montréal et partis pour y rester un bon moment ! Alors finalement, quelle est l’image de la France et des Français à l’étranger ?

Les Français:

Nous vous avions déjà parlé du « Maudit Français » à Montréal. Heureusement, nous n’avons pas qu’une image négative (loin de là).

Voici notre profil international: les + et les - ressentis par les étrangers

+ Productifs

+ Rigoureux au travail

+ Romantiques

+ Séducteurs

+ Ingénieux: ils repèrent tout de suite les failles (ce qui peut être un défaut lorsqu’il s’agit de suivre les règles)

- Râleurs

- Radins (on ne laisse pas souvent de pourboires)

- Rebelles (mais c’est aussi vu comme une qualité)

- Arrogants (Sylvain )

- Manquent d’hygiène (c’est d’ailleurs pour ça que nous avons inventé le parfum…) (Lenaic )

La France/Paris:

+ Pays/ville romantique

+ Bonne gastronomie (on s’en rend très vite compte lorsqu’on vit à l’étranger, croyez-nous)

+ Beaux paysages

NB: si vous en voyez d’autres, n’hésitez pas à commenter cet article :smile: !

Une chose qui nous a étonnés et qui nous étonne encore aujourd’hui est l’image de la France qui est véhiculée à l’étranger. Qu’est-ce que ça veut dire ? Tout simplement que la France, et notamment Paris, est toujours montrée sous son meilleur jour. Les films montrent les plus beaux coins de  Paris et bien sûr, le soleil est toujours au rendez-vous. Les personnages de films habitent dans des appartements somptueux au pied de la Tour Eiffel (un classique à Paris, tout le monde le sait) et bien sûr, dans les films, les rues de Paris sont vides: pas de bouchons, pas de gens stressés, le paradis sur terre…

Avis à toutes les personnes qui aimeraient ou sont déjà allés en France/à Paris, quelle image en avez-vous???

     Maxence Pezzetta

Toutes nos interviews en Australie!

Retrouvez un récapitulatif de toutes nos interviews en Australie! Encore une fois les expatriés et entrepreneurs francophones ont accepté de témoigner pour My Little Big Trip. Nous avons fait des interviews dans toute l’Australie et avons pris soin de préciser (sous l’image) la ville dans laquelle le témoignage a été réalisé. Cliquez sur la photo pour accéder à l’interview! Nous en avons réalisé 25 en Australie, nous en publierons donc de nouvelles très prochainement!

 

 

 

 

 

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Présidente de la CCI Franco-Australienne!

Nous rencontrons Christine Caseris, Présidente de la Chambre de Commerce Franco-Australienne (FACCI) à Perth. Elle nous fait part de ses conseils pour les Français qui désirent s’implanter durablement en Australie Occidentale.

MLBT : Bonjour Christine, est-ce que tu peux nous donner la tendance au niveau des Français qui arrivent en Australie ?

Christine : Nous sommes très sollicités par les jeunes Français avant leur départ pour des stages ou des emplois. Un grand nombre d’entre eux cherchent un stage et attendent de nous qu’on leur trouve du travail ou qu’on leur donne une liste d’entreprises. Pour commencer, il faut savoir qu’on propose un service d’aide à la recherche d’emploi sur le site de la FACCI mais ce n’est pas notre vocation première. C’est un service que nous proposons en plus parce que nous savons que les Français ont des difficultés à trouver un emploi. Nous travaillons tout de même avec des chercheurs de têtes vers qui nous pouvons les rediriger. Nous les orientons vers des entreprises ou des organismes spécialisés. Pour vous donner une idée, nous recevons environ 15 demandes de stage par jour. Pour les recherches d’emplois, la tendance est beaucoup moins forte mais les Français nous contactent une fois qu’ils sont arrivés en Australie. Généralement, ils viennent en pensant que l’Australie est un Eldorado et qu’ils trouveront un travail en claquant des doigts. Après 3 semaines, ils se rendent compte que c’est compliqué de trouver un travail, ils se retrouvent à dormir dans leur voiture, ils paniquent et ils nous contactent. Ils viennent directement chez nous et nous demandent un coup de main. Nous recevons beaucoup de demandes de contacts d’entreprises.

MLBT : Mais comment fonctionne exactement la FACCI ?

Christine : Il faut savoir que la CCI est une association. Il y a donc des cotisations pour avoir accès aux services, à partir de 50 dollars par an pour les jeunes professionnels et les tarifs diffèrent selon les situations. Sans membres, les CCI ne fonctionnent pas et c’est grâce aux cotisations qu’on organise des évènements, qu’on aide des entreprises à se développer et à faire des études de marché. Le paiement des adhésions sert à développer cette plateforme. C’est grâce à cela qu’on peut se développer, aider les entreprises qui veulent s’installer etc. Nous avons déjà pas mal de partenariats, nous faisons des échanges, nous communiquons sur nos événements respectifs. Nous avons une grosse base de données de contacts. En ce qui concerne les « non membres », nous leur proposons de venir à des événements payants mais qui sont gratuits pour les membres.

Il y a 5 FACCI en Australie. Il y a une base de données fédérale mais nous avons aussi une base de données qui nous appartient au niveau locale. C’est grâce à cela que nous tenons les membres et non membres informés de nos événements.

MLBT : Quel message veux-tu faire passer aux francophones qui arrivent en Australie ?

Christine : Ce que je veux leur dire c’est que ce n’est pas la peine d’arriver avec un Working  Holidays  Visa sans être préparé et venir taper à la porte de la FACCI en demandant du travail parce qu’ils ne trouvent pas de travail ailleurs. Il faut s’organiser avant le départ. Et il faut être conscient que ce n’est pas parce qu’en Australie Occidentale il y a du travail que ça marche pour tout le monde. C’est réservé à certains domaines.

Pour donner une première idée du marché de l’emploi ici, il faut aussi connaître la tendance au niveau de l’enseignement. Depuis les 20 dernières années la majorité des étudiants de l’Australie Occidentale se spécialisent en Finance et Administration. Cela comprend bien entendu tout ce qui est comptabilité, business management etc. On a très peu d’ingénieurs. C’est pour cela que l’ingénierie française est très recherchée. Ici, chaque entreprise n’a pas sa filière ingénierie, ils font appel à des prestataires de services. Ils commencent tout juste à employer leurs propres ingénieurs. Alors maintenant, ils offrent des bourses dans les collèges-lycées pour sponsoriser les étudiants qui veulent devenir ingénieurs. Ils leur paient des bourses.

MLBT : Donc ça veut dire qu’on peut trouver un travail facilement en Australie Occidentale quand on est ingénieur ?

Christine : Oui, tu trouveras plus facilement en tant qu’ingénieur. Par ingénieur, j’entends dans tout ce qui est minier, para-pétrolier, para-gazier. La majorité des gens qui viennent sont spécialisés en IT, en Business Management ou en marketing et dans ce cas, ils ont beaucoup de difficultés, même s’ils sont très qualifiés. Attention, tout ce que je dis là concerne l’Australie Occidentale et éventuellement le Queensland qui a les mêmes tendances que nous au niveau de l’emploi.

MLBT : Donc comment peuvent faire les personnes qui viennent et qui sont diplômés en commerce ?

Christine : Sur le site de la FACCI, il y a des liens de chasseurs de tête ou simplement des grosses entreprises. Je conseille de contacter Polyglotte qui est spécialisée dans le recrutement français. Je pense aussi que l’idéal est de commencer à chercher depuis la France et non pas d’arriver ici et de chercher sur place. Je le déconseille très fortement! Ça dépend du diplôme et de l’expérience bien sûr. Pour les petits boulots, il est évident qu’on peut venir sur place pour trouver.

Tous ceux qui veulent travailler en tant que serveur, laveur de voiture ou en construction, peuvent venir et ils trouveront sur place 5h par ci, 5h par là. Par contre, pour tous ceux qui cherchent un poste dans un bureau, il vaut mieux chercher depuis la France. Il n’y a pas grand chose dans le secteur des nouvelles technologies car se sont surtout les australiens qui se spécialisent là-dedans depuis 20 ans. Un employeur australien préféra donc embaucher un australien. Il est aussi évident que celui qui ne parle pas TRES bien anglais ne trouvera pas. Pour toutes les personnes qui veulent venir travailler 6 mois dans leur profession, je leur conseille de trouver depuis la France.

MLBT : Et ceux qui viennent un an pour voir et qui ensuite se disent qu’ils veulent rester et trouver un travail ?

Christine : Dans ce cas, pour ceux qui veulent vraiment s’établir, c’est différent. Il faut venir sur place, il faut être prêt à prendre n’importe quel boulot dans un premier temps pour subvenir à ses besoins. Ensuite, il faut trouver un sponsor.

MLBT : Comment on trouve un sponsor?

Christine : Eh bien, il faut faire du porte à porte, il faut montrer qu’on a plus d’expérience que les autres, qu’on est un élément valable et important dans l’entreprise. Ça peut être aussi faire un stage de 3 ou 4 mois gratuitement et faire un petit boulot le soir pour gagner un peu d’argent. Beaucoup le font et sont serveurs en parallèle. A l’issue du stage, l’employeur peut évaluer les capacités de la personne et décider de la sponsoriser avec un visa 457. L’avantage pour eux c’est qu’une fois que les procédures sont terminées et les frais payés, ils sont presque sûrs que l’employé va rester puisqu’il est relié à l’entreprise grâce à son visa. En revanche, l’entreprise doit prouver qu’aucun Australien ne peut faire le travail en question.

MLBT : Du coup est-ce qu’on a réellement une chance en tant que PVTiste? Il y a forcément un Australien qui pourra faire le travail dans toute l’Australie Occidentale, non ?

Christine : A vrai dire, nous avons un fort avantage en tant que Français. L’Australie reconnaît que la France produit de très bons employés au niveau du savoir-faire et de la technologie. Ils le savent et c’est reconnu au niveau mondial. C’est incomparable avec ce qu’on peut trouver ici ou en Asie. On a une très bonne réputation au niveau du travail.

MLBT : Pour les gens qui ont un niveau allant du bac à la licence? Est-ce que ces personnes peuvent trouver un job ? Nous avons l’impression que les profils recherchés sont surtout des bac+5 ou  des personnes ayant des compétences très techniques..

Christine : Pour ceux qui viennent de terminer leurs études sans expérience, c’est plus difficile car ils sont en concurrence directe avec les Australiens qui finissent aussi leurs études. Ça sera plus facile d’avoir un sponsorship si la personne a déjà de l’expérience ou qu’elle a déjà eu un poste dans une entreprise similaire à la leur. Honnêtement, pour une personne qui vient de finir ses études, il y a peu de chance qu’elle trouve dans son domaine. Pourquoi l’entreprise prendrait un Français qui vient de finir ses études en France alors qu’il a le même profil que quelqu’un qui parle bien anglais ?

Ou alors, je suggère de venir faire n’importe quel boulot et de proposer un stage gratuit à une entreprise ; Au moins il y a un vrai avantage pour l’entreprise par rapport à l’embauche d’un Australien. Autre possibilité, il faut réussir à être embauché soit dans entreprise australienne qui a un lien avec la France, soit dans une entreprise minière qui exerce des activités en Afrique francophone. Ils ont besoin d’interprètes et de traducteurs. Dans ce type de jobs, il y a aussi des entreprises australiennes qui ont des activités avec la France. Le seul lien valable qu’il y aura sera la langue.

MLBT : Les visas Working Holidays s’arrêtent à 30 ans. Nous avons constaté qu’un grand nombre d’entre eux vient en visa étudiant et essaye de trouver du travail durable une fois sur place.

Christine : En réalité, c’est la même procédure que pour les autres au niveau du travail, sauf qu’en plus, ils sont restreint à ne travailler que 20h par semaine. Moi j’ai le cas d’une famille qui est venue en visa étudiant. Le mari a demandé un numéro ABN pour monter son activité. S’ils viennent avec une idée précise pour monter une entreprise c’est aussi une possibilité. Mais c’est très difficile d’avoir la résidence permanente par la suite ! Il faut demander un visa investisseur qui nécessite 500 000 dollars d’investissements.

MLBT : Au niveau de l’intégration, comment ça se passe avec les francophones ?

Christine : C’est une culture très différente de la nôtre. Les Australiens ont un très grand respect d’autrui. On attend en ligne pour prendre le bus, on ne klaxonne pas n’importe comment, on fait la queue à la banque. Et ça s’applique pour tout. Par exemple, on va dans un parc, on laisse un pull, le lendemain le pull est toujours là. Il y a des problèmes avec des jeunes qui oublient ce civisme qui ne fait pas parti de notre culture. Les Français ne sont pas bien considérés dans certains États parce que prendre le pull-over sera considéré comme un vol. Je pense qu’il faut s’informer de ce qui se fait ou non dans un pays. Ce n’est pas parce que les Australiens sont accueillants qu’on peut faire n’importe quoi. C’est un problème de différence culturelle. Faites une recherche avant de venir, renseignez-vous, préparez-vous!

MLBT : Où  pouvons-nous nous renseigner?

Christine : Il faut se renseigner auprès de l’ambassade australienne à Paris qui peut peut-être vous conseiller. Le problème est qu’aujourd’hui il n’y a pas de passage à l’ambassade parce que la demande de visa se fait en ligne. On ne peut pas communiquer sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Pour ceux qui ont des questions, il ne faut pas hésiter à envoyer des mails car c’est comme ça que ça se passe en Australie. Tout est simplifié ici. Ça aussi c’est important de le savoir. Il faut vraiment prendre le réflexe de s’informer. On ne peut pas arriver dans un pays sans savoir comment ça fonctionne.

Venir faire un Working  Holidays Visa et des petits boulots, c’est génial pour ceux qui viennent dans ce but. Mais ce n’est pas ceux-là qui ont des difficultés. Ceux qui ont des difficultés sont les gens qui ont fini leurs études et qui cherchent quelque chose dans leur domaine. Ce sont eux qui finissent dans leur voiture!

MLBT : Mais pourquoi viennent-ils pour se retrouver dans une misère pareille ?

Christine : Ils viennent parce qu’ils entendent que c’est le boom économique, que les conducteurs de camions dans les mines gagnent 120 000$ à l’année. Ça les fait rêver. Ils viennent de finir leurs études et se disent qu’ils vont tenter leur chance ailleurs. Ils sont aussi persuadés qu’ils parlent bien anglais et quand ils arrivent ici ils se rendent compte que ce n’est pas le cas. Il y a un fort problème d’anglais car ils disent qu’ils sont bilingues alors que ce n’est pas le cas.

En tous cas, ce que j’ai envie de dire c’est : « contactez-nous avant de venir ». Faites des recherches, faites une étude de marché. Ne venez pas en disant simplement que vous allez vous implanter. Venez aussi avec des contacts. N’hésitez pas à nous contacter pour qu’on vous redirige. On essaye vraiment de répondre à tous les besoins et c’est pour cela qu’on a créé un site d’emploi qui est disponible sur le site de la FACCI. Ne pas oublier que notre but est d’aider les Français implantés en Australie. On veut favoriser l’expatriation, on veut vendre le savoir-faire et la technologie française. Mais pour que tout cela soit bien fait, il faut se préparer.

               Maxence Pezzetta         Eugenie Delhaye

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P. Kedemos : Consul en Australie

Nous rencontrons Patrick Kedemos, consul honoraire de la France en Australie Occidentale. Il accepte de nous parler de la situation économique actuelle en Australie, de la tendance à venir et donne quelques conseils aux nouveaux arrivants.

MLBT : Bonjour Patrick, l’Australie est souvent considérée comme un Eldorado. Or, les entrevues que nous avons précédemment réalisées ne nous donnent pas ces impressions. Qu’en pensez-vous ?

Patrick Kedemos : Il faut savoir que rien n’est facile. En Australie, il y a des opportunités mais il faut aller les chercher. Étant au cœur de la communauté française, je peux vous donner de nombreux exemples qui montrent la facilité ou la difficulté de faire sa vie ici. Il y a énormément de cas de personnes ayant sous-estimé un certain nombre de variables et pour lesquelles rien n’évolue, même 10 ans plus tard.

L’Australie est une zone très contrastée qui n’a rien à voir avec la France. Si nous retirons les personnes arrivant de l’extérieur du pays et qui créent de la croissance, le secteur minier, l’« Oil and Gas », et que nous ajustons la croissance sans ces deux facteurs là, nous retrouvons la même croissance qu’en Europe. Le pays est entraîné par de fortes locomotives représentées par les secteurs les plus porteurs. Les gens entrainés par ces locomotives se portent plutôt bien. Dans l’ensemble, l’économie se porte bien. En revanche, si nous parlons à une assistante de direction ou à un informaticien, ils nous diront que ce n’est pas toujours facile. Les prix augmentent très vite et les salaires ne suivent pas nécessairement. Nous obtenons donc une situation très contrastée.

MLBT : Cela signifie-t-il que la situation est différente dans les autres États australiens ?

Patrick : Je possède une entreprise cotée en bourse qui construit des usines de traitement des déchets. Nous embauchons beaucoup de personnes mais c’est également très difficile. Les secteurs miniers et de « l’Oil & Gas » font tout pour attirer les meilleurs profils. Les salaires sont très élevés à l’embauche mais nous rencontrons des difficultés à garder les employés. L’économie est sous tension. C’est une économie à deux vitesses. En fonction des États et du secteur d’activité, les difficultés seront différentes.

L’Australie va devoir ajuster un certain nombre de choses. Le prix de l’immobilier est très difficile à justifier. Beaucoup de gens sont très endettés. La raison pour laquelle les personnes gagnent autant d’argent par rapport à la France, c’est parce que le Dollar Australien est fort. Lorsque celui-ci baissera, les gens gagneront moins. Certaines entreprises seront avantagées, notamment les entreprises manufacturières, alors que d’autres seront pénalisées.

MLBT : Pourquoi la valeur du Dollar Australien a-t-elle autant augmenté ?

Patrick : Le boom minier en est la cause principale. Je pense cependant que cette situation ne durera pas éternellement. Le boom minier est en train de faiblir. Selon les hypothèses, les gens disent que c’est en train de s’arrêter ou que ça peut continuer encore deux ans.

MLBT : Que va-t-il se passer ensuite selon vous ?

Patrick : Je pense que le Dollar va baisser, que les prix de l’immobilier ne resteront pas ce qu’ils sont, que les dettes des gens seront très difficiles à porter et que les personnes habituées à des salaires plus élevés vont devoir se réajuster. L’Australie a évité la crise car la conjoncture du secteur minier et de l’Oil & Gas se portait très bien. Le gouvernement a eu la possibilité d’intervenir massivement au niveau fiscal et monétaire. Tout cela est terminé maintenant, d’autant plus que les secteurs porteurs montrent des signes d’essoufflement.

MLBT : Quelle valeur va donc créer l’Australie ?

Patrick : La croissance a été créée par le bâtiment, l’ingénierie et la construction. Ces secteurs d’activités ont eux-mêmes été portés par le boom minier. Par exemple, la construction d’installations pour les mines est un investissement qui ne se fait qu’une fois. Par conséquent, lorsque le projet est terminé, les employés n’ont plus rien à faire et il n’y a plus de raison de les payer autant puisqu’ils ne sont plus « rares ». Ils doivent trouver un travail dans d’autres secteurs qui n’embauchent pas autant. Ils voient donc leur salaire diminuer. Enfin, les projets sont devenus trop chers en raison du coût élevé de la main d’œuvre et les investisseurs ne veulent donc plus créer de projets en Australie. Le problème est donc renforcé.

Le secteur minier fonctionne par cycles « boom and bust ». Là nous arrivons à la fin du « boom », il est donc logique de penser que le « bust » n’est pas loin. Ce cycle a été particulièrement long, il s’est calmé au moment de la crise mais il aura tout de même duré environ 15 ans.

MLBT : Selon vous, combien de temps durera la récession?

Patrick : Ce ne sera pas forcément une récession. Ça le sera peut-être à Perth et dans le Queensland, qui sont des États très similaires, mais pas forcément dans le reste de l’Australie. En effet, les autres États souffrent beaucoup du boom minier. Les secteurs manufacturiers ne sont plus compétitifs parce qu’ils ont du mal à embaucher et à garder leurs employés. C’est pour cela qu’il va y avoir un rééquilibrage, l’Australie Occidentale va entrer en récession et les autres états vont sans doute mieux se porter.

Comme je vous le disais, c’est une économie à deux vitesses. C’est pour cette raison que l’accès à l’emploi varie en fonction de l’Etat et le secteur dans lequel vous cherchez. L’environnement est dynamique, il est en mouvement permanent.

En fonction de l’Etat, la situation change. Pour vous donner une idée, le chômage en  Australie Occidentale et dans le Queensland a baissé de 0,4 point en 1 mois (ce qui est énorme) alors qu’il a augmenté dans les autres États.

MLBT : L’Australie est donc une terre où il est possible de gagner beaucoup d’argent (moyennant d’avoir les compétences) mais ce n’est peut-être pas le meilleur moment pour arriver ?

Patrick : Ce n’est probablement plus le meilleur moment pour arriver en Australie. C’est un endroit où les gens ont l’impression de gagner beaucoup d’argent parce que les salaires sont élevés mais le coût de la vie est tel que les gens ne gagnent pas autant qu’ils le pensent. Mais dans l’ensemble, la vie est plus facile ici. Les gens sont positifs, il fait beau, il y a de la croissance, l’administration est au service des gens. En revanche, les français ont tendance à passer au second plan le cout de la scolarité, de la santé et du logement. Ils oublient toutes les choses dont ils bénéficient gratuitement en France. Bien entendu, la situation est différente pour celui qui travaille dans le secteur minier et qui gagne 300 000 Dollars par an mais il faut garder en tête que le secteur minier emploie seulement 100 000 personnes. Donc oui, les français auront une meilleure qualité de vie mais il ne faut pas s’attendre à des miracles.

MLBT : Lorsque l’on entend les français parler de l’Australie, nous avons l’impression qu’ils ne veulent pas entendre parler des points négatifs. Qu’en pensez-vous ?

Patrick : C’est normal, la France est un pays où les gens parlent de la crise depuis toujours. Nous en parlions déjà lorsque je suis rentré sur le marché du travail en 1995 !  De ce fait, tout ce qui peut sembler comme un peu meilleur attire. On parle de l’Australie comme d’un pays sans crise. Aujourd’hui, je vois de plus en plus de jeunes couples immigrer en Australie. Ce ne sont pas des expatriés qui ont été envoyés par leur entreprise ou des célibataires qui ont rencontré quelqu’un ici comme on le voyait il y a encore 2 ans. Depuis 18 à 24 mois, nous voyons un nouveau phénomène migratoire. Ce sont des couples et des familles entières qui immigrent en Australie.

MLBT : Revenez-vous régulièrement en France?

Patrick : Lorsque j’étais chez Air Liquide, je rentrais en France en moyenne tous les trimestres et maintenant je rentre plutôt une fois par an.

 MLBT : Qu’est ce qui vous choque lorsque vous rentrez ?

Patrick : Le marasme. C’est un pays où collectivement et individuellement les gens sont déprimés. C’est un état de déprime général et des relations de défiance entre les gens. C’est le jour et la nuit avec ce que je connais ici. Bien évidemment, il y aussi des situations difficiles en Australie mais les gens sont dans l’ensemble plus positifs. Il y a une perspective, on s’inscrit dans l’avenir en pensant que demain sera meilleur qu’hier…

MLBT : …Alors que c’est l’inverse en France ? Pensez-vous que cela va changer ?

Patrick : Oui j’ai parfois l’impression que c’est l’inverse. Je ne dis pas qu’il est impossible que les choses s’améliorent mais si je compare la situation d’aujourd’hui à la France il y a 5 ans, 10 ans ou 15 ans, je constate que la situation a empiré.

MLBT : On parle beaucoup d’immigration mais on ne parle pas trop d’émigration…

Patrick : Je pense que la France manque d’immigrés ! La France n’a pas une politique d’immigration choisie.  La France n’a pas choisi de faire de l’immigration un outil de croissance en choisissant des profils qui manquent dans l’économie, les attirer pour qu’ils se sentent bien, qu’ils décident de rester, et qu’ils payent des impôts. Je suis très favorable à l’immigration mais je pense qu’elle doit être choisie. Elle doit permettre d’apporter de la croissance économique et d’investir. Je fais la comparaison entre un système que j’ai expérimenté ici et qui marche bien.

MLBT : Les profils d’écoles de commerce arrivent-il à trouver du travail en Australie?

Patrick : Ça dépend des personnes. Il y a des personnes qui savent s’y prendre et d’autres non.

MLBT : Comment faut-il s’y prendre ?

Patrick : Il faut faire du networking. Ceux qui arrivent et qui ont les compétences de networking et de communication arrivent très bien à s’intégrer. Les autres ont beaucoup plus de mal. Il faut aller de l’avant, il faut tisser des relations et aller rencontrer les gens. Il ne faut pas penser que ça va marcher juste en postulant à des emplois. L’obstacle du visa est également à prendre en compte. Les emplois sont là mais pour les gens n’ayant pas de réseau, de visa, et un bon niveau d’anglais, les obstacles deviennent très vite insurmontables. Mais dans l’ensemble, c’est tout de même beaucoup plus facile qu’en France. Selon moi, un français qui n’a pas trouvé en un an est un français qui a forcément fait des erreurs.

MLBT : Nous avons pourtant rencontré des gens à Perth qui parlent anglais, qui n’ont pas de problème de visa, qui ont des compétences, qui vont prendre des cafés avec d’autres personnes et qui ne trouvent pas d’emploi…

Patrick : A Perth, c’est une dynamique un peu différente car c’est une ville très centrée sur les secteurs « mining » et  « oil  and gas » ce qui fait que dès que nous sortons de ces secteurs, il est très difficile de trouver quelque chose. En dehors de ces secteurs, les sièges sont souvent sur la côte Est, il y a très peu de jobs de cadres basés à Perth. Il y a déjà beaucoup de personnes basées ici qui ont leur réseau et qui connaissent les recruteurs. Les français qui cherchent des postes de cadres ici sont en concurrence frontale avec toutes les personnes qui ont étudié ici et qui ont la nationalité australienne. A Sydney et à Melbourne, il y a probablement davantage d’opportunités car c’est là que se trouvent de nombreux sièges sociaux.

MLBT : Pourtant nous avons rencontré des gens qui n’y arrivaient pas non plus à Sydney…

Patrick : C’est normal. Il ne faut pas tomber dans les caricatures. Il y a des jobs mais il faut les trouver et si un recruteur a le choix entre plusieurs candidats, il va regarder les visas et prendre le candidat le plus simple à embaucher, ce qui est normal. Mais rien que le fait qu’il y ait autant d’entreprises qui prennent la peine de mettre en place ces visas prouve qu’il y a de la demande. Il faut tout de même savoir que 120 000 personnes décrochent  un visa 457 chaque année.

Sachant que trouver en Marketing/Communication pour un français en Australie est ce qu’il y a de plus difficile. L’Australie n’a pas de manque en Marketing ni en Communication.

MLBT : Avez-vous des conseils à donner à nos internautes ?

Patrick : Il faut leur dire que le coût de la vie est élevé en Australie . C’est un environnement dans lequel on se sent bien si on est débrouillard, qu’on réussit à trouver un bon emploi rapidement et qu’on est conscient que tout va coûter assez cher. Si on est un peu juste, sans réseau, les dépenses viennent rapidement noircir le tableau. C’’est d’autant plus difficile pour les familles avec des enfants car il faut ajouter les frais médicaux et les frais scolaires. L’Australie est donc une très bonne zone pour immigrer mais attention, ce n’est pas l’Eldorado que nous imaginons depuis la France.

 

     Maxence Pezzetta

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Qu’est-ce que la Poutine ?

Qu'est-ce que la Poutine?La Poutine, le plat national par excellence au Québec !

Mais qu’est-ce donc ? 

Un indice, un plat à base de pommes de terre !

Des frites ?

Oui ! Mais pas seulement ! Ce sont des frites avec de la sauce Poutine.  Pour vous donner une idée c’est une sauce marron qui ressemble à de la sauce barbecue et qui est un peu plus salée. Le tout parsemé de fromage en grains.

Qu’est-ce c’est du fromage en grains ?

C’est du fromage découpé en sorte de cubes. En l’occurrence le fromage utilisé pour la poutine est du cheddar.

Ce n’est pas un peu écœurant ?

Ça peut l’être si on l’achète dans des petits fast-foods mais si c’est bien fait ça passe très bien. Certains en font même leur plat principal. Il est également possible de le personnaliser.Qu'est-ce que la Poutine? La Banquise à Montréal

Où peut-on manger de la Poutine à Montréal?

Un peu partout où on sert des frites. Pour notre part, nous sommes allés dans le célèbre restaurant « La Banquise » qui existe depuis 1968 et qui nous a été recommandé plusieurs fois comme étant « The Place To Be » pour déguster ce plat local. Nous avons ainsi eu le choix entre un nombre incalculable de Poutines (nous avions bien dit qu’il était possible de la personnaliser) avec des saveurs de tous les genres : guacamole, steak haché, bacon, champignons, merguez, pois et même savoyarde !

Hé ben ! Il y en a vraiment pour tous les goûts !

Et vous? Sur une échelle de 1 à 10, aimeriez-vous goûter la Poutine?

           Eugénie Delhaye

S’installer en couple en Australie

Stéphane With et Maya Simbsler sont un couple de français venus s’installer en Australie il y a 4 ans. Avant d’envisager une expatriation, ils ont choisi de faire le tour de l’Australie en van. Ils nous parlent de leur aventure et de leur installation à Sydney.

My Little Big Trip : Comment en êtes-vous venus à vous installer en Australie ?

Stéphane : Au départ c’était une grosse envie de voyager. Avant de partir, nous avions une situation très confortable en France. On était cadres tous les deux dans de bonnes entreprises. Tout est parti d’une envie de 3 semaines de vacances…

Maya : On voulait aller à Bali 3 semaines en juin. De mon côté, ça n’avait pas posé de problème auprès de mon employeur mais le patron de Stéphane voulait absolument qu’il parte en août. En dehors du fait que le prix des billets allaient tripler à cette période, Stéphane cumulait les heures supplémentaires non rémunérées et on avait une vie professionnelle assez stressante. On a réalisé à ce moment là que lorsqu’on demande à prendre 3 malheureuses semaines de vacances ce n’est pas possible ! On en a conclu qu’il n’y avait que deux façons de partir pour voyager. Soit on y allait en vacances selon le bon vouloir de nos patrons soit on démissionnait et on allait vivre à l’étranger. On a démissionné et on est partis.

Stéphane : On s’est organisés et on est partis en bon terme. A la base on hésitait entre le Canada et l’Australie. On voulait partir dans un pays anglophone qui permettait de prendre un visa working holidays (=WHV ; visa vacances travail).

My Little Big Trip : Comment vous êtes-vous organisés?

Maya : Honnêtement, on ne s’est pas du tout renseignés. On ne connaissait personne sur place. La seule chose qu’on savait c’est qu’on voulait acheter un van et financer le voyage en travaillant sur place, dans le fruit picking par exemple.

Stéphane : C’était en 2008 et à l’époque on ne parlait pas trop de l’Australie dans les médias. Le WHV n’existait que depuis 4 ans et n’était pas très connu. On ne connaissait personne qui était parti en Australie.

Maya : On voulait aussi avoir la possibilité de travailler dans nos branches. Je bosse dans les achats, je suis category manager et Stéphane est spécialisé dans le marketing et le design.

MLBT : Ce sont deux objectifs très différents de travailler dans sa branche et voyager dans un van !

Maya : Oui (rires), donc on s’est dit qu’on allait voyager pendant 1 an et si ça nous plaisait, on essayerait de trouver un boulot dans notre branche la deuxième année. On a fait notre tour d’Australie qui a commencé en septembre 2009.

MLBT : Comment ça s’est passé quand vous êtes arrivés ?

Stéphane : On était très enthousiastes et motivés pour faire des petits boulots mais j’ai vraiment commencé à ressentir la pression du voyage quand on était à Sydney. Je me souviens très bien de me balader le long de l’avenue principale de Sydney, d’avoir pris conscience que j’étais à l’autre bout du monde, sans travail, juste avec des économies et c’est là où je me suis rendu compte qu’il fallait se bouger. On voyait notre argent descendre très rapidement parce que l’Australie coûte très cher. Pour vous donner une idée, la chambre double coutait 100$ la nuit. Et quand nous sommes partis, j’avais 25 ans et Maya en avait 27 donc retourner chez papa-maman n’était pas une option. Il fallait donc qu’on se dépêche de faire toutes les formalités, trouver un travail et un van.

MLBT : Vu votre projet de départ, pourquoi ne pas avoir décidé de faire un congé sabbatique d’un an ?

Maya : En réalité, notre vie en France ne nous convenait pas du tout. On avait un travail qui nous plaisait mais on ne pouvait pas profiter de la vie parce qu’on était trop stressés. Nous avons pris conscience que notre vie était malsaine. En venant en Australie, on est passés d’un extrême à l’autre.

MLBT : Comment vous êtes-vous organisés pour votre road trip ?

Maya : On a acheté un van en passant par Gumtree et on a eu de la chance parce que c’était un australien qui nous l’a vendu. Il faut savoir que pour l’achat d’un van, il y a le marché australien et le marché backpackers. Ce dernier est plus cher parce que les backpackers se font souvent avoir au début donc ils essayent de retirer un maximum d’argent à la revente de leur van alors qu’ils l’ont utilisé pendant un an. Une fois notre van acheté, nous avons parcouru 300 kms en 10 jours pour aller faire du fruit picking dans les mangues.

MLBT : Comment avez-vous su où il fallait aller pour faire la cueillette des fruits en Australie ?

Maya : On a récupéré le guide « Harvest Work » qui te dit quand sont les saisons selon les fruits et les endroits. Il faut savoir qu’il y a lS'installer en Australie - Témoignage - Sydney - Travailler dans les fermeses fruits payés au rendement et les fruits payés à l’heure. Quand on est arrivés, nous nous sommes rendus compte qu’il y avait une pile de 100 CV avant nous. On nous a même demandé si on avait de l’expérience pour cueillir des mangues !

Stéphane : Finalement, on a dû attendre 3 semaines pour pouvoir travailler. Et l’argent continuait de partir. Pendant ces 3 semaines on en a profité pour visiter, on a harcelé l’agence, on a fait le tour des fermes pour dire qu’on était disponibles… Pour cela il faut prendre le van et aller directement chez les fermiers. Ce n’est pas évident quand on ne connait pas le coin parce que les fermes ne sont pas visibles de la route. Il faut aussi rappeler tous les jours les agences d’intérim pour leur dire qu’on est toujours là et toujours intéressés.

Maya : Notre objectif était de faire les 88 jours de travail dans les fermes le plus vite possible pour être sûrs de pouvoir obtenir le renouvellement du visa. On voulait être sûrs d’avoir le choix et on voulait en profiter pour renflouer les caisses.

MLBT : Finalement ça vous a pris combien de temps ?

Maya : On travaillait des périodes de 4 à 8 semaines à chaque fois et on reprenait la route. Une fois les économies dépensées on s’arrêtait à nouveau en chemin pour travailler. Il faut savoir qu’il y a des récoltes qui ne durent que 10 jours et qu’après tu dois partir en trouver d’autres donc c’est très difficile de faire les 88 jours d’un coup. A la fin de notre première année et on est rentré en France pour quelques mois, pour repartir en Australie en passant par l’Asie pendant 5 mois. On est revenu fin mai 2011 en Australie pour notre deuxième année de WHV.

MLBT : Et cette fois-ci vous aviez pour objectif de trouver un job? Où êtes-vous allés ?

Stéphane : On a choisi Sydney parce que c’est lS'installer en Australie - Témoignage - Sydney - Travailler dans les fermesa ville qui nous avait le plus plu la première année. On avait adoré le côté exotique, l’eau, l’opéra etc. En plus, on avait eu une mauvaise expérience à Melbourne où il avait beaucoup plu et quand on campe, ça laisse un souvenir mitigé. Melbourne ressemble beaucoup plus à une ville européenne. De toute façon, pour multiplier les chances de trouver un travail, il valait mieux être à Sydney. Nous n’avions pas du tout envisagé Perth parce qu’à l’époque il n’y avait pas autant d’offres dans nos domaines.

Maya : Brisbane n’avait que très peu d’offres de travail donc Sydney était notre meilleure option. Aujourd’hui, on aime encore plus Sydney maintenant qu’on a un job et qu’on peut profiter de tout ce qu’offre la ville.

MLBT : Comment s’est passée la recherche d’emploi à Sydney ?

Maya : Mon CV était prêt dès que nous sommes arrivés. Il faut savoir qu’il faut environ 4 ou 5 pages pour un CV sinon ils ont l’impression que le parcours est incomplet. Ils vont vraiment dans le détail. En commençant à chercher j’ai compris que dans ma branche, les entreprises ne recrutaient pas directement, il fallait passer par des agences de recrutement.

MLBT : Nous avons cru comprendre pendant nos précédentes interviews que le WHV rendait plusS'installer en Australie - Témoignage - Sydney - Guest House difficile l’obtention d’un emploi…

Maya : C’est vrai que peu d’agences m’ont rappelé et quand c’était le cas, c’était soit pour un CDD soit pour un remplacement de congés maternité. C’est ce qu’il s’est passé pour moi, ils cherchaient pour 12 mois et n’ont trouvé personne qui convenait donc ils m’ont engagée.

MLBT : Le problème si vous trouvez un CDD c’est qu’il n’y a pas de sponsoring possible, si?

Stéphane : Non mais lorsque nous sommes revenus la deuxième année, notre but était surtout d’avoir une expérience en anglais dans notre domaine. On se disait que si le sponsorship venait avec c’était un bonus mais nous voulions surtout un travail qui nous plaisait.

MLBT : Comment se sont passés les entretiens ?

Maya : Pour les entretiens, j’avais un peu peur du « trou » sur mon CV parce qu’en France on t’attend au tournant quand tu as pris un peu de S'installer en Australie - Témoignage - Sydney - Entretien d'embauche Australiebon temps. En Australie c’est très différent parce que lorsque tu dis que tu as pris un an pour voyager en van ils trouvent ça génial. Ça leur montre que tu peux faire plein de choses différentes.

Finalement, j’ai eu une offre en or pendant mon remplacement de congé maternité. Mon patron est parti et le poste a été offert à la personne que je remplaçais. Alors qu’elle était en congés maternité ! C’est quelque chose qu’on ne verrait jamais en France de proposer une promotion à une femme enceinte ! Du coup on m’a proposé un visa sponsor pour prendre son poste à elle.

MLBT : Et pour toi Stéphane, comment ça s’est passé ?

Stéphane : De mon côté ça a été beaucoup plus difficile. Je devais refaire tout mon portfolio en plus de mon CV. J’ai commencé à postuler et j’ai eu des entretiens au bout de 2 semaines. Le problème est qu’il y a vraiment beaucoup de concurrence dans le secteur. J’ai vraiment pas mal galéré, à tel point qu’à un moment j’étais prêt à partir dans un autre pays.En plus, le problème ici est que les gens ne te disent pas que tu n’es pas pris, ça les met mal à l’aise. Ils vont te dire qu’ils te rappelleront le lendemain avec les infos et ils ne te rappellent pas parce qu’ils n’ont pas les infos. Nous on est habitués à ce qu’on nous rappelle quand même pour nous tenir au courant.

Comme je ne trouvais pas dans ma branche, j’ai trouvé un poste de vendeur dans un magasin.S'installer en Australie - Témoignage - Sydney - Entretien d'embauche Australie Ça me donnait une dynamique et ça me permettait de rencontrer des gens.

MLBT : Est-ce que tu sentais une différence de traitement du fait de ne pas être australien ?

Stéphane : J’ai vu qu’à Perth, certaines personnes se plaignaient de racisme mais c’est très différent à Sydney parce que c’est une ville très multiculturelle. On a plein d’amis australiens et ça se passe très bien. La plupart des gens sont très contents de rencontrer des personnes qui viennent d’autres pays.

MLBT : Comment as-tu trouvé ton travail actuel ?

Stéphane : Au bout de 5 mois, on a rencontré des gens qui avaient une start-up et qui cherchaient quelqu’un pour un poste transversal à tous les niveaux du business. J’avais déjà réfléchis à ouvrir ma boite donc je leur ai dit que je pouvais bosser pour eux quand ils avaient besoin, c’était pour un travail à mi-temps.

S'installer en Australie - Témoignage - Sydney - Monter son entreprise en AustralieEn parallèle, j’ai monté ma boite dans le web marketing : With Accent. Ça a très vite marché et grâce à mes deux activités, je gagnais à peu près 4000 dollars par mois. Au bout d’un mois, mon employeur voulait quelqu’un à plein temps donc depuis juillet 2012 je suis à plein temps chez eux et je ne m’occupe plus trop de l’entreprise que j’ai lancée.

MLBT : Comment as-tu fait pour monter ton entreprise?

Stéphane : J’ai simplement fait une demande d’ABN (Australian Business Number) et j’ai déposé mon nom. En tout je crois avoir déposé 160$ pour ces formalités sachant que le nom de l’entreprise est déposé pour 3 ans. Donc en fait aujourd’hui j’ai à la fois le statut d’employé et le statut d’entrepreneur.

MLBT : Et là vous êtes parvenu à avoir la résidence permanente ?

Stéphane : Il faut attendre deux ans après avoir obtenu le sponsorship. Il faut savoir que les choses sont de plus en plus difficiles. Par exemple, dans nos domaines, il y a encore 6 mois on ne devait pas passer de test d’anglais et là il faut. L’immigration rajoute sans cesse des démarches.

Maya : On ne peut être permanent uniquement s’il y a un job assuré derrière. Tu peux aussi avoir un skilled visa, c’est-à-dire un visa basé sur tes compétences. Si tu as un profil plus classique, il faut avoir travaillé pour un employeur pendant deux ans. Après c’est sûr que c’est ton profil qui déterminera si c’est plus ou moins facile d’avoir son visa.

MLBT : Est-ce que vous auriez un conseil à donner aux personnes qui veulent venir ici en espérant obtenir un visa sponsor ou une résidence permanente ?

Stéphane : Franchement, partir en Australie pour s’y installer sans expérience c’est pas terrible sauf dans les domaines recherchés comme charpentier ou géologue par exemple. Je conseillerai à chaque personne qui vient en Australie d’avoir au moins 3 à 5 ans d’expérience en France sinon c’est presque impossible de gagner face à un australien.

C’est valable pour l’expérience professionnelle mais aussi pour la maturité. Je pense que c’est bien de connaître le monde de l’entreprise, on ne peut pas arriver comme ça comme une fleur en pensant qu’on nous attend et qu’on nous donnera du travail. On a rencontré vraiment beaucoup de personnes qui ont dû repartir. Il y a plus de personnes qui repartent que de personnes qui restent.

On a beaucoup d’amis qui nous envoient des mails pour savoir comment ils peuvent faire pour revenir alors qu’ils ont déjà épuisé leurs deux visas. Notre avis est que les chances sont très minces dans la mesure où tu n’a pas le droit de chercher du travail avec un visa touriste. La seule option est de venir en ayant déjà un travail trouvé depuis la France mais franchement…. On ne connait qu’une personne qui a réussi à le faire. Sinon il faut être sur la liste des skilled visa et ça prend deux ans pour obtenir la résidence.

Comment se passe l’intégration avec les australiens ?

Stéphane : C’était difficile au début. La première année quand on voyageait on rencontrait surtout des « anciens » qui partaient voyager en van de luxe. Ils étaient toujours contents d’échanger avec nous mais le problème est qu’il y a des français qui se comportent mal en Australie. Par exemple, lorsque nous étions à Darwin, les mecs squattaient et dormaient dans les toilettes handicapés. On entend aussi parlé du french shopping. C’est-à-dire que tu rentres dans un magasin, tu remplis ton sac à dos et tu sors sans payer…

Maya : Du coup, les backpackers commencent à avoir mauvaise réputation.

MLBT : Pourquoi les Français plus que les autres ?

Maya : Parce qu’ils sont les rois pour repérer les failles de tous les systèmes du monde très rapidement. Si le ferry ne demande pas le ticket, le français va repérer la faille et se dire qu’il n’a pas besoin de payer alors que ça ne viendrait même pas à l’esprit d’un Australien. Mais il faut s’adapter, jouer le jeux et respecter les règles de l’Australie. Tu peux pas dire que tu aime l’Australie parce que les gens sont plus respectueux, que plein de choses sont basées sur la confiance et que tu as une bonne qualité de vie et après détruire le système. Ça ne vient pas naturellement pour un Français malheureusement mais avec de la bonne volonté on s’intègre très bien!

              Maxence Pezzetta         Eugenie Delhaye

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En finale de Best Jobs in The World!

Une interview un peu différente des autres pour une occasion spéciale! Nous rencontrons Delphine Denans, photographe et finaliste pour l’un des 6 « Best jobs in the World » en Australie. Elle a postulé parmi 600 000 candidats pour le job de photographe à Melbourne. A la clef, 6 mois de rêve et 100 000 $ à gagner ! Elle prend un peu de temps pour nous expliquer l’enjeu de ce concours!

MLBT : Bonjour Delphine, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Delphine : Je suis photographe professionnelle depuis plusieurs années. J’ai poursuivi des études supérieures en Art visuel et Communication. J’ai réalisé mes premières expériences dans le monde de la photographie, en Écosse, puis à Paris. Ça a été un déclic pour poursuivre une carrière de photographe à l’international.

Je vis à Sydney depuis plus de 3 ans, je travaille à mi-temps en studio (mode et produit) et je suis aussi photographe freelance avec comme spécialité les mariages, l’évènementielle, et les portraits. J’aime énormément la photo de voyage !! Je suis une vraie passionnée, j’adore mon métier, j’adore la photographie sous tous ses angles ! ! !

MLBT : Comment est tu venue t’installer a Sydney et avec quel visa ?

Delphine : Bertrand, mon partenaire, et moi avions pour idée de venir s’installer en Australie pour une période d’un an afin de découvrir le pays. Le but était d’apprendre l’anglais et de m’intégrer dans une culture que je ne connaissais pas. Au même moment, Bertrand il a eu une opportunité d’emploi en Australie pour 3 ans. Il a décroché le poste et on est partis s’installer à Sydney avec un visa de travail #457. Bertrand est le tenant du visa et je suis son de facto.

MLBT : Comment s’est passé ta candidature pour The Best Job in The World?

Delphine : Un soir, j’étais en Australie et j’ai vu la publicité pour « The Best Job in the Word » à la télévision. Je me suis tout de suite fait la réflexion en me disant : « ça y est, ça recommence! ». J’avais encore un très bon souvenir de la compétition de 2009. Je me suis renseignée et quand j’ai vu qu’il y avait un job de photographe/reporter à Melbourne, j’ai voulu y participer immédiatement! J’avais plusieurs cordes à mon arc pour décrocher le job : mon expérience professionnelle, la localisation, la médiatisation et le coté fun, jeune et dynamique de la compétition qui me correspond parfaitement. Pour participer, j’ai décidé de créer une vidéo de 30 secondes pour exprimer mon talent, ma personnalité, ma passion et ma créativité. De toute évidence, les juges l’ont perçus et j’ai été retenue !

MLBT : Pourquoi penses-tu que ta candidature a été retenue ; tu étais quand même en concurrence avec 600 000 autres CV du monde entier!

Delphine : C’est difficile à dire ! A l’annonce des finalistes, je suis allée voir le site internet pour regarder les vidéos des concurrents pour le job de photographe à Melbourne. Je me suis aperçue que le niveau était très élevé! Certaines vidéos sont très professionnelles et sérieuses, d’autres sont plus humoristiques. En ce qui me concerne, je souhaitais vraiment montrer ma personnalité, le fait que je suis une personne dynamique, fun et artistique. C’est pour cela que j’ai créé une « stop motion ». Pour les non-initiés, c’est un film créé à partir d’images présentée les unes après les autres sur la même méthode qu’un dessin-animé! Ça me semblait ingénieux et fun pour postuler au job de photographe et montrer mes compétences ! C’est sans doute le tout qui a charmé le jury.

 MLBT : Comment se passe votre challenge pour atteindre la finale?Delphine Denans - Best Jobs in the World - Australie - Melbourne - Journée d'animation

Delphine : Mon nouveau challenge afin d’obtenir ma place en finale est d’avoir le plus de gens derrière moi et qui me soutiennent pour le job. Je dois aussi créer le buzz sur les médias. Je dirais que je suis en train de mener ma campagne. L’essentiel est d’avoir de parfaits référents et les encouragements des gens qui croient en moi. Et tout ça en moins de 10 jours… no pressure !!! (Rires).

Cette étape se déroule très bien !! De très grands référents ont accepté de soutenir ma candidature. Il y a par exemple Mr Stéphane ROMATET, ambassadeur de France en Australie et aussi Mon entreprise BrandsExclusive qui est l’équivalence de vente-privée.com .  J’ai également posé avec des célébrités Australiens tel que les présentateurs de Sunrise ! J’ai aussi beaucoup de soutien et d’encouragement du public que je suis aller rencontrer lors de divers évènements que j’ai souhaité organiser lors de ma campagne. Le photo shoot gratuit que j’ai réalisé samedi dernier sur Pitt Street Mall dans le cœur de Sydney a été un très grand succès ! Bien sûr, ma famille et mes amies sont 100% avec moi!

MLBT : Quelle organisation ! Tu sembles vraiment motivée à obtenir ce job !

Delphine :  Ma motivation est extrême ! J’adorerai décrocher le job, et je fais tout pour y arriver ! J’ai déjà visité la ville de Melbourne mais toujours en coup de vent pour des shoots photos ou pour rendre visite à des amis ! J’adore la ville, et je suis convaincue qu’il y a des milliers d’endroits plus incroyables les uns que les autres à y découvrir. Travailler pour un magazine me permettrait de découvrir un univers qui me passionne et que je n’ai jamais exploré jusque-là ! Et quel magazine, le Time Out ! C’est ma référence pour les bons plans !

Delphine Denans - Best Jobs in the World - Australie - Bondi BeachMLBT : Qu’est ce qui te différencie des autres candidats ?

Delphine : Tourisme Australia, en créant ces 6 jobs de rêves a pour but de promouvoir le pays à travers le monde et de dynamiser le tourisme. Ma culture Française me permet d’avoir un œil différent, curieux et original qui se perçoit à travers mes photos et de leurs ajouter ma « French Touch ». Surtout, le fait d’habiter en Australie depuis plusieurs années, me permet d’être désormais très immergée dans la vie Australienne. C’est un atout incontournable afin d’être parfaitement intégrée. Je serai donc capable de promouvoir Melbourne aux Australiens à travers le magazine, mais aussi aux étrangers du monde entier !

MLBT : As-tu un message à transmettre pour t’aider à arriver en finale ?

J’appelle les lecteurs de My Little Big Trip à me soutenir et suivre ma campagne sur ma page Facebook le plus rapidement possible avant que mon challenge s’achève!

Aimer ma page et partagez-la ! Vos commentaires d’encouragement sont également les bienvenus ! Merci à tous pour votre soutien ! Si je décroche le « Meilleur Job du Monde » ce sera aussi grâce à vous !

     Maxence Pezzetta

Le logement à Montréal !

Ça y est, nous avons enfin trouvé notre logement à Montréal ! Nous avons vraiment eu de la chance, on a trouvé une petite perle près du vieux port. Alors, comment s’est passée la recherche d’appartement, le bail et tout le tintouin ? … De manière très étonnante, pour un couple de Français !

Premièrement, la recherche de logement

Déjà, il faut savoir qu’à Montréal, les baux se font du 1er juillet au 30 juin. Si on veut avoir un appartement au mois de mai, il faut sous-louer l’appartement pour mai et juin et reprendre le bail pendant 1 an. C’est quelque chose qui se fait très facilement ici.

A part ça, rien de très anormal. A Montréal, il y a deux sites internet où on trouve la majorité des offres : Kijiji et Craiglist. Nous avons donc passé plusieurs heures de nos journées sur ces sites où les offres sont très nombreuses. Ici, on a un peu plus de temps qu’à Paris pour donner son accord une fois le logement trouvé. En effet, pour la première fois depuis longtemps, les offres de logements à louer sont plus importantes que les demandes! Une aubaine pour nous. Sauf que pour corser un peu le tout, nous voulions absolument un logement meublé. Nous avons constaté que les prix entre les logements meublés et non meublés n’étaient pas si différents…

Mise à jour le 18 juin 2014 : Nous avons appris récemment que Voir.ca publiait des annonces par quartier. Vous pouvez également trouver des annonces classées sur des sites d’Université comme McGill, HEC Montréal ou Concordia.

Au niveau de la location, on nous a suggéré différents quartiers mais l’un d’entre eux revenait à chaque fois : Le Plateau. Pour tous ceux qui ne connaissent pas, c’est l’endroit où « tous les français habitent ». C’est un quartier qui a énormément de charme et qui est très animé.

Finalement, nous avons trouvé le nôtre après une quinzaine de visites ! Nous avons vu tout et n’importe quoi (surtout n’importe quoi), des appartements superbes comme des taudis. Le plus souvent, les appartements superbes étaient bien au-dessus de notre budget. Nous avons finalement trouvé notre bijou dans le centre-ville mais pas sur le fameux « Plateau ». Dès la visite de l’appartement, nous savions que nous le voulions!

La signature du bail et l’obtention de l’appartement.

Après l’accord des locataires actuels, ils ont juste pris la photocopie de nos passeports, nous ont fait signer un papier pour attester qu’on sous-louait l’appart, ils nous ont demandé une caution, quels meubles nous souhaitions garder et l’appartement était à nous! Pas besoins de garants, ni de contrat de travail, ni les 3000 justificatifs normalement nécessaires. Ils n’ont même pas fait l’état des lieux ! On pourrait penser que c’est un cas exceptionnel mais pas du tout ! Il semble que ce soit très souvent comme ça. L’inverse est exceptionnel !

Donc nous voilà dans un appartement tout meublé en centre-ville de Montréal. Prochaine étape, le boulot ! :grin:

04-05-2013

     Maxence Pezzetta

Category: Blog/Pays, Canada  2 Comments

Patrick : Il n’y a pas d’endroit parfait!

Patrick vit enS'installer en Australie - Témoignage - Perth - Patrick Australie depuis près de 3 ans et connait bien la vie d’expatrié. Il avait déjà vécu 6 ans en Irlande avant d’aller s’installer en Australie. Il accepte de nous raconter son arrivée, les difficultés, les avantages et de donner des conseils sur l’expatriation en Australie.

My Little Big Trip : Bonjour Patrick, comment en es-tu arrivé à t’expatrier en Australie ?

Patrick : Je suis venu vivre en Australie il y a environ 3 ans et demi. Ça faisait longtemps que j’y pensais. J’avais vu pas mal d’émissions et pour moi c’était vraiment l’autre bout du monde. Je voyais la faune, la flore, les grands paysages, ça me faisait vraiment envie. Mon problème était que je ne parlais pas anglais et je ne voulais pas partir à l’autre bout du monde, dans un pays que je ne connaissais pas, sans maîtriser la langue. Je suis donc parti en Irlande avec pour projet d’enchainer avec l’Australie une fois que je maitriserais l’anglais. Je devais rester 1 an et je suis finalement resté 6 ans et demi. J’ai trouvé un travail sur place et l’économie irlandaise se portait plus que bien donc je ne voyais pas l’intérêt de partir. Quand la crise de 2008 est arrivée, je suis parti en Australie avec ma copine Irlandaise.

 MLBT : Vous êtes arrivés directement à Perth?

Patrick : Non, nous sommes d’abord arrivés à Sydney. C’était  il y 4 ans. Avant d’arriver, on est passés par le Japon et la Nouvelle Calédonie. On a atterrit à Sydney avec un Working Holydays Visa (Visa Vacances Travail). On s’est tout de suite dit qu’au lieu de voS'installer en Australie - Témoignage - Perth - Patrickyager on allait trouver du travail tout de suite en arrivant. Ça nous donnait un an pour trouver un travail et pour être sûrs de pouvoir rester. Notre projet était de s’expatrier en Australie. Finalement nous ne sommes restés que deux semaines à Sydney.

MLBT : Que s’est-il passé ?

Patrick : Je suis dessinateur industriel en bâtiment et ma copine est dans l’environnement. On ne trouvait rien à Sydney, on avait des appels et on passait les entretiens mais rien ne se concrétisait. De mon côté j’avais quand même une expérience de 6 ans dans un pays anglophone et le génie civil c’est pareil partout dans le monde. Ma copine ne trouvait rien non plus alors qu’elle est irlandaise. On ne comprenait pas trop pourquoi on ne trouvait pas.

MLBT : Pourquoi était-ce si difficile d’après toi ?

Patrick : C’était le début de la crise mondiale et les australiens avaient un  peu peur d’embaucher des étrangers. On a eu de la chance parce que le père de ma copine travaillait dans l’économie en Irlande et il connaissait la personne qui gère l’entreprise dans laquelle elle est actuellement. Elle l’a contacté et il lui a proposé un contrat d’un mois à Perth. On s’est dit que c’était mieux que rien et on s’est envolé pour la côte Est.

MLBT : C’est un gros changement de passer de Sydney à Perth !

S'installer en Australie - Témoignage - Perth - PatrickPatrick : Au début on avait un peu peur parce qu’on avait lu que Perth était la ville la plus isolée du monde. Mais tout est allé très vite dès qu’on est arrivés. Ma copine a commencé à bosser tout de suite et on a trouvé notre colocation au bout de 3 jours.

Pour mon boulot j’ai un peu plus galéré puisque j’ai mis 6-7 mois à le trouver. En attendant, je m’étais inscrit dans une équipe de rugby. En plus de faire du sport, ça m’a permis de me créer un réseau. Dans le club, il y avait un gars qui avait une entreprise de charpenterie. Il avait besoin de personnes pour l’aider donc j’ai travaillé pour lui pendant 6 mois. C’est un autre membre du club de rugby qui a trouvé mon travail actuel dans ma branche.

MLBT : Est-ce qu’il y a un message que tu aimerais faire passer sur l’Australie ?

Patrick : Pour commencer, il n y a pas du soleil partout et tout le temps (rires), même à Perth ! Quand je suis arrivé,c’était en hiver. Il ne faisait pas froid, il faisait environ 15 degrés mais il pleuvait beaucoup. Sachant que le matin il faisait 1 ou 2 degrés.

MLBT : Qu’est-ce que tu t’es dit quand tu es arrivé en Australie ?

Patrick : Déjà, il ne faut pas oublier que je suis arrivé à Sydney donc quand je suis arrivé à PS'installer en Australie - Témoignage - Perth - Patrick (Sydney)erth, il y avait une différence entre la grosse ville de Sydney et la ville de Perth. Globalement, j’étais super content lorsque je suis arrivé à Sydney. Ça m’a pris 7 ans et je finissais par croire que je n’y arriverais jamais. C’est vrai qu’au début je n’avais pas trop envie de venir m’installer à Perth parce que j’ai un ami en Nouvelle-Calédonie et c’est beaucoup plus proche de la côte Est. Il y avait aussi le fait qu’il n’y ait pas d’autres villes autour de Perth.

Lorsque nous sommes arrivés, nous avons pris une guest-house  à 15 min du centre-ville. On s’est dit que c’était un bon emplacement et qu’il y aurait de l’animation. En fait il n’y avait rien, c’était complètement mort! En plus il pleuvait des cordes, on s’est demandé ce qu’on faisait là. Honnêtement, il m’a fallu du temps pour aimer Perth. Il y a pleins de choses à faire mais il faut connaître, il faut savoir où se renseigner. Le problème est qu’il n y a pas de communication sur les événements organisés dans la ville. Il y a aussi plein de choses que tu ne peux pas faire en France et auxquels tu ne penses pas trop comme par exemple les cinémas plein air. Et avec le temps, tu t’habitues au rythme de vie ici.

MLBT : Qu’entends-tu par « le rythme de vie ici »?

Patrick : C’est tranquille! C’est très famille et ça se ressent dans le rythme de vie. Le boulot n’est pas la priorité, c’est la famille la priorité. C’est aussi pour ça que le centre-ville est fermé après 17h. Tout le monde rentre chez soi pour s’occuper de sa famille.

S'installer en Australie - Témoignage - Perth - PatrickMLBT : Ton projet de vie est de rester ici?

Patrick : Non pas forcément. L’Australie est quand même loin de la famille. Moi j’aime bien le train de vie et le climat mais c’est trop loin pour moi. Si c’était à 5h de la France ça serait le pays idéal. Rentrer en France prend du temps et de l’argent. Tu ne peux pas rentrer juste pour une semaine parce que le décalage horaire est très important. Globalement, la France ne me manque pas trop mais ma famille oui. Et ils ne viennent pas ici parce que c’est trop loin. Mais je pense que c’est aussi la culture française. Dans notre pays on peut aller à la mer, en ville ou à la montagne. On peut tout faire en restant en France, les gens n’ont pas toujours l’habitude de faire de grandes distances pour partir en vacances.

MLBT : La nourriture ne te manque pas?

Patrick : Non ça va, j’ai réussi à trouver un français qui me fournit saucisson et ici il y a du bon vin !

MLBT : Quelle est ton image de la France?

Patrick : J’ai l’impression que ça n’a pas changé depuis que je suis parti. J’ai l’impression que les choses n’évoluent pas. C’est toujours pareil. Moi je ne suis plus trop en France, je m’informe mais je ne me sens plus directement concerné. Je me rends compte de toS'installer en Australie - Témoignage - Perth - Patrick - Franceut cela surtout quand je rentre. Quand je regarde les informations, j’ai l’impression que rien ne va, tout est négatif. Je ne sais pas si c’est vrai parce que j’ai plein d’amis qui sont restés en France et ils ont l’air de très bien s’en sortir.

MLBT : Peux-tu nous parler de l’accès au logement en Australie? On a l’impression que c’est très compliqué de ne pas être en colocation.

Patrick : Moi je voulais être en colocation depuis le début. En France je vivais chez mes parents et c’est seulement quand j’étais en Irlande que j’ai commencé à avoir mon indépendance. Dans les pays anglo-saxons ça se fait beaucoup de partager son logement parce que les loyers sont chers. Et acheter est vraiment très cher aussi. Ce n’est pas forcément le loyer mais le terrain qui est cher. Notre maison actuelle vaut 800 000 Dollars alors qu’elle est vielle et en mauvais état. Je trouve tout de même que c‘est moins cher qu’en Irlande et que c’est plus abordable de prendre un loyer seul ici.

MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil à donner aux gens qui aimeraient s’expatrier en Australie?

Patrick : Je pense qu’il n y a pas d’endroit parfait dans le monde et que ça dépend de ce que tu recherches. Quand je suis parti de France c’est parce que j’en avais ras le bol. Malgré tout, à chaque fois que je rentre je trouve que c’est vraiment un super pays. Il n’y a pas de pays parfait, il S'installer en Australie - Témoignage - Perth - Patrick - Avionfaut garder en tête qu’il y a toujours du bon et du mauvais.

Pour partir à l’étranger, il ne faut pas avoir peur. Tu prends un billet d’avion aller-retour et si ça se passe mal tu rentres. En plus l’Australie est un pays avec une culture occidentale donc ça ressemble à la France, c’est juste la langue qui change. Il faut simplement prévoir un budget et avoir mis un peu d’argent de côté parce que ça coûte très cher de vivre en ici. Surtout si tu veux venir ici pour te balader et pour voyager.

Si tu veux venir pour travailler, il faut essayer de trouver du travail avant de venir. Il ne faut pas avoir peur de faire un petit boulot en attendant de trouver quelque chose de mieux.

Quand tu es français c’est quand même facile de voyager, tu peux aller partout dans le monde. Après si tu vas à l’étranger, la langue est un point important. Si tu ne parles pas bien anglais, ça sera plus difficile donc il faut quand même se préparer.

           Maxence Pezzetta         Eugenie Delhaye

Maudit Français!

Un petit article pour vous expliquer un phénomène courant à Montréal, celui du « Maudit Français ». Mais qu’est-ce que cela signifie ?

A-     Le Français a renié sa patrie et sa punition divine sera de ne plus jamais y retourner ?

B-      Le Français sera contraint de se passer de fromage, saucisson et vin bon marché

C-      Le Français ne fait que comparer le Québec et la France et ne peut s’empêcher de dire que, de toute façon, tout est mieux en France !

La bonne réponse est la réponse C !

Dans ce cas, il faut bien avouer que, face à ce genre d’individus, la réaction premières des Québécois (ou des Français qui veulent s’intégrer) est la suivante : « Rentre en France si tu n’es pas content ! »

En effet, il est fréquent de rencontrer des Français qui commencent à râler dès l’arrivée à l’aéroport, et à tout comparer : « En France c’est mieux comme ceci », « En France on fait comme cela », « En France c’est mieux parce que… ». Et voilà notre arrogance connue mondialement qui revient au galop !

Il faut surtout garder en tête que le Québec n’est pas la France ! Et même si nous avons partagé un bout d’histoire il y a quelques centaines d’années, certains Québécois rappelleront tout de même aux Français qu’ils ont été abandonnés aux Anglais. Tout est différent ici, les horaires de travail, les modes de consommation, l’humour, le système de santé, les routes et même la manière de draguer ! On dit souvent que le Québec est un mélange entre la France et les États-Unis, certains diront même que le Québec regroupe le meilleur de ces deux cultures.

Pour tous les nouveaux arrivants au Québec, ne pensez pas que vous retrouverez ici une France améliorée. Ce n’est pas la France, ce ne sont pas les États-Unis, c’est le Québec. En ce qui nous concerne, nous avons pris une résolution : bannir les phrases commençant par « En France… » !

23-04-2013

    Maxence Pezzetta

Si vous voulez venir, dépêchez-vous!

François LubranS'intaller en Australie - Trouver un travail - Sydneyo est un nouvel arrivant en Australie. Il a réussi à trouver un emploi de « Business Developer » à Sydney en deux mois et a déjà une très bonne connaissance du marché australien. Il a accepté de témoigner pour My Little Big Trip et partager ses astuces pour une bonne intégration en Australie.

My Little Big Trip : Bonjour François, comment en es-tu arrivé à t’expatrier en Australie ?

François : Je suis arrivé le 30 septembre 2012 en Working Holidays Visa (WHV). J’avais préparé mon projet depuis longtemps et je suis venu dans l’optique de m’installer de façon pérenne à Sydney, de trouver un travail dans mon domaine de compétences et de décrocher un sponsorhip.

Cette envie d’expatriation est venue d’un voyage que j’ai fait l’année dernière au nouvel an. J’ai des amis et des connaissances qui habitent ici, à Sydney, Brisbane ou encore Melbourne. On a fait un voyage entre Brisbane et Sydney et j’ai eu un coup de cœur. J’avais des amis très proches qui vivaient là-bas depuis quelques années qui me disaient qu’on pouvait trouver du travail, un logement et une qualité de vie meilleure.

Sauf que depuis 1 ou 2 ans, ils étaient de plus en plus mesurés et nous disaient de ne pas trainer et d’être prudents si l’on voulait venir, parce qu’ils sentaient que les choses allaient devenir de plus en plus difficiles, même ici. En effet, il y a une dizaine d’années, c’était encore relativement facile de trouver du travail. Depuis 1 an ou 2, le coût de la main d’œuvre a augmenté (surtout dans les secteurs porteurs ici comme les mines). Les budgets ont vraiment explosés ce qui a stoppé ou ralentit les projets. CeS'intaller en Australie - Trouver un travail - Sydney - Déménager en Australiertains projets, eux, arrivent a leur terme, la demande de main d’œuvre a donc ralentit et même des australiens se sont retrouvés sans travail et ont aujourd’hui du mal a en trouver. Dans les années fastes, l’Australie a fait venir beaucoup d’étrangers et aujourd’hui certains australiens commencent a voir la présence étrangère d’un mauvais œil et ça se ressent dans la politique actuelle.  L’économie n’est plus aussi prospère qu’il y a 5 ou 10 ans.

MLBT : Comment as-tu préparé ton expatriation en Australie ?

François : Pour reprendre l’état d’esprit dans lequel j’étais après mon voyage, j’étais à un moment de ma vie où je me posais beaucoup de questions par rapport à l’étranger. Je n’avais pas eu d’expérience significative à l’étranger et ça me manquait. Je voulais tenter l’expérience de l’expatriation dans un pays anglophone comme par exemple les États-Unis, le Canada, ou l’Australie. Je me suis dit « c’est maintenant ou jamais ». Je n’avais pas d’engagement particulier en France. Je me suis rapproché de mes amis déjà sur place qui m’ont conseillé. J’ai annoncé à mon employeur que je voulais partir. J’ai envoyé mon CV à Sydney, préparé le terrain, écouté les conseils, contacté des gens. J’ai aussi mis de l’argent de côté pour pouvoir avoir un peu de marge. Je suis arrivé le 30 septembre 2012 avec une vision assez objective de ce qu’est la réalité du marché ici. J’avais pour but de trouver un travail stable et j’étais conscient que ça serait difficile.

MLBT : Donc tu avais déjà cherché un travail avant d’arriver en Australie ?

François : Pas spécialement. Pour être honnête, je pensais qu’il fallait que je sois sur place pour trouver un travail. Ma recherche a vraiment commencé quand je suis arrivé. Je me suis inscrit sur Seek.com.au et j’ai beaucoup utilisé Linkedin. J’ai aussS'intaller en Australie - Trouver un travail - Réseau Sociali fait du networking, j’ai participé à des événements régulièrement que ce soit des événements organisés par la FACCI (Chambre de Commerce Franco-Australienne), des anciens d’écoles de commerce ou par la communauté française. J’ai beaucoup travaillé mon réseau et c’est comme ça que j’ai trouvé l’opportunité qui m’a permis de trouver un travail. Un ancien étudiant de mon école (ESC Reims) est manager d’une boîte qui fait du conseil en RH et du recrutement. Il s’agit de Polyglote. On s’est vu une semaine ou deux après mon arrivée et 3 semaines après, il m’a appelé parce qu’une société française souhaitait ouvrir une filiale en Australie. C’était un des principaux concurrents de mon ancienne entreprise et mon embauche s’est faite très vite, j’ai eu énormément de chance. Je n’étais pas serein parce que je n’avais eu qu’un entretien en 1 mois de recherche d’emploi.

MLBT : Pourtant tu t’étais préparé, tu avais des contacts, tu avais des CV etc. Mais tu n’as pas réussi à avoir de vrai entretien. Pourquoi ?

François : Il y avait deux choses qui me bloquaient ici. La première était le fait que je n’avais pas d’expérience en Australie et la seconde était mon vS'intaller en Australie - Trouver un travail - Visa applicationisa. Le WHV n’est pas un visa fait pour chercher du travail. Les entreprises sont très réticentes à prendre des WHV parce que la plupart des WHV cherchent un sponsor et ça les embête. Ça complique tout le processus de recrutement ce qui met une barrière de leur côté. En plus, ils ne sont pas toujours super au point sur les procédures. Il y a un blocage par les entreprises et ça se retrouve également dans les agences de placement/recrutement.

MLBT : Quelle sont les options pour trouver du travail en Australie avec un WHV?

François : Le réseau, les groupes français et européens, les boites qui ont déjà sponsorisé. Je pense que dans les boites internet, web et nouvelles technologies c’est peut-être plus simple. Moi je visais les boites de conseils ou de recrutement. Aujourd’hui avec Assystem, société de conseil en ingénierie, on fait 50% d’assistance technique en détachant des consultants chez des clients, et 50% de prestations forfaitaires ou l’on propose une offre plus complète. J’ai aussi fait des recherches dans le domaine du sport vers lequel je m’étais orienté en France pendant un temps. Je n’avais déjà pas réussi à trouver en France et je me suis rendu compte que ce marché était très spécifique ici. Sans expérience ça n’aurait pas été possible.  La seule option aurait été une marque européenne qui aurait décidé de s’implanter ici par exemple.

MLBT : Pourquoi es-tu autant attiré par la culture anglo-saxonne ?S'intaller en Australie - Trouver un travail - Témoignage

François : Ce qui me bloque pas mal en France et que je préfère ici c’est qu’on donne plus sa chance à une personne qu’à un CV/diplôme. Le fait que le droit du travail soit plus souple permet aux entreprises de prendre plus de risques. J’ai l’impression que dans la culture anglo-saxonne chacun a une chance de faire ses preuves même s’ il y a un risque d’être viré par la suite. Il y a aussi la qualité de vie de l’Australie. Quand j’étais à Paris, j’avais l’impression d’être dans un rythme très routinier tout en bossant énormément. Je gagnais bien ma vie mais impossible de mettre de côté, d’investir ou d’acheter un appartement.

Avant de m’expatrier en Australie, j’ai tout le temps vécu à Paris sauf pendant mes études à Reims. En quittant le pays, j’avais envie de vivre autre chose, de changer d’air. Encore une fois, j’ai eu beaucoup de chance de trouver mon travail et je pense que ça va être de plus en plus difficile pour les suivants mais une fois qu’on est dedans. Je connais peu d’exemples d’échec. Tous les gens que je connais qui sont venus s’installer en Australie et qui ont trouvé du travail s’en sorte très bien, ils ont une très bonne qualité de vie et gagnent très bien leur vie.

MLBT : Une fois dans l’entreprise, quelles sont les différences entre la France et l’Australie ?

S'intaller en Australie - Trouver un travail - TémoignageFrançois : C’est difficile pour moi d’en parler parce que je m’occupe d’un lancement d’entreprise. Je suis tout seul et mon homologue est à Perth, nous ne sommes que deux. Mon boss est en Polynésie et il est français. Je n’ai pas de vision de l’entreprise australienne sauf par mes amis. Leur retour c’est que ça n’a pas été facile de trouver le boulot mais qu’une fois qu’on y est, on dit que les français ont une très bonne réputation dans le travail et qu’ils sont très performants, très efficaces et qu’ils travaillent plus. Quand ils finissent à 18h alors que la plupart des australiens terminent à 17h, le manager vient les voir en leur demandant s’ils ne sont pas trop fatigués et leur dit qu’il ne faut pas en faire trop. Généralement les Français évoluent très vite en termes de grade et de responsabilité aussi bien qu’en termes de salaire.

MLBT : As-tu vu des différences entre ce que tu pensais de l’Australie et la réalité ?

François : Oui un peu mais j’étais déjà venu avant et j’avais eu beaucoup de contacts avec les gens sur place qui m’avaient dépeint un tableau objectif. Après les surprises sont plus dans ce qu’on découvre de la vie de tous les jours.

MLBT : Quelle image tes amis restés en France ont de ton expatriation ?

François : Ils me disent tous que j’ai de la chance, qu’il faut que j’en profite, qu’ils aimeraient être à ma place. Je me dis qu’il y a 6 mois, j’étais à leur place et que s’ils le veulent vraiment, eux aussi peuvent décider de s’expatrier. Bien sûr, il faut auS'intaller en Australie - Trouver un travail - Témoignagessi prendre en compte les contraintes familiales.

MLBT : Quel est ton regard sur la France ?

François : Si le boulot que j’ai trouvé se passe bien, je me verrais bien ici à moyen terme. La France a l’air tellement morose vue d’ici que ça ne donne pas envie d’y retourner. J’aurais plutôt tendance à inciter les gens qui se posent des questions à partir. Pas forcément en Australie mais un peu partout. En Asie on peut avoir une bonne évolution et plus de possibilités. Il y a aussi l’aventure et l’enrichissement liés au voyage. Aujourd’hui, je connais des gens qui sortent d’une école classée dans les 10 meilleures et qui ont passé 6 mois, 1 an ou même plus pour trouver du travail. Quand je suis parti, j’ai constaté qu’il y avait beaucoup d’espagnols et d’italiens qui quittaient leur pays parce que leur situation économique était pire que la nôtre. Aujourd’hui en France, il est certain que les temps sont plus durs pour tout le monde, mais encore plus pour les jeunes issus de formations moins qualifiantes. Dans tous les cas, je reste convaincu qu’ici les perspectives sont bien plus réjouissantes, et que beaucoup d’endroits dans le monde offrent plus de possibilités qu’en Europe.

MLBT : Comment gères-tu l’éloignement ?

François : Je n’ai peut-être pas assez de recul. Bien sûr, l’éloignement avec la famille est difficile à gérer parce qu’on se rend compte que s’il y a un problème, on ne peut pas vraiment être là et ça fait un peu culpabiliser. Je suis arrivé à un âge où il faut aussi que je pense à mon avenir, à ce que je veux construire. Skype et les nouvelles technologies me permettent d’avoir des nouvelles très régulièrement. Après je suis quelqu’un de très indépendant et ça m’a aidé dans la gestion de cet éloignement. Je trouve que pour les amis c’est très difficile. J’avais un cercle d’amis très S'intaller en Australie - Trouver un travail - Réseau Socialétendu et c’est vrai que ça fait une grande différence quand on arrive et qu’on ne connait personne.

MLBT : Les réseaux sociaux peuvent-ils t’aider pour rencontrer du monde ?

François : Je n’ai pas vraiment utilisé ce biais, je me suis beaucoup reposé sur les personnes que je connaissais déjà en me disant qu’ils allaient me présenter des gens. C’est ce qu’ils ont fait mais ce n’est pas pour cela que les gens sont à la recherche de nouveaux amis. Donc là j’essaye de rencontrer des gens par moi-même, par l’intermédiaire du boulot ou d’autres biais encore et je me suis mis en collocation avec un ami qui est dans la même situation que moi.

MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil à donner aux gens qui en ont assez de la France et de l’Europe, qui envisagent une expatriation en Asie ou Australie et qui hésitent ?

François : Ça dépend de ce qu’ils veulent faire et du profil qu’ils ont. S’ils veulent voyager pendant 6 mois/1 an, le WHV est parfait pour ça. Bien que cela devienne même de plus en plus difficile de trouver des petits boulots parce qu’il y a  de plus en plus de gens qui viennent. Ici à Sydney, il y a des français partout.

Si on est dans une démarche d’installation, il faut se préparer, commencer à chercher depuis la France, contacter des gens déjà sur place, mettre de l’argent de côté parce que généralement ce qu’on prévoie pour 6 mois part en 2 mois.

MLBT : Combien faut-il prévoir pour s’installer en Australie à ton avis ?S'intaller en Australie - Trouver un travail - Budget

François : Je pense qu’il faut minimum 2500$ par mois pour se loger, se nourrir etc. Pour ceux qui n’ont pas prévu assez, ils doivent prendre un petit boulot en plus de leur recherche d’emploi. Et aussi, pour quelqu’un qui ne parle pas anglais, je lui déconseille vivement de venir ici. Il ne faut pas se dire que l’anglais n’est pas important et qu’on peut l’éviter. Autre conseil, je dirais aux jeunes diplômés de ne pas venir directement après leurs études, je leur conseillerai d’attendre d’avoir une expérience de quelques années et une plus-value qu’ils pourront revendre sur le marché australien. J’aurais même tendance à dire que c’est une base nécessaire. Il faut aussi regarder les secteurs porteurs sachant que ce n’est pas forcément les emplois les plus qualifiés qui sont les plus recherchés. Un coiffeur trouvera probablement plus facilement qu’un jeune diplômé d’école de commerce.

Pour ceux qui veulent partir en backpackers, il faut compter 10 000-15000$, prendre un van, une planche de surf et faire le tour de l’Australie.

MLBT : On entend souvent dire que les salaires sont astronomiques, qu’en est-il réellement ?

François : Ça dépend des secteurs d’activité, les ingénieurs, les financiers, ceux qui travaillent dans le web peuvent très bien gagner leur vie. Après, les entreprises sont de plus en plus prudentes et font de plus en plus attention aux salaires. Mais globalement, le ratio dépenses courantes/salaire est bien meilleur ici qu’en France. Ici on va plus facilement gagner 4000-6000$ par mois et même si on a 1000 ou 1500$ de loyer, il reste largement assez pour se faire plaisir.

            Maxence Pezzetta 

Je travaille en Marketing à Perth!

S'installer en Australie - Témoignage - Sophie de PerettiSophie De Peretti s’est installée en Australie avec son mari depuis 1 an. Cette jeune femme s’est battue pour se faire une place dans le monde du travail de Perth. Elle accepte de nous raconter son histoire et son arrivée en Australie.

My Little Big Trip : Bonjour Sophie, comment en es-tu venue à t’installer en Australie?

Sophie De Peretti :  J’ai fait l’ESC Toulouse et j’ai fait une année de césure en Working Holidays Visa (WHV) en Australie. Je logeais chez un de mes cousins qui habitait Sydney et qui avait une grosse maison qu’il avait transformé en hôtel. Le lendemain de mon arrivée, j’ai déposé des CV qui ont débouchés sur 3 boulots. Un stage en logistique internationale, un job de serveuse et un job dont la mission était de faire de la création  de base de données dans un magasin. Je suis partie après ma césure mais je savais que je reviendrais. Pendant cette année, j’ai aussi beaucoup voyagé. Je suis aussi partie en Argentine pour faire un double diplôme.

Lorsque j’étais en Argentine, j’ai postulé  pour un stage de fin d’études de 6 mois chez Microsoft. Au départ, je ne voulais pas du tout aller à Paris mais c’était une super opportunité. J’ai adoré ma 1ère année. C’était génial, super ambiance, super mission, super manager, c’était vraiment top.

A la fin de mon stage, j’ai enchainé les CDD : un chez Microsoft, un chez PWC, un chez Ernst & Young. Je faisais du marketing. Ensuite, j’ai travaillé en CDI chez Allergan pendant deux ans. Après notre mariage, au mois d’août,  j’ai proposé à mon mari de partir. J’avais besoin d’un changement  radical. Nos deux premiers choix étaient l’Australie et le Canada.

MLBT : Comment t’es-tu préparée avant de t’installer en Australie ?

Sophie : Dans les deux mois précédent notre arrivée, je me suis beaucoup renseignée. On avait le choix entre Sydney, Perth, et Melbourne. J’étais déjà allée à Sydney et Melbourne ne me tentait pas trop à cause du temps. J’avais entendu beaucoup de bien de Perth donc on est arrivés début 2012.

MLBT : Comment vous-êtes vous organisés pour l’installation en Australie ?

Sophie : Il a fallu qu’on trouve une voiture, un appart etc. Malheureusement, il n’y avait pas de site qui regroupait toutes les informations, ça m’a pris beaucoup de temps et je n’étais pas au point sur tout. J’aurais aimé savoir qu’il fallait des lettres de recommandations pour les jobs ET pour les appartements. J’avais imprimé tout ce qui concerne les taxes. Je savais comment faire par rapport à la retraite mais j’aurais aimé avoir des infos sur la retraite en Australie. En effet, pour la retraite en Australie, tu as ce qu’ils appellent le « super annuation ». L’entreprise cotise 9% de ton salaire pour ta retraite. Je trouve que c’est lorsque tu arrives que tu te rends vraiment compte que tout est différent.

Je pense que c’est important de se préparer à l’avance parce que ça permet de gagner du temps et de l’argent. J’ai des potes qui ont mis 3 fois S'installer en Australie - Témoignage - Visa -  Sophie de Perettiplus de temps que nous pour s’installer parce qu’ils n’avaient rien préparé.

MLBT : Au bout de combien de temps as-tu trouvé du travail?

Sophie : J’ai trouvé au bout d’un mois. J’ai été proactive, j’ai harcelé les agences. Finalement j’ai décroché job chez Ernst. Pour ça j’ai dû passer 4 entretiens. Je pense que si j’ai été prise, c’est aussi parce que j’ai déjà eu une expérience dans cette entreprise en France.

Encore une fois, au niveau du recrutement c’est très différent de ce qui se fait en France. Les entreprises passent par les agences de recrutement plutôt que de trouver elles-mêmes les candidats. Malgré tout, il faut quand même essayer et appeler les entreprises directement. Si j’avais attendu que les agences m’appellent, je serais encore en train de chercher du travail. Je pense que le meilleur outil pour trouver du travail c’est soi-même.

MLBT : Quelle est la méthode pour trouver du travail en Australie d’après toi ?

Sophie : J’ai fait des très bonnes lettres de motivation qui étaient ultra personnalisées. Et surtout, je me suis donnée !

MLBT : Avec quel visa es-tu venue en Australie?

Sophie : J’avais un visa 457 grâce à mon mari. J’ai même plus de droits que lui en tant que conjoint de fait parce que je peux travailler dans le secteur d’activité que je veux. Je ne suis pas tenu à une industrie en particulier. J’ai trouvé un contrat de 8 mois S'installer en Australie - Témoignage - Visa -  Sophie de Perettichez Ernst&Young en remplacement de congé maternité. Et maintenant je suis depuis 3 semaines chez Bankwest. C’est un nouveau poste donc j’espère décrocher un CDI à la fin.

MLBT : Comment ça se passe dans le monde du travail?

Sophie : Ce que j’aime bien ici c’est que c’est très relax mais aussi très professionnel. Par exemple, tu n’as pas besoin d’être habillé en tailleur tous les jours. Il y a aussi une différence d’appréciation de la hiérarchie et j’ai vraiment pu voir la différence parce que j’ai fait la même entreprise dans deux pays différents. En France, si tu arrives à parler à un associé chez Ernst&Young c’est vraiment que tu gères. Ici tu bosses à côté d’eux et tu leur parles en tant que collègues. Au début, quand je suis arrivée chez Ernst, ça m’intimidait de parler aussi facilement aux associés, maintenant ça va.

MLBT : Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui veut s’installer en Australie et qui veut décrocher le même genre de poste que toi en marketing ?

Sophie : Je conseillerai de ne pas s’arrêter à ce qu’on te dit. Il ne faut pas se décourager. Il faut accepter un travail et commencer à bosser le plus vite possible même si tu es serveur. Ce qui compte pour les australiens ce n’est pas ce que tu dis mais ce que tu fais. Il ne faut pas avoir peur de S'installer en Australie - Témoignage - Visa -  Sophie de Perettiparler aux gens en anglais même si ce n’est pas ta langue natale. Il faut oser  insister auprès  des agences et appeler directement les entreprises. Et surtout, il ne faut pas avoir peur de parler parce que ça montre que tu as de la volonté et que tu oses.

Pour moi, il n y a pas vraiment de solution miracle. C’est difficile pour les gens d’école de commerce parce qu’il y a une concurrence très forte avec les australiens. C’est d’autant plus dur que l’Australie fait très attention à son immigration et ce encore plus à Perth parce qu’ils ne recherchent que des ingénieurs pour travailler dans les mines. J’ai eu beaucoup de chance de trouvé en marketing.

Je pense que la meilleure arme pour s’implanter quelque part c’est le culot.

MLBT : Est-ce que tu penses que c’est plus facile sur la côte Est?

Sophie : A mon avis c’est pareil parce qu’ il y a plus d’offres mais il y a aussi plus de monde. On est 1,5 millions à Perth, ils sont 4,5 millions à Sydney. La clef est de ne pas se laisser abattre et de toujours continuer.

MLBT : Comment ça se passe pour trouver un logement en Australie, plus particulièrement à Perth?

Sophie : La concurrence est rude. Quand tu arrives pour visiter un appart, il y a 30 personnes devant toi. Les visites se font en groupe et à la fin de la visite, il faut donner un acompte. Ensuite les gens surenchérissent sur les prix des appartements pour les obtenS'installer en Australie - Témoignage - Logement -  Sophie de Perettiir. Ça fait donc augmenter les prix. Dans mon cas, j’ai eu la chance d’avoir deux propositions de logements. Pour la première que j’ai eue, il n’y avait pas beaucoup de concurrence. Ils ont appelé mes références en France et à Sydney et m’ont dit que je pouvais avoir l’appart. J’avais déposé un dossier dans une autre agence donc je suis allée le chercher tout de suite. Quand ils ont vu que je revenais chercher mon dossier, ils en ont déduit que j’avais un très bon dossier et ils m’ont proposé l’appartement directement.

MLBT : Comment ça se passe pour la mutuelle quand tu t’installes en Australie ?

Sophie : Tu es obligé d’avoir une assurance avec le 457. On paie 80 dollars par mois par personne mais ça ne te rembourse presque rien. J’ai un pote qui s’est cassé la clavicule. Il a payé 5000$ de sa poche et sa mutuelle a également payé 10 000 euros.

MLBT : Comment se passe l’intégration avec les australiens?

Sophie : Il y a beaucoup d’étrangers en Australie : des sud-africains, des européens. On ne connaît pas trop d’australiens, on fréquente surtout des italiens, des kenyans, des sud-africains, des irlandais. C’est très dur de s’intégrer chez les australiens, je pense que c’est dû aux différences culturelles. Les français fonctionnent beaucoup plus sur la bienséance et les rapports formels. Les australiens le sont beaucoup moins, les rapports sont beaucoup plus chaleureux et conviviaux au premier abord. Malgré tout, ils ne sont pas très curieux. Ils ont tout ce qu’il leur faut en Australie. C’est un pays qui fonctionne bien, qui a une super économie, de magnifiques paysages… Ils n’ont pas besoin d’aller chercher des éléments d’une autre culture.

MLBT : Est-ce que tu ressens une différence de traitement liée à ton visa ?

Sophie : Oui un peu. Il faut savoir que durant les deux premières années, tu es lié à ton entreprise. Après deux ans, tu peux demander la résidence permanente et ensuite tu as encore deux ans pour demander la citoyenneté. On sent tout de même qu’on n’est pas traité comme des australiens mais comme des visas 457. Malgré tout, ils ne peuvent pas se passer de ces visas parce qu’ils ont une forte pénurie de compétences ingénieures.

MLBT : Ton objectif est de rester en Australie?

Sophie : Oui notre plan est de rester au moins 4 ans. De toute façon si on part, ça sera pour aller dans un autre pays mais pas en France. Là-bas la situation économique est compliquée. Aujourd’hui, 25 % des jeunes diplômés sont au chômage en France.

Je trouve qu’en France on ne nous donne pas envie de rester. On ne valorise pas nos compétences. Aujourd’hui j’ai un vrai problème avec Paris. Si je rentre en France, j’ai plutôt envie de vivre à Bordeaux mais il n y a pas de boulot dans cette zone. Je n’ai pas envie de passer ma vie à me donner dans un boulot qui ne me plait pas. Ce que j’aime en Australie, c’est que nous ne sommes pas mis dans un moule. Je pense qu’ici, ils ont beaucoup plus d’ouverture d’esprit notamment dans le travail et je pense que c’est du fait de la culture anglophone.

Il y a pleins de gens qui m’ont demandé si la France me manquait. Il y a deux choses qui me manquent : ma famille/mes amis et la bouffe. Ici, ils ont un équilibre vie professionnelle et vie-privée qui est très bon. Un manager peut partir à 3h s’il doit s’occuper de son enfant malade. A contrario, en France, c’est presque mal vu d’avoir des enfants! Je pense qu’en France, on a beaucoup à apprendre sur le monde du travail de la part des anglophones. Les gens sont très jeunes d’esprit et dynamiques. Ça ne va pas les déranger d’avoir un manager qui a seulement deux ans de plus qu’eux. C’est moins hiérarchique qu’en France et je trouve ça formidable. Le boulot que j’ai aujourd’hui, je l’aurais eu en France avec 10 ans d’expérience alors que je n’en ai que 6.

           Maxence Pezzetta           Eugenie Delhaye

Category: Expatriés  8 Comments

Les expressions Québécoises

L’aventure recommence ! Nous sommes arrivés à Montréal dimanche soir après 7h de vol.

Déjà, ça fait tout drôle d’arriver dans un pays où les gens parlent français ! Contrairement à tous les autres pays que nous avons fait jusqu’à présent, pas d’efforts à faire au niveau de la langue. Malgré ça, il ne faut pas oublier que nous sommes au Québec et que le vocabulaire est un peu différent !

Nos premiers jours à Montréal !

Par où commencer ? Tout va très vite depuis notre arrivée ! Le gros avantage que nous avons eu est de ne pas avoir à trouver de logement (Merci Eliane  ). Dès le premier jour, nous voilà en train de crapaüter dans la ville pour ouvrir une ligne de téléphone, un compte en banque et nous retrouver prêts à postuler aux offres d’emplois !

Reste maintenant un nouvel obstacle : la compréhension du français-québécois. Vu de France, le Québec semble être une extension de la France et pour cause, le français est la langue officielle du Québéc. Sauf que, culture et distance obligent, la signification des mots n’est pas exactement la même qu’en France ce qui peut amener à des incompréhensions ou à des quiproquos… Exemples :

Dans l’avion :

L’hôtesse passe avec son chariot. Elle nous propose, une « grignotine ». Bien entendu, on se regarde d’un air étonné en se demandant ce que ça veut bien pouvoir dire. Max tente un « c’est salé ou sucré ? » pour essayer de deviner le sens de la question. L’hôtesse répond pleine d’entrain « Il y en a des salés et des sucrés ». Un nouvel échange de regard entre nous. Max demande alors « Mais qu’est-ce que qu’une grignotine ??? » et l’hôtesse répond « Bah, un aliment à grignoter ». Aaaaaaaaaaaaahhhhhh, d’accord ! Logique, une fois qu’on connait la réponse…

Ça promet pour la suite si on n’est même pas foutu de comprendre les premières personnes qui nous parlent !  :neutral:

Dans un magasin d’électroniques :

Le vendeur : Allo, comment ça va ?

MLBT : ??? Ça va et vous ?

Le vendeur : Très bien ! Comment puis-je vous aider ?

MLBT : Et bien nous recherchons … [blablabla]

Le vendeur : [blablabla]

MLBT : Merci beaucoup pour votre aide

Le vendeur : Bienvenue !

MLBT : Merci !

Le vendeur : ???

Explications : Vous l’aurez sans doute compris, « allo » signifie « salut / bonjour ». Ça fait un peu drôle au début mais on s’y habitue même si on ne le dit pas encore. Mais pourquoi le vendeur est étonné quand nous répondons « merci » à son « bienvenue » ? Parce que « bienvenue » ici signifie « de rien » ! C’est quand on l’apprend qu’on se remémore la scène et qu’on se dit qu’on est probablement passé pour des gros ignares ! Pour votre info, ça vient du « welcome » anglais. On entend parfois aussi « Ça fait plaisir » à la place de « de rien ».

Autre exemple :

A la banque :

Eugé est au guichet de la banque et on lui demande de mettre sa carte dans la machine à cartes. Jusque-là pas de problème. La manipulation est faite, Eugé pense que c’est terminé.

Eugé : C’est terminé, je peux la récupérer ? (en parlant de la carte bancaire)

La banquière : Non, vous pouvez la garder

Eugé : ??? Donc je la récupère ?

La banquière : Non, il faut la garder.

Eugé : Ah… ok… (en laissant la carte dans la machine)

Donc le « non, il faut la garder » signifie qu’il faut la laisser dans la machine.

A la maison quand les filles d’Eliane nous proposent d’aller « magasiner », elles nous proposent d’aller faire les magasins !

Voilà le genre d’incompréhensions que nous essayons de gérer et parfois il y a des mots ou expressions dont on ne peut absolument pas deviner le sens et pour lesquelles on ne peut s’empêcher de demander ce que cela signifie. Malgré tout, c’est drôle et ça nous force à réfléchir différemment ! Quelque part, on réapprend notre langue  :wink:   !

… To be continued…

17-04-2013

    Maxence Pezzetta

Frappés par la crise, ils s’expatrient !

Johann Roussel et Audrey Golitin se sont expatriés en Australie. Ingénieurs de formation,S'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs ils ont décidé de s’installer à Perth et de reprendre des études. Ils nous racontent leur choix de quitter Paris pour reconstruire une vie à l’autre bout du monde.

My Little Big Trip : Comment en êtes-vous arrivés à vous expatrier en Australie?

Johann : C’est une longue histoire (rires). On s’est rencontrés à Bordeaux à la fin de nos études. Nous sommes tous les deux ingénieurs de formation. On a été diplômés en 2008 au moment où la crise débutait.

Audrey : De mon côté j’ai fait ma dernière année d’école d’ingénieur à Sydney. Johann a fini ses études 6 mois avant moi car mon échange à Sydney m’a décalé dans le cursus.

Johann : J’ai donc essayé de trouver un travail à Bordeaux le temps qu’Audrey finisse ses études. Nous n’avions pas particulièrement envie d’aller à Paris. Quand elle a terminé ses études, je n’avais toujours rien. On s’est rendus compte que tous cS'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurseux qui n’avaient pas trouvé de travail au début de l’été 2008 ne trouvaient plus car les recrutements étaient gelés. J’ai fini par trouver un travail à Paris en mars 2009.On a donc emménagé ensemble et Audrey a également trouvé un travail à Paris.

MLBT : Quel a été l’élément déclencheur de votre départ à l’étranger ?

Johann : On est restés deux ans à Paris et ça nous a vite pesé, notamment le « métro boulot dodo ». On avait aussi l’impression d’être dans un monde d’apparences…

Audrey : On s’est rendus compte que les gens se définissaient uniquement par leur emploi. Le but était de se mettre dans des cases. Malgré tout, nous n’avons pas du tout vécu Paris de la même façon. J’étais dans une grosse entreprise et Johann était dans une PME.

MLBT : Quelles ont été vos expériences de la vie parisienne ?

Audrey : Pour vous donner une idée, j’ai une collègue qui appelait les grosses entreprises des « prisons dorées ». C’est-à-dire que tu as tout un S'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - Assurancetas d’avantages et une carrière assurée mais ta vie est tracée. Tu connais ta vie et ta carrière professionnelle pour les 15 ou 20 prochaines années. Sauf que tout a changé avec la crise. Les emplois n’étaient plus aussi sûrs.

En plus ce qui me dérangeait c’était le désir d’être ailleurs qu’ont les gens qui vivent à Paris. Ils passent leur temps à souhaiter être en week-end ou en vacances ou alors, ils rêvent de la province mais ne partirons jamais ! Je ne comprends pas pourquoi ils ne partent pas s’ils ne sont pas bien là où ils sont. Pourquoi restent-ils tous là ?

MLBT : À ton avis, pourquoi les gens restent là où ils sont alors qu’ils rêvent de partir ?

Audrey : Peut-être pour l’argent. Ils ont sûrement peur de perdre ce qu’ils ont déjà même si ça les rends malheureux.

Johann : Il y a aussi beaucoup de gens qui ont peur du changement.

Audrey : Le problème c’est que ne rien faire, c’est pire que la peur ! Ça les tue. C’est pour ça qu’on a voulu partir. Pour moi, l’événement décisif s’est produit un matin alors que j’allais bosser. J’étais dans le métro, il y avait une femme en tailleur et attaché-case comme tout le monde. Comme tous les matins, il y avait du monde dans le métro et personne ne souriait. On s’est arrêté à uneS'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - Témoignage station. La femme est descendue. Elle s’est assise par terre sur le quai et elle s’est mise à pleurer. Elle faisait une dépression nerveuse. Ça a été le déclencheur.

Johann : Moi j’aimais bien le côté culturel de Paris, j’avais aussi beaucoup d’amis qui avaient fini leurs études à Paris et qui y vivaient. J’aimais la dynamique de la ville. J’arrivais à passer au-dessus du côté stressant et « train-train » de Paris parce que je me mettais dans ma bulle. Au niveau boulot, je n’étais pas vraiment épanoui. Je bossais avec des gens très compétents, j’avais des projets très variés. C’était super formateur mais je pense que l’ambiance PME et les méthodes de travail n’étaient pas ce que je recherchais à ce moment-là. J’y suis tout de même resté deux ans. À la fin du CDD d’Audrey on a décidé de partir.

En plus, je n’avais pas eu l’occasion de partir en échange pendant mes études et j’ai toujours adoré l’anglais. Je voulais le mettre en pratique, ça faisait longtemps que j’y pensais. On s’est dit que c’était le moment. On était fin 2010.

Audrey : Autre élément, j’avais l’impression qu’en France on n’avait pas besoin de moi…

S'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - TémoignageJohann : Et qu’il n’y a pas d’avenir pour des jeunes.

Audrey : En plus on se disait : « A quoi ça sert de rester ici à faire un travail qu’on n’aime pas alors qu’on n’aura probablement pas de retraite ni rien ? ».

MLBT : Vous avez donc décidé de partir en Australie ?

Johann : Oui. On a décidé de partir en Australie notamment pour des facilités de visa et parce que c’est un pays anglophone. Le Working Holidays Visa (=WHV ; visa vacances travail) s’obtient en 24h.

Audrey : Et pour le climat ! (rires).

MLBT : Comment vous êtes-vous préparés pour partir en Australie ?

Audrey : On n’avait pas vraiment prévu de programme ! On est partis juste avec nos valises, nos économies et une réservation dans une auberge de jeunesse. Les gens ne comprenaient pas ! Ils avaient l’impression qu’on était tombés sur la tête et qu’on était en train de gâcher notre avenir professionnel.

Johann : On est simplement partis de Paris en se demandant ce qu’on voulait faire et en identifiant ce qu’on ne voulait pas faire. Je voulais aussi redéfinir mon projet professionnel.

On a commencé à Sydney. On est resté 1 mois à faire les touristes. Les sous partaient vite et après 3 semaines onS'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - Témoignage - Queensland Australiaa décidé de chercher un boulot.

Audrey : En fait, je ne voulais pas rester à Sydney. Ça me faisait un peu penser à Paris pour le côté froid et impersonnel. En plus il ne fait pas aussi beau que ce que je pensais. L’été est pluvieux et il y a un vrai hiver. J’imaginais qu’il faisait beau toute l’année !

Johann : Je trouve que Sydney c’est comme un petit New-York. C’est dynamique, il y a un centre d’affaires et l’accès à la culture mais on savait qu’on pouvait renouveler le visa si on passait trois mois dans les fermes. On avait aussi envie de faire un road trip, donc on a acheté un break. On a trouvé un boulot dans le Queensland dans les fermes près de Brisbane. C’était peu enrichissant professionnellement mais au niveau personnel c’était génial. On était dans petit patelin entouré de vaches, de plaines, de mouches (rires). Ça nous a permis de nous ressourcer. On a vu des kangourous en pleine nature ! C’était génial !

Audrey : On a reconnecté avec la nature ! Après Paris c’était exactement ce qu’il nous fallait !
Johann : Ensuite, on a pu commencer notre road trip. D’ailleurs, pour tout ceux qui sont intéressés par un road trip en Australie, allez jeter un coup d’oeil sur notre blog en cliquant ICI.

Audrey : Après ces 3 mois dans les fermes, on a longé la côte jusque au Nord-Est. Ensuite on a traversé le S'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - Témoignage - Woofingdésert et on a remonté l’Australie jusqu’à Darwin.

Johann : Ça c’est très bien passé pour nous. On a rencontré des gens exceptionnels sur la route qui nous ont aidés sans rien demander en retour.

Audrey : Ça m’a réconciliée avec la nature humaine. Surtout après Paris !

Johann : On a aussi fait du Woofing. C’était exceptionnel. On était dans un ranch avec 2000 têtes de bétail, il y avait des vrais cow-boys avec des lassos !

Audrey : C’était vraiment leur métier ! On a vécu des choses qu’on n’aurait jamais faites en France. On avait soif de ça, on voulait de l’aventure.

Johann : Ce n’était pas utile sur le plan professionnel mais ça nous a vraiment fait du bien de sortir de notre formatage : travail-société de consommation etc. On voit des gens qui vivent des vies différentes à l’autre bout du monde et dans un pays développé ! Ça fait vraiment réfléchir!

MLBT : Et pourquoi avez-vous choisi de vous expatrier à Perth ?

Johann : Pendant tout notre road  trip on a entendu beaucoup de bien de Perth. On nous a dit quS'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - Témoignage - Woofing‘il y avait du boulot grâce aux mines donc, après Darwin, on est allés à Perth en longeant la côte ouest.

Audrey : On est arrivés à Perth en septembre 2011.

Johann : Au début ce qu’on voulait c’était chercher des boulots un peu plus qualifiés que ce qu’on avait pu faire pendant le road trip

Audrey : Moi je n’avais jamais eu l’occasion de faire des petits boulots avant. J’ai toujours voulu travaillé dans un café face à la mer. Un jour on est passé devant un établissement qui donne sur la mer et j’ai demandé s’ils cherchaient quelqu’un. J’ai été embauchée tout de suite. Ça m’a fait du bien parce que je ne voulais pas être dans un bureau et rester assise toute la journée. Le contact avec les gens me manquait et je réalisais l’un de mes rêves. J’ai fait ça pendant 6 mois.

Johann : En attendant de trouver un travail plus qualifié, j’ai trouvé un job dans une boîte comme la « Fnac ». J’étais vendeur au rayon nouvelles technologies. A ma grande surprise, je me suis éclaté! Je suis ingénieur, pour moi la vente était à l’opposé de mon profil ! Au début je ne me voyais pas capable de faire ça et en fait j’ai explosé mes objectifs. J’étais dans la technologie, j’adorais ça et j’en parlais avec passion.

S'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - Témoignage - Travailler dans l'ITAudrey : L’avantage d’être en contact avec des gens tous les jours dans son travail c’est qu’on se fait un carnet d’adresses de fou! Je pense qu’on avait besoin de renouer avec un côté relationnel qu’on avait perdu en France.

Johann : On a arrêté les premiers jobs au bout de 6 mois à cause du visa. C’était en juillet 2012. Entre temps on se demandait ce qu’on allait faire parce que le fait d’être en Australie n’était pas une fin en soi. Moi ce qui m’intéressait c’était le design de produit. Je me suis rendu compte que ça m’intéressait beaucoup plus que l’expertise technique.

Là je viens d’être pris dans un magasin de grande marque informatique. Cette marque est géniale pour moi car sa politique est de faire le meilleur produit à tous les points de vue ! Mon boulot est plus technique qu’avant, mais j’ai aussi une grande relation avec les clients, à mi-chemin entre conseils et réparations des produits. C’est super intéressant et ce sont des postes presque inaccessibles pour les Français! C’était inespéré, je suis ravi !

MLBT : Comment avez-vous fait pour les visas?

Audrey : Notre deuxième WHV est arrivé à expiration en janvier 2013. Là on est passés sur un via étudiant et on a repris des études.

Johann : J’ai repris une formation de design industriel qui est probablement la meilleure d’Australie. Je m’éclate, c’est génial ! Et Audrey a aussi  décidé de reprendre ses études.

Audrey : Oui. Le côté corps humain/biologie m’a beaucoup manqué pendant mes études. DoS'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - Témoignage - Biologienc là je complète ma formation en faisant des études de techniques biologiques. Ce que je veux c’est aller encore plus loin de ma formation française et m’orienter plus vers de la médecine.

MLBT : Combien de temps envisagez-vous de rester en Australie?

Audrey : Notre projet se situe sur du moyen/long terme, c’est-à-dire qu’on veut rester au moins 5 ans ici. On a de la chance car nos formations sont sur la liste des métiers demandés par le gouvernement australien. On peut donc déjà faire la demande de résidence permanente.

MLBT : Donc vous comptez vraiment vous implanter en Australie ?

Audrey : Oui, ça fait déjà longtemps qu’on est ici et maintenant on fait des études. Ça coûte très cher, on voudrait construire sur du long terme et investir. Si on passe résidents permanents on paiera moins cher les études et si on veut, on pourra travailler plus d’heures. On aura les mêmes droits que les australiens sauf qu’on ne pourra pas voter.

MLBT : Quel est votre ressenti sur l’Australie ?

S'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - Témoignage - BiologieAudrey : On sent que c’est dynamique ! Je ne sais pas si ça va rester comme ça longtemps mais ce qui est sûr c’est que ça ne sera plus jamais comme ça en France.

Johann : Ici on peut vivre confortablement et mettre de côté. Il y a de l’avenir, on n’a pas besoin de faire un boulot qui ne nous plait pas et continuer de se priver parce qu’on ne gagne pas assez.

MLBT : Quels conseils donneriez-vous à une personne qui veut s’expatrier en Australie ?

Audrey : Personnellement, je pense qu’il faut se lancer et arrêter de tout prévoir parce que toutes les opportunités qu’on a eues on ne les aurait pas eu ailleurs. Il faut saisir les opportunités comme elles se présentent et après ça ne s’arrête plus !

Johann : Ici tu peux vraiment tenter ta chance !

Audrey : Mais il faut le mériter, ce n’est pas simplement en déposant un CV que tu trouveras du travail. Il faut parler anglais. Il faut garder à l’esprit que tout le monde parle mieux anglais que les français ici. Il faut  arriver humble.

Johann : On est loin de la France ici et ils ne nous attendent pas. Ils s’en foutent qu’on soit français. Ils sont très gentils avec nous mais ils ne donneront pas de travail en priorité parce qu’on est français.

Audrey : Par exemple, dans nos boulots, il n y a pas d’autres français. On a réussi à bien s’intégrer. Ce n’est pas parce que tu es fier d’être français que tu vas trouver un boulot.

Johann : Il faut aimer l’Australie. Il faut que les australiens sentent que tu as envie de t’impliquer et de rester.

     Maxence Pezzetta

Laure : Le jeu en vaut la chandelle!

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - Laure LegrosLaure Legros s’est expatriée en Australie depuis 2 ans. Elle vit à Sydney et travaille dans le web. Elle accepte de témoigner et de nous faire part de son expérience.

My Little Big Trip : Bonjour Laure, comment en es-tu arrivée à t’expatrier en Australie ?

Laure Legros : Je suis arrivée pour la première fois il y a 3 ans dans le cadre de mes études à l’Ecole Supérieure de Commerce de Reims. J’avais trouvé un stage à la chambre de commerce franco-australienne (FACCI ) à Sydney. Je suis rentrée en France à l’issue de ce stage de 5 mois pour terminer mes études. Dès que je suis rentrée, je savais déjà que je voulais repartir.

Je suis revenue après mes études avec un visa étudiant car j’avais déjà utilisé mon visa Working Holidays. J’ai trouvé du travail et ça fait maintenant 2 ans que je suis installée à Sydney.

MLBT : Pourquoi as-tu choisi Sydney ?S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - Laure Legros

Laure : Je n’étais pas fixée sur Sydney, c’était l’Australie dans son ensemble qui m’intéressait. Ça aurait aussi bien pu être Melbourne ou Brisbane. J’avais même commencé à chercher à Melbourne mais j’avais plus de contacts à Sydney donc c’était plus facile. Sydney est aussi la ville la plus agréable à vivre selon moi, suivie de très près par Melbourne.

MLBT : Pourquoi ne pas avoir choisi de rester en France ?

Laure : Le fait d’avoir goûté à l’expatriation m’a vraiment donné envie de vivre à l’étranger et l’idée de travailler à Paris me donnait l’impression de vivre une vie préétablie. Je venais de terminer mes études et je me disais que c’était maintenant ou jamais. Je pensais que si je trouvais un CDI à Paris c’était foutu et que je ne repartirai plus. Je me suis lancée en me disant : « Si ça marche tant mieux, si ça ne marche pas j’aurais essayé et je reviendrai avec une bonne expérience. »

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - WoofingMLBT : Comment fait-on pour trouver un job avec un visa étudiant ?

Laure : Ce n’est pas l’idéal. Comme je le disais plus tôt, j’avais déjà utilisé mon WHV (visa vacances travail) quand j’étais en stage.  Le visa étudiant était une bonne alternative parce que je pouvais travailler à temps partiel et chercher du travail à côté.

Pour trouver du travail, j’ai dû frapper à pas mal de portes, explorer toutes les opportunités possibles et faire jouer le petit réseau que j’avais à l’époque. J’avais l’avantage d’avoir déjà une expérience en Australie, j’avais encore des contacts à la FACCI (Chambre de commerce et d’industrie franco-australienne) et je savais exactement quoi faire pour trouver un travail en Australie.

MLBT : Que faut-il faire pour trouver un travail en Australie ?

Laure : Il faut convaincre l’entreprise que tu as une valeur qui justifie l’argent et le temps qu’elle va investir pour te faire sponsoriser. Il faut lui montrer ce qu’elle va gagner en t’engageant toi, même si les frais à l’embauche sont un peu plus chers. C’est sûr que ce n’est pas évident quand tu sors de l’école. En ce qui me concerne, j’avais  la motivation, j’avais déjà une première expérience à Sydney et mon niveau d’anglais était très correct.

J’ai été embauchée par une entreprise australienne qui propose un service de comparaison de prix d’hôtels en ligne, S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - HotelsCombinedHotels Combined. Ils recherchaient quelqu’un pour prendre en charge le développement du marché français et voulaient une personne native. C’était un gros avantage même si j’étais aussi en concurrence avec de nombreux autres français présents à Sydney.

MLBT : Qu’est-ce qui avait fait la différence selon toi ?

Laure : Probablement le fait d’être sur place et de pouvoir commencer immédiatement. J’ai aussi réussi à leur montrer ma motivation et le potentiel que je voyais dans le poste.

MLBT : Comment as-tu eu accès à cette offre ?

Laure : Sur un des principaux sites d’offres d’emplois australien : seek.com.au. Une fois que j’ai trouvé l’offre, j’ai postulé et j’ai fait des recherches sur la personne qui s’occupait du recrutement. Je l’ai contactée par Linkedin pour faire passer mon CV et avoir plus de chances d’obtenir l’entretien.

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - VisaMLBT : Comment ont-ils géré ton visa étudiant ?

Laure : Je pouvais travailler 20h par semaine maximum. Ils ont été très flexibles et l’accord était le suivant : j’étais en quelques sorte à l’essai, si ça se passait bien et qu’il y avait assez de travail, ils feraient le nécessaire pour me garder. La question s’est donc réellement posée à partir du mois d’août. Ils ont apprécié mon travail, ont fait les démarches et deux mois plus tard j’obtenais mon visa 457 pour 4 ans.

MLBT : Quel conseil donnerais-tu aux gens qui cherchent un emploi en Australie depuis la France ?

Laure : Je pense que c’est possible  mais c’est plus compliqué. Je sais qu’il y a beaucoup de recruteurs ou d’entreprises qui filtrent les CV des personnes qui ne sont pas sur place.

MLBT : Pour les gens qui sont sur place, quels sont les outils à utiliser pour trouver un travail ?

Laure : Seek.com.au est le premier site d’’emploi sur lequel tous les jobs sont postés. Il y a beaucoup d’offres mais aussi beaucoup de S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - Recherche d'emploiconcurrence. Pour vous donner une idée, le ratio est souvent de plus de 200 postulants pour une offre.

Je suis persuadée que c’est le réseau qui fait tout en Australie donc il faut essayer de se rendre au plus d’événements possibles, que ce soit dans la sphère française ou non. La communauté française est très forte à Sydney, il faut l’utiliser et essayer de penser différemment. Par exemple, il y a une chose à laquelle les français ne pensent pas, ce sont les agences de placement.

Malgré tout, il faut tout de même prendre en compte que pour quelqu’un qui arrive en Australie sans expérience, ni en France ni sur le marché australien, ça sera très difficile de trouver via les agences. En effet, les entreprises demandent souvent des personnes qui ont un profil de résident permanent.

MLBT : Est-ce que certains profils sont plus recherchés ?

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - ConstructionLaure :Les ingénieurs par exemple sont très recherchés en Australie. Un ami a trouvé un travail en 2 semaines avec un sponsorship à la clé. Les profils liés au web – développeurs, designers, marketers – ou la pub sont aussi prisés. Il y a beaucoup d’agences à Sydney et Melbourne et il y a un fort manque de main d’œuvre en Australie donc elles se tournent vers les travailleurs étrangers. Le secteur de l’hospitalité est une bonne voie aussi, car nos formations ont une excellente réputation. D’une manière générale, les français sont appréciés en Australie parce que nous sommes de bons bosseurs et très productifs. Une fois que les entreprises sont familiarisées avec le processus pour sponsoriser, elles le feront plus facilement parce qu’elles ont un bon retour sur investissement.

Mon poste à l’époque était idéal pour le sponsorship parce qu’il fallait parler français. Pour justifier un sponsorship, l’entreprise doit prouver qu’elle n’a pas pu trouver les compétences chez un travailleur australien.

MLBT : Est-ce que la communauté française est solidaire à SydneS'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage y ?

Laure : Il y a beaucoup d’organisations dédiées à la communauté française. On trouve notamment Ubifrance pour l’aspect commercial, la Chambre de Commerce et d’Industrie Franco-Australienne (FACCI) pour l’aspect networking et l’alliance française pour la culture. De nombreux évènements sont organisés tout au long de l’année pour les français, par exemple le festival du film à Sydney, la fête du 14 juillet etc. Ça donne une forte activité à la communauté française et ça aide ne serait-ce que pour rencontrer des gens quand on ne connait personne. Il y a aussi des événements plus « relax ». Par exemple, le « get2gether » propose un rendez-vous pour les francophones/francophiles dans un bar différent chaque 1er mercredi du mois.

MLBT : Quelle est l’image des français en Australie ?

Laure : Dans le monde des affaires on a une très bonne image parce qu’on est considérés comme étant des gens qui travaillent bien et dur. En dehors de ça, l’Australie voit de plus en plus de français arriver depuis quelques années et ça peut créer quelques tensions. Il y a des petits incidents isolés en Australie mais je ne pense pas que ce soit une grosse tendance.

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - French ShoppingMLBT : On a entendu parler du french shopping, c’est-à-dire que les français voleraient dans les magasins ?

Laure : Honnêtement, je ne pense pas que ce soit que les français. Il y a de plus en plus de backpackers en Australie et je pense que c’est une tendance qu’on retrouve chez les backpackers en ce moment. Ce sont des gens qui n’ont pas forcément beaucoup d’argent et qui viennent pour visiter ou prendre du bon temps sans s’investir, c’est pour ça qu’il y a des petits débordements.

MLBT : En quoi le marché du travail est différent de la France ?

Laure :Comme l’Australie connait le plein emploi, même si on commence à voir les effets de la crise depuis 1 an, cela crée de la flexibilité dans le sens ou les gens ne ressentent pas la pression de conserver leur emploi. Il est commun de changer d’employeur tous les ans ou tous les 2 ans. Dans l’autre sens, il est aussi beaucoup plus facile pour une entreprise de se séparer d’un employé. Dans le cas des personnes sponsorisées, c’est un peu différent parce que si le contrat est rompu, nous avons 28 jours pour trouver une autre entreprise ou bien quitter le pays.

Une deuxième différence est que l’évolution de carrière peut être beaucoup plus rapide. Une personne qui fait ses preuves peut vite monter dans la hiérarchie. Les Australiens jugent beaucoup plus sur l’expérience que sur les diplômes.

MLBT : Quelles sont les options à part le web pour travailler en Australie quand tu viens de France ?S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage

Laure : Ça dépend des métiers. En sortant d’une école de commerce ou ingénieur en France, les options sont à peu près les mêmes mais certains secteurs sont moins plus ou moins ouverts. Les grandes boîtes d’audit recrutent beaucoup par exemple, mais il est sûrement plus facile de démissionner d’un emploi en France pour se faire embaucher dans la même entreprise en Australie. Le secteur minier et gaz est particulièrement attractif. Dans la grande consommation par contre c’est difficile car le métier requiert une bonne connaissance du marché australien. Pour des emplois dans la finance ou comptabilité où les normes sont très différentes de celles appliquées en France, il est moins facile de faire valoir ses compétences.

MLBT : Ça semble tout de même risqué de venir ici…

Laure : Ça l’est. Tous ceux qui quittent leur job pour venir prennent un risque mais le jeu en vaut la chandelle

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - TémoignageMLBT : Est-ce que tu comptes revenir en France ?

Laure : Pas sur le moyen terme, c’est-à-dire pas dans les 5 prochaines années. Après, je ne sais pas si je ferai ma vie ici. Il faut prendre conscience qu’il y a un fort éloignement géographique, on met 24h pour aller en France et au moins 6h d’avion pour aller dans le pays le plus proche, hors Nouvelle-Zélande.

MLBT : Comment est-ce que tu gères l’éloignement avecS'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - Distance la France ?

Laure :Ce n’est pas toujours facile et je comprends que cela puisse influencer la décision de rentrer. Et encore, je suis ici depuis 2 ans seulement. On perd contact avec certains amis, c’est un fait. La relation change, un décalage et une distance se créent, qui ne sont pas que géographiques. Je pense que c’est l’expatriation en général qui crée cette distance et encore plus en Australie à cause de l’éloignement.

Les différences culturelles entre l’Australie et la France rendent aussi l’éloignement difficile. Il est plus difficile ici de construire des amitiés, même si les Australiens sont au premier abord très accueillants et enthousiastes.

MLBT : Donc tes amis sur place, ce sont des australiens ou des étrangers ?

Laure : J’en ai beaucoup qui sont français et dans mon travail j’ai beaucoup d’amis étrangers. Finalement, je n’ai pas tant d’australiens que ça dans mon entourage. Mais je ne pense pas que ça vienne des Australiens en particulier. Ça vient des deux « côtés ». Les français n’ont pas toujours envie d’aller vers les australiens et les australiens ont l’impression d’avoir déjà assez d’amis et ne voient pas l’intérêt d’aller vers des étrangers.

MLBT : Ça ne les dérange pas qu’il y ait autant d’étrangers ?

Laure : En extrapolant un peu, la plupart des australiens sont étrangers. Avec l’immigration il y a de plus en plus d’asiatiques et d’européens en Australie. Les Australiens sont habitués et sont très accueillants. Ils sont très ouverts même si l’immigration devient de plus en plus restrictive.S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage

MLBT : Aurais-tu un conseil à donner ceux qui veulent venir s’expatrier en Australie ?

Laure : Si j’avais un conseil à donner, c’est de se renseigner au maximum et d’être réaliste par rapport à son projet. L’Australie a souvent été décrite comme un pays où on trouve un travail facilement, avec des salaires très hauts, et du beau temps toute l’année.

La réalité c’est que c’est de plus en plus difficile pour un étranger de venir s’installer. Je pense qu’il ne faut pas arriver n’importe comment. Il faut se préparer et une fois sur place, il faut exploiter au maximuS'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - En famillem chaque opportunité parce qu’il y a une forte concurrence et ça se joue à pas grand-chose. En Australie, la réussite d’un entretien se jouera plus sur la personnalité que sur le diplôme. Il faut essayer d’enfoncer toutes les portes et montrer qu’on en veut. Il faut faire comprendre au recruteur pourquoi il faut que ce soit toi qui soit recruté et pas un autre!

MLBT : Que dirais-tu à ceux qui ont une famille et qui pensent à l’expatriation en Australie ?

Laure : Je leur conseillerai d’avoir recours à un agent d’immigration parce que ça devient plus compliqué d’immigrer en Australie quand tu as une famille. Je ne connais pas le détail de l’immigration d’une famille. Si l’un des deux parents à la chance de travailler dans une grande entreprise implantée à l’international, je lui conseille de passer par sa boite. Mais s’ils doivent arriver sans travail c’est bien plus compliqué. L’immigration choisie dépendra aussi des compétences du couple. Si elles sont recherchées, il est possible d’avoir une résidence permanente directement. Pour cela il faut regarder dans sur le site du gouvernement. Une autre chose à prendre en compte sont les frais de scolarité et de santé très élevés en Australie. Bref encore une fois, il faut venir bien informé.

             Maxence Pezzetta         Eugenie Delhaye

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Entrepreneur sur internet en Australie!

Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital AgencyHadrien Brassens est l’un de nos interviewés qui a eu un parcours « sans encombre » en Australie : de la chance, des compétences et de la volonté l’ont conduit à être entrepreneur en Australie. Il est officiellement cofondateur de son entreprise Reef Digital Agency depuis décembre 2012. Il nous parle de l’entrepreneuriat et l’intégration en Australie.

My Little Big Trip : Bonjour Hadrien, comment en es-tu venu à t’expatrier en Australie ?

Hadrien : Au départ, j’hésitais entre le Canada et l’Australie. J’ai choisi l’Australie parce qu’un de mes meilleurs amis y était. Je suis arrivé début 2008 à Sydney. A l’époque je faisais un master 2 après avoir fait une école de commerce. Je devais faire un stage et un mémoire et j’ai décidé de faire mon stage à l’étranger. Je suis venu en Australie pour décrocher un stage mais j’ai tout de suite trouvé un temps plein dans le domaine que je voulais. Ils m’ont sponsorisé au bout de 2 mois. C’est atypique mais dans mon milieu ils sponsorisent à la pelle. Je suis spécialisé dans le référencement payant et naturel. Cela fait plusieurs années que le secteur du SEO/SEM (référencement sur internet) est en pleine expansion et que les ressources locales continuent à manquer, alors les entreprises recrutent beaucoup d’étrangers.

MLBT : Mais tu avais de l’expérience dans le référencement sur internet ? Comment ça s’est passé ?

Hadrien : J’ai toujours été intéressé par internet et par le marketing. Le référencement payant était un croisement des deux. Un recruteur m’en a parlé quand je suis arrivé en Australie et j’ai eu un job assez facilement. J’ai été recruté en tant que junior. A l’époque ça embauchait beaucoup à ce niveau et on était formés sur place. Ensuite l’expérience a pris le dessus. Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agency - SEO

En Australie, c’est facile de monter les échelons dans l’entreprise. Tu te retrouves vite à gérer des projets, des clients et une équipe. Dans mon industrie, tout va vite. Par exemple, le meilleur moyen d’augmenter son salaire est de changer de boîte. Les gens restent en moyenne à peine deux ans dans leur entreprise. Si tu travailles dur et que tu es bon tu vas réussir. Il faut avoir la niaque. En plus, dans ce milieu, c’est très facile d’être sponsorisé. Les agences web connaissent bien la procédure.

MLBT : Au niveau des salaires, il faut compter combien ?

Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agency - Evolution professionnelleHadrien : On m’a proposé 35 000$ par an quand je suis arrivé, j’ai négocié 45 000$. L’avantage ici c’est qu’ils voient les stages comme de l’expérience professionnelle. Ils ne m’ont pas vraiment demandé mes diplômes non plus. Ce qui les intéresse c’est l’expérience et la personnalité. J’ai donc commencé en tant que junior à ce salaire. En général, il y a une période d’essai de 3 mois et si ça se passe bien ils te gardent. Au bout de 2 ans j’ai changé de boite parce que je ne pouvais plus évoluer. Quatre ans plus tard, j’avais doublé mon salaire initial.

MLBT : Quel est le secret pour continuer à grimper, gagner en connaissances et en valeur dans ton milieu ?

Hadrien : Ma progression dans mes deux entreprises précédentes s’est faite par pallier. Pour vous donner une idée de mon évolution, j’ai commencé en tant que junior en optimisation de campagnes. J’ai changé de boîte et dans celle-ci j’ai demandé à avoir mon propre portefeuille clients, je faisais les relations entre les clients et l’agence. Ensuite j’ai géré une équipe qui était à Sydney puis une à l’étranger et à la fin je gérais tous le département « Paid Search » (=Référencement payant). J’ai finalement voulu monter mon propre projet et c’est ce que j’ai fait en novembre dernier.

La raison pour laquelle la demande dans ce genre de milieu continue d’augmenter, c’est que c’est une forme de marketing qui est en plein boom et qu’il y a toujours du boulot. En ce qui me concerne, je ne connaissais pas vraiment ce milieu en arrivant à Sydney. Je suis tombé au bon endroit au bon moment, comme beaucoup d’autres.Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agency

MLBT : Comment as-tu fais par rapport à ton visa ?

Hadrien : Au bout de deux ans avec le 457 sponsorship visa, j’avais l’option de demander ma résidence permanente via le visa 856 (employer nomination scheme). J’ai préféré rester sur le 457 pour d’autres raisons. Et comme mon premier visa 457 de quatre ans expirait en novembre dernier, j’avais donc deux choix : le renouveler avec la boîte dans laquelle je bossais ou me faire sponsoriser par ma propre start-up. Sachez que j’ai un partenaire Australien qui lui bosse pour notre boite à temps plein depuis 2 ans. Comme cette nouvelle entreprise était encore jeune, les démarches pour être accrédité sponsor étaient assez compliquées puisqu’il nous fallait un certain nombre de documents démontrant notre crédibilité.

MLBT : Comment ça se passe pour monter sa boite à Sydney ?

Hadrien : Le fait d’avoir un partenaire australien simplifie les choses. Quand on a démarré l’entreprise, on a tout mis à son nom. De toute façon c’était trop compliqué de le faire moi-même. Si j’avais eu la résidence Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agencypermanente, j’aurais pu monter ma boite comme un Australien mais comme mon visa dépendait de mon emploi, le seul moyen était de monter une entreprise qui me sponsorise. Le problème est que c’est compliqué quand l’entreprise en question est une start-up. Sinon, l’autre option quand on veut monter son entreprise en Australie est d’investir 200 000 ou 300 000$ et obtenir un visa investisseur (=Business Owner Visa). Bien évidemment, je ne pouvais pas investir ce montant.

On a donc monté l’entreprise au nom de mon partenaire et depuis le mois dernier je suis officiellement cofondateur. On a tout partagé entre nous deux. Au niveau de la démarche c’était très simple. Nos comptables ont tout pris en charge.

MLBT : Quelle est l’activité de l’entreprise ?Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agency

Hadrien :Notre spécialité est le SEO/SEM (référencement organique et payant) ainsi que le copywriting. Cependant, on a beaucoup de clients qui ont besoin d’aide avec des projets supers variés. On fait donc un peu de tout, on crée des applications mobiles, des sites internet, on a des campagnes en display, en social media, etc. Si on nous fait une demande qui n’est pas dans notre cœur de métier, on délègue la tâche et on passe par des freelancers. On a un réseau de contacts dans le monde entier qui sont d’accord pour bosser pour nous et on les fait travailler par projet. Nous ne sommes que deux à temps plein mais nous aurons prochainement une autre personne à temps partiel pour commencer, ainsi qu’une stagiaire. Notre objectif est de consolider notre base à Sydney, puis d’éventuellement nous étendre à l’international.

Si je peux donner un conseil c’est que si tu t’y connais en SEO/SEM, tu peux trouver un travail et te faire sponsoriser très rapidement à Sydney. N’hésitez pas à dire à vos lecteurs de me contacter si c’est le cas !

MLBT : Comment motivez-vous les gens qui travaillent pour vous ?

Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agency - Travail à domicileHadrien : Pour attirer des gens, l’argent est motivant mais le cadre est aussi important. Quand tu es une petite entreprise qui débute, tu ne peux pas vraiment embaucher des gens expérimentés car ils coûtent trop chers, alors tu trouves d’autres moyen de les motiver. Si on embauche quelqu’un et que ça marche, on lui proposera d’adapter son boulot à ses envies, comme par exemple de travailler de chez lui plusieurs jours par semaine. Moi c’est ce qui me plait en Australie, l’équilibre entre vie personnelle/vie professionnelle. Aller se baigner à la plage après le boulot et avant le coucher de soleil, ça n’a pas de prix.

MLBT : Quelle est la méthode à suivre pour quelqu’un qui voudrait travailler dans le web à Sydney ?

Hadrien : Si la personne a déjà de l’expérience, le plus simple est de contacter des agences spécialisées. Elles ont beaucoup d’offres et s’occupent de tout. C’est de cette manière que j’ai réussi à avoir un réseau assez large de recruteurs. En tant que candidat ça aide énormément. Quand je cherchais un nouveau job, j’ai envoyé un message à 5 ou 6 recruteurs. C’était un lundi et en fin de semaine, j’avais déjà 4 ou 5 entretiens de programmés. Tu peux aussi passer par les réseaux sociaux en disant que tu cherches un travail à Sydney.

MLBT : A part le SEO/SEM, quels sont les profils recherchés à Sydney ?Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agency - Webdesign

Hadrien : Je pense que dans tout ce qui est Web Design et développement, tu peux trouver très facilement. Même chose pour tout ce qui est IT, publicité en ligne et gestion de projets digitaux aussi.  C’est un secteur qui a le vent en poupe!

MLBT : Peux-tu nous parler de l’intégration franco-australienne ?

Hadrien : Les australiens sont assez cools mais c’est dur de rentrer dans un cercle d’amis. A notre âge (26-27 ans) ils auront déjà leur bande de potes. Ils te parleront pendant les soirées mais les « transformer » en amis est plutôt difficile. Mes amis ici sont d’anciens collocs, d’anciens collègues ou des gens que j’ai rencontré via d’autres activités (cours de langue, sports, etc). La plupart du temps ce sont aussi des étrangers.

MLBT : Et les Français ?

Hadrien : En 5 ans, j’en ai rencontré beaucoup même si la plupart sont repartis. Maintenant j’ai l’impression qu’il y en a de plus en plus. Ce que j’ai remarqué c’est qu’en 2008, les français venaient vraiment pour le voyage, pour l’aventure, pour un gros road trip. Depuis 2 ans j’en vois de plus en plus venir pour leur carrière professionnelle.

Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agency  - Accès au logementMLBT : Que peux-tu nous dire sur l’accès au logement ?

Hadrien : Moi j’étais en colocation pendant deux ans, ensuite j’ai emménagé avec ma copine et, à nouveau célibataire, j’ai pris un appart en mon nom. J’ai deux chambres donc j’ai récemment décidé de prendre un colocataire pour la seconde chambre. Ça devient de plus en plus facile avec le temps d’obtenir un logement parce que ton niveau de salaire augmente mais aussi grâce aux locations précédentes. Quand tu veux louer un appart, ils regardent ton historique et vérifient si ça s’est toujours bien passé. Les loyers augmentent chaque année mais l’option de la colocation reste abordable pour ceux qui le souhaitent ou pour ceux qui débutent.

MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil à donner aux gens qui veulent venir ?

Hadrien : Oui, il faut se rendre compte que l’Australie coûte très cher. Par exemple, mon appartement de deux chambres à Sydney me coûte 2000$ par mois. Mais j’ai des amis qui payent autant si ce n’est plus pour un appartement avec une seule chambre. Les transports et la nourriture coûtent très chers également. J’ai aussi rencontré pas mal de gens venus avec un budget qui n’était pas suffisant. Leur budget de 12 mois s’est transformé en budget de 6 mois. Par contre, il est vrai que si je transforme mon salaire en euros, j’ai un salaire de malade même si ici ça ne représente pas un pouvoir d’achat aussi élevé que ça en a l’air.

MLBT : Quelle est ta vision de la France ?

Hadrien : Personnellement, je ne me vois pas bosser en France. J’adore la France mais j’en ai une image négative. Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agency - Vision de la FranceJe ne veux pas généraliser mais je trouve que les gens sont pessimistes. J’entends ceux qui travaillent dans le même secteur que moi à Paris : ils bossent de longues heures sans être forcément bien payé. J’ai des potes en agence qui finissent à 22 h et qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts alors que moi je finis à 18h en moyenne et je gagne bien ma vie. J’ai aussi l’impression qu’en France tout est gris et que les gens font la gueule. Ici le week-end on profite de l’extérieur, de la plage, on va voir des parcs nationaux, on fait des barbecues et pique-niques. L’état d’esprit et la mentalité sont totalement différents. Il y a une joie de vivre ici. Je me sens beaucoup plus à l’aise ici qu’en France, du point de vue professionnel et mode de vie. Je conseille aux gens de venir tenter le coup. C’est toujours bien de venir, de se faire sa propre opinion et de voir si ça nous convient.

MLBT : Et concernant la distance entre la France et l’Australie ?

Hadrien :  Ce n’est pas facile. La famille, les amis et la charcuterie, ça manque ! Aussi, ça coûte cher de rentrer, à la fois en temps et en argent. Il faut compter au moins 30h de voyage. En Australie, tu as 4 semaines de congés par an et généralement, si je rentre c’est pendant 2 ou 3 semaines donc ça ne laisse pas beaucoup de temps pour visiter le reste. On peut prendre des congés sans solde mais quand tu as des postes à responsabilité tu ne peux pas le faire aussi facilement. C’est aussi une des raisons pour lesquelles je voulais monter ma boîte. Dans le web c’est cool parce qu’on bosse d’où on veut. Je peux rentrer en France visiter la famille et les amis tout en bossant via Internet.

       Maxence Pezzetta

Le Président de la Maison de France

Philippe Najean est ingénieur et président de la Maison de France, une communauté de français implantée à Perth. S'installer en Australie - Perth - Philippe Najean - Président Maison de FranceIl s’est expatrié en Australie il y a 7 ans avec sa femme et sa fille. Il accepte de nous parler de son histoire et des choses à savoir quand on arrive ici.

My Little Big Trip : Bonjour Philippe, peux-tu nous parler de l’accès au logement an Australie ?

Philippe : Le logement en Australie est très cher. D’une part il y a une pénurie de maisons et d’appartements mais en plus, ils sont très chers. Il faut savoir que les prix ne sont pas estimés en m2 mais par nombre de pièces. Par exemple, dans les annonces on trouvera le nombre de pièces, de salles de bain et de garages.

Il y a un boom économique à Perth depuis 10 ans qui a attiré beaucoup de personnes et les prix se sont mis à flamber. Maintenant, ils cherchent à construire de nouvelles maisons. Pour cela ils doivent construire en périphérie sauf qu’il faut que l’Etat cède des terrains et ça ne semble pas être si facile. Il y a donc une offre qui est faible et une demande très forte. Tout cela entraîne une augmentation des prix.

S'installer en Australie - Perth - Philippe Najean - Président Maison de FranceMLBT : On entend souvent dire que les salaires sont adaptés au niveau de vie, est-ce vrai ?

Philippe : C’est très relatif. Les salaires sont très élevés si on les compare à des salaires français mais une fois sur place on se rend compte que nous sommes à peu près au même niveau de vie. Ce qui change majoritairement est la qualité de vie.

MLBT : Et quand on est jeunes diplômés ?

Philippe : Il y a des opportunités mais il faut quand même être vigilant. Il y a des gens qui savent qu’il y a des jeunes diplômés d’Europe ou des États-Unis bien plus qualifiés que les australiens et ils essayent de les faire travailler pour rien du tout. Il faut aussi faire attention aux employeurs qui commencent à parler de sponsoring au premier entretien. Certains peuvent être mal intentionnés et d’autres peuvent être de bonne volonté mais ne pas du tout savoir comment faire. Une fois qu’ils voient les coûts d’un sponsor et les conditions d’obtention, ils freinent les procédures en pensant qu’ils ont le temps de mettre des mesures en place. Pour vous donner une idée, un exemple de mesure serait qu’ils doivent prouver qu’ils ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour embaucher des australiens. Pour cela, ils doivent mettre en place des formations pour un montant de 10% de leur chiffre d’affaires.

MLBT : Comment se passent les relations professionnelles avec les australiens ? Quelles sont les différences majeures ?S'installer en Australie - Perth - Philippe Najean - Président Maison de France - No worries

Philippe : Deux mon point de vue il y a deux choses sur lesquelles je dois prendre sur moi. La première est le phénomène du « no worries ». Ça veut dire, pas de problème, ne vous inquiétez pas, il n’y a pas d’urgence. Le côté positif c’est que ça permet de relativiser, malheureusement on ne peut pas être toujours détendu au travail. En plus, je suis dans une entreprise publique donc la tendance au « no worries » est encore plus forte. La seconde grande différence est ce que j’appelle « l’attitude anglaise » c’est-à-dire que la personne en face de toi ne te dira jamais que ce que tu fais ou ce que tu as fait est négatif. Ils vont tourner autour du pot ou ne pas te le dire du tout. C’est dans ces conditions qu’on se rend compte que le franc-parler est quelques chose de très français. Ils évitent le conflit et ne vont jamais droit au but. C’est bien de prendre conscience de ça quand on commence à travailler.

MLBT : Comment fais-tu dans ces cas-là?

S'installer en Australie - Perth - Philippe Najean - Président Maison de France - Travail en équipePhilippe : Quand je considère que le « no worries » est de trop j’ai deux options : j’abandonne ou j’insiste en défendant mon point de vue. Le problème c’est que si je fais ça j’ai un peu l’image du « chieur ».

MLBT : Comment réagis-tu quand tu vois qu’ils tournent autour du pot ?

Philippe : Je fais pareil qu’eux et je garde le sourire en essayant d’être le plus diplomate possible, je leur dis « je comprends bien CEPENDANT… ». Mais lorsque je considère qu’on n’avance vraiment pas et qu’il faut mettre un coup de bourre je craque et je dis « Bon là, il faut s’activer, il faut faire ceci ou cela ».

MLBT : Quels sont les bons côtés de la vie australienne?

Philippe : Déjà on finit à 17h et ça change beaucoup de choses ! Je sais que lorsque j’étais en France, si j’étais amené à partir à 17h on me demandait si j’avais pris mon après-midi. Ça n’est pas arrivé souvent parce que je travaillais avec un client qui était à l’ISRN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire). C’était 70% public et 30% privé et je n’ai jamais été S'installer en Australie - Perth - Philippe Najean - Président Maison de France - Ingénieur - ISRNvraiment embêté. J’ai tout de suite expliqué ma manière de fonctionner. Je veux bien m’investir et travailler tard le soir quand il y a des urgences mais quand le boulot est fait, je veux pouvoir avoir un jour de plus ou commencer plus tard. Je pense qu’il faut savoir créer la confiance.

C’est la même chose ici. Ça marche très bien une fois que tu as fait tes preuves. Quand je suis arrivé, ils cherchaient quelqu’un qui avait fait la réglementation et la normalisation odeur. J’avais eu deux gros postes là-dedans lorsque j’étais en France. Quand ils ont vu mon CV ils n’espéraient pas du tout trouver quelqu’un avec mon profil à Perth. La France est en avance sur l’Australie dans mon domaine et j’ai pu utiliser mon expérience pour mettre en place des études qui n’avaient jamais été faites jusque-là.

MLBT : Pourquoi as-tu choisi l’expatriation en Australie ?

S'installer en Australie - Perth - Philippe Najean - Président Maison de France - ExpatriationPhilippe : Ma femme et moi avons commencé notre vie professionnelle à Paris en 1997. En 2003 notre fille est née et la vie à Paris a pris une nouvelle dimension. Nous nous sommes rendus compte que la nounou s’occupait plus de notre fille que nous et nous avons commencé à avoir des problèmes au niveau de notre couple parce qu’on ne se voyait plus. On s’est dit qu’il fallait qu’on change d’air. Nous voulions rester dans notre domaine donc on cherchait dans les grandes villes de France. On a repensé à une opportunité que nous avions eu deux ans auparavant de partir à l’étranger et on s’est dit « pourquoi pas ?« . Nous avons réfléchi aux pays qui nous intéressaient. On voulait un pays anglophone et on hésitait entre l’Australie et le Canada. L’issue vous la connaissez, on a choisi l’Australie.

MLBT : Comment fait-on pour trouver un travail quand on arrive ici ?

Philippe : Il faut répondre aux offres. Ce qui joue c’est le CV et les compétences. C’est ça qui fera la différence avec un australien qui aura moins de compétences. Il faut aussi essayer de contacter les personnes directement. Et surtout, il faut prendre conscience que ce n’est pas facile. Surtout lorsque l’on n’a pas de visa permanent. En ce qui nous concerne, nous étions arrivés avec un visa permanent.

MLBT : Comment avez-vous fait ?

Philippe : Nous avons fait un dossier que nous avions commencé en novembre 2005, on a aussi passé l’IELTS qui est un test d’anglais et j’ai dû faire trois rapports professionnels en anglais sur des aspects techniques, de management et de qualité. Mon profil était recherché et de ce fait on m’a rajouté des points ce qui m’a permis de passer au-dessus de la pile. C’est une procédure très contraignante car l’immigration exige de contrôler 10 ans de ta vie. En Décembre, on a reçu le dossier médical à remplir et on a finalement eu le visa en avril 2007.

MLBT : Et vous avez cherché un travail directement ?

Philippe : On a d’abord décidé de faire le tour de l’Australie pendant 6 mois. On a également pris des cours d’anglais. Nous avons atterri à Sydney et nous avons fini notre road trip à Perth. Quand nous avons décidé de nous installer à Perth, j’ai eu tout de suite eu une proposition pour travailler au département de l’environnement et de la conservation. C’était une occasion en or. Je suis toujours à ce poste aujourd’hui.

Il faut savoir qu’aujourd’hui, ce n’est plus si simple pour un ingénieur. A titre d’information, ils ont divisé le nombre de visa permanents par 5. Ils resserrent les demandes d’immigration sur tous les profils.

S'installer en Australie - Perth - Philippe Najean - Président Maison de France - ExpatriationEn ce moment l’Australie ne sait plus où donner de la tête. Ils ont besoin de compétences qu’ils ne peuvent pas trouver en Australie mais ils ne veulent pas griller les australiens. Aujourd’hui, le meilleur moyen d’obtenir une résidence permanente est de se faire sponsoriser par une entreprise et d’obtenir un visa 457. Ensuite, au bout de deux ans, il est possible de demander la résidence permanente.

MLBT : Et concernant la communauté française ?

Philippe : Elle explose depuis 3-4 ans. Le consul affiche aujourd’hui entre 9 000 et 11 000 français en Australie Occidental!. La fourchette est large parce que tout le monde n’est pas recensé. Depuis 2 ans on voit de plus en plus de Working Holidays Visa (=visa vacances travail). A chaque fois que je me balade en centre-ville j’entends parler français. Ce n’étais pas le cas il y a encore 3 ans.

MLBT : Est-ce que les Français s’entraident ?

Philippe : Pas vraiment. Les chinois et les asiatiques s’entraident beaucoup mais pour les Français c’est différent. S'installer en Australie - Perth - Philippe Najean - Président Maison de France - ExpatriationIls ne sont pas communautaires. Quand un Français décide de venir s’installer en Australie, ce n’est pas pour passer 100% de son temps avec d’autres Français. Aujourd’hui, à la maison de France, il y a de plus en plus d’adhérents. Malgré tout, les Français n’ont pas envie de venir toutes les semaines à la communauté française ce qui fait que l’entraide est beaucoup moins forte que dans les autres communautés.

MLBT : On nous parle beaucoup du réseau, qu’en penses-tu ?

Philippe : Il faut impérativement un réseau ici. C’est simple, si tu n’en a pas, tu ne pourras pas avancer. En plus, il faut montrer que tu as une expérience en Australie Occidentale pour gagner la confiance de tes employeurs potentiels et obtenir un poste. Une fois que tu commences, il faut leur prouver que tu connais ton métier. C’est de cette façon que tu obtiens la reconnaissance.

MLBT : A ton avis, quelle est l’attitude à adopter en entreprise ?

Philippe : Il ne faut pas arriver avec ses gros sabots de « monsieur je sais tout ». Les français ont parfois cette réputation à cause de leur franc-parler. Il faut apprendre à argumenter à l’anglaise en mettant en valeur les points positifs d’une idée et ne pas la détruire complètement même si la personne à tort. Il faut utiliser des structures de phrase comme : « c’est une bonne idée CEPENDANT… ». Il faut être capable de s’adapter autant dans la vie professionnelle que personnelle.

            Maxence Pezzetta