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Jeremy Mazeau est un jeune entrepreneur expatrié en Australie depuis un peu plus d’un an et demi. Il a monté Delux Agency une agence d’évènementiel et nous raconte son parcours.
My Little Big Trip : Comment en es-tu arrivé à monter ton entreprise à Brisbane ?
Jeremy : Si je suis arrivé à Brisbane, c’est un peu par hasard. Je suis venu après mon école de commerce pour travailler mon anglais. Quelques jours avant la fin de mon visa, je me suis dit que j’allais rester et m’installer en Australie.
MLBT : Comment as-tu eu l’idée de monter ton entreprise ?
Jeremy : J’ai toujours été attiré par le milieu entrepreneurial. Je voulais lancer quelque chose qui répondait à un besoin. J’ai constaté que Brisbane était une ville assez calme en semaine. Il faut savoir que lorsque j’étais en France, je m’occupais des relations publiques pour le Queen, à Paris, je connais donc bien le milieu de l’évènementiel. Je me suis rendu compte que je pouvais proposer un grand nombre d’activités aux 25-40 ans qui sont un peu délaissés en termes d’activités disponibles.
En plus de cela je me suis également rendu compte que pour organiser un événement, les australiens appelaient un bon nombre prestataires ! J’ai donc lancé mon agence d’évènementiel qui s’appelle Delux Agency.
Jeremy : On veut toucher les particuliers et les entreprises avec des formules clefs en main, c’est-à-dire qu’on gère tout l’événement de A à Z. Nous visons aussi les clubs. Avec mes contacts, je peux faire venir des DJ européens et organiser une tournée. Je lance aussi le concept des afterworks parce que ca n’existe pas à Brisbane. Depuis 2 mois, je rencontre des directeurs d’établissements pour leur proposer ce concept mais c’est très dur.
MLBT : Pourquoi ?
Jeremy : J’ai constaté que les australiens n’avaient pas l’habitude du changement. Ils n’ont pas forcément confiance quand on leur montre les gains potentiels avec une formule qu’ils ne connaissent pas. Globalement, en termes de clubbing et de soirées, j’ai l’impression de déplacer des montagnes pour pouvoir proposer de nouvelles choses aux locaux. J’ai aussi envie de montrer qu’il y a différentes façons de s’amuser en dehors de boire jusqu’à plus soif et d’aller se coucher à 1h.
MLBT : Comment faut-il faire pour se faire un réseau à Brisbane ?
Jeremy : Que ce soit pour trouver du travail ou monter son entreprise, ce n’est pas facile de se faire un réseau. A Brisbane, les gens se protègent beaucoup. Ils favorisent énormément les australiens.
Sinon, il y a certains secteurs d’activités qui sont plus ou moins « occupés » par une nationalité. Je m’explique, on retrouve beaucoup de français en restauration et d’indiens dans l’informatique. Pour tout ce qui est marketing, commercial et communication c’est vraiment bouché à Brisbane. Par contre, si tu as un métier technique, tu peux être très bien payé.
MLBT : Est-ce qu’il y a une solidarité entre français ?
Jeremy : Pour moi, il y a deux catégories de français en Australie. Il y a ceux qui sont là sur du long terme et ceux qui sont là sur du court terme. Je pense que quand tu prends la décision de t’installer pour longtemps, tu passes une étape et tu t’impliques vraiment. Ici tu te rends compte que le réseau est la priorité, tu changes donc ton comportement et tu t’ouvres beaucoup plus.
Nous on est une dizaine d’amis français à être là depuis un an et demi. Donc dès qu’on entend parler de quelque chose, on se tient au courant des bons plans.
MLBT : Quand tu dis qu’il y a beaucoup de concurrence tu penses à quelle nationalité ?
Jeremy : De ma vision je dirais que le top 3 correspond aux brésiliens, aux colombiens, et aux français. Il y a bien sûr aussi la concurrence asiatique.
MLBT : Quel est le profil des français qui viennent à Brisbane ?
Jeremy : Déjà, il y a beaucoup de backpackers. En général ils viennent pendant 1 ou 2 mois, font des petits jobs et repartent. Par contre, les français qui viennent pour monter une entreprise sont peu nombreux. Rares sont ceux qui se lancent dans l’entrepreneuriat.
MLBT : Comment as-tu fait concernant les visas ?
Jeremy: J’ai commencé par prendre un Working Holidays Visa et j’ai enchainé avec un visa étudiant. Actuellement, mon problème est de choisir mon prochain visa. Soit j’arrive à faire un visa business qui dépendra de l’évolution de mon entreprise. Soit je peux essayer mon entreprise comme un outil de recrutement pour me faire connaître et demander un sponsorship (= demande de sponsor pour obtenir un visa via une entreprise)
MLBT : Comment tu vas faire à l’issue de ton visa actuel ?
Jeremy : J’ai encore 3 mois et après je peux reprendre un visa étudiant. J’ai trouvé une école qui me permet de faire1 jour de cours par semaine. Bien sûr ça reste une situation précaire donc il faut que je me fixe une limite. Si je ne peux pas vivre de mes revenus d’entreprise dans 1 an, j’arrête.
MLBT : Comment fais-tu pour vivre en attendant ?
Jeremy : Je travaille aussi dans la construction une partie de la journée. En fonction de ce que je gagne grâce à mon entreprise, j’ajuste mon temps de travail en construction.
MLBT : Comment te protèges-tu de la concurrence ? Aujourd’hui n’importe quel australien peut copier ton business s’il le souhaite.
Jeremy : En gardant mes petits secrets (rires). Je me protège de la concurrence en ne dévoilant pas tout à mes prospects. Aujourd’hui, quand j’aborde un client potentiel, je lui fais comprendre qu’il y a plein de choses à faire auxquelles il n’a pas pensé mais je ne lui donne pas le détail. Ils ont donc toujours besoin de moi.
MLBT : Quelles sont les procédures à faire pour monter son entreprise en Australie ?
Jeremy : Pour le moment mon entreprise c’est un ABN, je compte la faire migrer par la suite si ça marche.
MLBT : Mais tu as un visa étudiant actuellement, ça ne pose pas de problèmes ?
Jeremy : Créer un ABN est tout à fait légal. Je me suis fait accompagner à l’aide d’un site qui s’appelle ABN registration. Ça m’a pris seulement ¼ d’heure. Ensuite, il faut déposer ton nom d’entreprise et voilà. Moi j’ai tout fait moi-même, du site web au business plan.
MLBT : Le fait que tu sois étranger ne pose pas de problème aux banques ou à tes futurs clients ?
Jeremy : J’ai toujours pris les devants par rapport à cela en privilégiant les rencontres en face à face. Finalement, tu te rends compte que les gens te comprennent très rapidement quand il est question d’argent. J’ai beaucoup travaillé sur mon discours et je voyais que les gens devant moi étaient conquis. Le but était surtout de leur montrer je ne suis pas un simple étudiant mais un jeune professionnel qui sait où il va.
MLBT : Depuis que nous sommes arrivés, nous avons l’impression que les australiens ne sont pas vraiment à fond sur la recherche de nouvelles opportunités…
Jeremy : C’est vrai. Dans la société de construction dont je parlais, je vois qu’ils pourraient faire pleins d’autres choses pour grandir. Mais ils ne voient pas l’intérêt parce qu’ils n’en n’ont pas besoin. Ils ont déjà 2 maisons et plusieurs voitures et ils ont tout ce qu’il leur faut.
C’est quelque chose que j’ai aussi ressenti auprès de mes clients potentiels.
MLBT : As-tu as un exemple ?
Jeremy : Par exemple, ici, le patron d’un club préfèrera laisser son club fermé un jeudi soir que d’ouvrir pour tenter de nouvelles et augmenter son chiffre d’affaires. La dernière fois, je suis allé voir un bar qui a une capacité de 1500 personnes. On était jeudi soir, il y avait seulement 10 couples qui prenaient un verre. Je lui ai montré tout ce qu’il pourrait faire pour ramener plus de personnes. Il était intéressé mais sans plus. En France, on m’aurait rappelé dans la soirée.
MLBT : Comment peux-tu les motiver si l’argent ne les motive pas ?
Jeremy : Ils fonctionnent à la fierté. Si je veux les motiver, je leur dis qu’ils seront les premiers à faire tel ou tel évènement et que ça leur donnera un côté exceptionnel. Ils aiment aussi le challenge. Ça dépend bien sûr à qui tu parles. Mais il ne faut pas oublier que Brisbane est une petite ville. C’est très différent de Sydney et Melbourne où il y a vraiment une énergie.
MLBT : Pourquoi Brisbane alors ?
Jeremy : Au début, je ne pensais pas particulièrement rester. J’aime cette ville parce qu’elle est petite et parce qu’on peut tout faire à pied. En plus, c’est une ville qui connaît boom économique, ça construit de partout! Je suis resté parce que mon pari est que ça va vraiment évoluer et j’ai envie d’être là dès le début.
MLBT : As-tu eu des désillusions lorsque tu es arrivé ? On a l’impression que les gens ont une image faussée de l’Australie…
Jeremy: Je suis complétement d’accord. J’ai un ami qui est venu. Il n’avait pas beaucoup d’économies. Je l’ai prévenu que l’argent partait très vite ici. Il m’a dit : « ne t’inquiètes pas, je vais trouver un travail très facilement ». Au bout de deux semaines il est rentré, il n’avait plus un sou. Ce n’est pas un eldorado l’Australie. Si tu arrives seul et que tu n’as pas de réseau ce n’est pas facile. Il y a des milliers de personnes qui arrivent comme toi et qui postulent comme toi.
MLBT : Quelle image ont les gens de l’Australie quand ils arrivent ?
Jeremy : Il y a beaucoup de personnes qui viennent pour s’amuser, faire la fête, sortir. En général ils ont entre 18 et 25 ans. Ils alternent entre le travail et le voyage. J’ai aussi rencontré quelques personnes qui avaient 30 ans et qui ont tout plaqué pour commencer une nouvelle vie en Australie.
MLBT : Ont-ils réussi à s’expatrier définitivement en Austraie?
Jeremy : Le facteur chance joue beaucoup. Je connais un mec qui a parlé pendant 2h avec un australien quand il était au spa. Quand il est sorti, l’australien lui a donné rendez-vous dans son bureau le lundi matin pour un job. Là, il a peut-être un sponsorship.
Après je connais aussi des gens qui s’en sortent bien mais ils travaillent beaucoup. Ce sont des boulangers, ils bossent 60h par semaine et gagnent 900 à 1000 $ par semaine. D’autres sont en marketing et gagnent environ 2300 $ par mois. Par rapport à l’échelle des salaires, j’ai constaté qu’en dessous de 1000 $ tu survis, entre 1000 et 2000$ tu vis et au-dessus de 2000$ c’est confortable.
MLBT : Quel conseil donnerais-tu à nos lecteurs ?
Jeremy : Je pense qu’il faut impérativement avoir des économies de côté. Il faut pouvoir vivre au moins 1 mois en Australie sans travailler. Pour cela il faut compter 3000 et 4000 euros le temps de trouver un emploi. Les premières dépenses sont le logement, le téléphone, le transport et la nourriture. Avec cette somme tu seras tranquille pour vivre 1 mois et demi environ. Si tu n’as pas un très bon niveau d’anglais, il FAUT prendre des cours ! Tout le monde le fait. En plus, les entretiens d’embauche se font maintenant en groupe donc si ton niveau d’anglais est faible tu ne peux pas te différencier. Ça te permet aussi de commencer à te faire un réseau.
Cyndie est française et vit en Australie. Elle a monté Europe in a Box, une start-up qui propose de souscrire à un abonnement de coffrets culinaires surprises !
My Little Big Trip : Bonjour Cyndie, comment en es-tu venue à t’expatrier en Australie ?
Cyndie : Pour être honnête j’ai beaucoup voyagé et vécu à l’étranger avant d’arriver en Australie. La première fois, je suis partie vivre au Maroc pendant 4 mois en 2005 dans le cadre de mes études. A l’époque, j’étais à Sup de Co Montpellier. J’étais un peu anxieuse au début mais ça s’est super bien passé et j’ai eu envie de repartir. J’ai donc cherché mon stage de fin d’études à l’étranger. J’ai eu une opportunité à Londres et je suis restée là-bas 3 ans.
Quelques mois après mon arrivée j’ai rencontré Chris, mon copain actuel qui est australien. D’où le lien avec l’Australie. Après 3 ans à Londres, la crise financière a commencé et on a décidé d’aller vivre en Australie. Nous sommes d’abord passés par le Japon, à Tokyo, durant 7 mois. Vivre en Asie me tenait à cœur, j’avais toujours rêvé d’y travailler et c’était le moment de le faire. Le Japon était le pays où on pouvait tous les deux avoir un visa vacances-travail. J’ai enseigné le français pendant presque toute la durée du séjour et en octobre 2009 on est allés en Australie pour s’installer à Sydney.
MLBT : Quel genre de travail recherchais-tu ?
Cyndie : Lorsque je suis arrivée, je ne savais pas trop quoi faire, je voulais changer de branche. En Angleterre je travaillais dans un cabinet de recrutement. Ça ne m’a pas du tout plu. Ensuite, au Japon, j’ai enseigné le français, ce qui n’avait rien à voir. Quand je suis arrivée en Australie c’était le moment pour moi de changer de voie. J’ai eu beaucoup de chance parce que j’ai trouvé mon job au bout de 3 semaines. Je faisais de la gestion de projet et des risques dans le conseil et j’ai adoré ça.
MLBT : Quelles sont les différences culturelles que tu retrouves au travail ?
Cyndie : Il y a de grosses différences! C’est vrai que je suis très habituée à la culture australienne et j’aurais du mal à travailler en France pour plusieurs raisons. Déjà, je n’ai pas beaucoup d’expérience en France en dehors de mes stages donc je manquerais de vocabulaire professionnel. En plus, le style de communication est différent. Dans les cultures anglophones il n’y a pas de vouvoiement, on appelle les gens par leur prénom mais, attention, on ne se fait pas la bise (rires) ! Je trouve que les gens sont beaucoup plus abordables et les rapports sont simplifiés.
Au début lorsque j’ai commencé à travailler en Angleterre et en Australie, ça me faisait bizarre parce que j’avais l’impression de leur manquer de respect. Mais si j’avais écrit « Cher Mr Martin » je serais passée pour une idiote. Globalement c’est plus relax, moins formel. Ici les gens sont plus optimistes qu’en France.
MLBT : Nous avons cru comprendre que tu avais monté ton entreprise, peux-tu nous en parler ?
Cyndie : En parallèle à mon emploi, j’ai lancé une start-up qui s’appelle Europe in a Box. C’est un coffret surprise basé sur le principe d’un abonnement. C’est comme un abonnement pour un magazine sauf qu’à la place d’un magazine on reçoit un coffret surprise. C’est une tendance très répandue aux États-Unis et ça commence en France depuis septembre 2012. En Australie, ça n’existait pas du tout avant que je me lance et je me suis dit qu’il y avait un créneau à prendre.
MLBT : A quelle fréquence livres-tu tes coffrets et à quel prix ?
Cyndie : Tous les mois j’envoie à mes abonnés des coffrets culinaires européens. On a choisi de se situer sur du haut de gamme. La cible est constituée de personnes qui veulent découvrir la culture européenne ou qui veulent voyager par le biais de la nourriture. On veut proposer une expérience culturelle et culinaire en même temps parce que les australiens sont très portés sur la cuisine. Il y a énormément d’émissions de cuisine en Australie.
L’abonnement est à 50$ par mois. Ça peut sembler cher pour des français mais ça ne l’est pas vraiment pour l’Australie quand on connait les salaires.
MLBT : Est-ce que l’abonnement est obligatoirement?
Cyndie : Non, ils peuvent choisir de se faire livrer juste une boîte pour tester. Dans ce cas, ils recevront le coffret du mois, sinon ils peuvent s’abonner pendant 3 mois ou 6 mois. Et tous les mois la boîte est différente.
MLBT : Combien as-tu de clients ?
Cyndie : La société à 1 mois et demi donc je ne suis qu’au deuxième coffret. Pour le moment j’ai eu 25 abonnés pour la 1ère boite. Parmi ces abonnés, il y en a qui ont souscrit pour 3 mois ou 6 mois. C’est un gros avantage pour moi car ça me permet de prévoir mes ventes et mes livraisons. En plus, comme ils paient à l’avance ça me permet de ne pas devoir avancer les frais. Ça limite les risques.
MLBT : Qu’en est-il des démarches administratives quand on veut entreprendre en Australie?
Cyndie : Déjà, il faut savoir que j’ai la résidence permanente grâce à mon copain donc j’ai le droit de m’enregistrer en tant que société. L’avantage de la résidence permanente est qu’elle te donne les mêmes droits que les australiens, la seul différence est qu’on ne peut pas voter.
Globalement, c’est assez simple de monter une entreprise en Australie. Bien entendu, il existe plusieurs structures juridiques donc il faut faire des recherches pour savoir ce qui est le plus adapté à son projet. Tout se fait sur internet et il faut compter 1 ou 2 jours pour l’enregistrement. C’est difficile de donner des délais exacts parce que tout dépend de ton business plan, site internet etc. En ce qui me concerne, j’ai commencé les démarches en novembre, mois où je me suis enregistrée et j’ai fait une étude de marché. La société a été lancée le 6 février 2013.
MLBT : As-tu gardé ton travail précédent ?
Cyndie : Je travaille à temps plein dans ma société et je considère plutôt Europe in a Box comme un passe-temps. Si ça marche je pourrai envisager de me mettre à plein temps mais j’hésite. Ces six/sept dernières années ont été très difficiles pour moi car il m’a fallu acquérir une expérience dans un milieu anglophone. Aujourd’hui j’ai un travail à responsabilités et une bonne position dans l’entreprise. Pour le moment je n’ai pas envie d’abandonner cette stabilité durement acquise.
MLBT : As-tu fait beaucoup d’efforts d’intégration ?
Cyndie : Pour moi les années les plus difficiles ont été celles passées à Londres. Mon niveau d’anglais était un niveau scolaire et j’ai vraiment eu du mal tant au niveau professionnel que social. Heureusement, j’avais mon copain qui est australien et qui m’a vraiment aidé à progresser. Je travaillais dans une entreprise française à Londres et j’étais en charge du marché français. Il y avait donc beaucoup de français autour de moi et je n’ai pas progressé aussi vite que j’aurais voulu. J’ai eu beaucoup de difficultés à m’intégrer. Comme mon copain était australien, ses amis étaient australiens aussi. Du coup, ils avaient du mal à me comprendre à cause de mon accent ou je ne comprenais pas leur sens de l’humour. Les références culturelles ne sont pas les mêmes et on n’apprend pas le langage familier à l’école. Il est très facile se sentir exclu. Ça prend du temps de réussir à se dire que si les gens comprennent tant mieux, s’ils ne comprennent pas, ce n’est pas grave.
Donc quand je suis arrivée en Australie, le gros du travail était déjà fait. En plus mon entreprise actuelle est très multiculturelle, ça m’a vraiment aidé à prendre confiance en moi. Je me suis rendue compte qu’on me comprenait et qu’il n’y avait pas de problème (rires).
MLBT : Comment gères-tu l’éloignement familial ?
Cyndie : Je pense que plus tu passes de temps à l’étranger, plus c’est facile. En ce qui me concerne , je me suis éloignée petit à petit avec mes différentes expériences et j’ai des parents très compréhensifs. Il faut garder en tête qu’on n’a rien sans rien et que lorsqu’on veut quelque chose, il faut savoir faire des sacrifices. Je trouve que la qualité de vie ici est vraiment exceptionnelle. On n’a pas de problèmes de criminalité, de crise ou de chômage et j’ai des opportunités professionnelles que je n’aurais pas eues ailleurs.
MLBT Comment vois-tu la situation en France ?
Cyndie : Quand je vois la situation en France ça ne me donne pas envie de revenir et je ne me vois pas revenir avant au moins 10 ans. La France me manque beaucoup, la culture, l’histoire, la gastronomie… Je pense que j’en profite beaucoup plus lorsque j’y suis. Ce sont des choses qui nous semblent acquises lorsque l’on vit en France. C’est triste mais on les apprécie beaucoup plus quand on ne les a plus.
En plus de tout ça, je ne pense plus de la même façon. J’ai l’impression que les gens ne font que se plaindre en France, que tout va mal, que la vie est pourrie mais ils ne font rien pour changer. Les gens me disent que j’ai trop de chance mais ce n’est pas arrivé tout seul ! J’ai fait beaucoup d’efforts pour en arriver là où je suis. Moi aussi j’avais peur de partir et de tout quitter. Un moment donné j’ai fait un choix, j’ai décidé de me bouger et de prendre ma vie en main. C’est un choix qui m’a demandé beaucoup de travail et beaucoup de sacrifices. Ça ne tient qu’à eux d’aller de l’avant.
Cyndie : Quel conseil pourrais-tu donner aux gens qui envisagent de s’expatrier en Australie en famille ?
Cyndie : Je pense qu’avant d’envisager une expatriation en Australie il y a deux choses : premièrement le visa et deuxièmement la langue. Ce n’est pas simple d’obtenir un visa surtout quand on a une famille. Et si on ne parle pas anglais c’est très difficile. Il faut être réaliste et bien se renseigner avant de quitter son pays.
Les gens veulent trouver du travail en Australie depuis la France mais ça ne fonctionne pas de la même façon. Ici les choses bougent très vite. Quand tu réponds à une offre d’emploi, tu peux avoir l’entretien le lendemain et commencer la semaine suivante ! C’est une grosse différence culturelle. Je pense qu’il y a peu de chance de trouver de la France et que ça ne sert qu’à perdre son temps et à se décourager. L’employeur n’appellera pas en France. Tu as peut-être une chance si ton entreprise française te propose un poste à l’étranger. Avec une famille, je pense que j’envisagerais une expatriation plus proche.
MLBT : Pourquoi les gens veulent venir s’installer en Australie à ton avis ?
Cyndie : Je pense que l’image véhiculée par la France est assez idyllique, les surfeurs, le soleil, la plage etc. Et c’est vrai que le cadre de vie est super. J’estime que j’ai eu de la chance et je suis reconnaissante à la vie de m’avoir donné les opportunités que j’ai eues. Attention, ce n’est pas parfait non plus.
MLBT : Qu’entends-tu par-là ?
Cyndie : L’Australie est très isolée. J’adore voyager et c’est une chose à laquelle j’ai dû renoncer parce que j’ai 4 semaines de congés par an et je les garde pour revenir en France. Je pourrais prendre des jours de congés sans solde. C’est quelque chose de toléré mais les gens ne le font pas beaucoup sauf s’ils veulent faire un long voyage. Partir 3 mois en Europe par exemple. Dans mon entreprise je peux « acheter » 2 semaines de congés par an. Ça veut simplement dire que je ne suis pas payée pendant 2 semaines.
MLBT : Et concernant les horaires ?
Cyndie : On travaille un peu plus car on fait de 37 à 40h par semaine et pas 35h. Mais ici je trouve souvent que c’est plus flexible, quand tu as fini tu peux partir car ça veut dire que tu es efficace. J’ai l’impression que les gens sont plus tolérants et ouverts d’esprit. C’est moins formel, en réalité les gens ne comptent pas vraiment les heures. L’avantage c’est que le taux de chômage est bas donc si tu en as marre tu peux partir. Pour vous donner une idée, le préavis est d’une semaine et ça va jusqu’à un mois maximum en fonction du poste et des responsabilités.
MLBT : Aurais-tu un conseil à donner aux gens qui pensent à l’expatriation en Australie ?
Cyndie : Je pense que le visa est ce qu’il y de plus important. Si on parle à une personne qui a moins de 31 ans, je lui dirais de prendre le WHV et de foncer. Le WHV est une contrainte au niveau du temps de mission mais 6 mois ça te laisse le temps de faire tes preuves. J’en ai été témoin plusieurs fois. J’ai connu des gens qui ont travaillé deux mois et l’entreprise a voulu les sponsoriser. Le mieux est de trouver un poste en CDD et généralement le poste se transforme en CDI. Au bout de 6 mois, si tu as bien bossé on te garde parce que l’Australie manque de main d’œuvre qualifiée. L’employeur ne voudra donc pas perdre quelqu’un qui a de la valeur. Si tu as réussi à mettre un pied dans l’entreprise, tu as de grandes chances de rester.
MLBT : Quelles sont les qualités de recherchées ?
Cyndie : Je trouve qu’en Australie, les gens ne s’intéressent pas vraiment au diplôme mais plutôt à la personnalité. Ici, ça fonctionne beaucoup sur la méritocratie. Si tu es motivé, que tu as de la personnalité, une expérience et un diplôme, l’opportunité se présentera. Il y a beaucoup d’opportunités! Si tu as un bon niveau d’anglais et un visa, tu auras un boulot dans les deux mois. Bien sûr, plus tu as d’expérience plus tu auras d’opportunités. La personne qui a juste un stage de 6 mois aura plus de mal. Mais on peut monter très vite ici donc ce n’est pas gênant de commencer bas.
MLBT : Est-ce que si on fait un projet personnel ça peut être considéré une expérience professionnelle ?
Cyndie : Je pense que oui, ça susciterait beaucoup d’intérêt de la part des entreprises, surtout si tu arrives à le mettre en valeur en entretien. Il faut être capable de montrer ce que tu en as retiré, tes compétences etc. Ici, on met vraiment en valeur l’esprit d’initiative, surtout pour les passionnés. Les gens créatifs sont très bien vus. Je pense qu’il faut savoir se différencier des autres, sinon pourquoi on te choisirait toi ? Créer un projet, et être capable de le vendre ça ne peut être que positif!
Julia est arrivée en Australie il y a environ 1 an. Après avoir recherché un emploi pendant quelques temps sans succès, elle s’est lancée dans l’aventure de l’entrepreneuriat. Elle a choisi de monter une édition petitjournal.com à Perth.
My Little Big Trip : Bonjour Julia, on nous a dit que tu avais monté une édition du petitjournal.com à Perth?
Julia : Oui, en fait le petitjournal.com, c’est un système de franchise. Pour la petite histoire, mon mari a eu une opportunité de travail ici et il se trouve que mon meilleur ami est ami avec le responsable commercial du petitjournal.com en France. J’ai donc rencontré un des fondateurs du Petit Journal avant mon départ, il m’en a expliqué le principe et il m’a suggéré de nous installer tranquillement puis d’étudier le marché.
On est arrivés il y a un an et on s’est installés. Dans un premier temps je cherchais dans le marketing direct pour me rassurer. En France, je travaillais pour Psychologie magazine. J’ai toujours été intéressée par l’écriture. J’ai envoyé plusieurs candidatures qui n’ont pas abouties. Pour être tout à fait franche, mon anglais n’était pas au top quand je suis arrivée.
My Little Big Trip : C’est donc à ce moment-là que tu t’es lancée ?
Juila : J’ai fait une petite étude de marché pour voir si il y avait du potentiel pour une édition du petitjournal.com. J’ai contacté un certain nombre de personnes. Elles m’ont confirmé qu’il y avait de plus en plus de français qui arrivaient à Perth et j’ai remarqué que la communauté française était en construction. La chambre de commerce franco-australienne (FACCI) a été créée très récemment et à part la Maison De France il y a peu d’endroits d’échanges pour les français. Ça me semblait donc être le bon moment de lancer lepetitjournal.com. C’est intéressant de créer du lien au sein des communautés francophones et francophiles et j’ai toujours été intéressée par l’écriture.
MLBT : Quel est le concept du petitjournal.com ?
Julia : Le concept est de donner de l’information locale aux francophones. Il y a bien sûr des sujets sur tout ce qui concerne les francophones mais aussi sur la communauté internationale. On retrouve trois niveaux de contenu : le contenu local, le contenu « France » et le contenu « Monde ». Il y a aussi une newsletter qui est parue tous les jours. En tout, on a 175 000 abonnés dans le monde.
MLBT : Quelle est ta mission en tant que représentante et franchisée à Perth?
Julia : En tant que franchisée, il faut écrire des articles, promouvoir le Petit Journal, s’occuper de la gestion de la publicité sur le site et sur la newsletter. En effet, la seule source de revenus est celle de la vente des espaces publicitaires. J’essaye vraiment d’accéder à tous les profils francophones à Perth. Ça peut être des étudiants, des permanents, des backpackers etc. D’après le consul, il y a 5000 familles et 5000 backpackers à Perth. De plus, le français est la première langue étudiée en Australie Occidentale! J’établis également des partenariats.
MLBT : Quel genre de partenariats?
Julia : Par exemple, j’ai un partenariat avec Le Forum qui est une librairie française. Le gérant m’écrit un article toutes les semaines sur leur coup de coeur littéraire et il est publié sur lepetitjournal.com. Je communique aussi sur les événements, par exemple, si la FACCI ou la Maison de France fait un événement j’en parle, je fais des flyers, je les distribue etc.
MLBT : Que penses-tu du marché de l’emploi en Australie ?
Julia : Pour les petits jobs tu peux trouver très vite. Pour un travail qualifié c’est plus compliqué. Le problème de Perth c’est que ça reste comme un « village » dans la façon de penser des employeurs. Ils ne savent pas qui tu es et ils ont besoin de références pour te faire confiance. Une astuce pour se faire connaître est de commencer en tant que bénévole.
Après, je ne sais pas si mon expérience est représentative. Un grand nombre des Français que j’ai rencontrés sont là depuis plus de 10 ans. Certains sont venus parce que l’époux ou l’épouse était australien/ne. D’autres ont monté leur boîte ou ont fait du bénévolat d’abord afin de trouver un emploi. Une chose est sûre, il faut faire beaucoup de réseau.
MLBT : Donc, trouver un travail en Australie, ce n’est pas si simple ?
Julia : Non. Je ne sais pas pourquoi en France tout le monde dit qu’il faut venir ici pour trouver du travail. Il ne faut surtout pas arriver comme ça en se disant qu’on trouvera autre chose que des petits boulots. Ici ils raisonnent en termes de réseaux, ils ne savent pas qui tu es, ils ont besoin de « garanties » et ça prend du temps.
Malgré tout, c’est quand même un pays où on sent que tout est possible. Il y a beaucoup d’énergie. A l’inverse de la France, les gens sont très optimistes. Du coup, c’est plus tentant pour monter sa structure. Dans mon cas, c’est quelque chose que je n’avais jamais envisagé avant d’arriver en Australie.
MLBT : Quelles sont les raisons d’une venue en Australie ?
Julia : Nous sommes venus à Perth pour que nos filles soient bilingues et que j’en profite aussi pour améliorer mon anglais. On a eu l’opportunité de venir ici et on l’a saisie. En plus, ça permet une certaine ouverture d’esprit pour les enfants.
MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil à donner à nos lecteurs?
Julia : On dit que l’Australie c’est paradisiaque donc les gens viennent comme ça avec un visa temporaire et ils pensent qu’ils vont trouver un travail rapidement. Ce n’est pas vrai ! Je connais des gens qui ont envoyé une centaine de CV et qui n’ont même pas eu un seul entretien. Mon conseil ce serait de trouver un travail depuis la France ou de venir voir comment ça se passe et de repartir ensuite. Je déconseillerais de tout lâcher et arriver ici en se disant qu’en un ou deux mois on aura un super job.
Autre chose, les Australiens cherchent une expérience australienne en priorité, d’où l’intérêt du bénévolat. Il faut aussi garder à l’esprit que les étrangers passent après les australiens. Après si tu veux faire du tourisme et améliorer ton anglais, tu pourras trouver des petits jobs sans trop de difficultés.
MLBT : Qu’est-ce que tu penses de l’image que donne la France de l’Australie ?
Julia : Moi je trouve que ce qu’on dit en France est biaisé. Je ne sais pas pourquoi les médias font ça. J’ai rencontré une fille, elle cumulait 3 jobs pour s’en sortir ! Nous, depuis qu’on est ici, on a perdu en qualité de vie à cause du fait que je ne gagne pas encore d’argent. En plus, je dois arrêter le travail à 15h pour aller chercher mes filles à l’école. C’est très compliqué de s’offrir une garderie après l’école parce que c’est facilement 50 dollars par enfant. Une baby-sitter c’est entre 15 et 25$ de l’heure.
MLBT : On entend souvent dire qu’il n’y a pas grand-chose à faire ici à par la plage.
Julia : Je ne suis pas du tout d’accord avec ça. Il y a tout de même pas mal d’activités qui sont proposées. À la différence de Paris, tu peux faire des activités sans être noyé dans la foule. Il y a des concerts, des manifestations sportives, des festivals et des activités pour les enfants. La seule chose, c’est que l’information est difficile à trouver donc, tous les vendredis, je publie un article sur ce qu’il se passe le weekend.
MLBT : Quel est ton ressenti sur la vie en Australie ?
Julia :L’Australie c’est surtout la faune et la flore, la plage, les paysages qui sont d’une très grande beauté… On peut aller à la mer tous les jours et on a beaucoup d’espace pour vivre. Par contre, pour moi qui aime Paris et les villes européennes, j’ai eu du mal à m’habituer au centre-ville qui n’est qu’un Business Center et qui est relativement mort le soir et le week-end mais ça évolue. Et il me manque la richesse de l’architecture des villes européennes…
Globalement, la vie ici me fait penser à des vacances. Il y a la plage juste à côté, il fait beau toute l’année, on finit sa journée de travail vers 17h, c’est très confortable surtout en famille. Après ça dépend de ce que tu attends dans ta vie.
Karine Buron Tobin est responsable marketing et habite à Sydney depuis maintenant 2 ans et demi. Elle nous raconte son histoire et donne tous les conseils pour trouver un travail et réussir une bonne expatriation en Australie.
Bonjour Karine : Comment en es-tu venue à t’expatrier en Australie ?
Karine : L’Australie j’y pensais déjà depuis la terminale. J’ai fait un BTS communication des entreprises puis j’ai intégré l’École Supérieure de Commerce de Montpelier que j’ai terminée par une année en double diplôme international de Commerce et Gestion en partenariat avec la Trobe University de Bendigo dans le Victoria en Australie. C’était une formation en e-learning donc je n’étais pas sur place. J’ai toujours regretté de ne pas y être allée.
J’ai terminé mes études en 2005. J’ai mis 7 mois à trouver mon premier job. C’était dans la location de voitures et ça ne me plaisait pas vraiment. J’ai ensuite trouvé différents postes de marketing mais encore une fois, je ne m’y sentais pas vraiment bien. Il y a plusieurs choses qui me dérangeaient : la barrière avec la hiérarchie, le fait qu’on ne te fasse pas confiance quand tu débutes, le fait que les français n’ont pas vraiment de budget marketing, d’autant plus quand ce domaine passe au second plan en cas de crise. De plus, il n’y a pas souvent de récompense ni de reconnaissance du travail bien fait. On te dit toujours ce qui ne va pas et pas ce qui va bien.
Mon dernier poste de responsable marketing était a Monaco et j’ai été virée à la suite d’un congé maladie, sous prétexte de la crise. . Je me suis remise à chercher. Pendant 10 mois j’ai envoyé 3000 CV sans réponse favorable. J’en ai eu assez et comme j’avais toujours eu dans l’idée de partir en Australie, j’ai décidé de tenter l’expérience. En plus la mentalité française et le climat social me déprimait et je me sentais rejetée parce que je n’avais pas de travail. Je suis allée vivre chez mes parents pendant 3 mois avant mon départ pour mettre un peu d’argent de côté et je suis partie le 27 octobre 2010.
MLBT : Donc ta première destination était Sydney ?
Karine : Non, j’avais un ami français à Melbourne, je suis donc allée le voir. J’ai même trouvé un job d’une journée là-bas pendant mes 10 premiers jours de vacances. Ensuite je suis allée à Brisbane parce que j’en avais entendu du bien mais ce n’a m’a pas vraiment plu. Après 3 jours à Brisbane je suis partie faire du fruit picking avec des filles que j’ai rencontrées dans une auberge. C’était une expérience ! J’ai rencontré plein de français là-bas et à l’issue du fruit picking on a fait un road trip jusqu’à Sydney tous ensemble. Mon besoin d’aventure et de grand espaces était satisfait.
MLBT : Qu’as-tu fait une fois arrivée là-bas ?
Karine : Je me suis mise à chercher du travail. La vie à Sydney coûte très cher donc j’essayais d’économiser un maximum. Je faisais tout à pied, je mangeais des nouilles chinoises tous les jours. Après 10 jours de recherche j’ai trouvé 2 jobs dans la restauration. Mais même dans ce domaine ils sont réticents à prendre des WHV (=visa vacances travail) parce que il y en a pleins qui disent qu’ils vont rester 3 mois alors qu’ils restent une semaine et s’en vont. J’ai trouvé dans un café de 7h à 12h et l’après-midi et le soir je travaillais dans un pub.
MLBT : Combien cela te rapportait-il ?
Karine : Au café je faisais 14$ de l’heure et au pub 20$ de l’heure. Au début je ne faisais pas beaucoup d’heures au pub parce que l’employeur ne me connaissait pas. Une fois que j’ai gagné sa confiance, je faisais 50h à 60h par semaine avec les deux boulots cumulés. Ça représentait 600-800$ par semaine. Attention, il ne faut pas trop compter sur les pourboires. C’est vrai que ce n’était pas un boulot très qualifié mais ce qui m’intéressait c’était l’expérience et le contact humain. Surtout que tu rencontres beaucoup de gens parce qu’ici il y a une culture du pub et du café donc les gens sont des habitués et tu finis par les connaitre. Par exemple, le jour de mon départ la plupart des habitués du pub sont venus, m’ont donné des contacts, m’ont aidé financièrement etc.
MLBT : On a entendu dire qu’il y avait des permis à passer pour travailler dans la restauration en Australie ?
Karine : Oui, moi j’ai passé mon RSA et mon RCG. Le premier est un permis pour servir de l’alcool et le second pour travailler dans les casinos. Il y a aussi des pubs où tu peux travailler dans les salles de jeux qui se trouvent non seulement dans les pubs mais aussi dans les clubs et les casinos).
MLBT : Est-il simple de trouver un travail ?
Karine : Oui si tu t’accroches. En ce qui me concerne, j’ai fait tous les restaurants de la ville. Tous les jours je partais à 7h du matin et je revenais à 19h pendant 10 jours. Sinon il y a beaucoup d’annonces dans les auberges de jeunesse, notamment dans la construction. Ce qui est super c’est que ça permet de renouveler le visa il faut déjà avoir de l’expérience dans ce domaine, et la demande australienne est forte, donc les places sont rares.
MLBT : Ressens-tu la concurrence asiatique dans la vie de tous les jours ?
Karine : Oui, notamment dans la restauration en centre commercial et les jobs peu qualifiés en général. Ils sont très solidaires et ne parlent pas très bien anglais. Leur stratégie c’est de travailler tous ensemble et de s’entraider. Ils ont de vraies valeurs familales et cumulent leurs revenus pour pouvoir acheter/ louer leur logement. .
MLBT : Qu’en est-il du coût de la vie?
Karine : Maintenant que je suis vraiment installée, et même avec un bon niveau de revenus, la vie reste très chère. Mon mari et moi faisons vraiment attention a nos dépenses, car on envisage d’acheter prochainement et les logements sont a des prix très élevés en zone urbaine. En nourriture, il faut compter 300$ par mois pour deux en faisant attention. Pour le logement quand je suis arrivée je partageais une chambre que je payais 150$ par semaine, c’était une maison moderne et j’étais dans le centre-ville. Là je paye 1500$ par mois pour un trois pièces. Et au niveau des transports il faut compter 2$ à 3,5$ le ticket de bus. Le train reste cher, le taxi encore plus, mais tout dépend du trajet à effectuer.
MLBT : Est-il facile de trouver un appartement à Sydney ?
Karine : Ça dépend. Quand je suis arrivée j’étais seule et je n’ai pas eu de problème à trouver un appartement parce que je cherchais une collocation. Après pour une vraie location c’est peut-être plus compliqué quand tu es en WHV. D’autant plus que leur mode opératoire est différent, ici les visites se font en groupe et si tu es intéressé tu laisses ton dossier.
MLBT : Les agences se basent sur quoi ?
Karine : Le salaire, le visa que tu as, le travail que tu fais, le contrat que tu as. C’est un peu comme en France. Mais globalement le plus important c’est le salaire.
MLBT : Tu nous parlais de ta soirée de départ dans le pub. Qu’as-tu fait ensuite ?
Karine : J’ai travaillé 6 mois dans ce pub et plus du café dont je parlais plus tôt. A l’origine je voulais refaire du fruit picking. Entre temps mes plans ont changés car j’ai rencontré mon mari actuel. Il est australien et je l’ai rencontré au pub où je travaillais. Après quelques mois il m’a demandé en mariage, on s’est installés ensemble et on s’est mariés quelques mois plus tard. Ensuite, j’ai cherché un job dans le marketing. Au départ, j’en ai trouvé un au nord de Sydney avec 1H30 de transport.
MLBT : Comment as-tu fait ?
Karine : J’ai postulé à toutes les offres d’emploi qui me plaisait. Je me suis appliquée à faire une lettre de motivation personnalisée à chaque fois. J’étais devenue complètement bilingue. J’ai mis 3 semaines à trouver ce premier travail dans le marketing notamment grâce au fait que mon visa allait changer de WHV à partner visa. C’était vraiment un poste basique en marketing. J’ai commencé en juillet 2011 et j’ai arrêté en décembre car mon visa ne me permettait finalement pas de travailler plus de 6 mois (les conditions de travail étant restées les mêmes que celles de mon WHV). J’ai dû faire des demandes à l’immigration pour avoir l’autorisation de travailler à durée indéterminée. Ensuite j’ai eu mon visa temporaire fin mars 2012 et n’ai jamais cesser de chercher du travail depuis janvier 2012. J’ai commencé à mon poste actuel fin mai 2012.
MLBT : Que fais-tu maintenant ?
Karine : Je suis responsable marketing d’une marque de produits blancs pour le groupe Shriro Australia, une filiale d’entreprise familiale chinoise qui regroupe différentes marques de produits distribués sur le marche australien.
MLBT : Qu’en est-il du management ?
Karine : C’est vraiment différent de la France. Par exemple, mon patron m’a offert du champagne à Noël pour me remercier de la qualité de mon travail.
Les australiens sont très relax. Mais il ne faut pas penser qu’ils sont toujours comme ça, ils ont aussi des coups de pression. Ma vision c’est qu’ils savent travailler, ils savent mettre le pied à l’étrier et ils savent aussi prendre du temps quand c’est plus calme. Par exemple pendant la période très prenante du lancement de notre nouvelle gamme, je me suis beaucoup investie et je ne comptais pas mes heures. A l’inverse, je peux aller chez le médecin comme je veux, je n’ai pas besoin de demander une autorisation. A partir du moment où ils te font confiance c’est bon. Bien sûr il ne faut pas non plus abuser.
Ce qui est bien c’est que tu ne dois pas tout le temps te justifier. Il y a aussi beaucoup d’évènements dans l’entreprise et beaucoup de choses organisées avec les collègues. Une semaine après mon arrivée, on a fait 5 jours de conférences à Fiji. On travaillait la journée et on se détendait le soir. Il n’y a pas la relation à la hiérarchie qu’on a en France. Et ici, on ne te dénigre pas par rapport à ton âge et/ou ton expérience.
MLBT : Qu’en est-il du niveau de salaire en Australie ?
Karine : Pour vous donner un exemple, mon premier job était un job au niveau débutant et j’étais payée 45 000$ par an. Ce à quoi il faut ajouter 9% de cotisations retraite que te paie ton employeur. Si tu décides de quitter le pays, tu peux le récupérer. Et là actuellement j’ai un haut niveau de job avec des responsabilités managériales et je suis à 75 000$ par an avec possibilité de bonus à 5000$. Quand je suis arrivée il y a 6 mois j’étais à 70 000$ par an. On a des promotions très rapidement. Je pense que comme les gens trouvent du travail facilement ils ont peur que tu partes donc ils te donnent ton augmentation avant que tu la demandes quand ils estiment que tu es une vraie valeur ajoutée pour l’entreprise.
MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil aux personnes qui viennent en WHV et qui pensent à s’expatrier en Australie ?
Karine :Il ne faut pas croire que tu trouveras un travail en deux secondes. Aussi, tout dépend du genre du niveau de qualification requis du travail recherché.
Pour un travail de cadre qualifie, il faut compter 3-4 mois pour quelqu’un de bilingue avec visa de résident temporaire. Pour un non-bilingue, il faut d’abord perfectionner son anglais (en travaillant dans la restauration par exemple) avant tout entretien d’embauche pour éviter d’accumuler les échecs et donc de perdre sa motivation. Dans ce cas, la recherche d’emploi s’effectue sur les sites d’emploi en ligne ou grâce aux réseaux sociaux professionnels.
Pour quelqu’un qui cherche a rester le plus longtemps possible en Australie, je conseillerais de commencer par faire du fruit picking afin d’être sur de pouvoir rester 1 an de plus; tout en notant qu’il sera très difficile d’obtenir un travail de cadre qualifié alors qu’il est impossible de travailler plus de 6 mois pour le même employeur. Si les études vous intéressent, un visa étudiant est intéressant dans le sens ou tout en étudiant, vous pouvez travailler un peu et rechercher un travail qui sera sponsorisé pour la suite.
Ceci étant dit, on ne peut pas vouloir vivre dans un pays étranger pour toute sa vie sans y avoir vécu au minimum quelques mois. Il faut apprendre à connaître la mentalité des gens, leur culture et leur style de vie. Et même sachant tout cela, je pense qu’il faut aussi avoir les bonnes raisons de rester car c’est très dur au quotidien d’être loin de sa famille et de ses amis. Il faut 48 heures aller-retour juste pour effectuer la distance qui nous sépare de nos proches. Même en ayant des contact réguliers par Skype ou Viber, j’ai manqué la naissance de ma nièce, je n’ai pas pu être la quand mes parents ont eu des problèmes de santé. Je vis ici parce que j’ai eu le bonheur d’y rencontrer mon mari mais pour un célibataire attaché à sa famille ça doit être très difficile. Il faut pouvoir gérer la distance et prendre sur soi. Si tu es déjà bilingue tu mettras 3-4 mois. Si tu ne l’es pas, travaille ton anglais avant parce que si tu vas en entretien alors que ton niveau d’anglais n’est pas bon tu vas te crucifier.
Après la vie ici est très chère mais dans l’ensemble les gens sont formidables. J’ai vu dans vos interview que d’autres personnes disaient que les australiens étaient favorisés pour trouver du travail mais je trouve que c’est une bonne chose. Ils font aussi très attention à l’équilibre vie professionnelle/ vie personnelle. Et comme tout pays, il ne faut pas croire que tout le monde est riche, il y a aussi des gens pauvres ici mais ça se voit moins. Il y a des HLM mais en général ce sont des maisons qui sont mélangées au milieu des autres. Il y a beaucoup de personnes qui galèrent parce qu’il n’y a qu’une personne du couple qui travaille pour une famille de trois enfants. Et il n’y a pas autant d’aides qu’en France.
Dans l’ensemble je trouve que les australiens sont très honnêtes. Ils font aussi beaucoup de donations, beaucoup de charité. Par exemple, là je vais faire une course à but caritatif avec mes collègues de travail, la participation est de 40$ et beaucoup ont donné pour la cause sans forcément participer a l’événement.
L’Australie m’a beaucoup plus donné que ce que j’ai pris. Ce que j’ai envie de dire aux français c’est : si vous venez, venez pour découvrir le pays, sans en attendre trop, vous n’en serez que davantage surpris. Ramenez de la joie et laissez tout ce que vous connaissez à l’aéroport, ne venez pas avec le négatif français, ne venez qu’avec le positif et restez ouverts d’esprit.
Gaëlle Courau est une jeune française arrivée en Australie depuis quelques mois. Elle partage son expérience en nous parlant de la vie de backpacker à Sydney.
My Little Big Trip : Bonjour Gaëlle, comment es-tu arrivée à Sydney ?
Gaëlle : J’ai fini mon alternance en septembre 2012 et je voulais essayer de trouver des boulots dans le web en France à Paris. J’ai eu beaucoup d’entretiens et pendant 4 mois ça a été déception sur déception. Par exemple ils me disaient que j’étais embauchée et au moment de signer le contrat on me disait que je n’étais plus prise.
J’ai fini par trouver une annonce de travail dans une bonne boite. J’ai été reçue pour cette annonce et on m’a fait une proposition pour un autre poste moins qualifié. Au moment où j’allais accepter je me rendue compte qu’il n’y avait pas de raison de rester en France. Je me suis dit, pourquoi ne pas aller voir ailleurs ? J’ai décidé de prendre un an et d’aller voir s’il y avait du travail dans d’autres pays. Je suis partie en février 2013.
MLBT : Pourquoi l’Australie ?
Gaëlle : C’était le meilleur mix par rapport à mes attentes. Je voulais partir très loin de la France et je voulais du soleil. Même si le temps n’est pas aussi bien que ce que j’imaginais (rires). Et j’avais entendu dire qu’en Australie, il y avait beaucoup de travail.
MLBT : Comment as-tu fait pour trouver du travail?
Gaëlle : Déjà, il faut savoir que j’ai deux emplois. J’ai eu la chance de trouver une annonce sur gumtree (site de petites annonces en ligne) d’une personne qui cherchait quelqu’un pour aider dans une agence de webdesign. Je crois que j’étais la seule à avoir postulé. Une semaine après qu’on se soit rencontrés, je bossais pour cette agence. Ce n’est pas un boulot à temps plein puisque je suis en free-lance (=contrat indépendant). L’avantage c’est que ça me permet de garder un pied dans le web
MLBT : Quelle est ta mission dans le cadre de ce travail?
Gaëlle : Je cherche des nouveaux clients, je m’occupe des clients qui existent déjà et je fais du webmarketing. Je fais aussi connaître la boite sur les réseaux sociaux. Le patron est tout seul donc il me confie plein de choses.
Ce qui est super c’est qu’il y a beaucoup de choses à exploiter dans ce domaine. L’Australie est en retard par rapport à la France. Par exemple ici, c’est le début de l’affiliation alors que c’est presque fini en France. Pour moi il y a plus de perspectives en tant qu’entrepreneur qu’en étant salarié. Je sais qu’il y a aussi beaucoup d’annonces sur les sites d’emploi en ligne notamment pour être account manager (=commercial). D’ailleurs j’avais eu un entretien téléphonique quand j’étais en France pour ce genre de poste. Ça prouve bien qu’il y a des offres et que c’est possible de trouver à partir de la France.
MLBT : Que font les gens autour de toi ?
Gaëlle : Ils ne sont pas du tout dans le web. Ils ont des petits boulots. Par exemple, mon deuxième emploi est un travail de street marketing et il y a beaucoup de gens qui font ça ici. Il est également très facile de trouver du travail où on fait du porte à porte. La restauration est bouchée parce qu’il y a beaucoup de personnes qui souhaitent travailler là-dedans. Surtout les français ! Et pour les hommes il y a aussi tout ce qui est construction, bâtiment etc.
MLBT : Et pour trouver un travail plus qualifié ?
Gaëlle : Je sais qu’il y a beaucoup d’entreprises qui proposent de faire les six mois et ensuite d’être sponsorisée. Même les boites de street mareting le font ! De mon point de vue, j’ai l’impression que ça va, que sur Seek.com.au (site d’offres d’emplois en ligne) il y a beaucoup d’offres. Surtout en tant que français parce qu’on est plus diplômés que les australiens. Maintenant ce n’est pas aussi simple qu’on le dit. On me disait qu’il y avait du travail à la pelle et plein d’argent mais ce n’est pas la cas à ce point.
MLBT : Est-ce que tu ressens le protectionnisme dans le travail ?
Gaëlle : Je ne l’ai pas trop senti parce que 80% des gens ne sont pas australiens. Il y a les asiatiques et les indonésiens et les backpackers.
MLBT : Y a-t-il beaucoup de français ?
Gaëlle : Tout le monde me dit que oui mais moi je ne les ai pas trop rencontrés.
MLBT : Et au niveau du budget, combien coûte 1 mois de vie à Sydney ?
Gaëlle : Environ 2000 euros. Pour moi le plus cher c’est la nourriture parce que je travaille beaucoup donc je prends souvent des plats préparés à emporter. Il y a aussi les loyers. Là je suis à l’hôtel, je paie 150$ par semaine mais je suis dans un dortoir avec 32 personnes !
MLBT : Nous avons entendu dire qu’il y avait des vols dans les auberges de jeunesse, est-ce que c’est vrai ?
Gaëlle : Dans les auberges de jeunesse les gens sont tous des bacpackers donc on ne se vole pas entre nous. Il y a des casiers pour les affaires précieuses mais c’est vrai que je me fais quand même voler ma nourriture toutes les semaines.
MLBT : Est-ce que tu aurais des conseils à donner aux gens qui pensent à partir en Australie ?
Gaëlle : Oui, j’aurais deux conseils. Le premier serait de voyager seul. J’ai remarqué que tous les gens qui ont voyagé à plusieurs ça s’est mal fini. Je ne parle pas forcément des couples mais plus des gens qui partent entre amis.
Il faut savoir que tu ne peux pas faire de plans en Australie parce que, quoi qu’il arrive, tu ne les suivras pas. Ça ne se passe jamais que tu avais prévu. Et les amis qui partent ensemble n’auront pas forcément les mêmes envies surtout s’ils viennent avec d’autres personnes parce qu’ils ont peur d’être seul. Après quelques temps ils rencontrent plein de monde, ils n’ont plus peur d’être seuls et n’auront plus envie des mêmes choses que leur amis d’origine. Il faut partir dans l’optique qu’il ne faut pas prévoir quoi que ce soit. Tout peut changer du jour au lendemain.
MLBT : De quelle nationalité sont les voyageurs que tu rencontres ?
Gaëlle : Dans les auberges de jeunesse tu as 5 nationalités : français, anglais, allemands, suédois et italiens. Parfois des irlandais.
MLBT : Quelle est la moyenne d’âge ?
Gaëlle : Ça dépend des auberges, parfois c’est 19 ans, mais là dans la mienne c’est plutôt 25-30 ans.
MLBT : Que font-ils ? Quel est leur projet ?
Gaëlle : Ce qui m’impressionne c’est que tous ceux qui ne se sont pas français s’en foutent d’avoir un trou de 2 ou 3 ans sur leur CV. En France ce n’est pas la même chose. Si tu fais un an de voyage tu dois le justifier et si tu fais 2 ans ça commence à poser problème. Donc, dans les personnes qui voyagent, il y en a pas mal qui ont fini leurs études et qui veulent continuer à voyager jusqu’à ce qu’ils en aient assez.
Il y a un autre objectif pour les français, c’est d’apprendre l’anglais. Souvent, les français qui arrivent en Australie ne parlent pas du tout anglais.
MLBT : Que penses-tu de la communication que fait la France sur Australie ?
Gaëlle : Pour moi il y a un gros problème de communication en France sur l’Australie. Ce n’est pas aussi simple que ce qu’on dit en France. J’entendais qu’on trouvait du travail en 2 jours, que c’était super bien payé etc. Mais ce n’est pas du tout le cas. J’entendais aussi que travailler dans les fermes et faire de la cueillette de fruits se trouvait facilement et permettait de gagner beaucoup d’argent. Encore une fois, c’est faux. Tous les gens que je connais qui ont essayé de travailler dans les fermes ont vraiment galéré, tous les postes sont déjà pris. Après, j’ai aussi entendu dire qu’il y avait peut-être plus d’opportunité sur la côte est.
MLBT : (Rires) Rassure toi c’est exactement la même chose. On y a fait un tour et on a eu du mal à trouver du travail même peu qualifié parce que tout le monde pense que c’est l’eldorado grâce aux mines. Et quels sont tes horaires de travail ?
Gaëlle : Je travaille tous les jours de la semaine de 9h à 17h avec mon job de street-marketing et parfois le samedi. Il peut aussi arriver que je reste jusqu’à 19h. Et j’ai l’autre boulot en free-lance dans le web-marketing. Là je suis débutante je suis payée 18$ de l’heure. Je devrais passer à 20$ de l’heure la semaine prochaine et si je me dérouille bien je pourrais demander plus.
MLBT : Au total ça représente combien ?
Gaëlle : Environ 600$ par semaine. Ça fait environ 2400$ par mois.
MLBT : Un peu plus tôt tu nous as dit que tu dépensais 2000$ par mois. Du coup tu ne peux pas du tout économiser si tu veux partir voyager ensuite ?
Gaëlle : Ça dépend. Moi j’essaye de mettre de côté, de 100 à 200$ par semaine mais ce n’est pas évident. Quand on y réfléchit, c’est vrai qu’on peut gagner la même chose en France.
Sinon pour gagner de l’argent tu peux récupérer les taxes que tu as payées quand tu quittes le pays. Ça te fait récupérer 25% de ce que tu as gagné pendant l’année et tu peux aussi récupérer ce que tu cotises pour la retraite : 9%. Donc quand tu t’en vas, tu peux avoir une grosse somme d’argent sur ton compte.
MLBT : Que penses les voyageurs français quand ils arrivent en Australie ?
Gaëlle : La plupart sont très déprimés le premier mois en Australie, parce qu’ils sont seuls, loin de leur famille etc. Il y a aussi une sorte de désillusion. Ils ne s’attendaient pas à ce que la vie soit si chère, et que trouver un boulot soit si compliqué. Mais après quelques mois ils disent que c’est une des meilleures expériences de leur vie. Ils passent tous le cap une fois qu’ils comprennent que l’Australie n’est pas ce qu’ils attendaient. Autre conseil, mieux vaut arriver avec des économies. Pour moi, si tu n’as pas prévu de voyager avec prend 2 ou 3000 euros pour le premier mois et si tu veux voyager, prends tout ce que tu peux.
♠ Visite touristique et séjour de courte durée (2 mois maximum):
Aucun visa préalable à l’arrivée n’est nécessaire pour un séjour ne dépassant pas 21 jours. Le tampon d’entrée apposé à l’arrivée par le service de l’immigration autorise le séjour jusqu’à 21 jours.
Cette mesure s’applique aux titulaires d’un passeport ordinaire et à ceux titulaires d’un passeport valable un an. Il faut noter toutefois que les agents du service d’immigration peuvent parfois refuser d’apposer un tampon d’entrée sur les passeports d’un an et exposer leurs détenteurs à un refus d’accès au territoire philippin et leur renvoi quasi immédiat. Dans ce contexte, il est recommandé de privilégier les passeports ordinaires pour voyager aux Philippines.
Dans tous les cas, les visiteurs doivent être en possession d’un passeport ayant encore au moins six mois de validité et d’un billet d’avion pour le retour ou pour la continuation de leur voyage. A défaut de réunir ces deux conditions, vous vous exposez à une non-admission dans le pays et à son renvoi immédiat. Le non respect de ces obligations constituant une négligence de la part du voyageur, aucune intervention auprès des autorités locales ne pourra empêcher le renvoi de celui-ci.
Sur place il est possible d’obtenir une prolongation de 38 jours maximum, soit un séjour total de 59 jours, avec paiement d’une taxe de 3 030 pesos (57 Euros / 74 Dollars). Cette démarche s’effectue auprès du « Bureau of Immigration » à Manille ou auprès de l’un des bureaux régionaux de ce service.
Si l’extension n’a pas été demandée en temps voulu, une amende de 1 000 pesos (18.8 Euros / 24.4 Dollars) sera réclamée.
Les voyageurs doivent acquitter une taxe aéroportuaire de 200 pesos (3.7 Euros / 5 Dollars) à Manille (moins en province) pour les vols intérieurs et de 550 pesos lorsqu’ils quittent le pays.
Pour les voyages d’affaires ou pour participer à des conférences ou séminaires aux Philippines, il est préférable de prendre contact avec l’ambassade des Philippines pour s’enquérir de l’éventuelle nécessité d’un visa.
En réponse à une multitude de demandes d’intervention adressées en urgence à l’Ambassade par des voyageurs refusés à l’embarquement aux aéroports français faute de visa valable apposé dans le passeport, nous tenons à informer que le délai minimal de délivrance du visa d’entrée au Vietnam est de 3 jours ouvrables. Ainsi, pour éviter l’annulation de leur voyage sans remboursement, il est recommandé aux voyageurs en direction du Vietnam de bien prendre en compte ce délai avant de planifier leur voyage.
Nous aborderons ici les deux types de visas principaux: le visa touristique et le visa d’affaires
♣ Le visa touristique:
Vous pouvez déposer la demande et obtenir le visa directement à l’Ambassade ou par correspondance. La demande de visa touristique peut se faire jusqu’à un an avant le départ. Le visa sera valable à partir de la date que vous indiquez dans le formulaire (durée du séjour souhaitée).
Pour la demande déposée directement à l’Ambassade, il faut fournir les pièces suivantes :
- Formulaire FN-1a dûment rempli en deux exemplaires avec photo d’identité collée sur chaque exemplaire
- Passeport valable au moins encore un mois après la date de sortie du Vietnam
- Règlement des frais de visa en espèces
Pour la demande par correspondance, veuillez envoyer par courrier recommandé avec avis de réception à l’Ambassade du Vietnam les pièces suivantes :
- Formulaire FN-1a dûment rempli en deux exemplaires avec photo d’identité collée sur chaque feuille
- Passeport valable pour au moins un mois à partir de la date de retour du Vietnam
- Chèque pour le règlement des frais de visa dont le montant varie en fonction du nombre d’entrées (simple – qui permet d’entrée une seule fois au Vietnam – ou multiple – qui permet d’entrée plusieurs fois au Vietnam pendant la validité du visa) et de la durée de votre séjour au Vietnam (de 1 ou 3 mois) et la procédure d’obtention souhaitée (procédure express : trois jours ouvrables ; procédure normale : une semaine dès la réception de dossier sans compter le temps du retour par la voie postale).
- Moyen pour le retour du passeport avec visas : enveloppe chronopost ou enveloppe timbrée en recommandée avec l’avis de suivi ou frais de poste nécessaires ajoutés au chèque global (dans ce cas, vous devez envoyer une enveloppe non timbrée libellée à votre adresse courante).
Pour l’envoi de la demande ainsi que pour le retour des passeports, une enveloppe suffit pour plusieurs dossiers. Il est évidemment possible d’envoyer la demande par correspondance et de récupérer les passeports avec les visas à l’Ambassade. Dans ce cas, vous devrez le préciser dans le formulaire et ne pas joindre l’enveloppe de retour.
Ce type de visa est délivré aux personnes qui partent au Vietnam pour les motifs suivants : affaires, réalisation des projets, travail, stage, actions humanitaires…
La procédure d’obtention d’un visa professionnel s’effectue en 2 étapes
Étape 1 :
- Il faut avoir un partenaire au Vietnam (personne physique ou morale, vietnamienne ou étrangère)
- Demandez à votre partenaire au Vietnam de faire les démarches auprès du Département de l’Immigration du Vietnam pour obtenir l’autorisation d’entrée en votre faveur
- Le dossier de demande d’autorisation doit fournir les éléments suivants: nom et prénom, date et lieu de naissance, numéro et validité de passeport, durée du séjour, motifs, nombre d’entrées et de sorties.
- Une fois que le département a donné son accord, demandez à votre partenaire les références de votre autorisation.
Étape 2 :
Il faut fournir à l’Ambassade du Vietnam les pièces suivantes:
- Formulaire FN-1a dûment rempli avec photo d’identité collée en un seul exemplaire
- Passeport original
- Le duplicata ou les référents de l’autorisation
- Le moyen de règlement des frais de visa : chèque à l’ordre de l’Ambassade du Vietnam ou espèces (pour toute demande déposée directement à l’Ambassade, le règlement en espèces sera demandé).
- Le moyen pour le retour du passeport avec visa (si vous optez pour la procédure par correspondance): enveloppe chronopost ou enveloppe timbrée en recommandée avec l’avis de suivi ou frais de poste nécessaires ajoutés au chèque global (dans ce cas, vous devrez envoyer une enveloppe non timbrée à votre adresse).
Ça y est ! On a enfin vu des kangourous en vrai ! Finalement, pas la peine de faire des dizaines de kilomètres pour en voir! On peut très facilement en trouver dans les villes. Pas en plein centre-ville bien sûr mais simplement à 3-4 kilomètres de là où on habite. On a pu voir une famille de kangourous en train de diner… de l’herbe. Ils n’ont pas du tout peur de nous. On y est allés avec Brad (notre ex couchsurfeur qui nous expliquait qu’ils avaient l’habitude des hommes. Ils savent qu’on ne leur fera pas de mal. Ils tolèrent donc notre l’approche jusqu’à environ 1 mètre puis ils s’éloignent en sautillant. Eugé a essayé de les faire manger dans sa main sans grand succès.
Autre étonnement, nous pensions voir des bêtes atteignant jusqu’à 2 mètres de haut mais pour ceux-là, le plus grand faisait 1m30 debout. Bon à savoir, les kangourous n’ont pas de prédateurs, c’est pour ça qu’il y en a autant en Australie. Il semblerait même que ça deviennent un problème parce qu’ils sont de plus en plus nombreux.
Le plus simple pour que vous vous rendiez compte sera probablement de jeter un coup d’œil aux photos ! Nous planifions également d’aller visiter des parcs et réserves naturelles avant de quitter le pays, de nouvelles photos sont donc à venir…
Nous rencontrons Nicolas Estrade quelques jours après notre arrivée. Après quelques mois en Australie, il a réussi à transformer son working holidays visa en visa de travail! Il a aussi l’habitude d’accueillir des voyageurs, il nous donne tous les trucs et astuces !
My Little Big Trip : Quel est le profil des gens qui arrivent en Australie?
Nicolas : Pour la plupart ce sont des working holidays visa (WHV). Il y a deux profils différents en fonction de l’âge : les moins de 25 ans et les 25-30 ans. Pour la première catégorie, c’est en général le premier voyage et ils en profitent pour vivre des expériences alors que les 25-30 ans se servent du WHV pour essayer d’obtenir un visa 457.
MLBT : De quoi s’agit-il ?
Nicolas : Il s’agit d’un visa de travail allant jusqu’à quatre ans et renouvelable. Pour cela, un employeur doit te sponsoriser pour que tu puisses rester et travailler en Australie. C’est un visa contraignant pour les entreprises. Elles doivent prouver qu’elles n’ont pas pu trouver le même profil que toi en Australie.
MLBT : Comment peut-on trouver un travail en Australie ?
Nicolas : La première chose à faire est de venir sur place. De la France, c’est presque impossible de trouver quelque chose. C’est pour ça qu’il y a beaucoup de gens qui tentent le coup avec le WHV, cela leur laissant an pour trouver une entreprise acceptant de les sponsoriser. Le discours à tenir pour pouvoir avoir un travail et ensuite pouvoir rester c’est de proposer à l’employeur de te prendre pendant 6 mois à l’essai. en WHV. En effet, on ne peut pas travailler plus de 6 mois pour le même employeur dans le cadre de ce visa. Si ça fonctionne, il faut lui proposer de te sponsoriser. Et c’est tout bénef pour l’employeur parce qu’il gagne 6 mois de période d’essai. Il a donc le candidat en période d’essai pendant 1 an avec 6 mois grâce au WHV et le reste grâce à l’essai du business visa 457.
MLBT : Quelles sont les difficultés pour obtenir ce visa ?
Nicolas : Les entreprises sont frileuses d’être sponsor parce que ça demande un fort degré d’implication de leur part. Elles s’engagent pendant 3 ou 4 ans à subvenir à tes besoins et si c’est eux qui décident d’arrêter le contrat, ils doivent le justifier à l’immigration et auront beaucoup plus de difficultés la prochaine fois qu’il font une demande de visa 457 pour l’un de leurs employés.
MLBT : Comment peut-on les rassurer, en tant que candidats ?
Nicolas : Tu montres que tu as de l’expérience dans ton domaine et à l’international, que tu as de la pratique et que tu sais de quoi tu parles. Les employeurs demandent souvent si la France ou la famille ne vont pas nous manquer. Il faut alors montrer par sa précédente expérience que l’on est assez indépendant. De plus, le fait d’être seul à l’autre bout du monde permet de se consacrer à 100% à son travail ce qui est un plus pour l’employeur.Attention, il y a des secteurs qui sont très différents de la France comme par exemple la finance. Selon que tu fasses de la finance en France ou en Australie, ce n’est pas du tout la même chose. Ce ne sont pas les mêmes règles.
MLBT : Ça fait combien de temps que tu es là ?
Nicolas : Ça fait plus de deux ans que je suis en Australie dont 18 mois à Perth. Je suis venu en WHV en stage de fin d’études et ma boite ne voulait pas que je m’en aille. A ce moment-là j’étais à Adelaïde, ma manager n’avait pas le budget pour mon poste et on m’a proposé d’aller travailler à l’antenne de Perth.
MLBT : Tu donnes l’impression que la transition WHV à 457 a été facile.
Nicolas : Oui parce que j’ai bossé à n’en plus finir alors que je n’avais qu’une subvention de stage de 1000$ par mois. Je me suis toujours impliqué, je n’ai jamais été en retard, je ne suis jamais arrivé bourré un vendredi matin… Si tu montres que tu en veux, que tu ne comptes pas tes heures, que tu as un esprit positif et que tu montre à l’employeur que ce que tu fais t’intéresses, pourquoi veux-tu qu’il se séâre de toi ?
MLBT : Donc pour toi c’est plus facile dans une PME que dans une grande entreprise ?
Nicolas : Ça dépend. Les grosses entreprises ont l’habitude des formalités administratives pour les visas. Et à Perth, il manque tellement de main d’œuvre qualifiée qu’ils ont des services RH plus performants. Quand tu es dans une PME, il y a plus de relationnel et c’est plus facile de prouver tes compétences à un haut niveau mais ils n’y connaissent rien sur les formalités d’obtention d’un visa. Donc c’est vraiment au cas par cas.
MLBT : Et autour de toi, comment font les français ?
Nicolas : A Perth, je connais beaucoup de VIE et eux c’est différent parce qu’ils savent qu’ils sont là pour un an. Ils gagnent 3500 euros par mois et sont à la jonction entre la vie étudiante et la vie professionnelle. Il faut la fête et c’est normal parce qu’ils veulent profiter. Les autres sont des gens qui ont eu un job en France et qui sont mutés en Australie.
MLBT : Aurais-tu des recommandations à donner aux gens qui arrivent ?
Nicolas : J’héberge souvent des gens qui veulent s’installer. Ce sont des français et je les accompagne dans leur installation. Je les conseille pour la compagnie de téléphone, la banque, les formalités administratives, les trucs et astuces… A ce sujet il faut savoir que Telstra est l’opérateur historique. Il est un peu plus cher mais il a un très bon réseau même dans les campagnes. Ensuite il y a Yes Optus qui a un bon réseau en ville et un prix intéressant et en dernier c’est Vodafone qui a un réseau de mauvaise qualité. Il est fréquent de mal capter même en ville.
MLBT : Et concernant la recherche d’emploi ?
Nicolas : Pour ce qui est des petits boulots je conseille d’aller en dehors du centre-ville parce que tous les jeunes veulent trouver un travail dans le centre ou sur la plage. Il faut savoir que la ville est très étalée et que les distances sont très longues. Donc la 1ere chose que je conseille c’est d’acheter une voiture. Il est possible d’en trouver pour vraiment pas cher. Par exemple, ma première voiture valait 750$. En plus une partie de l’assurance est incluse quand tu paies la vignette. Et elle coûte une centaine de dollars par an et le permis 40$ par an. Une fois que tu as la voiture tu peux aller dans les zones industrielles et commerciales mal desservie par les transports en commun. En général les gens n’y vont pas parce qu’ils veulent que leur travail soit à 15 minutes de chez eux, ce qui te laisse donc plus de chance.
MLBT : Où est-ce qu’on peut acheter une voiture ?
Nicolas : Sur Gumtree ou dans un magasin spécialisé. L’avantage du magasin c’est que tu peux avoir 6 mois à 1 an de garantie et l’entretien est déjà fait. Ça peut être plus rassurant lorsque tu viens juste d’arriver et que tu ne t’y connais pas en mécanique.
MLBT : Et pour les autres jobs ?
Nicolas : Le mieux c’est d’aller voir une agence de placement. Je ne sais pas combien ça coûte mais c’est bien de se renseigner. Il y a aussi beaucoup d’agences de recrutement. Pour les trouver, le mieux est d’aller sur Seek.com.au et de regarder quelles agences proposent des emplois.
Je pense qu’il faut attendre de bien s’être renseigné sur les types de boulots, les grilles de salaire etc… avant commencer les recherches. Il faut s’assurer d’avoir un bon niveau d’anglais et d’avoir des bonnes idées de ce qu’on attend au niveau salaire parce que c’est quelque chose qu’on va te demander. Beaucoup de gens veulent tout de suite un gros salaire, c’est une erreur. L’employeur sait qu’en t’offrant un travail et donc un visa, il te permet de vivre ton rêve et/ou une expérience. Bien sûr, il en est conscient et propose donc un salaire plus faible. C’est à toi de faire le choix. Moi j’avais pris ça comme un investissement et maintenant je ne le regrette pas.
MLBT : Qu’entends-tu par « bon niveau d’anglais » ?
Nicolas : Si tu as un anglais de base avec une bonne grammaire il suffit juste prendre un petit job pour prendre les automatismes et être plus à l’aise. Avant d’aller postuler dans une agence, je conseil de trouver un petit boulot qui te permette de ne pas taper dans tes économies, qui permette de rencontrer des gens, apprendre et découvrir la culture et la langue. Si tu ne maîtrises pas la grammaire, il faut absolument aller prendre des cours d’anglais! Pour les WHV, adapte le petit boulot à ton niveau d’anglais. Barman quand on ne parle pas anglais, c’est de l’utopie.
MLBT : Quelles sont les erreurs classiques que les français font quand ils arrivent ?
Nicolas : Ce qui revient souvent c’est qu’ils arrivent et cherchent un travail qualifié tout de suite. Or, si l’anglais n’est pas bon, tu risques d’être catalogué tout de suite et les agences de recrutement ne te rappelleront pas. Il ne faut pas être trop pressé si tu veux décrocher un vrai boulot.
MLBT : Comment faire pour reconduire son WHV ?
Nicolas : Le fruit picking (=ramassage de fruits) est la voie royale. Pour optimiser son temps, ce que je conseille c’est de faire les 3 mois en fruit picking dès le début. Ça permet de travailler son anglais et en même temps de découvrir une autre façon de vivre. Au bout de 3 mois, le backpacker est sûr d’avoir son WHV pour deux ans, son anglais a progressé et il a des sous.
MLBT : Quels sont les secteurs porteurs ?
Nicolas : En Australie Occidentale ça marche très bien pour les ingénieurs. Dès qu’ils arrivent ils ont du travail. C’est la même chose pour les géologues parce qu’il y a de fortes demandes dans les mines même si ça commence à se calmer.
Toute l’organisation commence suite à l’achat du billet d’avion, une fois le billet acheté, on a l’impression que le projet commence vraiment
Pour le transport, les options sont assez multiples. Les compagnies proposent des billets “Open” qui permettent de faire le nombre de pays qu’on souhaite pendant un an. C’est idéal si vous ne savez pas encore dans quel pays vous comptez vous rendre ni combien de temps vous compter rester dans chaque pays. En ce qui nous concerne, après avoir défini plus précisément notre projet, nous avons choisi de prendre uniquement un aller-simple et d’utiliser les moyens de transport locaux pour nous déplacer une fois sur place. Si vous optez pour cette option, vous aurez l’avantage d’être vraiment libre de rester le temps que vous souhaitez et d’adapter votre périple en fonction de vos rencontres et vos affinités.
Deuxième question, quel type de vol choisir (low cost, haut de gamme, compagnie française)? Nous avons cherché sur la toile quelle était la meilleure compagnie pour aller en Asie et notamment en Thailande, notre première destination. Les comagnies les plus reconnues semblent être Qatar Airways, Emirates, Gulf Air et Ethiad Airways. Qatar Airways apparaissait dans les vols les moins chers compte tenu de notre date de départ. Nous avons choisi d’aller directement sur le site de Qatar pour prendre notre billet.
Pensez à aller vérifier les prix en direct sur les sites des compagnies, c’est très souvent moins cher car il n’y a pas d’intermédiaire!
Les Français de l’étranger témoignent! Dix d’entre eux ont accepté de se confier sur l’expérience philippine! Ils nous parlent de l’expatriation tant sur le plan professionnel que personnel. Cliquez sur les images pour lire les interviews! N’hésitez pas à les commenter!
Rose-Line s’est expatriée en Australie il y a quelques mois avec son mari. Cette ingénieure commerciale a travaillé plus de 10 ans chez IBM. Elle nous raconte son intégration au pays des kangourous
My Little Big Trip : Bonjour Rose-Line. Nous avons souhaité te rencontrer car tu es nouvelle arrivante en Australie et que tu es en recherche active d’emploi. Que peux-tu nous dire à ce sujet ?
Rose-Line : Pour commencer, il faut savoir que la population commence à réagir à l’arrivée massive d’immigrants. Les visas de travail 457 fournis par le gouvernement sont passés de 90.000 en 2009 à 125.000 en 2012. Or, pas plus tard qu’hier, des ouvriers ont protesté dans les rues de Melbourne contre l’augmentation du nombre de visas de travail accordés aux étrangers, qui selon eux prennent leurs emplois.
MLBT : Pourtant ce n’est pas de la faute des étrangers si les entreprises préfèrent les recruter…
Rose-Line :Les entreprises ont besoin de faire appel à la main d’œuvre étrangère pour faire fonctionner le pays mais dès que le système se grippe un peu, les australiens se serrent les coudes.
Les entreprises pratiquent la préférence nationale. Pour comprendre cela, il faut revenir sur l’histoire de ce pays et l’organisation de la société. Au 18eme siècle, les anglais ont décidé d’utiliser l’Australie pour y implanter une colonie pénitentiaire. Pour faire face aux conditions difficiles dans lesquels on les plongeait, les prisonniers ont développé un sentiment très fort d’appartenance au groupe avec des valeurs d’entraide, d’égalitarisme et de nationalisme. L’Australie contemporaine revendique toujours cet état d’esprit. La société est vue comme une communauté. Qu’on soit simple employé, cadre ou cadre supérieur dans une entreprise, l’échelle de salaire ne dépend pas vraiment du niveau de responsabilité exercé (un chauffeur de bus dans les mines gagne environ 150.000$/an, autant qu’un cadre moyen en ville). Pour illustrer cette idéologie, je prendrais comme exemple l’une des interviews que j’ai eues récemment. Un employeur m’a expliqué lors de l’entretien qu’il préférait faire venir un australien de Sydney plutôt que de me recruter car à même niveau de compétences il parlerait mieux anglais qu’une française !
MLBT : Ça ne te décourage pas ?
Rose-Line : Il faut se préparer à affronter ces différences culturelles lorsqu’on veut s’installer en Australie. La situation a beaucoup évoluée en un an. Pour vous donner un exemple, j’ai une amie qui est juriste dans le domaine du « oil and gas » (dans le secteur pétrolier et gazier) et qui cherche un emploi depuis 4 mois. Si elle avait cherché il y a un an, on lui a dit qu’elle aurait trouvé un poste en deux jours !
MLBT : Que s’est-il passé ?
Rose-Line :De très gros contrats miniers ont été perdus en fin d’année dernière. J’ai lu qu’il était prévu de recruter 44.000 personnes en 2013 dans ce secteur. Or, avec la perte de ces contrats, ce sont 22.000 postes qui risquent de disparaître.
En parallèle, 20.000 français arrivent à Perth chaque année alors que Perth a les caractéristiques d’une ville de province. Il commence, peut-être, à y avoir un trop plein de français….
MLBT : Un trop plein de Français ou d’immigrés en général ?
Rose-Line : Les deux. D’une part les immigrés arrivent en masse depuis plusieurs années. Une partie d’entre eux sont des gens expérimentés qui parlent parfaitement l’anglais et qui sauront s’intégrer facilement grâce aux communautés déjà existantes. Les autres, dont les européens non-anglophones, auront plus de mal à trouver leur premier emploi. Bien sûr, ça dépend du type d’emploi recherché. Ceux qui cherchent un petit boulot dans un restaurant ou dans un magasin trouveront plus facilement que ceux qui recherchent un emploi de cadre qualifié.
MLBT : A ton avis, quelle est la solution?
Rose-Line : Je pense qu’il faut essayer de trouver un travail avant de partir. Si je m’étais renseignée en amont, j’aurais effectué mes recherches avant d’arriver. C’est ce que j’ai fait pour le Qatar et d’autres pays dans lesquels j’ai séjourné. Je pensais que l’Australie ferait partie de ces pays dans lesquels on peut arriver et trouver un travail en une semaine. Je pensais que ce serait facile…
MLBT : Pourtant c’était encore le cas il y a peu, pourquoi est-ce que ce n’est plus aussi facile?
Rose-Line : C’est le secteur minier qui contribue à la croissance de la région d’Australie Occidentale. C’est un peu l’arbre qui cache la forêt car toutes les autres entreprises vivotent. Si les géants du pétrole, du gaz ou de l’or sont basés à Perth, les grandes entreprises commerciales australiennes, elles, sont installées à Sydney ou à Melbourne. La majorité des postes à responsabilités ne sont donc pas à Perth.
MLBT : Comment cela se passerait-il si tu avais décidé de t’expatrier à Sydney ou à Melbourne ?
Rose-Line : Je pense que j’aurais moins de problèmes. Ce n’est qu’une supposition parce que je n’y suis pas. A Perth, les géologues ou les ouvriers spécialisés trouveront un emploi en une semaine. Pour les postes plus traditionnels et qualifiés, mieux vaut aller dans les grandes villes, à mon avis.
MLBT : Pourtant on entend que la concurrence chinoise y est très forte parce qu’ils demandent des salaires plus faibles ?
Rose-Line :Les étrangers en général acceptent des salaires inférieurs aux Australiens lorsqu’ils arrivent dans le pays pour pouvoir trouver leur premier emploi. Ils peuvent même avoir tendance à ‘rétrograder’ leur CV pour pouvoir décrocher un entretien.
Il faut garder à l’esprit que Perth est une petite ville donc il faut entrer dans le réseau local et se faire accepter par ce réseau. Les australiens privilégient l’expérience locale à l’expérience internationale. Le réseau permettra de se faire recommander, d’identifier les opportunités de postes et obtenir ainsi des entretiens.
MLBT : Comment est-ce qu’il faut faire pour se faire accepter par le réseau?
Rose-Line : Tout le monde est connecté sur LinkedIn. Ce réseau social permet d’identifier les personnes susceptibles de t’apporter une aide. Il faut ensuite les rencontrer et échanger avec elles. De fil en aiguille, elles vont te donner des informations sur le marché et, éventuellement, sur les postes à pourvoir. Perth est une petite ville où tout le monde se connaît. C’est avec ce genre de pratiques qu’on se rend compte qu’il y a de grandes différences culturelles. En France, par exemple, si tu invites via LinkedIn un directeur d’entreprise à prendre un café, il ne te répondra pas. Nous sommes, en Australie, dans un milieu anglo-saxon où aller prendre une bière avec ses collègues le vendredi soir est une pratique courante. Je pense que ces échanges après le boulot facilitent l’ouverture via les réseaux sociaux. C’est un état d’esprit.
MLBT : Et est-ce qu’ils t’aident vraiment?
Rose-Line : Construire son réseau prend du temps. C’est après avoir rencontré diverses personnes d’un même réseau que tu peux consolider les informations des uns et des autres et te frayer ton propre chemin. Et puis, si tu plais, tu seras recommandé auprès d’une entreprise. Ce sera ensuite à toi de faire la différence lors de l’entretien.
MLBT : Peux-tu te faire aider des agences d’intérim pour trouver du travail en Australie?
Rose-Line : En France, les personnes qui travaillent dans ces agences sont des professionnels aguerris. En Australie, on dit que les gens qui n’ont pas réussi leurs études terminent dans le recrutement ou l’immobilier. A part quelques chasseurs de tête et agences très spécialisées, la majorité des recruteurs auront du mal à mettre en adéquation les demandes des employeurs avec les CV de candidats qu’ils n’ont pas pris la peine de rencontrer préalablement. Par ailleurs, les australiens ont l’habitude d’adapter leur CV fonction de l’annonce d’un poste. Il devient donc très compliqué pour ces agences de détecter le bon grain de l’ivraie. Le réseau permet de pallier, en partie, à cette lacune car il permet de se faire connaître auprès des employeurs en quête de nouvelles recrues sans passer par les agences de recrutement.
MLBT : Il semble qu’il n’y ait aucun intérêt pour un étranger à postuler en agence de recrutement?
Rose-Line :Pour se faire connaître il faut diffuser son CV. La difficulté à Perth, c’est que les agences et les employeurs ne veulent recruter que des personnes qui ont une expérience locale et qui ont fait exactement le même travail auparavant. Ils exigeront, par exemple, qu’un informaticien ait exercé dans une entreprise minière. Or, lorsqu’on est informaticien, peu importe le secteur dans lequel on a exercé, les matériels et les logiciels sont toujours à peu près les mêmes quel que soit le secteur d’activité, ce qui est important c’est la compétence technique, dans ce cas.
Une pratique courante consiste à faire évoluer son CV au gré des emplois auxquels on postule. Pour aider les recruteurs à lire le CV, il faut également ajouter une lettre de motivation expliquant à quel moment on a rempli les fonctions demandées et donner des exemples précis de ce qu’on a fait pour démontrer sa compétence.
MLBT : On entend dire que l’IT est un secteur qui se porte bien en Australie, qu’en penses-tu ?
Rose-Line : Le secteur informatique se porte correctement en Australie et les australiens ont de très bonnes compétences dans ce domaine. La concurrence dans ce secteur est donc très forte. Par ailleurs, il faut savoir qu’en Australie le recrutement d’une personne passe par une décision collégiale. J’ai passé 6 entretiens dans un grand groupe américain implanté à Perth et il fallait plaire à tous les interviewers pour être recruté. Les européens sont plutôt ouverts et accepteront un profil compétent même si des points mineurs sont à améliorer (connaissance du marché de Perth, anglais …) alors que les australiens refuseront une candidature sur la base que tous les critères ne sont pas tous remplis dès les départ…
MLBT : Finalement, comment fait-on pour trouver un travail en Australie?
Rose-Line :Il faut persévérer. On dit que les français trouvent en moyenne un poste après 4 à 6 mois de recherche. Si on a déjà exercé un métier spécialisé ou un métier manuel, on a des chances de trouver rapidement. Mais pour les personnes qui cherchent un travail plus généraliste, la concurrence est vive.
MLBT : Comment fais-tu pour ne pas te décourager?
Rose-Line :J’essaye d’avoir une nouvelle idée chaque jour. Par exemple, au début de ma recherche, j’ai contacté des français sur place pour échanger et bien comprendre le marché. Ensuite j’ai essayé de rencontrer des informaticiens. Puis j’ai voulu rencontrer les entreprises françaises etc…
J’ai entendu dire que les autorités australiennes pouvaient se plaindre des sociétés françaises qui recrutaient trop de français au détriment des australiens. Du coup, ces entreprises auront tendance à embaucher des ingénieurs français qu’elles ont du mal à trouver sur le marché australien au détriment des autres postes plus généralistes qui peuvent être pourvus par des australiens.
MLBT : Que conseil donnerais-tu à nos lecteurs qui se posent la question de l’expatriation en Australie?
Rose-Line : Je pense qu’il faut préparer son immigration en Australie. Il faut essayer de trouver un travail avant de partir. Une autre possibilité est de créer son entreprise sur place. De nombreux jeunes qui n’ont pas trouvé de boulot se sont lancés. La procédure de création d’entreprise est simple. Ensuite, si vous êtes sur place, il faut persévérer, parfaitement parler l’anglais et vous finirez par trouver.
MLBT : Comment peut-on trouver du travail de France ? Quand nous y étions on nous disait de venir sur place.
Rose-Line : Il faut essayer de constituer un réseau de gens qui vont t’aider. Si, par exemple, tu travailles pour une entreprise en France qui a des filiales en Australie, il faut contacter la filiale et se faire connaître. Il faut éventuellement prévoir un premier voyage pour rencontrer ta future équipe.
MLBT : Qu’est-ce qui te plait en Australie ?
Rose-Line : La qualité de vie est exceptionnelle en Australie. L’équilibre ville/nature et vie professionnelle/vie privée n’existent nul par ailleurs comme ici. L’investissement au départ est lourd car il faut trouver un emploi et prendre ses marques dans un milieu anglosaxon. Mais une fois cette période de transition passée, c’est le bonheur. J’ai rencontré plusieurs français ayant travaillés en Australie quelques années et ayant décidés de rester à Perth pour leur retraite, c’est sûrement un signe.
Voilà plus d’un mois que nous vivons à Perth et nous avons remarqué un certain nombre de choses qui surprennent!
La file d’attente aux lignes de bus ! Si, si, c’est possible. Nous français, peuple indiscipliné par excellence, avons beaucoup de mal à l’imaginer et encore plus à l’appliquer. En Australie, le premier arrivé à l’arrêt de bus est le premier à monter dans le bus. Et quand le bus est rempli, les gens attendent le suivant ! Pas question de se pousser, s’écraser, se marcher sur les pieds. Respect de l’autre et civilité s’imposent… nous avons beaucoup à apprendre des australiens sur ce point là…
Le style vestimentaire français a encore de beaux jours devant lui. Il est en effet fréquent, de croiser des hommes avec un bermuda (jusque-là tout est normal, la température ne descend pas en dessous de 19°C à Perth) et des magnifiques chaussettes blanches qui arrivent jusqu’à la moitié du mollet ! La preuve en photo !
Autre élément, en Australie, il semble qu’il ne soit pas obligatoire de mettre des toilettes dans les cafés ou restaurants. Ainsi, il n’est pas rare de devoir aller dans les toilettes publiques les plus proches pour satisfaire une envie pressante. Par contre, à l’inverse de chez nous, ces toilettes sont d’une propreté impeccable et sont très bien entretenues, comprenez : pas la peine de retenir sa respiration pendant 5 min quand on les utilise
Les Australiens sont tranquilles. Tout le monde le dit et on l’expérimente tous les jours. Outre leur automatique « Hi! How are you? » (même quand on croise simplement quelqu’un qu’on ne connait pas), la tenue vestimentaire de travail à l’air plus relax aussi. Ainsi, il n’est pas rare de voir les australiennes se rendre en tongues au bureau ! Elles ont des vêtements habillés avec des tongues en guise de chaussures ! (…. Hum peut-être aurions-nous dû écrire cette partie dans le paragraphe du style vestimentaire…
Alors qu’on combat sévèrement la discrimination en France, en Australie elle semble plutôt bien acceptée. A tel point qu’on peut lire sur les formulaires d’emploi « êtes-vous aborigènes ? ». Surprenant, d’autant plus quand on sait que les aborigènes ont de grosses difficultés d’intégration dans la société.
On comprend beaucoup de choses en observant ce qu’il se passe autour de nous. A notre arrivée, nous avons été très surpris de la propreté de la ville, du bon entretien des bus (pas de marque de cutter ou de feutres dessus) et de la civilité des gens. Après 1 mois et demi sur place, on comprend mieux pourquoi. En Australie, la délation est fortement encouragée. Il est fréquent de voir des messages du type : « si vous avez vu quelqu’un détruire ou abimer le bus, appelez le 08 XXXXXX, et recevez une récompense de XXX euros ». Idem pour la fraude ou autres comportements déviants.
En Australie, il y a de l’argent. Nous le constatons chaque jour. Quelques exemples : ne vous étonnez pas de croiser régulièrement des limousines sur votre route. Ne soyez pas surpris quand, tous les matins, l’émission de radio locale fait gagner 50 000 $ à l’un de ses auditeurs (alors qu’en France si on gagne 5 000 € on est content). Il n’est également pas étonnant de voir la femme qui travaille à la station de bus porter autant de bijoux qu’une riche vieille dame en France. Enfin, il est courant de voir seulement une personne sur deux d’un couple travailler, notamment après 40-45 ans.
N’hésitez pas à nous faire part de votre étonnement si vous avez/allez visiter l’Australie!
Jean-Louis Fresnel a monté Green Cook. Il est importateur de produits d’hôtellerie et de restauration de luxe. Son concept : inventer de nouveau concepts culinaires. Il nous reçoit avec sa femme, Eve. Ils nous racontent leur vie aux Philippines.
My Little Big Trip : Bonjour, depuis combien de temps êtes-vous installés aux Philippines?
Jean-Louis Fresnel : On est arrivés en août 2012 avec deux de nos enfants qui ont 12 et 16 ans. Au début ce n’est pas évident pour eux parce qu’ils doivent parler anglais. Maintenant, ils sont conquis et nous aussi. On a même l’impression d’être plus en sécurité qu’en France!
MLBT : Pourquoi ?
Eve : On ressent beaucoup moins d’agressivité. On est aussi beaucoup plus sereins avec nos enfants et plus permissifs. Personnellement, je trouve qu’on était moins tranquilles à Lyon. On y a vécu 15 ans.
MLBT : Nous avons cru comprendre que vous aviez monté une première entreprise en France. De quoi s’agissait-il ?
Jean-Louis : Pour commencer, j’ai participé à pas mal de reprises. J’ai racheté une entreprise qui était grossiste, importateur, et créateur de collections dans l’ameublement et la décoration. On faisait produire aux Philippines. C’est comme ça qu’on a commencé à venir et à connaitre les Philippines. On travaillait tous les deux dans cette entreprise.
Ce qui m’intéressait dans le projet, c’était le côté créatif, artistique.
MLBT : Pourquoi avez-vous décidé de partir de France?
J-L : Après toutes les péripéties, on est arrivé à Lyon. C’est à ce moment-là que j’ai fait le CPA et que j’avais envie de changer d’air. J’ai monté ma structure et ça a bien marché pendant quelques années. Malheureusement, après la crise, on a déposé le bilan. Je passais plus de temps aux prud’hommes qu’ailleurs. On a fini en redressement judiciaire. En France, dans ces cas-là, on est foutus ! On ne peut plus rien faire, on est fichés à la Banque de France et en plus, à 50 ans, c’est impossible de retrouver du travail !
MLBT : Comment avez-vous fait pour remonter quelque chose à l’autre bout du monde sans argent ?
J-L et Eve : On a revendu la maison et on a monté une autre entreprise à Hong-Kong il y a deux ans. On a fait pas mal d’aller-retours à l’époque.
MLBT : Et comment êtes-vous arrivés aux Philippines ?
Eve : Hong-Kong était trop cher, on ne peut pas vivre là-bas quand on a des enfants. On avait connu les Philippines grâce à notre précédent job et ça nous plaisait d’aller y vivre.
MLBT : Pouvez-vous nous parler un peu de votre société actuelle ?
J-L : Ma société actuelle s’appelle Green CooK. On invente de nouveaux concepts culinaires d’hôtellerie-restauration positionnés haut de gamme . Ça s’est lancé suite à une rencontre avec un ingénieur français qui fait de la caramélisation. Par exemple, on fait de la crème brulée devant les gens. On a également lancé un nouveau concept d’œufs-cocotte. Moi ce que j’aime, c’est bosser sur du conceptuel. C’est exactement ce que je fais aujourd’hui.
C’est un business qui marche très bien aux Philippines et à Hong-Kong. Ça se lance doucement. Je ne veux pas monter mon restaurant. Ça ne m’intéresse pas. Aujourd’hui, je suis sur une niche haut-de-gamme. Si je décide de faire un plat à base de champignons, ça sera de la truffe ou de la morille. Si je fais un foie-gras, ça sera le meilleur foie-gras qui ait été fait en France. Le canard aura été nourri pendant 90 jours et non pas 60 jours comme certains font pour gagner en productivité.
MLBT : Et combien de temps as-tu mis pour lancer ton projet ?
J-L : Il faut compter 2 ou 3 ans. Je commence tout juste à être rentable.
MLBT : Comment on fait pour rencontrer des gens quand on bouge tout le temps ?
J-L : Il faut beaucoup s’investir. Comme on dit, il faut donner pour recevoir. Il faut s’ouvrir. Si on s’ouvre, si on va vers les autres, les choses se passent très bien. D’abord, il faut aller vers les gens et ensuite on fait le tri.
Eve : Ça change en fonction des circonstances. On a vécu deux ans en Martinique, à ce moment-là pour rencontrer des personnes on allait dans les bars. Ensuite on a eu des enfants, j’essayais donc de repérer un enfant qui avait l’air sympa, et ensuite je rencontrais la mère. En général quand l’enfant est sympa, les parents aussi. Si ça se confirmait, j’invitais les parents à diner.
MLBT : Qu’est-ce qui vous plait ou vous déplait aux Philippines ?
Eve : Je trouve formidable le sourire des gens ici ! Et comme je le disais, le sentiment de sécurité est vraiment très présent. En plus, on peut se permettre d’avoir une grande maison avec piscine dans des coins très sympas. On gagne en qualité de vie en vivant aux Philippines. Après, il faut savoir qu’ici, tout est long et prend énormément de temps.
MLBT : Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui se demande s’il va partir ?
Eve : Ça dépend des gens, est-ce que cette personne est seule ? En couple ? Avec des enfants ? En tous cas, il y a des choses passionnantes à voir partout dans le monde. Il faut choisir des contrées qui sont en plein essor pour ne pas se retrouver dans le même contexte qu’en France. De toute façon, quand on n’a pas d’enfants et qu’on n’est pas du genre « pépère », on peut prendre tous les risques ! Nous, aujourd’hui, on considère qu’on donne plus de chances à nos enfants en partant en Asie.
J-L : Quand on est venus ici, on est venus avec un certain capital. Mais la différence avec notre pays, c’est qu’ici, il y a des moyens de faire de l’argent. On a la chance d’être très bien formés et il y a de la demande. Il y a 6% de croissance! En France, l’ascenseur social est en panne. C’est très difficile de s’enrichir. En plus, on n’est pas du tout protégés quand on est entrepreneur. Nous, s’il n’y avait pas eu la famille d’Eve, on aurait été sous les ponts. Alors que partout ailleurs, si tu connais un échec, on ne considérera pas que tu es mauvais mais que tu as appris.
Nous rencontrons Guillaume Prévost alors que nous venons tout juste d’arriver en Australie. Il faisait de la finance chez Total avant de venir s’expatrier en Australie, à Perth. Il nous parle de son intégration et de la recherche d’emploi…
My Little Big Trip : Bonjour Guillaume, comment en es-tu arrivé à t’expatrier en Australie ?
Guillaume : Tout d’abord, il faut savoir que ma femme est australienne. Je l’ai rencontrée en France. Elle est médecin et il n’y a pas d’équivalences entre la France et l’Australie concernant le diplôme de médecine. C’est d’ailleurs le cas pour la plupart des diplômes. Il n’était donc pas possible pour elle de trouver un travail qui correspondait à ses qualifications en France. Elle devait reprendre des études pour pouvoir exercer. Elle a essayé un temps mais, se rendant compte qu’elle n’y arriverait pas, nous avons décidé de nous expatrier en Australie. Et ça c’était il y a un an.
MLBT : Et toi qu’est-ce que tu fais dans la vie ?
Guillaume : Je fais de la finance. Avant d’arriver à Perth j’étais chez Total. J’avais regardé un peu sur internet. j’ai vu qu’il y avait 2 millions d’habitants avec un taux de chômage très faible. Je me suis lancé. Je ne me suis pas vraiment inquiété de mes perspectives d’emplois en Australie. Je pensais que ça serait facile.
MLBT : En réalité ce n’est pas le cas ?
Guillaume : Aujourd’hui ça fait 1 an que je suis là et je suis toujours en recherche d’emploi. Il faut savoir que l’Australie est un eldorado quand tu es australien ou natif anglophone. Il y a beaucoup de travail pour les locaux ou pour les personnes qui ont des métiers techniques. Par exemple, un géologue trouvera un travail rapidement en Australie Occidentale. Sinon, il y a aussi beaucoup d’offres d’emploi dans le service et la restauration.
MLBT : Et pour les autres il n’y a rien ?
Guillaume : Si, tu peux trouver. Par contre, si tu ne fais pas parti des profils techniques, tu vas devoir accepter un travail au moins 3 niveaux en dessous de tes compétences. Le seul moyen de trouver du travail en Australie quand tu n’es ni australien ni natif anglophone, c’est d’avoir un réseau.
MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil à donner à ce sujet ?
Guillaume : Dans un premier temps, je vous conseille de choisir des petits boulots qui vous permettront de rencontrer des gens. Je connais un mec qui est venu en Visa Working Holidays (Visa Vacances Travail). Il cherchait dans le marketing mais il ne trouvait rien. Il était passionné de kitesurf donc il a commencé à donner des cours. Il en a donné un à un homme qui a décidé de le sponsoriser quelques semaines avant son départ.
MLBT : Qu’est-ce qui te plait en Australie ?
Guillaume : La qualité de vie, le climat méditerranéen, l’espace, la mer…
MLBT : Quels sont les salaires en Australie ?
Guillaume : C’est très variable. Quand tu sors d’école de commerce, tu peux t’attendre à avoir un salaire à environ 60 000 dollars par an. C’est l’équivalent de 40 000 euros en France. Mais je connais beaucoup de gens qui gagnent le double. Si j’avais le même poste que ce que j’avais en France, je gagnerai deux fois plus ! Par contre, si je veux récupérer le niveau que j’avais en France, il faudrait d’abord que je commence à un niveau très bas. Ça peut paraître décourageant à première vue mais on peut progresser vraiment très vite. Ce qui est super, c’est aussi que le marché du travail est assez dynamique. Ce n’est pas parce que tu as 45 ans que tu n’évolueras plus.
MLBT : Quelles sont les différences entre la France et l’Australie dans la vie quotidienne ?
Guillaume : Ici, la vie est tranquille. Les gens ne courent pas après l’argent parce que les salaires sont très élevés. D’ailleurs, après 40 ans, il est courant que l’une des deux personnes du couple arrête de travailler. Les australiens accordent une grande importance au cadre de vie. Ils commencent à 7h30 ou 8h du matin et finissent à 17h. Ils vivent avec le soleil.
Je pense que Perth est une région idéale pour élever une famille. C’est le paradis. Le climat est super, il y a la mer à côté et la nature tout autour. Les australiens en profitent ! Ils vont chercher leurs enfants à l’école à 15h30. Le travail s’adapte à la qualité de vie et pas l’inverse. Ils ne connaissent pas le stress ici. Leur expression favorite est le « no worries » (pas de problème/pas d’inquiétude).
C’est un pays heureux avec très peu de problèmes. Pas de problèmes politiques, économiques, ou militaires. Tout va pour le mieux. En plus, les australiens sont supers accueillants et très polis. C’est quelque chose qui m’a beaucoup marqué ici. Même quand tu croises simplement quelqu’un dans la rue il te dit bonjour et te demande comment tu vas.
MLBT : Donc la réputation de l’Australie est vraie ?
Guillaume : Oui mais il faut se battre. Ils font une immigration très sélective. Si tu es ingénieur tu trouves facilement, si tu es marketeur, c’est plus dur. A titre d’exemple, un géologue qualifié trouvera facilement un poste à 150 000$ par an.
Si je devais donner un conseil aux français, je leur dirai de rester humbles. Le français est connu pour avoir un côté très arrogant. A l’inverse, les australiens sont très humbles et très terre-à-terre.
MLBT : Est-ce qu’il y a une distinction entre la côte Est et la côte Ouest ?
Guillaume : Côté est, il y a de grosses mégalopoles. Ici, la ville fait 2 millions d’habitants et est très étalée. Quand tu vis ici, tu as l’impression que c’est tout petit. Il est fréquent de croiser des gens que l’on connait quand on se balade en ville.
Autre particularité de l’Australie occidentale, c’est une région plus protectionniste qu’ailleurs. C’est une des villes les plus riches du monde. Et les australiens de l’ouest ont l’impression d’alimenter toute l’Australie.
MLBT : Que peux-tu nous dire sur l’intégration professionnelle en Australie ?
Guillaume : Si on était australiens avec nos diplômes français, ça serait plus facile. Il ne faut pas oublier que c’est protectionniste ici. Ils ont un super modèle ici et c’est parce qu’ils se protègent! C’est pour cette raison qu’ils préféreront embaucher des australiens qui ont un diplôme au niveau licence, qu’un étranger avec un master. Il n’ont pas envie de se faire voler leur place ou leur argent par des étrangers. Les gens ne sont pas vraiment dans l’entraide quand tu n’es pas australien.
MLBT : Pourtant tu es arrivé avec une australienne et tu es marié avec elle, est-ce que ce n’est pas plus facile ?
Guillaume : J’ai rencontré un recruteur qui m’a expliqué que les australiens passeront toujours avant les étrangers même s’ils sont moins compétents. C’est pour cela qu’il faut avoir du réseau.
MLBT : Est-ce que tu peux trouver du soutien dans la communauté française ?
Guillaume : C’est ce que je pensais au début. Sauf que je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas de vraie solidarité entre français. Un français qui a galéré aura envie que l’autre galère aussi pour connaître ce que le premier à connu. Il n’aura pas forcément envie que l’autre s’en sorte super facilement. Maintenant, bien sûr qu’il y a des exceptions. Ceux qui aident sont ceux qui sont vraiment tes amis, pas juste une connaissance.
Ici la réussite ne passe que par les autres. Tu ne peux pas réussir tout seul. Il faut savoir s’entourer.
MLBT : Comment ça se passe l’intégration en Australie ?
Guillaume : Je pense que ça dépend de l’âge que tu as. J’ai 31 ans et je pense qu’arriver à la trentaine, ta culture et ta personnalité sont déjà ancrées. On a donc des attentes plus précises de ce que l’on veut dans ses relations sociales. Quand on a une culture différente comme c’est le cas entre les australiens et les français, on n’a pas du tout les mêmes centres d’intérêt. Par exemple, un français sera intéressé par la politique et les bons repas et les australiens par le sport et tout ce qui concerne la nature.
Le problème c’est que ce que j’aime n’est pas forcément ce qu’ils aiment. Moi quand je pars faire une soirée avec des amis, j’aime quand on prend le temps même si on doit finir tard. Alors qu’ici, les soirées commencent plus tôt et se finissent plutôt. Globalement, je trouve que ce n’est pas évident de créer des vraies amitiés ici, notamment à cause des différences culturelles.
Philibert Challan Belval est passionné par l’Asie. Il a travaillé dans plusieurs pays d’Asie du Sud-Est et a finalement décidé de s’implanter aux Philippines. Pour ce faire, il a monté Asia Relocation : une entreprise qui propose des services de déménagement et d’accompagnement aux expatriés. Il nous parle de son projet et de la culture Philippine.
My Little Big Trip : Bonjour Philibert, comment es-tu arrivé aux Philippines ?
Philibert : Après un échange universitaire et des stages en Asie du Sud-Est, je me suis vu proposer un poste de commercial aux Philippines pour une grande entreprise Française.
Ayant conscience après 6 mois de nombreux problèmes internes a la filiale Philippine, j’ai voulu persévérer et ne me suis pas découragé. Après un an et demi, j’ai décidé de quitter l’entreprise pour me tourner vers de nouvelles expériences plus enrichissantes.
J’ai alors commencé par chercher cette nouvelle opportunité qui pouvait me motiver et m’apporter le challenge dont j’ai besoin. C’est à cette période que j’ai rencontré mon associé actuel qui ayant ouvert son entreprise 8 ans auparavant dans l’immobilier, avait depuis longtemps l’envie de lier Immobilier/Déménagement/
MLBT : Comment as-tu eu l’opportunité de monter ce business ?
Philibert :J’ai rencontré mon associé actuel lors d’un cocktail/networking, ce genre d’événement est très prisés par les communautés expatriées et sont de bons points de départ pour une recherche d’emploi, de clients, ou de bien d’autres opportunités…
Après lui avoir expliqué mon expérience aux Philippines, il m’a rapidement résumé la sienne et m’a proposé de nous revoir rapidement pour discuter de mon intérêt et mes capacités a démarrer et développer cette structure de déménagement et de relocalisation ensemble. 3 jours plus tard, nous étions d’accord sur le principe et commencions a travailler ensemble sur le projet.
MLBT : Quel est le profil de tes clients ?
Philibert :Je vise principalement les étrangers (de préférence en contrats expatriés) mais nous n’avons pas forcément que ce profil.
MLBT : Comment fait-on pour trouver un travail ici ?
Philibert : Je recommande beaucoup le Networking, les évènements des chambres de commerce et les évènements sportifs de la communauté expatrié.
MLBT : Ça fait combien de temps que tu es lancé ?
Philibert : Ça fait un an et demi. Aujourd’hui on est trois à plein temps, avec un stagiaire pour 4 mois. AsiaRelocation propose de nombreux services. Il y a bien entendu le déménagement mais aussi tout ce qui est administratif/légal, la recherche de logement, les formations, les voitures en leasing, l’intégration/adaptation de l’expatrié et de son conjoint.
MLBT : Pourquoi est-ce que tu vas aussi loin dans la prestation ?
Philibert : Pour pouvoir proposer un package aux entreprises. Les entreprises qui envoient des familles entières dans un autre pays ont besoin que leurs employés s’adaptent mais aussi leur femme et leurs enfants. Si la femme veut partir au bout de 6 mois parce qu’elle n’a rien à faire, qu’elle ne rencontre personne et qu’elle n’a pas le sentiment d’être intégrée, c’est une expatriation ratée.
MLBT : Pourquoi est-ce que tu vas aussi loin dans la prestation ?
Philibert : Pour pouvoir proposer un package aux entreprises. Les entreprises qui envoient des familles entières dans un autre pays ont besoin que leurs employés s’adaptent mais aussi leurs femmes et leurs enfants. Si la femme ne s’adapte pas correctement et veut partir au bout de 6 mois, c’est une expatriation ratée.
MLBT : Vous les assistez pendant combien de temps ?
Philibert : Généralement pendant plus ou moins 1-2 mois après l’arrivée. Évidemment, il n’est pas exclu que nous soyons appelés pour avoir des informations supplémentaires au cours de l’année.
MLBT : Nous avons entendu dire qu’il y a des secteurs où l’entreprise doit être à majorité philippines et d’autres secteurs où ce n’est pas le cas.
Philibert : En effet, en général sans un apport de 200,000 USD la société doit être a majorité Philippine.
MLBT : Quelles sont les procédures à faire au niveau administratif pour être serein quand on monte son entreprise aux Philippines ?
Philibert : Il faut avoir des avocats sérieux et des partenaires de confiance. Apprendre de l’expérience d’autres entrepreneurs dans le pays aide beaucoup.
MLBT : Tu avais conscience de tous les risques en montant ta société ?
Philibert : Oui parce que c’est la même chose dans une grande partie de l’Asie, mais il y a toujours des alternatives.
MLBT : Tu as des concurrents ?
Philibert : Oui, j’ai 7 grands groupes internationaux. Mon avantage compétitif c’est le prix et la qualité du service. Je propose des services à la carte et en « package ». Nous sommes une petite entreprise qui propose un service complet. De nombreux clients ont affaire directement à moi. Pour tout ce qui est recherche de maison ou d’appartement, mon partenaire est parmi les 5 premiers aux Philippines avec sa société HousingInteractive
MLBT : Quelles sont tes ambitions ?
Philibert : Sur la partie immobilier, mon partenaire, a trois sociétés. Il a une plateforme internet, une société aux Philippines et une antenne au Vietnam. Depuis un an et demi, il travaille sur le développement de Housing Interactive dans d’autres pays. Mon objectif est de suivre Housing Interactive dans les pays dans lesquels il est implanté. Bien sûr, dans un premier temps il faut rendre AsiaRelocation profitable aux Philippines.
MLBT : Quel conseil donnerais-tu à une personne qui décide de s’installer ici ?
Philibert : Si elle veut venir en tant qu’employée, je lui conseille de trouver une entreprise avant de partir. Sinon il faut avoir une idée très carrée de ce qu’on veut monter ou avoir une très bonnes connaissances du pays avant de prendre la décision de s’installer ici.
MLBT : Quelle est l’erreur classique que les gens font en arrivant aux Philippines ?
Philibert : Je pense que c’est de rester aux Philippines pour rester aux Philippines. C’est-à-dire qu’ils ne restent pas pour une opportunité professionnelle mais simplement pour rester dans le pays.
Nous rencontrons Roger Ferrari dans son entreprise au cœur de Manille. Ce suisse est implanté aux Philippines depuis plus de 40ans ! Avant cela, il a passé un an en Australie. Il nous fait part de son expérience asiatique et australienne.
MLBT : Bonjour, comment êtes-vous arrivé aux Philippines ?
Roger Ferrari : Tout a commencé en 1968 lorsque j’ai décidé d’aller en Australie par la route. Ça m’a pris 14 mois ! Je suis finalement arrivé à Darwin le 6 juin 1969.
MLBT : Pourquoi aviez-vous décidé d’aller en Australie ?
Roger : A l’époque, on disait qu’on trouverait facilement du travail en Australie. Quand je suis arrivé à Darwin, j’avais l’impression d’avoir atterri sur la Lune ! Je ne comprenais rien. Ils avaient un accent très fort et ils n’articulaient pas ! Mon anglais était un anglais scolaire car j’avais fait une formation d’ingénieur mécanicien mais j’étais parti en voyage directement en sortant de l’école. Je n’avais jamais travaillé. Mon niveau d’anglais suffisait donc pour traverser le monde mais arrivé en Australie, je ne comprenais rien du tout.
MLBT : Comment est-ce que cela s’est passé quand vous êtes arrivé à Darwin ?
Roger : Quand je suis arrivé sur la plage de Darwin, l’endroit était rempli de tentes occupées par des immigrés. A cette époque, on disait que l’Australie était un eldorado. Ils avaient besoin de gens et ils nous disaient que si on venait jusque-là, on nous payait le voyage d’où qu’on vienne ! De ce fait il y a énormément de personnes qui étaient venues mais elles ne trouvaient pas de travail. Comme les immigrés ne trouvaient pas de travail, on leur payait une pension chômage. Ils vivaient donc grâce à ce maigre revenu.
MLBT : Mais pourquoi est-ce qu’on les faisait venir s’ il n’y avait pas de travail ?
Roger : Il y en avait ! C’est simplement qu’il fallait le trouver. C’était la croix et la bannière. Les mecs ne parlant pas anglais, ce n’était pas facile. Dès que je suis arrivé, les autres immigrés m’ont dit que j’étais fou de venir là et que je ne trouverai jamais de travail. Sauf que je n’avais plus un sou ! Il me restait 10 dollars en poche. Ils m’ont dit : « La première chose qu’il faut faire c’est d’aller s’enregistrer au Welfare (équivalent de pôle emploi), comme ça tu auras des sous et après tu reviens sur la plage. »
Pour moi il était hors de question de passer mon temps à attendre sur la plage. Le lendemain je me suis levé tôt. Je suis allé taper à toutes les portes… pas de travail. Je me suis levé aux aurores pendant 3 jours pour trouver du travail. Le 3ème jour, je vois un chantier et je demande du travail. Le chef de chantier avait besoin de quelqu’un pour installer un réseau électrique sur un chantier. J’ai commencé immédiatement après lui avoir parlé.
Au bout de 4 jours, plus de travail. Il m’a payé et voilà c’était fini. Il m’a donné mon chèque et je suis parti. Je découvrais ainsi le monde du travail, un monde que je n’avais jamais connu jusque-là. J’étais très étonné de voir comment ça fonctionnait.
J’ai continué à chercher du travail. J’ai rencontré une autre personne qui m’a dit qu’il y avait un consul suisse. Je l’ai cherché et je suis allé le trouver. Ils avaient un travail pour moi dans l’induction d’eau. Ils avaient un petit atelier et besoin de quelqu’un pour faire le design de tous les équipements. J’ai dû prêter serment sur la bible pour travailler pour le gouvernement !
J’ai commencé à travailler et je bossais à la suisse. Je n’arrêtais pas. J’essayais d’être le plus efficace possible. Je voyais les gens autour de moi qui étaient tranquilles. Ils ne faisaient rien de la journée ! J’ai travaillé 5 mois pour le gouvernement de 8h30 à 16h25 précise. J’étais payé, nourri et logé. C’était royal ! On travaillait en chemise, short et chaussettes blanches.
Un jour ,le chef de bureau nous dit qu’il a besoin de quelqu’un pour faire des heures supplémentaires. Il demande qui est d’accord. Tous les australiens faisaient profil bas alors j’ai sauté sur l’occasion. Ça me permettait d’avoir de l’argent ! Il me dit, très bien Roger, du restera jusque 18h. Pas de problème. Donc, après 16h25, je reste. J’attends. J’attends. Il ne se passe rien. 17h et toujours rien, 17h30, toujours rien. Donc à 17h30 je vais dans le bureau du chef et je lui demande ce que je dois faire. Il me dit « non c’est bon, tu restes près de ton bureau et quand il sera 18h tu signes là et tu pars ». Je ne comprenais rien. Le lendemain je demande à mes collègues. Ils m’expliquent que le chef a un quota d’heures supplémentaires par mois et que s’il ne l’utilise pas, il perd ses heures. Du coup je suis allé voir le chef et je lui ai dit que ce n’était pas la peine de demander aux autres et que je serai disponible tous les jours !
Ensuite, j’ai décidé de quitter Darwin pour aller passer trois semaines à Sydney. Mon nouvel objectif après était Vancouver. Je suis passé par Manille et j’ai trouvé ça pas mal du tout. C’est là que j’ai rencontré une fille qui travaillait à l’ambassade de France.
MLBT : Comment était vu à l’époque le fait de partir en backpacker ?
Roger : C’était super ! Mais ça a bien changé. Par exemple, aujourd’hui si on traverse l’Afghanistan, on peut se faire enlever alors qu’à l’époque ça n’arrivait pas. Les gens étaient beaucoup plus dans le partage. On pouvait facilement se faire inviter chez eux que ce soit en Iran, en Malaisie etc. Ce qui était génial c’était que les routards nous donnaient toutes les informations. Par exemple, en Inde, quand on n’avait nulle part où dormir, on pouvait aller dans les temples et ils nous donnaient aussi à manger.
MLBT : Finalement, est-ce que vous êtes allé à Vancouver ?
Roger : Jamais ! Comme je vous le disais? j’ai rencontré cette fille à l’ambassade de France qui m’a présenté à un de ses contacts. Ce dernier m’a proposé un job sur l’île de Palawan. Il s’agissait de gérer une entreprise d’algues. Je n’avais aucune expérience mais il n’arrêtait pas de me dire que ce n’était pas un problème. Il avait juste besoin d’un manager. Il m’a proposé de passer quelques jours là-bas en observation et de me dire ce que j’en pensais. J’ai donc fait un rapport.
Il a trouvé ça extraordinaire ! Il n’en revenait pas. Ça faisait trois ans qu’il avait son affaire et il n’avait jamais eu un seul rapport ! Il a absolument voulu m’embaucher et j’ai accepté. Je suis resté deux ans là-bas et je n’ai jamais quitté les Philippines.
MLBT : C’est génial ! On nous a beaucoup parlé de l’éducation aux Philippines, qu’en pensez-vous ?
Roger : Je pense qu’ici il y a un gros problème d’éducation. Je pense qu’il faut commencer à éduquer les jeunes à l’école parce que les parents ne savent pas. Par exemple, des choses de base comme de jeter les déchets dans la poubelle. Si vous allez aux Philippines et en Indonésie, vous verrez qu’ils jettent tout par terre. Autre exemple, ils ne savent pas traverser une route. Nous c’est une des premières choses qu’on nous apprend. Mais ici ils ne le savent pas parce que personne ne leur a jamais appris. Les automobilistes n’ont aucun respect pour les piétons et inversement.
La personne qui conduit ne s’arrêtera pas pour le piéton. Ici ils s’en fichent et ils passent. Mais moi, si je veux respecter le piéton et que je m’arrête, c’est tout juste si le piéton n’envoie pas un sms devant ma voiture en prenant son temps ! Il n’a aucun respect lui non plus ! Du coup, quand je conduis, je dois faire comme eux sinon je n’avance pas. Mais je pense que tout ça changerait si on commençait à respecter l’autre.
MLBT : On a entendu plusieurs sons de cloche sur les Philippins. Pour certains c’est le paradis et pour d’autres c’est l’enfer. Quel est votre ressenti ?
Roger : Pour moi, c’est un pays adorable, les gens sont charmants ! Mais c’est un pays frustrant parce que c’est un pays qui pourrait faire beaucoup plus. Le philippin est une personne extraordinaire à l’extérieur des Philippines. Il change quand il est dans son pays car il est très affecté par son environnement. Pour vous donner un exemple, si un philippin est aux États-Unis, il conduira très bien. S’il y a un stop, il s’arrêtera. En revanche, s’il est aux Philippines ça n’arrivera jamais. Il y a des philippins dans le monde entier et les gens les adorent Ce sont des bons bosseurs et ils suivent les règles. Par contre, lorsqu’ ils rentrent au pays, ça n’a rien à voir ! Le stop ils s’en fiche, le travail ils s’en fiche, la corruption c’est pareil etc. Ils rentrent dans leur environnement normal et reprennent leurs anciennes habitudes.
MLBT : Mais comment fait-on pour monter sa boite dans ce cas ?
Roger : (rires). Moi j’ai travaillé avec des philippins très bosseurs et très bons au Moyen-Orient et quand ils revenaient au pays, je ne les reconnaissais pas. Ils faisaient n’importe quoi alors que c’était les mêmes personnes !
On a essayé de comprendre ce qu’il se passait. Pourquoi le même gars change du tout au tout comme cela ? On a compris que c’était à cause de leur environnement, de leur famille. Ils sont très « famille » et sont très affectés par ce qui la concerne. Quand un philippin est au Moyen-Orient, la famille n’est pas présente et il n’est pas embêté avec les problèmes du quotidien. Quand ils sont ici, les problèmes commencent dès le matin et ils restent préoccupés avec ça toute la journée. Ils ne sont pas à ce qu’ils font parce qu’ils ont la tête ailleurs. De ce fait, ils font n’importe quoi au travail.
MLBT : Et que font-ils pour pallier à cela?
Roger: Ils essayent d’oublier.
MLBT : Comment ?
Roger: Avec l’alcool. Toute leur paie va dans l’alcool le soir après le boulot à la place de payer les factures. Le lendemain, rebelote. En plus ils ont de gros problèmes d’endettement ici. Tout le monde est endetté à tous les niveaux.
MLBT : Pourquoi avoir voulu monter votre entreprise ici plutôt qu’en Suisse ?
Roger : Parce que j’aime ce pays, malgré tous ses problèmes, je suis très attaché à ce pays. J’aime les gens ici. Mais c’est sûr que ce n’est pas toujours facile. Mon staff est bien payé. On essaye de les payer mieux que les autres pour les faire rester.
MLBT : Quelle est votre activité ?
Roger : Je fais du développement de projet. Je représente des sociétés européennes et je fais du conseil pour les aider à s’implanter ou à mettre en place des projets locaux. Je fais du développement de business. J’ai été représentant pour Alstom et aujourd’hui je m’occupe de Thales. Je fais beaucoup de relations publiques, je connais les gens au gouvernement.
MLBT : Quels sont les facteurs clefs de succès pour quelqu’un qui souhaiterait s’implanter ici ?
Roger : Ça dépend du secteur dans lequel vous vous mettez. Je pense que l’un des secteurs porteurs est le tourisme. Moi, si j’étais jeune, je ferais une boutique-hôtel avec une clientèle de très haut niveau, super service, une nourriture de qualité etc.
MLBT : Il n’y a pas de problèmes pour s’installer ici ? On entend souvent dire qu’il y a de grosses différences entre l’officiel et l’officieux…
Roger : Ici tout est négociable. Il faut simplement s’entourer du bon cabinet d’avocats.
MLBT : Comment fait-on pour le trouver ? Comment font les gens qui arrivent ici et qui ne connaissent personnes ?
Roger : Déjà il faut se renseigner auprès des gens qui sont déjà là. Il faut faire comme vous, rencontrer des personnes et aller leur parler, leur demander conseil. Il faut aussi aller aux CCE et à la Chambre de commerce. Il faut passer 3 mois à trouver de l’information et ensuite réfléchir à comment s’implanter.
Par contre moi, si j’avais 25 ans aujourd’hui, j’irais m’installer en Birmanie. Là-bas, tout est à faire. Il y a peu de pays qui sont aussi peu développés en Asie. C’est un pays qui vient de s’ouvrir et qui sera en croissance pendant des années.
MLBT : Si vous receviez un CV avec une année sabbatique et un projet comme My Little Big Trip, qu’est-ce que vous vous diriez ?
Roger : Je me dirais que ce sont des gens qui ont l’esprit d’initiative et qui ont osé prendre des risques. Aujourd’hui il faut innover, il faut savoir prendre des risques, sortir de sa zone de confort. C’est très bien ce que vous faites!
MLBT : Quel conseil donneriez-vous aux gens qui veulent partir mais qui se posent encore des questions ?
Roger : Je leur dirais que d’abord, il faut aller voir. Il faut prendre le risque. Bien sûr, il faut s’adapter en fonction de sa situation familiale. Si on est célibataire ou en couple, il faut y aller ! Avec des enfants, c’est plus compliqué. Mais pour un jeune sans enfant, il faut tenter le coup !
Bonne nouvelle! En Australie, il est possible d’obtenir certains visas en ligne. Avoir son visa en moins de 24h, c‘est possible! Pour venir en Australie, vous avez plusieurs options en fonction du but de votre voyage.
Voici les visas les plus populaires :
● Le visa touriste
● Le visa vacances-travail appelé « working holidays visa » en anglais
● Le visa 457
♦ Le visa touriste:
Il est valable 3 mois à compter de la date d’entrée sur le territoire australien. Attention, il est impératif de faire la demande avant d’arriver sur le sol australien. En effet, impossible d’entrer sur le territoire sans visa. En fonction de votre nationalité, vous avez plusieurs options:
- Le visa eVistor : Ce visa fait partie de ceux que vous pouvez obtenir en ligne. C’est un visa multiples entrées qui vous permettra de venir en Australie dans un cadre touristique ou pour affaires. Il est gratuit et valable 3 mois après l’entrée sur le territoire. Vous avez 12 mois pour l’utiliser après obtention. Vous avez la possibilité de le renouveler ou de l’étendre.
Il est destiné aux nationalités des pays suivants : Andorre, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, République Tchèque, Danemark, Estonie, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Hongrie, Islande, Irlande, Italie, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Monaco, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Portugal, Roumanie, République de Saint-Marin, République Slovaque, Slovénie, Espagne, Suisse, Royaume-Uni.
Vous trouverez des informations complémentaires sur le site du gouvernement australien en cliquant ici
- Le visa ETA Visitor : Ce visa est valable 12 mois après son obtention et 3 mois une fois entré sur le territoire. Vous pouvez l’utiliser pour du tourisme ou pour des études de moins de 3 mois. Vous ne pouvez pas travailler avec ce visa.
Il est destiné à des nationalités hors Union Européenne : Brunei, Canada, Hong Kong, Japon, Malaisie, Singapour, Corée du Sud, États-Unis.
Si vous êtes membre de l’Union Européenne et que voulez tout de même l’obtenir, il vous faudra passer par un intermédiaire comme par exemple une agence de voyages ou un agent d’immigration. Plus d’informations sur le site du gouvernement australien en cliquant ici
- Le tourist visa 676 qui peut également être utilisé pour prolonger son premier visa touriste. Comme son nom l’indique, il a essentiellement pour but le tourisme ou les études de moins de 3 mois. De même que pour les autres visas touriste, il est valable 3 mois et vous n’avez pas l’autorisation de travailler. Il peut être prolongé jusqu’à 12 mois. Pour cela, pensez à vous y prendre au moins deux semaines à l’avance. Vous trouverez plus d’informations sur le site du gouvernement australien en cliquant ici
♦ Le visa vacances travail (ou WHV):
Le visa vacances travail, également connu sous le nom de Working Holidays Visa, vous permet de séjourner en Australie pour une durée d’1 an. Pour l’obtenir, il faut avoir entre 18 et 30 ans inclus. La procédure est très simple car il suffit de faire la demande en ligne et vous recevrez le visa électronique dans votre boite mail sous 24h. Pensez à faire la demande avant d’arriver sur le territoire australien.
C’est un visa à entrées multiples. Il est valable 1 an à compter de la date d’émission, vous avez ensuite un an de validité à partir de la date d’entrée sur le territoire. Il pourra vous être demandé de prouver que vous avez au moins 5000$ sur votre compte en banque et que vous possédez une assurance. Ces attestations pourront vous être demandées à la douane. Pour certains, une radio des poumons pourra être exigée avant l’obtention du visa. Cette demande vous sera faite par mail de la part de l’immigration australienne.
Grâce à ce visa vous pourrez étudier en Australie pendant 4 mois ou bien travailler pour une durée d’1 an avec un maximum de 6 mois par employeur. Pour travailler plus de 6 mois pour un employeur, il vous faudra demander à être sponsorisé par votre entreprise. C’est ce que nous allons voir dans la partie suivante.
Il est destiné aux nationalités suivantes : Belgique, Canada, République de Chypre, Danemark, Estonie, Finlande, France, Allemagne, Hong-Kong, Irlande, Italie, Japon, République de Corée, Malte, Pays-Bas, Norvège, Suède, Taïwan, Royaume-Uni.
Pour plus d’information sur le Working Holidays Visa, rendez-vous sur le site du gouvernement australien en cliquant ici.
Ce visa est un visa de travail qui vous permettra de travailler en Australie pour une durée allant de 1 jour à 4 ans. Pour l’obtenir, il faut qu’une entreprise accepte de vous sponsoriser pour une mission précise. C’est assez difficile à obtenir dans la mesure où il faut que l’entreprise prouve qu’elle n’a pas réussi à obtenir les compétences de la personne qu’elle sponsorise chez un australien.
Attention, si vous souhaitez changer d’entreprise pendant la durée de votre sponsoring, vous aurez 28 jours pour trouver une autre entreprise qui accepte de vous sponsoriser. Dans le cas contraire, vous serez obligé de quitter le pays. Mieux vaut donc le prévoir et faire les démarches auprès d’une entreprise potentielle avant de démissionner.
Bon à savoir : c’est à l’entreprise qui vous sponsorise de prendre en charge tous les frais liés à l’émission de ce visa. Vous aurez à passer un test d’anglais et des examens médicaux afin de pouvoir l’obtenir. Enfin, grâce au visa 457, vous pouvez également faire venir votre famille. C’est également un visa renouvelable.
Pour plus d’informations sur ce visa, n’hésitez pas à consulter le site du gouvernement australien en cliquant ici.
♦ Autres possibilités:
Pour venir vivre en Australie, vous avez d’autres options comme le visa investisseur ou vous pouvez demander la résidence permanente. Pour plus d’informations à ce sujet, n’hésitez pas à consulter le site du gouvernement australien.
Nous sommes à Perth. Sandra Giry nous reçoit chez elle. Elle est en plein déménagement car elle a trouvé un job à Sydney. Elle nous raconte comment elle a réussi à s’intégrer et à trouver un travail en Australie. Ça lui aura pris deux ans et beaucoup d’efforts, d’énergie, et de persévérance.
MLBT : Bonjour Sandra, peux-tu nous expliquer ton parcours ?
Sandra : J’ai fait l’IDRAC, une école de commerce à Lyon J’ai terminé mes études par un stage en chef de produit marketing chez Johnson & Johnson. Trois mois après la fin du stage, on m’a appelé pour me proposer le poste en CDI. J’ai eu beaucoup de chance. Peu de gens accèdent à un poste marketing directement après l’école et sans passer par la vente.
Je me suis énormément investie. C’était un travail très prenant. J’étais en déplacement très régulièrement la semaine et une partie de mes week-end. Je ne comptais pas mes heures. Mon métier et mon poste évoluaient beaucoup. Je travaillais dans une grosse boite américaine avec tout ce que cela comporte : moyens, opportunités et travail acharné.
Sauf qu’après 6 ans dans ce travail, je n’avais pas de vie personnelle. Je n’étais jamais là. Je gagnais très bien ma vie mais j’étais seule. Ça commençait à me peser. Professionnellement, le climat devenait très lourd à cause d’une réorganisation et j’avais le sentiment d’avoir fait le tour de mon job.
MLBT : Quel a été l’élément déclencheur ?
Sandra : L’approche de mes 30 ans et un souci de santé m’ont fait prendre conscience de pas mal de choses. Ça faisait un moment que je voulais partir en Australie. Je me suis dit que c’était le moment. Je suis allée voir mon DRH et j’ai demandé un congé sabbatique de 11 mois. Il a accepté sans problème.
MLBT : Pourquoi as-tu décidé de partir en Australie ?
Sandra : Je voulais parler anglais, je voulais être bilingue et je voulais que mon voyage ait une plus-value. L’Afrique du sud me tentait mais c’était compliqué en termes de climat social. Au Canada, il fait trop froid. J’avais déjà visité l’Europe et ma sœur vivait en Australie. Elle bougeait tous les deux ans et allait bientôt partir. C’était l’occasion.
MLBT : Comment tu t’es organisée ?
Sandra : Je ne me suis pas du tout préparée. J’ai vendu mes affaires et je suis arrivée chez ma sœur avec mon sac à dos. Je suis restée à Sydney chez ma sœur pendant 3 mois et je suis partie voyager. J’ai pris un avion pour Perth et j’ai visité toute la côte WA du nord au sud en van. Je passais beaucoup de temps dans la nature. C’est à cette période que j’ai rencontré mon partenaire actuel.
MLBT : Combien t’as coûté ton voyage?
Sandra : Concernant mon budget, je suis arrivée avec 15 000 euros pour la première année. Je voyageais dans un van que j’ai décidé de louer parce que je partais seule et que je n’y connaissais rien en mécanique. Ça m’a coûté 50 dollars par jour. Avec un van en location on est plus serein sur la qualité du matériel parce que l’agence est censée tout vérifier.Ce qui est génial en Australie, c’est que les gens sont super sympas. Une fille peut vraiment voyager seule sans avoir rien à craindre.
MLBT : A quel moment tu as décidé de rester?
Sandra : C’était 3 mois avant la fin de mon visa. J’ai décidé de rester avec mon partenaire. Je suis donc allée travailler dans un vignoble pour pouvoir renouveler mon visa. J’ai eu pas mal de problèmes. J’ai dû quitter le pays à la fin du premier visa car je m’étais trompée en envoyant ma deuxième demande trop tôt. Quand je suis rentrée à Perth, je voulais trouver un travail en marketing. J’ai cherché du boulot pendant 4 mois. Je n’avais aucune réponse, même pas un entretien! Pourtant j’avais un bon CV avec une expérience dans grande entreprise très connue ici.
MLBT : Quels sont les outils à connaître pour trouver du travail ici?
Il faut chercher sur des sites internet comme : carrerone, mycareer, seek etc. Et postuler à toutes les agences de recrutement car ici il est très rare qu’un poste ne soit pas géré par une agence. En ce qui me concerne j’avais aussi cherché dans toutes les entreprises françaises implantées en Australie. J’avais contacté la Chambre de Commerce et Expat United. J’ai tout essayé. Et à chaque fois qu’on allait en soirée, je prenais des contacts et je distribuais mon CV.
MLBT : Comment tu t’en es sortie ?
Sandra : J’ai eu la chance de rencontrer quelqu’un qui était en marketing et qui était d’accord pour me recevoir et regarder mon CV. Il m’a dit que j’avais un super profil, un super niveau d’anglais et une super expérience mais que le problème était probablement le Working Holidays Visa étant donné que ce visa ne permet pas de travailler plus de 6 mois pour le même employeur.
A partir de ce moment on a fait les démarches pour être conjoints de fait. Ça s’appelle le « partner visa ». Il coûte 4000 dollars et le processus est très lourd. On a mis 6 mois rien que pour faire le dossier. En attendant, j’ai pris un petit job.
MLBT : Quand est-ce que tu as eu ton visa ?
Sandra : J’ai eu mon visa en octobre et je me suis remise à la recherche d’un boulot en marketing. Je me disais que c’était ma dernière chance. Finalement, fin octobre, j’ai vu que Johnson & Johnson recrutait. J’ai appelé le responsable recrutement, il m’a dit qu’il avait un poste de disponible en marketing à Melbourne ou Sydney. C’était le même poste que celui que j’avais en France. J’ai tenté le coup.
En tout j’ai eu 7 entretiens, 2 par téléphone, 1 conférence téléphonique et je suis allée 3 fois à Sydney et une fois à Melbourne. J’ai appris il y a deux semaines que j’avais le job et là on part à Sydney. C’était un soulagement et une fierté parce qu’on était 5 finalistes et que j’étais la seule étrangère. En plus c’est une nouvelle vie qui commence, on va prendre un appart à deux. La coloc ce n’est pas toujours facile à gérer quand on est en couple.
MLBT : Effectivement, on a l impression que tout le monde vit en colocation ici.
Sandra : Oui, ici, pratiquement personne ne vit seul parce que ça coûte trop cher. Dans nos amis, tout le monde vit en coloc.
MLBT : Comment ça se passe l’intégration des français en Australie ?
Sandra : Déjà, il faut savoir que le backpacker français donne une très mauvaise image des français. Quand on est intégré on voit qu’on est traités différemment par les australiens. Il faut savoir que pour la plupart, ils n’ont jamais voyagé en dehors de Fidji et Bali et dans leurs hôtels 5 étoiles. Une bonne partie d’entre eux n’a même pas voyagé dans son propre pays. Donc ils ne sont pas ouvert d’esprit et le racisme ne concerne pas uniquement les français, ils sont anti-tout étranger. Il y a aussi un racisme australien/aborigène qui est très fort et qui est choquant. Parfois on a l’impression d’être en apartheid. Pour vous donner un exemple, la dernière fois, il y a une maison qui s’est fait cambriolé dans le quartier. Les premières personnes que la police est allée voir ont été les aborigènes!
Dans le cadre du travail, il y a un protectionnisme très fort. On se rend compte que tu as beau être bon dans ton domaine, on ne te proposera rien. Tu passeras toujours après les australiens.
MLBT : Comment tu gères l’éloignement de ton pays ?
Sandra : La distance est parfois très dure à gérer. Il y a des choses que j’adore ici mais il y a des choses qui me manquent terriblement comme les amis, la famille, et certains produits alimentaires comme le pain, le fromage, le fois-gras... Pour moi émotionnellement c’est une sinusoïde. Parfois je suis au creux de la vague et parfois je suis au top. La France me manque mais je sais que c’est la vie d’expatrié. Par exemple, ma meilleure amie vient d’avoir un bébé et je n’étais pas là, je n’ai jamais vu ma nièce qui vient d’avoir un an, des exemples comme ça, je pourrais vous en donner des dizaines.
MLBT Quels sont les points positifs de l’Australie?
Sandra : Ce qui est cool ici c’est qu’ils ont un confort et une hygiène de vie que l’on n’a pas en France. Ça s’explique par leur situation économique, ils sont dans leur bulle. Parfois je les envie parce que très peu de pays dans le monde ont la chance d’avoir une bulle dorée comme eux. Ils sont relax et de bonne humeur, ils te demanderont toujours comment tu vas.
Et surtout, ici, je me sens libre ! Les gens sont adorables, ils t’aident, tu peux t’habiller comme tu veux, tu n’as rien à craindre. En France il y a une violence et une tension permanentes qu’on ne retrouve pas en Australie. Ici je n’ai pas peur de ce qui peut arriver.
MLBT : Comment on fait pour s’intégrer ici?
Sandra : C’est une bonne question. Ce n’est pas plus facile en Australie qu’en France. Ils se connaissent tous depuis l’école et ne s’ouvrent pas facilement. Après, il est possible de s’intégrer puisque tous les français que je connais sont très bien intégrés. Pour moi c’est le problème des pays modernes. Malgré les réseaux sociaux et les nouveaux moyens de communication, il est très compliqué de rencontrer des gens. Je pense qu’il faut passer par le travail ou par une activité sportive mais pas par les soirées. Les soirées c’est entre amis, tu ne rencontres pas vraiment de nouvelles personnes.
MLBT : Quel conseil donnerais-tu aux gens qui pensent partir en Australie?
Sandra : La première chose c’est de ne pas faire son français typique. Si tu pars t’expatrier quelque part c’est parce que tu veux quelque chose de différent. N’essaye pas de retrouver la France partout où tu vas en te disant : « en France ce n’est pas comme ça, en France on fait de cette manière là etc.« . Ne râle pas, ne juge pas. Et ce, quel que soit le pays! Si tu pars c’est que tu veux découvrir une nouvelle culture, un nouveau mode de vie !
Je pense qu’il ne faut pas avoir peur de parler. Les gens sont contents quand tu parles anglais. Ils ne parlent pas d’autres langues donc ils voient que tu fais un effort. Il faut essayer de s’intégrer.
MLBT : Que dirais-tu à ceux qui pensent qu’ils vont énormément s’enrichir en venant ici?
Sandra : Arrêtez de rêver ! Il y a beaucoup d’argent en Australie Occidentale mais c’est réservé aux australiens ! Peut-être qu’ici c’est un eldorado mais moi je ne le connais pas. Je pense que tu peux faire ta place n’importe où si tu te bouges ! Il faut persévérer et ne pas baisser les bras. Il faut pousser les portes mais c’est pareil en France. On est une génération à qui on a vendu du rêve. On n’a pas le sens du travail et de l’effort. On est la génération à qui on dit qu’on aura tout tout de suite et sans effort. Je pense qu’il faut bosser, se donner et si tu persévères il y a une porte qui va s’ouvrir.
Si j’avais un conseil à donner ce serait : ouvre-toi à la différence. Tu ne peux pas découvrir un pays si tu ne fais que regretter le pays dans lequel tu es. Et aussi, arrêtez de croire au père noël!
Durant notre séjour à Manille, nous avons entendu parler de la boulangerie « Gérald« . Nous prenons donc rendez-vous avec Gérald Egasse, entrepreneur français expatrié depuis près de huit ans, dans son petit café aux airs parisiens. Il nous explique comment il en est arrivé à s’implanter aux Philippines en montant une activité de négoce et de retail.
My Little Big Trip : Comment en es-tu venu à monter ton business à Manille ?
Gérald Egasse: Je suis arrivé à Manille il y a 8 ans. J’avais rencontré une philippine à Paris. A l’époque, je travaillais dans le négoce de viande. J’étais acheteur pour un groupe international. Au bout de deux ans, le directeur m’a proposé de vendre des produits en Europe. J’ai commencé à m’occuper des clients à l’export en Suisse, en Scandinavie, en Allemagne, puis au Japon et aux Philippines. C’est dans ce cadre que j’ai rencontré mon amie philippine. Au bout de 6 mois, j’ai démissionné et je suis parti aux Philippines.
Je n’avais pas de travail quand je suis arrivé. J’ai donc fait ce que je savais faire, du négoce international de viande.
MLBT : Comment tu as fait pour trouver du travail dans ton domaine ?
Gérald : Quand je suis arrivé, je n’avais rien. Mais il faut savoir qu’aux Philippines, les gros industriels parlent très mal à leurs fournisseurs. La plupart d’entre eux dépassent les délais de paiement. Donc maintenant, quand les Philippines veulent importer, on leur demande de payer la totalité de leurs marchandises en avance. A cause de ça, ils sont grillés avec tous les fournisseurs du monde entier. Les Philippines ne peuvent pas demander de facilités de paiement, et c’est très contraignant pour eux dans leur business.
Moi je n’avais pas de fonds donc c’était très bien. J’ai pu démarrer sans avoir besoin de beaucoup d’argent puisque je n’avais pas de frais à avancer. J’étais payé tout de suite. J’ai donc commencé cette activité d’importation avec la viande et j’ai continué avec le saucisson et le poisson J’ai continué l’expansion en m’internationalisant en Thaïlande.
MLBT : Tu avais des contacts ?
Gérald : J’allais souvent en Thaïlande acheter de la viande. J’allais voir les chefs d’hôtels et je leurs demandais qui étaient leurs fournisseurs. Ça m’intéressait de m’adresser aux fournisseurs parce que, passer directement par eux permet de faire des commandes de plusieurs containers. Une fois que j’obtenais leurs noms, je les contactais.
MLBT : A t’entendre on a vraiment l’impression que c’était super facile.
Gérald : Vous savez, c’est un business à petites marges. Donc le secret, c’est d’avoir les producteurs, de connaitre tous les abattoirs, d’avoir le réseau. Je l’avais déjà grâce à mon expérience française. Quand j’ai dit à mes contacts que je partais aux Philippines, ils m’ont dit : « ok, va voir ce que tu peux y faire ».
MLBT : Tu as fait ça pendant combien de temps ?
Gérald : C’est une activité que j’ai fait, exclusivement pendant les deux premières année après mon arrivée et que je fais toujours aujourd’hui. Ensuite, j’ai constaté que j’avais pas mal de clients en France et j’ai regardé ce que je pouvais faire au niveau européen. Aujourd’hui, je fais beaucoup de fruits, crevettes, poissons vers la France.
Le problème aux Philippines, c’est qu’ici il y a énormément d’intermédiaires. C’est également très compliqué de faire des économies d’échelles car il est très difficile d’étaler les coûts fixes. En fait, les propriétaires des terres ne savent pas du tout ce qui se passe sur leurs terres. Ils se prennent juste un coût fixe pour qu’on puisse exploiter la terre et ne s’en occupe plus. Le second problème qu’on rencontre fréquemment, c’est que ce sont de petits entrepreneurs. De ce fait, ils n’ont pas forcément de camion donc il ne font qu’une petite partie du trajet puis un autre va récupérer la cargaison pendant 300 km et ainsi de suite.
Du coup, c’est très compliqué d’évaluer les coûts et de répondre au cahier des charges français.
MLBT : Quel est l’intérêt d’acheter des produits venant des Philippines ?
Gérald : Aujourd’hui, dans notre business model, on élabore des produits très haut de gamme. C’est différent de ce que fait la concurrence. A titre d’exemple, on fournit Thiriet qui est spécialisé dans les produits surgelés haut de gamme.
MBLT : Tu exportes seulement en France ?
Gérald : J’exporte en France, en Belgique et en Suisse parce que mes clients sont des gens qui recherchent des produits de qualité.
En ce qui concerne la partie boulangerie, j’ai monté ça il y a deux ans. C’était un test qui n’a pas très bien marché parce que l’endroit ne décolle pas. On va déménager en juin. Pour moi, ce magasin est l’apprentissage de la grande distribution. Mon métier m’a habitué à acheter en gros aux entreprises et là, je dois distribuer aux consommateurs. Ça n’a rien à voir. C’est un autre monde. Je pense que le magasin marchera mieux avec un meilleur emplacement. Et pour tout ce qui est surgelé, on va lancer un site internet.
MLBT : Quelle est la stratégie pour la partie boulangerie ?
Gérald : On va se concentrer sur des petits kiosques à emporter dans des endroits très classe. On va faire également faire vendre par le biais d’autres organismes. Mais c’est très difficile parce qu’il faut avoir des relations. Cette boutique était vraiment un premier essai. Maintenant, il faut rebondir. Au niveau positionnement, je ne veux pas faire trop « français » non plus. Le but n’est pas de s’adresser uniquement aux français ou aux touristes.
MLBT : Quel conseil donnerais-tu à des personnes qui hésitent à partir ?
Gérald : Je pense que pour partir, il faut avoir un petit goût pour l’aventure. Moi par exemple, je suis allé au Cambodge pour voir un pote. Il embauche plein de jeunes avec salaire un peu inférieur. Il faut savoir que les contrats « d’expats » tels qu’on les connaissait existent de moins en moins. Je pense qu’il ne faut pas avoir peur de partir pour faire quelques sacrifices. Il ne faut pas avoir peur d’accepter un boulot un peu en dessous de ce qu’on peut avoir en France. Je connais un mec, quand il s’est installé aux Philippines, il a ouvert un bureau pour une boite Israélienne dans le ciment. Il gagnait 1000$ par mois et maintenant il tourne à 20 000$ par mois. Il est en charge de plusieurs pays autour des Philippines.
Je pense que le sacrifice d’une bonne situation est nécessaire dans un premier temps. Il faut prendre le risque. Moi, quand je suis venu ici, j’ai mis deux ans à démarrer. Pendant deux ans, j’ai failli repartir.
J’ai grandi en Afrique de 0 à 15 ans. Depuis que j’ai fait mes études et mon premier boulot, j’ai toujours eu envie de repartir. Quand j’ai pris la décision de venir ici, on m’a dit que j’étais en train de tout gâcher. Ils parlaient de ma carrière professionnelle bien entendu. Alors que moi, j’avais l’impression de tourner en rond dans job.
MLBT : Quelles sont les difficultés ici ?
Gérald : Les règles du jeu ne sont pas les mêmes qu’en Europe. Par exemple, tu ne sais jamais combien va te coûter un container à l’importation avant qu’il arrive. Tu as toujours tout un tas de frais variables que tu dois négocier. Tu es tout le temps sollicité pour payer des frais supplémentaires. Il faut y aller doucement, il faut prendre le temps de découvrir le pays et la culture Par exemple, tu ne sais jamais combien de temps va te prendre l’ouverture d’un magasin. La planification est presque impossible aux Philippines.
Mais je pense qu’on arrive quand même à travailler ici. J’ai grandi en Afrique et c’est quand même plus difficile là-bas.
La vie coûte cher en Australie… très cher! Aujourd’hui rendez-vous chez le médecin pour un simple rappel de vaccin. Aucune difficulté à trouver le centre de vaccination (merci Google). Nous prenons donc rendez-vous et nous y rendons le lendemain.
Dès nos premiers pas dans le centre de vaccination, une feuille de papier à 4 nous annonce la couleur… 115 dollars la consultation… Et c’est sans compter le prix du vaccin! Une fois à l’accueil, la secrétaire nous demande de remplir une feuille longue comme le bras avec tout un tas de questions. On avait l’impression de remplir un formulaire de don du sang. Pour le reste, tout s’est passé comme en France. On note tout de même une facture de 132 Dollars (104 Euros) à la clef!
Donc, pour tous ceux qui souhaitent s’expatrier en Australie, veillez à bien préparer votre voyage en amont en faisant tous vos vaccins à l’avance et en faisant un check-up complet!
Besoin d’un conseil ? Allez dans la rubrique préparatifs, nous vous expliquons tous les vaccins à faire et les traitements à prévoir
Nous rencontrons Bruno Hirsh à la suite de notre interview avec Eve et Jean-Louis Fresnel. Dès le début de l’interview, il commence à nous parler de la culture philippine. Il faut dire qu’il la connait bien puisqu’il vit là depuis 5 ans, qu’il est marié à une philippine, et qu’il partage sa propre maison avec toute la famille !
My Little Big Trip : On a remarqué qu’ici les gens ont des grosses difficultés à être à l’heure. Comment fais-tu quand tu dois travailler avec eux ?
Bruno : C’est très compliqué, il faut s’habituer ou bien leur faire comprendre que toi, tu fonctionnes différemment. Le problème c’est qu’ils te donnent souvent des excuses. Je connaissais une personne qui était tout le temps en retard, elle me faisait patienter 45 min ou 1h à chaque fois. Je lui ai dit une fois, deux fois, et ensuite j’attendais 10 min et je partais. Elle me rappelait 1h plus tard en me disant qu’elle était là et je lui disais que j’étais parti. Elle m’a refait le coup une ou deux fois et ensuite elle est venue à l’heure. Mais de toute façon c’est à toi de t’adapter. Tu ne peux pas faire ça avec tout le monde.
MLBT : Mais pourquoi font-ils ça ?
Bruno : C’est simple, s’ils ont rendez-vous à 15h, ils considèrent que du moment qu’il n’est pas 15h ils ne sont pas en retard.
MLBT : Oui mais ça fait perdre beaucoup de temps…
Bruno : Oui, vous savez ici ils ont du temps à perdre. Il y a beaucoup de personnes qui sont payées pour faire la queue, ça s’appelle des « runners ». Ils n’en ont rien à faire que ça prenne une heure ou deux heures puisque c’est leur travail. C’est frustrant de perdre du temps mais il faut savoir passer au-dessus de ça. Tu ne changeras pas les gens et leur manière de vivre. Tant qu’il y aura des gens qui seront payés à attendre, ça n’évoluera pas. Ce sont des frustrations de la vie de tous les jours auxquelles il faut s’adapter sinon ça va vous bouffer.
Malgré tout, il ne faut pas négliger les « runners », ils créent des emplois et sont utiles parce qu’ils te facilitent la vie. Je vous donne un exemple de la vie de tous les jours. Je cherche un cadre pour mes photos. Premier challenge, trouver où se vendent les cadres. Aussi étonnant que ça puisse paraitre, ce n’est pas si évident et à chaque fois que je demande on me répond « je ne sais pas ». En plus, comme on est étrangers, ils vont partir du principe que c’est plus simple de te dire non que de t’expliquer où c’est.
Une fois que j’ai enfin trouvé où acheter les cadres, j’en achète un et je demande au vendeur un clou. Le commerçant n’en vend pas. Je lui demande où je peux en trouver et il me répond… qu’il ne sait pas ! Donc il faut se remettre à chercher un boutique où il y a des clous, redemander à plein de personnes différentes etc. Et c’est toujours comme ça.
Dans ce genre de situation, il ne faut pas laisser aller la frustration. Si ça te frustres, la fois suivante tu t’adaptes et tu envoies ton « runner ».
MLBT : Mais, est-ce qu’il fait vraiment ce que tu as demandé ? Par exemple, si tu lui dis de te ramener un cadre ?
Bruno : Il faut être le plus spécifique possible. Il faut dire que c’est un cadre, préciser la couleur, la taille, le motif, la référence etc. Sinon, il reviendra sans rien parce qu’il n’était pas sûr. Il n’aura pas non plus le réflexe d’appeler pour demander. Ils n’ont pas du tout l’esprit d’initiative, ça n’existe pas ici. Ils ne veulent pas prendre de risques.
MLBT : Lorsqu’on était chez les Fresnel hier on a cru comprendre que tu avais vécu en Californie ? Qu’est-ce que tu y faisais ?
Bruno : Oui, après mes études d’école de commerce, j’ai fait un MBA en Californie et je suis resté y vivre quelques années. Je m’occupais de vendre des produits « gourmets » pour une entreprise qui était en pleine extension. A l’époque, les perspectives de croissance étaient décuplées ce qui provoquait d’énormes opportunités. J’étais dans la Silicon Valley à un moment où Google n’avait que 5 employés ! C’est aussi à cette période que j’ai rencontré ma première femme.
Je suis revenu en France quelques années plus tard et j’ai travaillé plusieurs années en tant que responsable export dans plusieurs entreprises. Quand j’ai quitté ma dernière entreprise, j’ai fait du middle management entre mes clients et mes fournisseurs. Aujourd’hui, je gagne encore de l’argent grâce à ça. En même temps, j’ai monté une société où j’aidais des petites PME à faire de l’export dans les produits de pâtisserie.
MLBT : Comment es-tu arrivé aux Philippines ?
Bruno : Il faut savoir qu’en 2008, j’ai divorcé. Peu après, je suis allé voir un distributeur et un fournisseur à Macao. J’avais rendez-vous avec mon distributeur le soir sauf qu’à la dernière minute, il m’a appelé pour reporter notre rendez-vous au lendemain matin. Je suis allé manger au restaurant français où j’ai rencontré mon épouse actuelle! Elle était serveuse dans ce restaurant où il y avait une majorité de staff philippin. Au début je ne devais y rester qu’une journée et je suis finalement resté pendant 1 semaine. Je suis rentré en France fou amoureux et je faisais l’aller-retour jusqu’à Macao toutes les semaines. Au bout d’un mois et demi, je suis allé voir mon distributeur sur place en lui expliquant que je voulais m’y installer et que je cherchais une entreprise à racheter. Coup de chance, il voulait vendre la sienne. Je l’ai rachetée et je suis allé m’installer à Macao.
MLBT : Qu’est-il advenu de cette entreprise ?
Bruno : Je l’ai revendu car on avait fait une perte de 1 million d’euros en deux ans. Aujourd’hui, je suis consultant pour deux entreprises. Je m’occupe de leur développement export pour le marché asiatique.
Entre temps, après avoir vendu mon business à Macao, j’ai acheté des terrains et j’ai construit des maisons. J’ai monté un projet immobilier de A à Z, j’ai construit et revendu 12 maisons. Ça a duré deux ans et demi.
MLBT : Tu as quand même gagné beaucoup d’argent dans ta vie. Qu’est-ce que tu penses quand tu vois des jeunes comme nous qui ont fait les mêmes études que toi et qui n’arriveront probablement pas à gagner aussi bien leur vie que toi ?
Bruno : Ca dépend de la vie que vous voulez ! Je vais vous raconter une anecdote. Mes potes de lycée me disent : « Quelle chance tu as de mener la vie que tu mènes ». Je leur réponds : « Non, tu ne regardes pas ta vie du bon côté. Moi j’envie ta stabilité ». Ils ont la même vie depuis 15 ans, la même femme, le même travail, le chien, les 6 semaines de vacances. Moi je les envie d’avoir une vie comme ça parce que j’en suis incapable. A cause de mon instabilité, j’ai fait prendre beaucoup de risques à ma famille. J’ai déjà eu des menaces de mort quand j’étais à Macao et j’ai perdu 1 million de dollars avec ma première entreprise. Ça n’a pas été drôle tous les jours et ce n’est pas des choses qui se voient sur les photos Facebook.
MLBT : Comment faire une bonne expatriation ?
Bruno : Je pense que le seul moyen de faire une bonne expatriation, c’est de rompre le cordon ombilical. Sinon tu ne vivras jamais heureux en tant qu’expatrié. Aujourd’hui je ne suis pas présent aux mariages de mes amis, aux baptêmes, aux naissances, aux anniversaires, aux décès. C’est le genre de choses auxquelles il faut se préparer. Pour moi, la seule manière de s’expatrier c’est de s’expatrier de manière brutale. J’ai fait le choix de ne pas fréquenter d’étrangers. J’essaye de m’insérer dans la vie locale le plus possible.
Quand tu fais cela, tu te rends compte qu’il y a plein de choses qu’on imagine françaises mais qui ne le sont pas.
MLBT : Est-ce que tu as des exemples ?
Bruno : Hier quand on était chez les Fresnel, Maxence a dit que la nourriture française et la convivialité liée au repas lui manquaient. En réalité ce n’est pas français du tout. Dans chaque pays où j’ai vécu, je me suis rendu compte que les gens faisaient ça mais d’une manière différente. En France on va s’installer à une table à 13h et on va y rester jusque 18h. Ici on va se mettre autour d’une table et jouer aux cartes pendant toute une nuit voir pendant plusieurs jours ! En plus, les philippins mangent tous le temps, quand ils parlent, qu’ils marchent, quand ils regardent la télé etc. Quoi qu’ils fassent, ils mangent. Ici la nourriture est très importante.
MLBT : Par contre peut-être que la qualité de la nourriture est moins bonne ici, non ? On a remarqué qu’il y avait beaucoup de « mal-bouffe ».
Bruno : Tout d’abord, il ne faut pas oublier que l’armée américaine est restée ici pendant très longtemps. Ça a bien effacé la culture espagnole. Il ne faut également pas oublier qu’il y a aussi la campagne profonde et là-bas on mange des feuilles de bananier, du riz etc.
Il y a énormément de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Être capable d’acheter un hamburger à Jolibee (fast-food local), c’est une ascension sociale. Un philippin qui sort de la campagne et qui est capable de s’acheter un burger se dit qu’il monte d’un statut. Pour eux c’est l’ouverture du monde occidental.
MLBT : Comment voient-ils les étrangers ?
Bruno : Les philippins sont beaucoup dans l’acceptation. A l’inverse de nous qui cherchons à comprendre et qui passons notre temps à juger. On a besoin de juger même si ce n’est pas négatif, de savoir ce qui est mieux ou moins bien. Eux jugent beaucoup moins. Ils s’adaptent en essayant de nous faire plaisir. C’est très présent en Asie le « faire-plaisir ». C’est quelque chose qu’on ne connait pas en France.
MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil à donner aux gens qui souhaitent partir à l’étranger ?
Bruno : Si j’étais jeune, il est clair que je partirais ! Il y a trois pays que j’envisagerais si j’avais 25-30 ans : les Philippines, le Cambodge et l’Indonésie. Il y a peu de temps, j’ai lu un article qui disait qu’en 2050, les Philippines seraient la 15ème puissance mondiale. C’est donc un pays d’avenir. Ici tout est à faire. En plus c’est relativement simple puisqu’il suffit de dupliquer ce qu’on connait déjà dans les autres pays. Au Cambodge et en Indonésie, c’est le même principe.
Je sais qu’il y a des gens qui restent en France pour la retraite, la sécurité sociale etc. En ce qui me concerne, je n’ai pas tout ça donc ça m’enlève déjà un frein dans ma liberté d’action. Ici, il n’y a pas de sécurité sociale, ça simplifie les choses, il faut tout payer. Si tu n’as pas d’argent tu n’es pas soigné. Il y a peu, j’ai eu un différend avec la meilleure amie de ma femme. Son mari est mort devant l’hôpital parce qu’elle n’avait pas les moyens de payer et elle n’a pas osé m’appeler. Il est mort d’une occlusion intestinale devant les portes de l’hôpital !
La France a un très beau modèle de santé. Il ne faut surtout pas l’oublier. Le seul souci c’est que les français veulent garder leurs acquis, ils veulent avoir des soins gratuits mais ils ne veulent plus payer. Quand on est aux Philippines, on se rend compte de l’importance et de la qualité de notre système de santé publique.
Maxence Pezzetta
Dans le contexte économique actuel, les entreprises se tournent de plus en plus vers les pays émergents. Pour beaucoup d’entreprises, la zone Asie représente l’avenir de l’économie à l’échelle planétaire et ces pays continuent donc d’attirer de plus en plus d’entrepreneurs. On retrouve également ce phénomène à l’échelle microéconomique où chaque année des travailleurs quittent leur pays pour tenter leur chance à l’étranger.
L’Australie est également une destination qui fait rêver un bon nombre de travailleurs. En effet, ce pays continue malgré la crise d’enregistrer de forts taux de croissance. On compte chaque année plus de 100 000 nouveaux arrivants qui seront soit de passage pour quelques mois soit de futurs résidents.
Parmi ces nouveaux arrivants, certains vont chercher à se faire embaucher dans une entreprise, et d’autres tenteront l’expérience de monter la leur. Monter un business n’est pas forcément évident dans son propre pays mais le faire dans un pays étranger l’est encore moins. Nous avons donc décidé d’interroger ces personnes qui ont « osé franchir le pas » afin qu’ils nous expliquent leur parcours, leurs motivations, et qu’ils conseillent ceux qui envisagent de faire comme eux.
Les informations contenues dans cette étude ont été obtenues en interrogeant directement les expatriés sur place. Nous avons recensé toutes ces interviews dans la partie « interviews ».
Jean-Charles Mahé, alias J-C, est sommelier dans un grand établissement, le « Print Hall« , au cœur du centre ville. Il nous raconte comment il est passé de financier dans la bourse à Londres à sommelier à Perth. Il est accompagné de 2 autres amis qui ont également accepté de répondre à nos questions.
MLBT : Pouvez-vous nous expliquer comment se passe la vie en Australie?
J-C, Rynae et Islam : Pour comprendre comment ça se passe en Australie, le mieux est d’intégrer le monde du travail. Si vous travaillez dans le service ou la restauration, cela vous permettra de comprendre comment les gens fonctionnent dans le travail mais également en tant que consommateurs.
Par exemple, si on fait la comparaison avec les français, on constate que les australiens ont moins de culture mais sont beaucoup plus respectueux. Ils sont plus tranquilles à l’inverse des français qui passent beaucoup de temps à critiquer. Pour les australiens, c’est toujours « no worries » (= pas d’inquiétude).
Ce sont des clients très agréables. Ils le sont également dans le travail mais ils sont très difficiles à motiver. Dans la restauration, on ne peut pas être tout le temps relax, c’est pour cette raison qu’à Perth et à Fremantle, tous les commerces, bars et restaurants sont tenus par des européens. Les européens viennent en Australie pour travailler et gagner de l’argent parce qu’il y a du potentiel.
Les australiens ne fonctionnent pas de la même manière, ils n’ont pas la culture du travail comme en Europe. Perth est l’une des villes les plus riches du monde et beaucoup de jeunes ne travaillent pas parce que les parents sont multimillionnaires. Il y a également beaucoup d’australiens qui ne veulent pas travailler pour ne pas avoir à se « salir les mains ».
MLBT : Ça doit être très dur de les motiver, comment faites-vous?
Rynae : Oui, c’est très compliqué. Il faut être très gentils avec eux, sinon ils ne sont pas contents et partent.
MLBT : Combien peut-on gagner en travaillant en tant que serveur ?
Islam : On peut gagner énormément d’argent parce qu’on peut travailler autant qu’on le souhaite. Attention, ce n’est pas le même salaire si tu es permanent ou si tu es backpacker. Quand tu es backpacker (=routard), tu es payé entre 20 et 25$ de l’heure. Mais quand tu es permanent, tu peux gagner environ 65000$ par an.
Rynae : Ici, tu peux te faire beaucoup d’argent parce que tu as l’opportunité de beaucoup travailler. Les européens viennent ici pour ça et ils enchainent les jobs. La différence avec l’Europe, c’est que tu peux avoir 3 ou 4 jobs en même temps.
MLBT : Pourtant, on nous dit sans arrêt que c’est compliqué de trouver du travail…
Islam : Effectivement, il y a pas mal de backpackers qui ont du mal à trouver du travail. Par exemple, j’ai rencontré un gars qui s’y connaissait en mécanique et qui voulait travailler dans ce domaine. A chaque fois qu’il postulait, il avait des refus. Il a fini par démarcher au porte à porte et à demander à voir les managers directement en leur expliquant qu’il s’y connaissait un peu, qu’il avait un cerveau qui marchait et qu’il pouvait travailler. Le patron a été séduit par son discours et l’a embauché. Ici, il faut saisir les opportunités ! Il faut même les provoquer !
Autre exemple, j’ai un pote qui voulait bosser comme barman, il a eu plusieurs essais mais il ne parlait pas bien anglais. Il a fini par trouver un job dans une boîte pour être « glasser », c’est lui qui ramasse les verres dans les discothèques. Il a prouvé qu’il voulait travailler et maintenant on l’appelle tout le temps, il travaille tous les jours. Ici c’est simple, plus tu bosses et tu te donnes, plus tu gagnes d’argent.
Le problème c’est que les backpackers n’ont pas envie travailler. Dans la restauration, il y a beaucoup de demandes. Tu pourras trouver un travail très facilement mais il faut aimer ce secteur. En plus, ce qui est cool c’est que les australiens sont faciles à vivre. Ils aiment passer du bon temps et dépenser leur argent, surtout à Perth. Sydney et Melbourne sont des villes beaucoup plus européennes.
De toute façon, ici, il y a de l’argent, le Western Australia (WA) soutient toute l’économie du pays. A titre d’exemple, ici, un travail a plein temps peut rémunérer 65000$ par an alors qu’ à Melbourne et Sydney, pour le même job, on gagne 45000$ par an. La différence c’est que là-bas il y a des pourboires, pas à Perth.
Une autre bonne chose à savoir, quand tu es sponsorisé avec le visa 457, tu ne peux pas avoir plusieurs employeurs alors qu’avec le Working Holidays Visa c’est possible.
MLBT : Et toi, J-C, pourquoi as-tu choisi l’Australie ?
J-C : J’ai de la famille en Australie, je voulais connaître ce pays. Au moment où j’ai voulu quitter la France, j’ai appelé un oncle que je ne connaissais pas du tout. Il m’a dit de venir. J’ai pris un aller simple et je suis venu. Aujourd’hui ça fait 3 ans je suis là.
MLBT : Qu’est-ce que tu as fait en arrivant en Australie ?
J-C : Quand je suis arrivé ici, j’ai commencé à travailler directement. J’ai travaillé 3 mois dans un restaurant et ensuite je suis parti visiter l’Australie.
Quand je suis revenu, j’ai travaillé en tant que serveur au Print Hall et maintenant je suis assistant du responsable boissons. J’ai une activité qui se rapproche davantage du sommelier et en plus je donne des formations. Mon boss est l’un des meilleurs sommeliers en Australie. Aujourd’hui, je me spécialise dans le vin, j’en suis passionné et je lance aussi mon entreprise. Pour me spécialiser de plus en plus, je suis en train de passer des diplômes pour être reconnu dans l’industrie du vin.
MLBT : Comment ça se passe si tu veux monter ta boite ici ?
Islem : Pour monter sa boîte il faut un ABN (Australian Business Number). D’ailleurs, il y a énormément de backpackers qui le font. Ils ouvrent un ABN et ils deviennent, ce qu’on appelle des « contacteurs ». Dans ce cas, tu fais un contrat, tu n’es pas payé à l’heure, tu es payé à la mission. Il y en a pas mal qui font du porte-à-porte et qui proposent leurs services, comme des électriciens par exemple.
MLBT : Tu nous as dit, J-C, que tu montais ton entreprise. Tu peux nous en dire plus?
J-C : En ce qui me concerne, je suis associé à un australien. Il est « owner », il possède l’entreprise, et je travaille avec lui en tant qu’associé. On importe du vin de France. On envoie des échantillons de vin à Perth et le but est d’avoir le maximum de ventes pour pouvoir importer par containers. Il faut savoir qu’ici, tout est cher parce que tout vient de loin. C’est plus facile d’aller dans un pays étranger que dans la capitale de son propre pays.
En Australie, si tu veux une bouteille de vin, tu as 4 intermédiaires qui se prennent une marge ce qui donne un produit à un prix très élevé. Notre concept, c’est d’éviter les intermédiaires. Importer du vin immobilise beaucoup de fonds. On a réussi à construire un business model différent pour éviter les investissements trop lourds. On ne fait pas de stockage. Nous voulons faciliter la partie administrative de l’importation. Nous sommes l’intermédiaire qui facilite les procédures On ne dépense rien pour faire transférer le vin. On a négocié des délais de paiement avantageux pour sécuriser les risques de défaut de paiement des clients.
MBLT : Qui sont vos clients ?
J-C : On vend dans les bars à vins et les restaurants. La croissance dans le WA est très forte et les gens sont très riches. C’est la ville avec la concentration de millionnaires la plus importante au monde. Ce sont des personnes qui veulent le meilleur du meilleur. Ils veulent montrer qu’ils ont de la culture et ça passe aussi par le vin.
MLBT : Quels sont les secteurs porteurs?
Islam : La construction, la plomberie, l’électricité… Perth est une ville qui se développe, ils ont un énorme besoin de tous ces métiers manuels.
MLBT : Encore une fois, ce n’est pas si facile de trouver un travail dans ces secteurs…
Islam : Ici, pour trouver un job, il faut être au bon endroit au bon moment. C’est une question de timing, de rencontres et de chance. Perth est une toute petite ville, c’est un petit village. Les coins de rencontre sont toujours les mêmes en fonction du niveau de vie et des centres d’intérêts.
Ismaël doit partir, nous continuons donc l’interview avec J-C.
J-C : Par rapport à mon parcours et à mon activité actuelle, ce qu’il faut savoir c’est que je suis passionné par le vin ! C’est pour ça que je me lance dans ce nouveau projet. Au début ça a été très dur de changer de statut social. Je l’ai fait parce que la finance ne me plaisait pas même si ça m’a apporté beaucoup de choses notamment en termes de compréhension de l’économie et des différentes crises qu’il y a eu ces dernières années. Ça m’a aussi apporté un peu d’argent.
MLBT : Comment as-tu eu l’idée de monter ton entreprise ?
J-C : J’ai toujours eu une âme d’entrepreneur. Par exemple, quand j’étais en césure, j’ai travaillé chez HSBC et en parallèle, j’ai monté une boîte de nuit à Orléans. J’ai toujours voulu monter un business. Je cherchais l’opportunité. C’est en partie pour ça que je suis resté ici.
Aujourd’hui, je cherche à être le meilleur dans mon domaine et je passe des diplômes spécifiques pour comprendre le vin. C’est un métier très difficile mais passionnant. Quand j’ai pris le job au Print Hall, j’avais juste le rôle de sommelier et ensuite mon boss m’a suggéré de plus m’impliquer. Aujourd’hui, je bosse 6 jours sur 7 et 70 heures par semaines. Mais c’est mon choix et ça me permet de progresser dans mon activité.
MLBT : On entend souvent que l’Australie est un eldorado, qu’est-ce que tu en penses?
J-C : Il faut garder en tête qu’en Australie c’est compliqué pour les visas et pour l’intégration. Mais il est tout de même possible de s’intégrer. Par exemple, je n’ai que des amis australiens.
MLBT : Tu les as rencontrés comment?
J-C : La plupart par le travail mais aussi par mon ex partenaire. Vous savez, ici, ce n’est pas mieux qu’en France. C’est juste différent. Il y a du bon et du mauvais. Le bon ce sont les opportunités. Et elles n’existent pas uniquement grâce à l’économie. C’est la mentalité des australiens qui permet de provoquer les opportunités.
MLBT : Les français peuvent-il trouver du travail facilement en Australie ?
J-C : Ici, les gens préfèrent privilégier les australiens. Il est très dur pour un français de réussir en Australie. D’autant plus que nous sommes considérés comme des personnes arrogantes, qui travaillent beaucoup et qui sont plus efficaces que les locaux. Nous représentons donc une concurrence forte. Mais ça n’empêchera pas d’avoir des opportunités.
Je pense que le problème des français c’est qu’ils se plaignent beaucoup. Bien sûr, certaines personnes aiment aussi les français parce qu’il y a la culture, parce que c’est une belle mentalité de travail etc.
MLBT : Quels sont les facteurs de réussite ?
J-C : Moi je me donne à fond dans mon travail avec l’objectif d’être dans les meilleurs. Je pense qu’il faut avoir confiance, se fixer des objectifs et suivre sa ligne.
MLBT : Tout à l’heure tu parlais des points négatifs de l’Australie. De quoi s’agit-il ?
J-C : Comme dans tous les pays occidentaux, on parle beaucoup de réseau. C’est toujours la même chose, si tu n’as pas de réseau, c’est compliqué.
MLBT : Comment tu fais pour te faire un réseau?
J-C : Il faut beaucoup parler et aller vers les gens. Il faut avoir de la chance et se donner toutes les possibilités pour réussir. Par exemple, je suis toujours en avance au travail et je passe des diplômes pour avoir des compétences supplémentaires.
MLBT : Est-ce que tu as un conseil à donner à des gens qui se posent la question de partir en Australie ?
J-C : Si tu viens en Australie pour retrouver la même chose que ce que tu as en Europe, reste en Europe. Melbourne est très européanisée, c’est comme Londres mais tu es loin de Paris et de Barcelone. Si tu vas à Sydney, Perth, et Brisbane, c’est vraiment l’Australie.
Il ne faut pas se mettre de barrière. Ici, ils ne se mettent pas dans un projet en se disant que ce n’est pas possible. Il faut croire en toi. Il faut être convaincu de ton projet. Comment peux-tu réclamer de l’argent à des investisseurs si tu n’es pas sûr de toi? On peut réussir partout. En France, en Australie, partout! Il faut croire en son projet. Moi j’ai appris ça ici. Les australiens se mettent beaucoup moins de barrières que nous. Ils ne commencent pas leur journée en se disant que ça va être une mauvaise journée.
Je pense qu’il faut cadrer sa vie et organiser ses journées et ça ira mieux. S’il y a un mur en face de toi, escalade-le. La vie ce n’est pas facile, c’est comme ça. L’australien, quand il se lève le matin, il se dit : aujourd’hui je vais tout défoncer. Il faut penser comme un australien.
Max selon Eugé:
Maxence Pezzetta-1m87 – né le 16 juin 1987 à Nantes
Activité professionnelle:
Spécialiste en référencement sur les moteurs de recherche (certifié Google et Bing).
Max en bref: Jeune homme d’une curiosité débordante à l’âme rebelle, Maxence est sans cesse à la recherche de nouvelles choses à apprendre et d’idées innovantes. C’est également un sportif confirmé depuis son plus jeune âge. Plus de 10 ans de tennis à son actif, 5 ans de basket, 6 ans de pratique d’arts martiaux et de très belles performances en football et snowboard.
Certains le qualifieront probablement d’hyperactif et de “sanguin”. Grand mal leur en fasse, Maxence est une personne très réfléchie qui ne prend pas de décision à la légère.
Il fait les choses à 200% et fait preuve d’une grande détermination lorsqu’il a un projet en tête. C’est une personne prête à tout pour réaliser ses rêves.
Très ingénieux, il sera toujours en quête d’une solution pour régler le moindre problème. Maxence est très attentionné, loyal et généreux envers les gens qu’il aime. Tous ses proches vous diront la même chose : On peut compter sur lui en cas de besoin !
Et enfin…. Il a TOUJOURS le mot pour rire!
Eugé selon Max
Eugénie DELHAYE – 1m63 né à Roubaix le 9 décembre 1988
Activité professionnelle: Spécialiste en référencement sur les moteurs de recherche
Centres d’intérêts: Théâtre – Course à pied – Etude de la responsabilité sociétale des entreprises
Qualités: Adaptable, rarement de mauvaise humeur, entreprenante, ouverte d’esprit, courageuse
Défauts: N’arrive pas à s’arrêter quand elle mange du chocolat, perd tous ses moyens lorsqu’elle croise une araignée.
Eugénie en bref: Elle est toujours prête à découvrir de nouvelles choses et se plaint rarement. Elle est appréciée pour sa fiabilité, son dynamisme, et sa capacité à se sortir de n’importe quelle situation. Sa devise “Si on n’essaie pas on ne saura jamais!”. Si on envisage d’aller voir une compétition sportive à l’autre bout du monde, elle a déjà trouvé les meilleures places, le match à ne pas manquer, et (si elle a le temps) l’historique des sportifs.
Eugénie est le genre de personnes qui s’intéressent réellement aux gens. Elle est capable de s’intégrer dans n’importe quel groupe et les gens l’apprécient rapidement pour son sens de l’écoute. Lorsqu’elle rencontre une situation difficile, elle relativise tout de suite en se disant que la vie est un arc en ciel, il faut le soleil et la pluie pour créer les couleurs.
Nous rencontrons Didier, installé aux Philippines depuis plus de deux ans et qui a déjà 2 entreprises. Les activités de ses entreprises : l’une dans le tourisme, l’autre dans l’évènementiel! Son objectif? Rester libre et indépendant! Il nous fait part de sa vie aux Philippines et de sa stratégie.
My Little Big Trip : Comment est-ce que tu es arrivé aux Philippines ?
Didier : Je suis arrivé à 25 ans, j’étais en troisième année d’école de commerce. Je parrainais une jeune fille et je suis venu lui rendre visite. J’ai beaucoup aimé les Philippines. Je ne me suis pas installé tout de suite. Je suis d’abord revenu en France pour travailler et gagner un peu d’argent. J’étais en alternance à Esmod. Je me suis beaucoup investi, j’ai fait un maximum d’argent et je suis revenu aux Philippines pendant deux ans. J’ai fait pas mal d’aller-retours en France pour travailler parce que la vie aux Philippines coûte assez cher.
MLBT : Pourquoi la vie coute-t-elle si chère?
Didier : Les Philippines sont un pays très protectionniste, il y a de grosses taxes à l’importation. Le 1er revenu du pays c’est le rapatriement de devises des travailleurs des pays étrangers.
Il y a 3 ans et demi, un de mes anciens camarades d’école de commerce qui travaille à « Terre d’aventure » m’a proposé de monter une agence de voyage pour que je sois son prestataire local. J’avais beaucoup voyagé et j’ai décidé de me lancer.
MLBT : Tu y connaissais quelque chose ?
Didier : Non, ça a été assez compliqué au début. J’ai fait plusieurs erreurs comme me focaliser tout d’abord sur le marché local puis désormais me recentrer sur le marché français, dans lequel j’ai une vraie valeur ajoutée. Aujourd’hui, mon agence se porte très bien et se développe. J’ai de même réalisé tous mes sites internet moi même alors que je n’y connaissais non plus pas grand chose.
MLBT : Comment est-ce que tu as fait ?
Didier : J’ai créé ma boite et me suis lancé sur le marché philippin, avec un site internet qui m’a pris beaucoup trop de temps et était bien trop compliqué à mettre à jour. J’ai perdu des centaines d’heures. Ça n’a pas bien marché car cela me demandait beaucoup trop d’investissement en temps et en argent au niveau marketing. Groupon et d’autres sites similaires se sont lancés en même temps que moi et ça perturbé mes ambitions.
Du coup j’ai décidé de m’attaquer au marché français j’ai lancé le site ilesphilippines.com. Je suis maintenant axé sur du haut de gamme. Je suis maintenant axé sur le sur mesure. Se déplacer aux Philippines est assez compliqué et nos services sont nécessaires si les touristes souhaitent un minimum de confort.
MLBT : Comment fais-tu pour tout organiser parfaitement ?
Didier : C’est très dur ! Il faut que tout soit réglé à la minute et c’est très difficile d’atteindre ce niveau d’organisation avec nos fournisseurs philippins. Il nous faut donc énormément de suivi afin de s’assurer du bon déroulement, ce qui est assez éprouvant. Les Philippines comportent 7107 îles. Elles nécessitent donc de travailler avec de nombreuses personnes différentes.
MLBT : Oui, parce qu’il y a la crise ?
Didier : La crise fait que nos prix ont augmenté de 50% en 2 ans vu que les Philippines sont un pays fermé et qui n’a pas été atteint par cette crise. On a beaucoup de retraités dans nos clients.
MLBT : On a cru comprendre que tu avais plusieurs sites ?
Didier : Oui, en plus du site de tourisme, je lance une agence d’évenementiel. J’organise des soirées d’enterrement de jeunes filles et cela marche très bien.
MLBT : Est-ce qu’on peut venir aux Philippines pour faire de l’argent ?
Didier : Au niveau potentiel business ? Oui je pense, en tous cas, j’espère (rires).
MLBT : Donc tu as monté ta première boite à quelle âge ?
Didier : A 27 ans. Mon objectif est d’avoir de nombreuses entreprises dans différents métiers, d’avoir un éventail le plus large possible. Je ne suis malheureusement pas très patient et j’ai tendance à m’éparpiller facilement. Le plus dur est de monter la 1ère entreprise et de faire ses premiers revenus, c’est 90% des pertes de cheveux.
MLBT : Qu’est-ce qu’il faut savoir quand on monte son entreprise aux Philippines ?
Didier : Il y a une règle aux Philippines. Tu fais ton calcul au niveau du temps et de l’argent que tu vas mettre pour monter ton business et le rendre rentable. Une fois que tu as tes chiffres, tu les multiplies par trois ! Si, une fois que tu as multiplié, tu te rends compte que tu es ric-rac. Il ne faut pas se lancer. Tu ne t’en sortiras pas parce qu’ici tout prend 3 fois plus de temps et, par conséquent, coûte beaucoup plus cher.
En plus, il y a des gros problèmes de compétences ici. On est obligé de tout vérifier. Il y a un gros problème au niveau des embauches et de trouver des salariés valables est un véritable chemin de croix.
MLBT : Comment motives-tu tes salariés alors ?
Didier : J’ai un gros problème à ce niveau-là. Je les paie super bien, je suis cool, peut-être trop car je culpabilise de les payer si peu. Je n’ai pas envie de devenir le manager qui met la pression parce que ça ne me correspond pas.
MLBT : Quelqu’un qui arrive ici, comment il fait pour trouver du travail ?
Didier : 80% des gens trouvent du travail dans les call-centers et dans l’IT où il y a beaucoup d’argent et d’opportunités. J’ai d’ailleurs de nombreux contacts et aide beaucoup de français à trouver du travail. les lecteurs peuvent aussi me contacter s’ils sont intéressés.
MLBT : Mais, pour en revenir à ton affaire d’évènementiel, c’est risqué non puisque tu proposes des strip-teases ?
Didier : Non pas du tout, ce n’est pas une boite de tourisme sexuel ! Je n’embauche que des hommes pour les bachelorettes party, c’est-à-dire les enterrements de vie de jeunes filles. Tous mes « models » sont des blancs et il n y a aucune nudité.
MLBT : Comment as-tu eu cette idée ?
Didier : Il y a 3 ans, j’ai une copine qui m’a appelée parce que c’était l’enterrement de vie de jeune fille de sa sœur. Le strip-teaseur l’avait plantée et elle m’a demandée de l’aider. J’ai fait un remplacement. Finalement j’ai été amené à le faire 2 ou 3 fois pour m’amuser. Et l’année dernière j’ai tenté le lancement d’un site à cet effet et cela a très marché et c’est un très bon complément même si les Philippines ne sont pas encore vraiment prêtes pour ce genre de business.
MLBT : Si tu fais des enterrements de vie de garçons, ça veut dire qu’il va aussi y avoir des strip-teaseuses n’est-ce pas ?
Didier : Oui, je vais faire venir des filles mais ça sera des filles blanches. Je ne veux pas de nudité, pas de photos, et que mes « models » soient ultra-sécurisés. Je ne veux pas travailler avec des philippins car les bars de striptease sont bien trop nombreux et mal famés pour que cela m’intéresse.
MLBT : Comment est-ce que tu trouves les filles blanches ?
Didier : Ça prend du temps, je cherche, je vais bientôt faire de nombreuses annonces en France, États-Unis et Australie. Je dois néanmoins fournir logement et conditions de vies correctes avant de me lancer dans ce rapatriement.
MLBT : Mais, tu n’as jamais de problèmes ?
Didier : Non, là on n’a que des demandes pour des enterrements de vie de jeunes filles. Elles ont de l’argent et quand c’est comme ça, elles sont sophistiquées et très timides donc le travail est très simple.
Et quand on fera travailler des filles, on prendra un garde du corps pour les protéger. C’est une prestation prestige, je ne veux pas qu’il y aient de problèmes pour mes employées.
MLBT : Quel conseil aurais-tu à donner pour travailler avec des philippins ?
Didier : Il faut simplement accepter leur manière de travailler, apprendre la patience et relativiser, se dire que tout le monde travaille comme ça ici. Le problème c’est que ceux qui sont bons partent.
MLBT : Quel conseil tu donnerais à quelqu’un qui décide de partir de la France ?
Didier : Prenez votre temps! Ne lancez pas un business pour lancer un business. Il faut d’abord connaitre et étudier l’idée. Moi j’ai mis deux ans à trouver une idée et maintenant, j’en ai 10 qui m’attendent. J’ai cherché et je me suis conditionné au pays. J’ai acquis une gymnastique mentale pour voir la société différemment. Il faut étudier le pays. Franchement, j’aurai été ruiné si je m’étais lancé directement quand je suis arrivé. J’étais novice, présomptueux, trop enthousiaste et je n’avais pas les connaissances et l’expérience nécessaire.
Aujourd’hui, je sais où je vais, je l’espère en tous cas. Les gens viennent me voir pour me demander des conseils. Là j’ai le cas d’un mec qui avait oublié pas mal de choses dans son business plan. Par exemple la règle de multiplication du temps par trois, l’emplacement etc. Sans préparation, il aurait perdu son investissement en 3 mois. J’utilise mon expérience pour aider d’autres personnes qui souhaitent s’implanter, pour ne pas qu’ils fassent les erreurs classiques.
Partir à l’étranger est une expérience aussi bien professionnelle que personnelle. C’est la raison pour laquelle nous avons tenu à créer une partie « Blog » dans laquelle nous partageons notre quotidien, nos interrogations, et nos découvertes.
Notre but : Déclencher le déclic chez les personnes qui hésitent à tenter l’aventure en cassant les éventuelles peurs ou fausses idées reçues.
Une fois que l’on connait l’histoire de ces personnes, nous nous apercevons rapidement que l’expatriation n’est pas réservée aux personnes sur diplômées ou à quelques chanceux mais que tout le monde peut s’identifier à ces profils et tenter sa chance à son tour. L’Australie, les pays d’Asie du Sud-Est, et le Canada attirent de plus en pus de personnes chaque année. De l’étudiant qui souhaite effectuer un stage à l’étranger en passant par les vacanciers qui ne veulent plus repartir, chacun pourra se reconnaître au travers des interviews que nous menons.
Contrairement à ce que nous pensions avant d’entamer notre road trip, la plupart des expatriés n’ont pas organisé leur départ de manière très précise. Bon nombre d’entres eux se sont dit « j’ai envie/besoin de changer de vie, pourquoi ne pas venir ici? » et il ne leur a fallu que quelques mois pour prendre leur décision
Nous tentons également de rassurer les personnes qui pourraient être effrayées à l’idée de venir s’installer dans un pays qu’ils ne connaissent pas (ou peu) et nous donnons des conseils pratiques afin qu’ils appréhendent au mieux cette aventure.
Nous sommes très ouverts aux commentaires de nos lecteurs, vous pouvez donc nous contacter à partir de la rubrique « Contactez-nous » située dans la colonne de gauche de toutes les pages.
Bonne lecture!
Vous trouverez sur cet article toutes nos interviews des expatriés français au Vietnam! Ils nous parlent de leur quotidien autant dans le travail que dans la vie personnelle. Cliquez sur la vignette de votre choix pour voir les témoignages!
Ce site n’est pas un guide qui vous donnera toutes les informations pour monter votre business à l’étranger. En effet, notre enquête sur le terrain nous a appris qu’il est très délicat de publier TOUTES les démarches pour monter son entreprise, surtout en Asie. Le gap entre les pratiques officielles et officieuses étant assez large, l’authenticité du contenu aurait pu être remise en question.
En revanche, My Little Big Trip.com vous plongera dans l’univers de l’expatriation sans langue de bois. Les interviews sont menées sous formes de discussions informelles ce qui vous permet non seulement de comprendre la mentalité des personnes interrogées mais également de connaître leur ressenti vis-à-vis de leur pays d’accueil, de l’expatriation, de la France, et du monde en général.
Lorsque nous arrivons sur ce site, il donne plus l’impression d’être un simple site de voyages plutôt qu’un site traitant de sujets « sérieux ». Nous pensons que l’expatriation est un voyage en soi et que les sujets tel que le business international peuvent être abordés sous la même forme. Ce site internet représente notre aventure, notre personnalité, et la vision que nous avons des pays que nous visitons. Nous espérons vous apporter des réponses et vous procurer du plaisir à nous lire.
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