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Toutes nos interviews en Australie!

Retrouvez un récapitulatif de toutes nos interviews en Australie! Encore une fois les expatriés et entrepreneurs francophones ont accepté de témoigner pour My Little Big Trip. Nous avons fait des interviews dans toute l’Australie et avons pris soin de préciser (sous l’image) la ville dans laquelle le témoignage a été réalisé. Cliquez sur la photo pour accéder à l’interview! Nous en avons réalisé 25 en Australie, nous en publierons donc de nouvelles très prochainement!

 

 

 

 

 

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Vous aimez notre site? Ir       Maxence Pezzetta

Présidente de la CCI Franco-Australienne!

Nous rencontrons Christine Caseris, Présidente de la Chambre de Commerce Franco-Australienne (FACCI) à Perth. Elle nous fait part de ses conseils pour les Français qui désirent s’implanter durablement en Australie Occidentale.

MLBT : Bonjour Christine, est-ce que tu peux nous donner la tendance au niveau des Français qui arrivent en Australie ?

Christine : Nous sommes très sollicités par les jeunes Français avant leur départ pour des stages ou des emplois. Un grand nombre d’entre eux cherchent un stage et attendent de nous qu’on leur trouve du travail ou qu’on leur donne une liste d’entreprises. Pour commencer, il faut savoir qu’on propose un service d’aide à la recherche d’emploi sur le site de la FACCI mais ce n’est pas notre vocation première. C’est un service que nous proposons en plus parce que nous savons que les Français ont des difficultés à trouver un emploi. Nous travaillons tout de même avec des chercheurs de têtes vers qui nous pouvons les rediriger. Nous les orientons vers des entreprises ou des organismes spécialisés. Pour vous donner une idée, nous recevons environ 15 demandes de stage par jour. Pour les recherches d’emplois, la tendance est beaucoup moins forte mais les Français nous contactent une fois qu’ils sont arrivés en Australie. Généralement, ils viennent en pensant que l’Australie est un Eldorado et qu’ils trouveront un travail en claquant des doigts. Après 3 semaines, ils se rendent compte que c’est compliqué de trouver un travail, ils se retrouvent à dormir dans leur voiture, ils paniquent et ils nous contactent. Ils viennent directement chez nous et nous demandent un coup de main. Nous recevons beaucoup de demandes de contacts d’entreprises.

MLBT : Mais comment fonctionne exactement la FACCI ?

Christine : Il faut savoir que la CCI est une association. Il y a donc des cotisations pour avoir accès aux services, à partir de 50 dollars par an pour les jeunes professionnels et les tarifs diffèrent selon les situations. Sans membres, les CCI ne fonctionnent pas et c’est grâce aux cotisations qu’on organise des évènements, qu’on aide des entreprises à se développer et à faire des études de marché. Le paiement des adhésions sert à développer cette plateforme. C’est grâce à cela qu’on peut se développer, aider les entreprises qui veulent s’installer etc. Nous avons déjà pas mal de partenariats, nous faisons des échanges, nous communiquons sur nos événements respectifs. Nous avons une grosse base de données de contacts. En ce qui concerne les « non membres », nous leur proposons de venir à des événements payants mais qui sont gratuits pour les membres.

Il y a 5 FACCI en Australie. Il y a une base de données fédérale mais nous avons aussi une base de données qui nous appartient au niveau locale. C’est grâce à cela que nous tenons les membres et non membres informés de nos événements.

MLBT : Quel message veux-tu faire passer aux francophones qui arrivent en Australie ?

Christine : Ce que je veux leur dire c’est que ce n’est pas la peine d’arriver avec un Working  Holidays  Visa sans être préparé et venir taper à la porte de la FACCI en demandant du travail parce qu’ils ne trouvent pas de travail ailleurs. Il faut s’organiser avant le départ. Et il faut être conscient que ce n’est pas parce qu’en Australie Occidentale il y a du travail que ça marche pour tout le monde. C’est réservé à certains domaines.

Pour donner une première idée du marché de l’emploi ici, il faut aussi connaître la tendance au niveau de l’enseignement. Depuis les 20 dernières années la majorité des étudiants de l’Australie Occidentale se spécialisent en Finance et Administration. Cela comprend bien entendu tout ce qui est comptabilité, business management etc. On a très peu d’ingénieurs. C’est pour cela que l’ingénierie française est très recherchée. Ici, chaque entreprise n’a pas sa filière ingénierie, ils font appel à des prestataires de services. Ils commencent tout juste à employer leurs propres ingénieurs. Alors maintenant, ils offrent des bourses dans les collèges-lycées pour sponsoriser les étudiants qui veulent devenir ingénieurs. Ils leur paient des bourses.

MLBT : Donc ça veut dire qu’on peut trouver un travail facilement en Australie Occidentale quand on est ingénieur ?

Christine : Oui, tu trouveras plus facilement en tant qu’ingénieur. Par ingénieur, j’entends dans tout ce qui est minier, para-pétrolier, para-gazier. La majorité des gens qui viennent sont spécialisés en IT, en Business Management ou en marketing et dans ce cas, ils ont beaucoup de difficultés, même s’ils sont très qualifiés. Attention, tout ce que je dis là concerne l’Australie Occidentale et éventuellement le Queensland qui a les mêmes tendances que nous au niveau de l’emploi.

MLBT : Donc comment peuvent faire les personnes qui viennent et qui sont diplômés en commerce ?

Christine : Sur le site de la FACCI, il y a des liens de chasseurs de tête ou simplement des grosses entreprises. Je conseille de contacter Polyglotte qui est spécialisée dans le recrutement français. Je pense aussi que l’idéal est de commencer à chercher depuis la France et non pas d’arriver ici et de chercher sur place. Je le déconseille très fortement! Ça dépend du diplôme et de l’expérience bien sûr. Pour les petits boulots, il est évident qu’on peut venir sur place pour trouver.

Tous ceux qui veulent travailler en tant que serveur, laveur de voiture ou en construction, peuvent venir et ils trouveront sur place 5h par ci, 5h par là. Par contre, pour tous ceux qui cherchent un poste dans un bureau, il vaut mieux chercher depuis la France. Il n’y a pas grand chose dans le secteur des nouvelles technologies car se sont surtout les australiens qui se spécialisent là-dedans depuis 20 ans. Un employeur australien préféra donc embaucher un australien. Il est aussi évident que celui qui ne parle pas TRES bien anglais ne trouvera pas. Pour toutes les personnes qui veulent venir travailler 6 mois dans leur profession, je leur conseille de trouver depuis la France.

MLBT : Et ceux qui viennent un an pour voir et qui ensuite se disent qu’ils veulent rester et trouver un travail ?

Christine : Dans ce cas, pour ceux qui veulent vraiment s’établir, c’est différent. Il faut venir sur place, il faut être prêt à prendre n’importe quel boulot dans un premier temps pour subvenir à ses besoins. Ensuite, il faut trouver un sponsor.

MLBT : Comment on trouve un sponsor?

Christine : Eh bien, il faut faire du porte à porte, il faut montrer qu’on a plus d’expérience que les autres, qu’on est un élément valable et important dans l’entreprise. Ça peut être aussi faire un stage de 3 ou 4 mois gratuitement et faire un petit boulot le soir pour gagner un peu d’argent. Beaucoup le font et sont serveurs en parallèle. A l’issue du stage, l’employeur peut évaluer les capacités de la personne et décider de la sponsoriser avec un visa 457. L’avantage pour eux c’est qu’une fois que les procédures sont terminées et les frais payés, ils sont presque sûrs que l’employé va rester puisqu’il est relié à l’entreprise grâce à son visa. En revanche, l’entreprise doit prouver qu’aucun Australien ne peut faire le travail en question.

MLBT : Du coup est-ce qu’on a réellement une chance en tant que PVTiste? Il y a forcément un Australien qui pourra faire le travail dans toute l’Australie Occidentale, non ?

Christine : A vrai dire, nous avons un fort avantage en tant que Français. L’Australie reconnaît que la France produit de très bons employés au niveau du savoir-faire et de la technologie. Ils le savent et c’est reconnu au niveau mondial. C’est incomparable avec ce qu’on peut trouver ici ou en Asie. On a une très bonne réputation au niveau du travail.

MLBT : Pour les gens qui ont un niveau allant du bac à la licence? Est-ce que ces personnes peuvent trouver un job ? Nous avons l’impression que les profils recherchés sont surtout des bac+5 ou  des personnes ayant des compétences très techniques..

Christine : Pour ceux qui viennent de terminer leurs études sans expérience, c’est plus difficile car ils sont en concurrence directe avec les Australiens qui finissent aussi leurs études. Ça sera plus facile d’avoir un sponsorship si la personne a déjà de l’expérience ou qu’elle a déjà eu un poste dans une entreprise similaire à la leur. Honnêtement, pour une personne qui vient de finir ses études, il y a peu de chance qu’elle trouve dans son domaine. Pourquoi l’entreprise prendrait un Français qui vient de finir ses études en France alors qu’il a le même profil que quelqu’un qui parle bien anglais ?

Ou alors, je suggère de venir faire n’importe quel boulot et de proposer un stage gratuit à une entreprise ; Au moins il y a un vrai avantage pour l’entreprise par rapport à l’embauche d’un Australien. Autre possibilité, il faut réussir à être embauché soit dans entreprise australienne qui a un lien avec la France, soit dans une entreprise minière qui exerce des activités en Afrique francophone. Ils ont besoin d’interprètes et de traducteurs. Dans ce type de jobs, il y a aussi des entreprises australiennes qui ont des activités avec la France. Le seul lien valable qu’il y aura sera la langue.

MLBT : Les visas Working Holidays s’arrêtent à 30 ans. Nous avons constaté qu’un grand nombre d’entre eux vient en visa étudiant et essaye de trouver du travail durable une fois sur place.

Christine : En réalité, c’est la même procédure que pour les autres au niveau du travail, sauf qu’en plus, ils sont restreint à ne travailler que 20h par semaine. Moi j’ai le cas d’une famille qui est venue en visa étudiant. Le mari a demandé un numéro ABN pour monter son activité. S’ils viennent avec une idée précise pour monter une entreprise c’est aussi une possibilité. Mais c’est très difficile d’avoir la résidence permanente par la suite ! Il faut demander un visa investisseur qui nécessite 500 000 dollars d’investissements.

MLBT : Au niveau de l’intégration, comment ça se passe avec les francophones ?

Christine : C’est une culture très différente de la nôtre. Les Australiens ont un très grand respect d’autrui. On attend en ligne pour prendre le bus, on ne klaxonne pas n’importe comment, on fait la queue à la banque. Et ça s’applique pour tout. Par exemple, on va dans un parc, on laisse un pull, le lendemain le pull est toujours là. Il y a des problèmes avec des jeunes qui oublient ce civisme qui ne fait pas parti de notre culture. Les Français ne sont pas bien considérés dans certains États parce que prendre le pull-over sera considéré comme un vol. Je pense qu’il faut s’informer de ce qui se fait ou non dans un pays. Ce n’est pas parce que les Australiens sont accueillants qu’on peut faire n’importe quoi. C’est un problème de différence culturelle. Faites une recherche avant de venir, renseignez-vous, préparez-vous!

MLBT : Où  pouvons-nous nous renseigner?

Christine : Il faut se renseigner auprès de l’ambassade australienne à Paris qui peut peut-être vous conseiller. Le problème est qu’aujourd’hui il n’y a pas de passage à l’ambassade parce que la demande de visa se fait en ligne. On ne peut pas communiquer sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Pour ceux qui ont des questions, il ne faut pas hésiter à envoyer des mails car c’est comme ça que ça se passe en Australie. Tout est simplifié ici. Ça aussi c’est important de le savoir. Il faut vraiment prendre le réflexe de s’informer. On ne peut pas arriver dans un pays sans savoir comment ça fonctionne.

Venir faire un Working  Holidays Visa et des petits boulots, c’est génial pour ceux qui viennent dans ce but. Mais ce n’est pas ceux-là qui ont des difficultés. Ceux qui ont des difficultés sont les gens qui ont fini leurs études et qui cherchent quelque chose dans leur domaine. Ce sont eux qui finissent dans leur voiture!

MLBT : Mais pourquoi viennent-ils pour se retrouver dans une misère pareille ?

Christine : Ils viennent parce qu’ils entendent que c’est le boom économique, que les conducteurs de camions dans les mines gagnent 120 000$ à l’année. Ça les fait rêver. Ils viennent de finir leurs études et se disent qu’ils vont tenter leur chance ailleurs. Ils sont aussi persuadés qu’ils parlent bien anglais et quand ils arrivent ici ils se rendent compte que ce n’est pas le cas. Il y a un fort problème d’anglais car ils disent qu’ils sont bilingues alors que ce n’est pas le cas.

En tous cas, ce que j’ai envie de dire c’est : « contactez-nous avant de venir ». Faites des recherches, faites une étude de marché. Ne venez pas en disant simplement que vous allez vous implanter. Venez aussi avec des contacts. N’hésitez pas à nous contacter pour qu’on vous redirige. On essaye vraiment de répondre à tous les besoins et c’est pour cela qu’on a créé un site d’emploi qui est disponible sur le site de la FACCI. Ne pas oublier que notre but est d’aider les Français implantés en Australie. On veut favoriser l’expatriation, on veut vendre le savoir-faire et la technologie française. Mais pour que tout cela soit bien fait, il faut se préparer.

               Maxence Pezzetta         Eugenie Delhaye

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P. Kedemos : Consul en Australie

Nous rencontrons Patrick Kedemos, consul honoraire de la France en Australie Occidentale. Il accepte de nous parler de la situation économique actuelle en Australie, de la tendance à venir et donne quelques conseils aux nouveaux arrivants.

MLBT : Bonjour Patrick, l’Australie est souvent considérée comme un Eldorado. Or, les entrevues que nous avons précédemment réalisées ne nous donnent pas ces impressions. Qu’en pensez-vous ?

Patrick Kedemos : Il faut savoir que rien n’est facile. En Australie, il y a des opportunités mais il faut aller les chercher. Étant au cœur de la communauté française, je peux vous donner de nombreux exemples qui montrent la facilité ou la difficulté de faire sa vie ici. Il y a énormément de cas de personnes ayant sous-estimé un certain nombre de variables et pour lesquelles rien n’évolue, même 10 ans plus tard.

L’Australie est une zone très contrastée qui n’a rien à voir avec la France. Si nous retirons les personnes arrivant de l’extérieur du pays et qui créent de la croissance, le secteur minier, l’« Oil and Gas », et que nous ajustons la croissance sans ces deux facteurs là, nous retrouvons la même croissance qu’en Europe. Le pays est entraîné par de fortes locomotives représentées par les secteurs les plus porteurs. Les gens entrainés par ces locomotives se portent plutôt bien. Dans l’ensemble, l’économie se porte bien. En revanche, si nous parlons à une assistante de direction ou à un informaticien, ils nous diront que ce n’est pas toujours facile. Les prix augmentent très vite et les salaires ne suivent pas nécessairement. Nous obtenons donc une situation très contrastée.

MLBT : Cela signifie-t-il que la situation est différente dans les autres États australiens ?

Patrick : Je possède une entreprise cotée en bourse qui construit des usines de traitement des déchets. Nous embauchons beaucoup de personnes mais c’est également très difficile. Les secteurs miniers et de « l’Oil & Gas » font tout pour attirer les meilleurs profils. Les salaires sont très élevés à l’embauche mais nous rencontrons des difficultés à garder les employés. L’économie est sous tension. C’est une économie à deux vitesses. En fonction des États et du secteur d’activité, les difficultés seront différentes.

L’Australie va devoir ajuster un certain nombre de choses. Le prix de l’immobilier est très difficile à justifier. Beaucoup de gens sont très endettés. La raison pour laquelle les personnes gagnent autant d’argent par rapport à la France, c’est parce que le Dollar Australien est fort. Lorsque celui-ci baissera, les gens gagneront moins. Certaines entreprises seront avantagées, notamment les entreprises manufacturières, alors que d’autres seront pénalisées.

MLBT : Pourquoi la valeur du Dollar Australien a-t-elle autant augmenté ?

Patrick : Le boom minier en est la cause principale. Je pense cependant que cette situation ne durera pas éternellement. Le boom minier est en train de faiblir. Selon les hypothèses, les gens disent que c’est en train de s’arrêter ou que ça peut continuer encore deux ans.

MLBT : Que va-t-il se passer ensuite selon vous ?

Patrick : Je pense que le Dollar va baisser, que les prix de l’immobilier ne resteront pas ce qu’ils sont, que les dettes des gens seront très difficiles à porter et que les personnes habituées à des salaires plus élevés vont devoir se réajuster. L’Australie a évité la crise car la conjoncture du secteur minier et de l’Oil & Gas se portait très bien. Le gouvernement a eu la possibilité d’intervenir massivement au niveau fiscal et monétaire. Tout cela est terminé maintenant, d’autant plus que les secteurs porteurs montrent des signes d’essoufflement.

MLBT : Quelle valeur va donc créer l’Australie ?

Patrick : La croissance a été créée par le bâtiment, l’ingénierie et la construction. Ces secteurs d’activités ont eux-mêmes été portés par le boom minier. Par exemple, la construction d’installations pour les mines est un investissement qui ne se fait qu’une fois. Par conséquent, lorsque le projet est terminé, les employés n’ont plus rien à faire et il n’y a plus de raison de les payer autant puisqu’ils ne sont plus « rares ». Ils doivent trouver un travail dans d’autres secteurs qui n’embauchent pas autant. Ils voient donc leur salaire diminuer. Enfin, les projets sont devenus trop chers en raison du coût élevé de la main d’œuvre et les investisseurs ne veulent donc plus créer de projets en Australie. Le problème est donc renforcé.

Le secteur minier fonctionne par cycles « boom and bust ». Là nous arrivons à la fin du « boom », il est donc logique de penser que le « bust » n’est pas loin. Ce cycle a été particulièrement long, il s’est calmé au moment de la crise mais il aura tout de même duré environ 15 ans.

MLBT : Selon vous, combien de temps durera la récession?

Patrick : Ce ne sera pas forcément une récession. Ça le sera peut-être à Perth et dans le Queensland, qui sont des États très similaires, mais pas forcément dans le reste de l’Australie. En effet, les autres États souffrent beaucoup du boom minier. Les secteurs manufacturiers ne sont plus compétitifs parce qu’ils ont du mal à embaucher et à garder leurs employés. C’est pour cela qu’il va y avoir un rééquilibrage, l’Australie Occidentale va entrer en récession et les autres états vont sans doute mieux se porter.

Comme je vous le disais, c’est une économie à deux vitesses. C’est pour cette raison que l’accès à l’emploi varie en fonction de l’Etat et le secteur dans lequel vous cherchez. L’environnement est dynamique, il est en mouvement permanent.

En fonction de l’Etat, la situation change. Pour vous donner une idée, le chômage en  Australie Occidentale et dans le Queensland a baissé de 0,4 point en 1 mois (ce qui est énorme) alors qu’il a augmenté dans les autres États.

MLBT : L’Australie est donc une terre où il est possible de gagner beaucoup d’argent (moyennant d’avoir les compétences) mais ce n’est peut-être pas le meilleur moment pour arriver ?

Patrick : Ce n’est probablement plus le meilleur moment pour arriver en Australie. C’est un endroit où les gens ont l’impression de gagner beaucoup d’argent parce que les salaires sont élevés mais le coût de la vie est tel que les gens ne gagnent pas autant qu’ils le pensent. Mais dans l’ensemble, la vie est plus facile ici. Les gens sont positifs, il fait beau, il y a de la croissance, l’administration est au service des gens. En revanche, les français ont tendance à passer au second plan le cout de la scolarité, de la santé et du logement. Ils oublient toutes les choses dont ils bénéficient gratuitement en France. Bien entendu, la situation est différente pour celui qui travaille dans le secteur minier et qui gagne 300 000 Dollars par an mais il faut garder en tête que le secteur minier emploie seulement 100 000 personnes. Donc oui, les français auront une meilleure qualité de vie mais il ne faut pas s’attendre à des miracles.

MLBT : Lorsque l’on entend les français parler de l’Australie, nous avons l’impression qu’ils ne veulent pas entendre parler des points négatifs. Qu’en pensez-vous ?

Patrick : C’est normal, la France est un pays où les gens parlent de la crise depuis toujours. Nous en parlions déjà lorsque je suis rentré sur le marché du travail en 1995 !  De ce fait, tout ce qui peut sembler comme un peu meilleur attire. On parle de l’Australie comme d’un pays sans crise. Aujourd’hui, je vois de plus en plus de jeunes couples immigrer en Australie. Ce ne sont pas des expatriés qui ont été envoyés par leur entreprise ou des célibataires qui ont rencontré quelqu’un ici comme on le voyait il y a encore 2 ans. Depuis 18 à 24 mois, nous voyons un nouveau phénomène migratoire. Ce sont des couples et des familles entières qui immigrent en Australie.

MLBT : Revenez-vous régulièrement en France?

Patrick : Lorsque j’étais chez Air Liquide, je rentrais en France en moyenne tous les trimestres et maintenant je rentre plutôt une fois par an.

 MLBT : Qu’est ce qui vous choque lorsque vous rentrez ?

Patrick : Le marasme. C’est un pays où collectivement et individuellement les gens sont déprimés. C’est un état de déprime général et des relations de défiance entre les gens. C’est le jour et la nuit avec ce que je connais ici. Bien évidemment, il y aussi des situations difficiles en Australie mais les gens sont dans l’ensemble plus positifs. Il y a une perspective, on s’inscrit dans l’avenir en pensant que demain sera meilleur qu’hier…

MLBT : …Alors que c’est l’inverse en France ? Pensez-vous que cela va changer ?

Patrick : Oui j’ai parfois l’impression que c’est l’inverse. Je ne dis pas qu’il est impossible que les choses s’améliorent mais si je compare la situation d’aujourd’hui à la France il y a 5 ans, 10 ans ou 15 ans, je constate que la situation a empiré.

MLBT : On parle beaucoup d’immigration mais on ne parle pas trop d’émigration…

Patrick : Je pense que la France manque d’immigrés ! La France n’a pas une politique d’immigration choisie.  La France n’a pas choisi de faire de l’immigration un outil de croissance en choisissant des profils qui manquent dans l’économie, les attirer pour qu’ils se sentent bien, qu’ils décident de rester, et qu’ils payent des impôts. Je suis très favorable à l’immigration mais je pense qu’elle doit être choisie. Elle doit permettre d’apporter de la croissance économique et d’investir. Je fais la comparaison entre un système que j’ai expérimenté ici et qui marche bien.

MLBT : Les profils d’écoles de commerce arrivent-il à trouver du travail en Australie?

Patrick : Ça dépend des personnes. Il y a des personnes qui savent s’y prendre et d’autres non.

MLBT : Comment faut-il s’y prendre ?

Patrick : Il faut faire du networking. Ceux qui arrivent et qui ont les compétences de networking et de communication arrivent très bien à s’intégrer. Les autres ont beaucoup plus de mal. Il faut aller de l’avant, il faut tisser des relations et aller rencontrer les gens. Il ne faut pas penser que ça va marcher juste en postulant à des emplois. L’obstacle du visa est également à prendre en compte. Les emplois sont là mais pour les gens n’ayant pas de réseau, de visa, et un bon niveau d’anglais, les obstacles deviennent très vite insurmontables. Mais dans l’ensemble, c’est tout de même beaucoup plus facile qu’en France. Selon moi, un français qui n’a pas trouvé en un an est un français qui a forcément fait des erreurs.

MLBT : Nous avons pourtant rencontré des gens à Perth qui parlent anglais, qui n’ont pas de problème de visa, qui ont des compétences, qui vont prendre des cafés avec d’autres personnes et qui ne trouvent pas d’emploi…

Patrick : A Perth, c’est une dynamique un peu différente car c’est une ville très centrée sur les secteurs « mining » et  « oil  and gas » ce qui fait que dès que nous sortons de ces secteurs, il est très difficile de trouver quelque chose. En dehors de ces secteurs, les sièges sont souvent sur la côte Est, il y a très peu de jobs de cadres basés à Perth. Il y a déjà beaucoup de personnes basées ici qui ont leur réseau et qui connaissent les recruteurs. Les français qui cherchent des postes de cadres ici sont en concurrence frontale avec toutes les personnes qui ont étudié ici et qui ont la nationalité australienne. A Sydney et à Melbourne, il y a probablement davantage d’opportunités car c’est là que se trouvent de nombreux sièges sociaux.

MLBT : Pourtant nous avons rencontré des gens qui n’y arrivaient pas non plus à Sydney…

Patrick : C’est normal. Il ne faut pas tomber dans les caricatures. Il y a des jobs mais il faut les trouver et si un recruteur a le choix entre plusieurs candidats, il va regarder les visas et prendre le candidat le plus simple à embaucher, ce qui est normal. Mais rien que le fait qu’il y ait autant d’entreprises qui prennent la peine de mettre en place ces visas prouve qu’il y a de la demande. Il faut tout de même savoir que 120 000 personnes décrochent  un visa 457 chaque année.

Sachant que trouver en Marketing/Communication pour un français en Australie est ce qu’il y a de plus difficile. L’Australie n’a pas de manque en Marketing ni en Communication.

MLBT : Avez-vous des conseils à donner à nos internautes ?

Patrick : Il faut leur dire que le coût de la vie est élevé en Australie . C’est un environnement dans lequel on se sent bien si on est débrouillard, qu’on réussit à trouver un bon emploi rapidement et qu’on est conscient que tout va coûter assez cher. Si on est un peu juste, sans réseau, les dépenses viennent rapidement noircir le tableau. C’’est d’autant plus difficile pour les familles avec des enfants car il faut ajouter les frais médicaux et les frais scolaires. L’Australie est donc une très bonne zone pour immigrer mais attention, ce n’est pas l’Eldorado que nous imaginons depuis la France.

 

     Maxence Pezzetta

Category: AUSTRALIE  One Comment

S’installer en couple en Australie

Stéphane With et Maya Simbsler sont un couple de français venus s’installer en Australie il y a 4 ans. Avant d’envisager une expatriation, ils ont choisi de faire le tour de l’Australie en van. Ils nous parlent de leur aventure et de leur installation à Sydney.

My Little Big Trip : Comment en êtes-vous venus à vous installer en Australie ?

Stéphane : Au départ c’était une grosse envie de voyager. Avant de partir, nous avions une situation très confortable en France. On était cadres tous les deux dans de bonnes entreprises. Tout est parti d’une envie de 3 semaines de vacances…

Maya : On voulait aller à Bali 3 semaines en juin. De mon côté, ça n’avait pas posé de problème auprès de mon employeur mais le patron de Stéphane voulait absolument qu’il parte en août. En dehors du fait que le prix des billets allaient tripler à cette période, Stéphane cumulait les heures supplémentaires non rémunérées et on avait une vie professionnelle assez stressante. On a réalisé à ce moment là que lorsqu’on demande à prendre 3 malheureuses semaines de vacances ce n’est pas possible ! On en a conclu qu’il n’y avait que deux façons de partir pour voyager. Soit on y allait en vacances selon le bon vouloir de nos patrons soit on démissionnait et on allait vivre à l’étranger. On a démissionné et on est partis.

Stéphane : On s’est organisés et on est partis en bon terme. A la base on hésitait entre le Canada et l’Australie. On voulait partir dans un pays anglophone qui permettait de prendre un visa working holidays (=WHV ; visa vacances travail).

My Little Big Trip : Comment vous êtes-vous organisés?

Maya : Honnêtement, on ne s’est pas du tout renseignés. On ne connaissait personne sur place. La seule chose qu’on savait c’est qu’on voulait acheter un van et financer le voyage en travaillant sur place, dans le fruit picking par exemple.

Stéphane : C’était en 2008 et à l’époque on ne parlait pas trop de l’Australie dans les médias. Le WHV n’existait que depuis 4 ans et n’était pas très connu. On ne connaissait personne qui était parti en Australie.

Maya : On voulait aussi avoir la possibilité de travailler dans nos branches. Je bosse dans les achats, je suis category manager et Stéphane est spécialisé dans le marketing et le design.

MLBT : Ce sont deux objectifs très différents de travailler dans sa branche et voyager dans un van !

Maya : Oui (rires), donc on s’est dit qu’on allait voyager pendant 1 an et si ça nous plaisait, on essayerait de trouver un boulot dans notre branche la deuxième année. On a fait notre tour d’Australie qui a commencé en septembre 2009.

MLBT : Comment ça s’est passé quand vous êtes arrivés ?

Stéphane : On était très enthousiastes et motivés pour faire des petits boulots mais j’ai vraiment commencé à ressentir la pression du voyage quand on était à Sydney. Je me souviens très bien de me balader le long de l’avenue principale de Sydney, d’avoir pris conscience que j’étais à l’autre bout du monde, sans travail, juste avec des économies et c’est là où je me suis rendu compte qu’il fallait se bouger. On voyait notre argent descendre très rapidement parce que l’Australie coûte très cher. Pour vous donner une idée, la chambre double coutait 100$ la nuit. Et quand nous sommes partis, j’avais 25 ans et Maya en avait 27 donc retourner chez papa-maman n’était pas une option. Il fallait donc qu’on se dépêche de faire toutes les formalités, trouver un travail et un van.

MLBT : Vu votre projet de départ, pourquoi ne pas avoir décidé de faire un congé sabbatique d’un an ?

Maya : En réalité, notre vie en France ne nous convenait pas du tout. On avait un travail qui nous plaisait mais on ne pouvait pas profiter de la vie parce qu’on était trop stressés. Nous avons pris conscience que notre vie était malsaine. En venant en Australie, on est passés d’un extrême à l’autre.

MLBT : Comment vous êtes-vous organisés pour votre road trip ?

Maya : On a acheté un van en passant par Gumtree et on a eu de la chance parce que c’était un australien qui nous l’a vendu. Il faut savoir que pour l’achat d’un van, il y a le marché australien et le marché backpackers. Ce dernier est plus cher parce que les backpackers se font souvent avoir au début donc ils essayent de retirer un maximum d’argent à la revente de leur van alors qu’ils l’ont utilisé pendant un an. Une fois notre van acheté, nous avons parcouru 300 kms en 10 jours pour aller faire du fruit picking dans les mangues.

MLBT : Comment avez-vous su où il fallait aller pour faire la cueillette des fruits en Australie ?

Maya : On a récupéré le guide « Harvest Work » qui te dit quand sont les saisons selon les fruits et les endroits. Il faut savoir qu’il y a lS'installer en Australie - Témoignage - Sydney - Travailler dans les fermeses fruits payés au rendement et les fruits payés à l’heure. Quand on est arrivés, nous nous sommes rendus compte qu’il y avait une pile de 100 CV avant nous. On nous a même demandé si on avait de l’expérience pour cueillir des mangues !

Stéphane : Finalement, on a dû attendre 3 semaines pour pouvoir travailler. Et l’argent continuait de partir. Pendant ces 3 semaines on en a profité pour visiter, on a harcelé l’agence, on a fait le tour des fermes pour dire qu’on était disponibles… Pour cela il faut prendre le van et aller directement chez les fermiers. Ce n’est pas évident quand on ne connait pas le coin parce que les fermes ne sont pas visibles de la route. Il faut aussi rappeler tous les jours les agences d’intérim pour leur dire qu’on est toujours là et toujours intéressés.

Maya : Notre objectif était de faire les 88 jours de travail dans les fermes le plus vite possible pour être sûrs de pouvoir obtenir le renouvellement du visa. On voulait être sûrs d’avoir le choix et on voulait en profiter pour renflouer les caisses.

MLBT : Finalement ça vous a pris combien de temps ?

Maya : On travaillait des périodes de 4 à 8 semaines à chaque fois et on reprenait la route. Une fois les économies dépensées on s’arrêtait à nouveau en chemin pour travailler. Il faut savoir qu’il y a des récoltes qui ne durent que 10 jours et qu’après tu dois partir en trouver d’autres donc c’est très difficile de faire les 88 jours d’un coup. A la fin de notre première année et on est rentré en France pour quelques mois, pour repartir en Australie en passant par l’Asie pendant 5 mois. On est revenu fin mai 2011 en Australie pour notre deuxième année de WHV.

MLBT : Et cette fois-ci vous aviez pour objectif de trouver un job? Où êtes-vous allés ?

Stéphane : On a choisi Sydney parce que c’est lS'installer en Australie - Témoignage - Sydney - Travailler dans les fermesa ville qui nous avait le plus plu la première année. On avait adoré le côté exotique, l’eau, l’opéra etc. En plus, on avait eu une mauvaise expérience à Melbourne où il avait beaucoup plu et quand on campe, ça laisse un souvenir mitigé. Melbourne ressemble beaucoup plus à une ville européenne. De toute façon, pour multiplier les chances de trouver un travail, il valait mieux être à Sydney. Nous n’avions pas du tout envisagé Perth parce qu’à l’époque il n’y avait pas autant d’offres dans nos domaines.

Maya : Brisbane n’avait que très peu d’offres de travail donc Sydney était notre meilleure option. Aujourd’hui, on aime encore plus Sydney maintenant qu’on a un job et qu’on peut profiter de tout ce qu’offre la ville.

MLBT : Comment s’est passée la recherche d’emploi à Sydney ?

Maya : Mon CV était prêt dès que nous sommes arrivés. Il faut savoir qu’il faut environ 4 ou 5 pages pour un CV sinon ils ont l’impression que le parcours est incomplet. Ils vont vraiment dans le détail. En commençant à chercher j’ai compris que dans ma branche, les entreprises ne recrutaient pas directement, il fallait passer par des agences de recrutement.

MLBT : Nous avons cru comprendre pendant nos précédentes interviews que le WHV rendait plusS'installer en Australie - Témoignage - Sydney - Guest House difficile l’obtention d’un emploi…

Maya : C’est vrai que peu d’agences m’ont rappelé et quand c’était le cas, c’était soit pour un CDD soit pour un remplacement de congés maternité. C’est ce qu’il s’est passé pour moi, ils cherchaient pour 12 mois et n’ont trouvé personne qui convenait donc ils m’ont engagée.

MLBT : Le problème si vous trouvez un CDD c’est qu’il n’y a pas de sponsoring possible, si?

Stéphane : Non mais lorsque nous sommes revenus la deuxième année, notre but était surtout d’avoir une expérience en anglais dans notre domaine. On se disait que si le sponsorship venait avec c’était un bonus mais nous voulions surtout un travail qui nous plaisait.

MLBT : Comment se sont passés les entretiens ?

Maya : Pour les entretiens, j’avais un peu peur du « trou » sur mon CV parce qu’en France on t’attend au tournant quand tu as pris un peu de S'installer en Australie - Témoignage - Sydney - Entretien d'embauche Australiebon temps. En Australie c’est très différent parce que lorsque tu dis que tu as pris un an pour voyager en van ils trouvent ça génial. Ça leur montre que tu peux faire plein de choses différentes.

Finalement, j’ai eu une offre en or pendant mon remplacement de congé maternité. Mon patron est parti et le poste a été offert à la personne que je remplaçais. Alors qu’elle était en congés maternité ! C’est quelque chose qu’on ne verrait jamais en France de proposer une promotion à une femme enceinte ! Du coup on m’a proposé un visa sponsor pour prendre son poste à elle.

MLBT : Et pour toi Stéphane, comment ça s’est passé ?

Stéphane : De mon côté ça a été beaucoup plus difficile. Je devais refaire tout mon portfolio en plus de mon CV. J’ai commencé à postuler et j’ai eu des entretiens au bout de 2 semaines. Le problème est qu’il y a vraiment beaucoup de concurrence dans le secteur. J’ai vraiment pas mal galéré, à tel point qu’à un moment j’étais prêt à partir dans un autre pays.En plus, le problème ici est que les gens ne te disent pas que tu n’es pas pris, ça les met mal à l’aise. Ils vont te dire qu’ils te rappelleront le lendemain avec les infos et ils ne te rappellent pas parce qu’ils n’ont pas les infos. Nous on est habitués à ce qu’on nous rappelle quand même pour nous tenir au courant.

Comme je ne trouvais pas dans ma branche, j’ai trouvé un poste de vendeur dans un magasin.S'installer en Australie - Témoignage - Sydney - Entretien d'embauche Australie Ça me donnait une dynamique et ça me permettait de rencontrer des gens.

MLBT : Est-ce que tu sentais une différence de traitement du fait de ne pas être australien ?

Stéphane : J’ai vu qu’à Perth, certaines personnes se plaignaient de racisme mais c’est très différent à Sydney parce que c’est une ville très multiculturelle. On a plein d’amis australiens et ça se passe très bien. La plupart des gens sont très contents de rencontrer des personnes qui viennent d’autres pays.

MLBT : Comment as-tu trouvé ton travail actuel ?

Stéphane : Au bout de 5 mois, on a rencontré des gens qui avaient une start-up et qui cherchaient quelqu’un pour un poste transversal à tous les niveaux du business. J’avais déjà réfléchis à ouvrir ma boite donc je leur ai dit que je pouvais bosser pour eux quand ils avaient besoin, c’était pour un travail à mi-temps.

S'installer en Australie - Témoignage - Sydney - Monter son entreprise en AustralieEn parallèle, j’ai monté ma boite dans le web marketing : With Accent. Ça a très vite marché et grâce à mes deux activités, je gagnais à peu près 4000 dollars par mois. Au bout d’un mois, mon employeur voulait quelqu’un à plein temps donc depuis juillet 2012 je suis à plein temps chez eux et je ne m’occupe plus trop de l’entreprise que j’ai lancée.

MLBT : Comment as-tu fait pour monter ton entreprise?

Stéphane : J’ai simplement fait une demande d’ABN (Australian Business Number) et j’ai déposé mon nom. En tout je crois avoir déposé 160$ pour ces formalités sachant que le nom de l’entreprise est déposé pour 3 ans. Donc en fait aujourd’hui j’ai à la fois le statut d’employé et le statut d’entrepreneur.

MLBT : Et là vous êtes parvenu à avoir la résidence permanente ?

Stéphane : Il faut attendre deux ans après avoir obtenu le sponsorship. Il faut savoir que les choses sont de plus en plus difficiles. Par exemple, dans nos domaines, il y a encore 6 mois on ne devait pas passer de test d’anglais et là il faut. L’immigration rajoute sans cesse des démarches.

Maya : On ne peut être permanent uniquement s’il y a un job assuré derrière. Tu peux aussi avoir un skilled visa, c’est-à-dire un visa basé sur tes compétences. Si tu as un profil plus classique, il faut avoir travaillé pour un employeur pendant deux ans. Après c’est sûr que c’est ton profil qui déterminera si c’est plus ou moins facile d’avoir son visa.

MLBT : Est-ce que vous auriez un conseil à donner aux personnes qui veulent venir ici en espérant obtenir un visa sponsor ou une résidence permanente ?

Stéphane : Franchement, partir en Australie pour s’y installer sans expérience c’est pas terrible sauf dans les domaines recherchés comme charpentier ou géologue par exemple. Je conseillerai à chaque personne qui vient en Australie d’avoir au moins 3 à 5 ans d’expérience en France sinon c’est presque impossible de gagner face à un australien.

C’est valable pour l’expérience professionnelle mais aussi pour la maturité. Je pense que c’est bien de connaître le monde de l’entreprise, on ne peut pas arriver comme ça comme une fleur en pensant qu’on nous attend et qu’on nous donnera du travail. On a rencontré vraiment beaucoup de personnes qui ont dû repartir. Il y a plus de personnes qui repartent que de personnes qui restent.

On a beaucoup d’amis qui nous envoient des mails pour savoir comment ils peuvent faire pour revenir alors qu’ils ont déjà épuisé leurs deux visas. Notre avis est que les chances sont très minces dans la mesure où tu n’a pas le droit de chercher du travail avec un visa touriste. La seule option est de venir en ayant déjà un travail trouvé depuis la France mais franchement…. On ne connait qu’une personne qui a réussi à le faire. Sinon il faut être sur la liste des skilled visa et ça prend deux ans pour obtenir la résidence.

Comment se passe l’intégration avec les australiens ?

Stéphane : C’était difficile au début. La première année quand on voyageait on rencontrait surtout des « anciens » qui partaient voyager en van de luxe. Ils étaient toujours contents d’échanger avec nous mais le problème est qu’il y a des français qui se comportent mal en Australie. Par exemple, lorsque nous étions à Darwin, les mecs squattaient et dormaient dans les toilettes handicapés. On entend aussi parlé du french shopping. C’est-à-dire que tu rentres dans un magasin, tu remplis ton sac à dos et tu sors sans payer…

Maya : Du coup, les backpackers commencent à avoir mauvaise réputation.

MLBT : Pourquoi les Français plus que les autres ?

Maya : Parce qu’ils sont les rois pour repérer les failles de tous les systèmes du monde très rapidement. Si le ferry ne demande pas le ticket, le français va repérer la faille et se dire qu’il n’a pas besoin de payer alors que ça ne viendrait même pas à l’esprit d’un Australien. Mais il faut s’adapter, jouer le jeux et respecter les règles de l’Australie. Tu peux pas dire que tu aime l’Australie parce que les gens sont plus respectueux, que plein de choses sont basées sur la confiance et que tu as une bonne qualité de vie et après détruire le système. Ça ne vient pas naturellement pour un Français malheureusement mais avec de la bonne volonté on s’intègre très bien!

              Maxence Pezzetta         Eugenie Delhaye

Category: Expatriés  One Comment

En finale de Best Jobs in The World!

Une interview un peu différente des autres pour une occasion spéciale! Nous rencontrons Delphine Denans, photographe et finaliste pour l’un des 6 « Best jobs in the World » en Australie. Elle a postulé parmi 600 000 candidats pour le job de photographe à Melbourne. A la clef, 6 mois de rêve et 100 000 $ à gagner ! Elle prend un peu de temps pour nous expliquer l’enjeu de ce concours!

MLBT : Bonjour Delphine, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Delphine : Je suis photographe professionnelle depuis plusieurs années. J’ai poursuivi des études supérieures en Art visuel et Communication. J’ai réalisé mes premières expériences dans le monde de la photographie, en Écosse, puis à Paris. Ça a été un déclic pour poursuivre une carrière de photographe à l’international.

Je vis à Sydney depuis plus de 3 ans, je travaille à mi-temps en studio (mode et produit) et je suis aussi photographe freelance avec comme spécialité les mariages, l’évènementielle, et les portraits. J’aime énormément la photo de voyage !! Je suis une vraie passionnée, j’adore mon métier, j’adore la photographie sous tous ses angles ! ! !

MLBT : Comment est tu venue t’installer a Sydney et avec quel visa ?

Delphine : Bertrand, mon partenaire, et moi avions pour idée de venir s’installer en Australie pour une période d’un an afin de découvrir le pays. Le but était d’apprendre l’anglais et de m’intégrer dans une culture que je ne connaissais pas. Au même moment, Bertrand il a eu une opportunité d’emploi en Australie pour 3 ans. Il a décroché le poste et on est partis s’installer à Sydney avec un visa de travail #457. Bertrand est le tenant du visa et je suis son de facto.

MLBT : Comment s’est passé ta candidature pour The Best Job in The World?

Delphine : Un soir, j’étais en Australie et j’ai vu la publicité pour « The Best Job in the Word » à la télévision. Je me suis tout de suite fait la réflexion en me disant : « ça y est, ça recommence! ». J’avais encore un très bon souvenir de la compétition de 2009. Je me suis renseignée et quand j’ai vu qu’il y avait un job de photographe/reporter à Melbourne, j’ai voulu y participer immédiatement! J’avais plusieurs cordes à mon arc pour décrocher le job : mon expérience professionnelle, la localisation, la médiatisation et le coté fun, jeune et dynamique de la compétition qui me correspond parfaitement. Pour participer, j’ai décidé de créer une vidéo de 30 secondes pour exprimer mon talent, ma personnalité, ma passion et ma créativité. De toute évidence, les juges l’ont perçus et j’ai été retenue !

MLBT : Pourquoi penses-tu que ta candidature a été retenue ; tu étais quand même en concurrence avec 600 000 autres CV du monde entier!

Delphine : C’est difficile à dire ! A l’annonce des finalistes, je suis allée voir le site internet pour regarder les vidéos des concurrents pour le job de photographe à Melbourne. Je me suis aperçue que le niveau était très élevé! Certaines vidéos sont très professionnelles et sérieuses, d’autres sont plus humoristiques. En ce qui me concerne, je souhaitais vraiment montrer ma personnalité, le fait que je suis une personne dynamique, fun et artistique. C’est pour cela que j’ai créé une « stop motion ». Pour les non-initiés, c’est un film créé à partir d’images présentée les unes après les autres sur la même méthode qu’un dessin-animé! Ça me semblait ingénieux et fun pour postuler au job de photographe et montrer mes compétences ! C’est sans doute le tout qui a charmé le jury.

 MLBT : Comment se passe votre challenge pour atteindre la finale?Delphine Denans - Best Jobs in the World - Australie - Melbourne - Journée d'animation

Delphine : Mon nouveau challenge afin d’obtenir ma place en finale est d’avoir le plus de gens derrière moi et qui me soutiennent pour le job. Je dois aussi créer le buzz sur les médias. Je dirais que je suis en train de mener ma campagne. L’essentiel est d’avoir de parfaits référents et les encouragements des gens qui croient en moi. Et tout ça en moins de 10 jours… no pressure !!! (Rires).

Cette étape se déroule très bien !! De très grands référents ont accepté de soutenir ma candidature. Il y a par exemple Mr Stéphane ROMATET, ambassadeur de France en Australie et aussi Mon entreprise BrandsExclusive qui est l’équivalence de vente-privée.com .  J’ai également posé avec des célébrités Australiens tel que les présentateurs de Sunrise ! J’ai aussi beaucoup de soutien et d’encouragement du public que je suis aller rencontrer lors de divers évènements que j’ai souhaité organiser lors de ma campagne. Le photo shoot gratuit que j’ai réalisé samedi dernier sur Pitt Street Mall dans le cœur de Sydney a été un très grand succès ! Bien sûr, ma famille et mes amies sont 100% avec moi!

MLBT : Quelle organisation ! Tu sembles vraiment motivée à obtenir ce job !

Delphine :  Ma motivation est extrême ! J’adorerai décrocher le job, et je fais tout pour y arriver ! J’ai déjà visité la ville de Melbourne mais toujours en coup de vent pour des shoots photos ou pour rendre visite à des amis ! J’adore la ville, et je suis convaincue qu’il y a des milliers d’endroits plus incroyables les uns que les autres à y découvrir. Travailler pour un magazine me permettrait de découvrir un univers qui me passionne et que je n’ai jamais exploré jusque-là ! Et quel magazine, le Time Out ! C’est ma référence pour les bons plans !

Delphine Denans - Best Jobs in the World - Australie - Bondi BeachMLBT : Qu’est ce qui te différencie des autres candidats ?

Delphine : Tourisme Australia, en créant ces 6 jobs de rêves a pour but de promouvoir le pays à travers le monde et de dynamiser le tourisme. Ma culture Française me permet d’avoir un œil différent, curieux et original qui se perçoit à travers mes photos et de leurs ajouter ma « French Touch ». Surtout, le fait d’habiter en Australie depuis plusieurs années, me permet d’être désormais très immergée dans la vie Australienne. C’est un atout incontournable afin d’être parfaitement intégrée. Je serai donc capable de promouvoir Melbourne aux Australiens à travers le magazine, mais aussi aux étrangers du monde entier !

MLBT : As-tu un message à transmettre pour t’aider à arriver en finale ?

J’appelle les lecteurs de My Little Big Trip à me soutenir et suivre ma campagne sur ma page Facebook le plus rapidement possible avant que mon challenge s’achève!

Aimer ma page et partagez-la ! Vos commentaires d’encouragement sont également les bienvenus ! Merci à tous pour votre soutien ! Si je décroche le « Meilleur Job du Monde » ce sera aussi grâce à vous !

     Maxence Pezzetta

Patrick : Il n’y a pas d’endroit parfait!

Patrick vit enS'installer en Australie - Témoignage - Perth - Patrick Australie depuis près de 3 ans et connait bien la vie d’expatrié. Il avait déjà vécu 6 ans en Irlande avant d’aller s’installer en Australie. Il accepte de nous raconter son arrivée, les difficultés, les avantages et de donner des conseils sur l’expatriation en Australie.

My Little Big Trip : Bonjour Patrick, comment en es-tu arrivé à t’expatrier en Australie ?

Patrick : Je suis venu vivre en Australie il y a environ 3 ans et demi. Ça faisait longtemps que j’y pensais. J’avais vu pas mal d’émissions et pour moi c’était vraiment l’autre bout du monde. Je voyais la faune, la flore, les grands paysages, ça me faisait vraiment envie. Mon problème était que je ne parlais pas anglais et je ne voulais pas partir à l’autre bout du monde, dans un pays que je ne connaissais pas, sans maîtriser la langue. Je suis donc parti en Irlande avec pour projet d’enchainer avec l’Australie une fois que je maitriserais l’anglais. Je devais rester 1 an et je suis finalement resté 6 ans et demi. J’ai trouvé un travail sur place et l’économie irlandaise se portait plus que bien donc je ne voyais pas l’intérêt de partir. Quand la crise de 2008 est arrivée, je suis parti en Australie avec ma copine Irlandaise.

 MLBT : Vous êtes arrivés directement à Perth?

Patrick : Non, nous sommes d’abord arrivés à Sydney. C’était  il y 4 ans. Avant d’arriver, on est passés par le Japon et la Nouvelle Calédonie. On a atterrit à Sydney avec un Working Holydays Visa (Visa Vacances Travail). On s’est tout de suite dit qu’au lieu de voS'installer en Australie - Témoignage - Perth - Patrickyager on allait trouver du travail tout de suite en arrivant. Ça nous donnait un an pour trouver un travail et pour être sûrs de pouvoir rester. Notre projet était de s’expatrier en Australie. Finalement nous ne sommes restés que deux semaines à Sydney.

MLBT : Que s’est-il passé ?

Patrick : Je suis dessinateur industriel en bâtiment et ma copine est dans l’environnement. On ne trouvait rien à Sydney, on avait des appels et on passait les entretiens mais rien ne se concrétisait. De mon côté j’avais quand même une expérience de 6 ans dans un pays anglophone et le génie civil c’est pareil partout dans le monde. Ma copine ne trouvait rien non plus alors qu’elle est irlandaise. On ne comprenait pas trop pourquoi on ne trouvait pas.

MLBT : Pourquoi était-ce si difficile d’après toi ?

Patrick : C’était le début de la crise mondiale et les australiens avaient un  peu peur d’embaucher des étrangers. On a eu de la chance parce que le père de ma copine travaillait dans l’économie en Irlande et il connaissait la personne qui gère l’entreprise dans laquelle elle est actuellement. Elle l’a contacté et il lui a proposé un contrat d’un mois à Perth. On s’est dit que c’était mieux que rien et on s’est envolé pour la côte Est.

MLBT : C’est un gros changement de passer de Sydney à Perth !

S'installer en Australie - Témoignage - Perth - PatrickPatrick : Au début on avait un peu peur parce qu’on avait lu que Perth était la ville la plus isolée du monde. Mais tout est allé très vite dès qu’on est arrivés. Ma copine a commencé à bosser tout de suite et on a trouvé notre colocation au bout de 3 jours.

Pour mon boulot j’ai un peu plus galéré puisque j’ai mis 6-7 mois à le trouver. En attendant, je m’étais inscrit dans une équipe de rugby. En plus de faire du sport, ça m’a permis de me créer un réseau. Dans le club, il y avait un gars qui avait une entreprise de charpenterie. Il avait besoin de personnes pour l’aider donc j’ai travaillé pour lui pendant 6 mois. C’est un autre membre du club de rugby qui a trouvé mon travail actuel dans ma branche.

MLBT : Est-ce qu’il y a un message que tu aimerais faire passer sur l’Australie ?

Patrick : Pour commencer, il n y a pas du soleil partout et tout le temps (rires), même à Perth ! Quand je suis arrivé,c’était en hiver. Il ne faisait pas froid, il faisait environ 15 degrés mais il pleuvait beaucoup. Sachant que le matin il faisait 1 ou 2 degrés.

MLBT : Qu’est-ce que tu t’es dit quand tu es arrivé en Australie ?

Patrick : Déjà, il ne faut pas oublier que je suis arrivé à Sydney donc quand je suis arrivé à PS'installer en Australie - Témoignage - Perth - Patrick (Sydney)erth, il y avait une différence entre la grosse ville de Sydney et la ville de Perth. Globalement, j’étais super content lorsque je suis arrivé à Sydney. Ça m’a pris 7 ans et je finissais par croire que je n’y arriverais jamais. C’est vrai qu’au début je n’avais pas trop envie de venir m’installer à Perth parce que j’ai un ami en Nouvelle-Calédonie et c’est beaucoup plus proche de la côte Est. Il y avait aussi le fait qu’il n’y ait pas d’autres villes autour de Perth.

Lorsque nous sommes arrivés, nous avons pris une guest-house  à 15 min du centre-ville. On s’est dit que c’était un bon emplacement et qu’il y aurait de l’animation. En fait il n’y avait rien, c’était complètement mort! En plus il pleuvait des cordes, on s’est demandé ce qu’on faisait là. Honnêtement, il m’a fallu du temps pour aimer Perth. Il y a pleins de choses à faire mais il faut connaître, il faut savoir où se renseigner. Le problème est qu’il n y a pas de communication sur les événements organisés dans la ville. Il y a aussi plein de choses que tu ne peux pas faire en France et auxquels tu ne penses pas trop comme par exemple les cinémas plein air. Et avec le temps, tu t’habitues au rythme de vie ici.

MLBT : Qu’entends-tu par « le rythme de vie ici »?

Patrick : C’est tranquille! C’est très famille et ça se ressent dans le rythme de vie. Le boulot n’est pas la priorité, c’est la famille la priorité. C’est aussi pour ça que le centre-ville est fermé après 17h. Tout le monde rentre chez soi pour s’occuper de sa famille.

S'installer en Australie - Témoignage - Perth - PatrickMLBT : Ton projet de vie est de rester ici?

Patrick : Non pas forcément. L’Australie est quand même loin de la famille. Moi j’aime bien le train de vie et le climat mais c’est trop loin pour moi. Si c’était à 5h de la France ça serait le pays idéal. Rentrer en France prend du temps et de l’argent. Tu ne peux pas rentrer juste pour une semaine parce que le décalage horaire est très important. Globalement, la France ne me manque pas trop mais ma famille oui. Et ils ne viennent pas ici parce que c’est trop loin. Mais je pense que c’est aussi la culture française. Dans notre pays on peut aller à la mer, en ville ou à la montagne. On peut tout faire en restant en France, les gens n’ont pas toujours l’habitude de faire de grandes distances pour partir en vacances.

MLBT : La nourriture ne te manque pas?

Patrick : Non ça va, j’ai réussi à trouver un français qui me fournit saucisson et ici il y a du bon vin !

MLBT : Quelle est ton image de la France?

Patrick : J’ai l’impression que ça n’a pas changé depuis que je suis parti. J’ai l’impression que les choses n’évoluent pas. C’est toujours pareil. Moi je ne suis plus trop en France, je m’informe mais je ne me sens plus directement concerné. Je me rends compte de toS'installer en Australie - Témoignage - Perth - Patrick - Franceut cela surtout quand je rentre. Quand je regarde les informations, j’ai l’impression que rien ne va, tout est négatif. Je ne sais pas si c’est vrai parce que j’ai plein d’amis qui sont restés en France et ils ont l’air de très bien s’en sortir.

MLBT : Peux-tu nous parler de l’accès au logement en Australie? On a l’impression que c’est très compliqué de ne pas être en colocation.

Patrick : Moi je voulais être en colocation depuis le début. En France je vivais chez mes parents et c’est seulement quand j’étais en Irlande que j’ai commencé à avoir mon indépendance. Dans les pays anglo-saxons ça se fait beaucoup de partager son logement parce que les loyers sont chers. Et acheter est vraiment très cher aussi. Ce n’est pas forcément le loyer mais le terrain qui est cher. Notre maison actuelle vaut 800 000 Dollars alors qu’elle est vielle et en mauvais état. Je trouve tout de même que c‘est moins cher qu’en Irlande et que c’est plus abordable de prendre un loyer seul ici.

MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil à donner aux gens qui aimeraient s’expatrier en Australie?

Patrick : Je pense qu’il n y a pas d’endroit parfait dans le monde et que ça dépend de ce que tu recherches. Quand je suis parti de France c’est parce que j’en avais ras le bol. Malgré tout, à chaque fois que je rentre je trouve que c’est vraiment un super pays. Il n’y a pas de pays parfait, il S'installer en Australie - Témoignage - Perth - Patrick - Avionfaut garder en tête qu’il y a toujours du bon et du mauvais.

Pour partir à l’étranger, il ne faut pas avoir peur. Tu prends un billet d’avion aller-retour et si ça se passe mal tu rentres. En plus l’Australie est un pays avec une culture occidentale donc ça ressemble à la France, c’est juste la langue qui change. Il faut simplement prévoir un budget et avoir mis un peu d’argent de côté parce que ça coûte très cher de vivre en ici. Surtout si tu veux venir ici pour te balader et pour voyager.

Si tu veux venir pour travailler, il faut essayer de trouver du travail avant de venir. Il ne faut pas avoir peur de faire un petit boulot en attendant de trouver quelque chose de mieux.

Quand tu es français c’est quand même facile de voyager, tu peux aller partout dans le monde. Après si tu vas à l’étranger, la langue est un point important. Si tu ne parles pas bien anglais, ça sera plus difficile donc il faut quand même se préparer.

           Maxence Pezzetta         Eugenie Delhaye

Si vous voulez venir, dépêchez-vous!

François LubranS'intaller en Australie - Trouver un travail - Sydneyo est un nouvel arrivant en Australie. Il a réussi à trouver un emploi de « Business Developer » à Sydney en deux mois et a déjà une très bonne connaissance du marché australien. Il a accepté de témoigner pour My Little Big Trip et partager ses astuces pour une bonne intégration en Australie.

My Little Big Trip : Bonjour François, comment en es-tu arrivé à t’expatrier en Australie ?

François : Je suis arrivé le 30 septembre 2012 en Working Holidays Visa (WHV). J’avais préparé mon projet depuis longtemps et je suis venu dans l’optique de m’installer de façon pérenne à Sydney, de trouver un travail dans mon domaine de compétences et de décrocher un sponsorhip.

Cette envie d’expatriation est venue d’un voyage que j’ai fait l’année dernière au nouvel an. J’ai des amis et des connaissances qui habitent ici, à Sydney, Brisbane ou encore Melbourne. On a fait un voyage entre Brisbane et Sydney et j’ai eu un coup de cœur. J’avais des amis très proches qui vivaient là-bas depuis quelques années qui me disaient qu’on pouvait trouver du travail, un logement et une qualité de vie meilleure.

Sauf que depuis 1 ou 2 ans, ils étaient de plus en plus mesurés et nous disaient de ne pas trainer et d’être prudents si l’on voulait venir, parce qu’ils sentaient que les choses allaient devenir de plus en plus difficiles, même ici. En effet, il y a une dizaine d’années, c’était encore relativement facile de trouver du travail. Depuis 1 an ou 2, le coût de la main d’œuvre a augmenté (surtout dans les secteurs porteurs ici comme les mines). Les budgets ont vraiment explosés ce qui a stoppé ou ralentit les projets. CeS'intaller en Australie - Trouver un travail - Sydney - Déménager en Australiertains projets, eux, arrivent a leur terme, la demande de main d’œuvre a donc ralentit et même des australiens se sont retrouvés sans travail et ont aujourd’hui du mal a en trouver. Dans les années fastes, l’Australie a fait venir beaucoup d’étrangers et aujourd’hui certains australiens commencent a voir la présence étrangère d’un mauvais œil et ça se ressent dans la politique actuelle.  L’économie n’est plus aussi prospère qu’il y a 5 ou 10 ans.

MLBT : Comment as-tu préparé ton expatriation en Australie ?

François : Pour reprendre l’état d’esprit dans lequel j’étais après mon voyage, j’étais à un moment de ma vie où je me posais beaucoup de questions par rapport à l’étranger. Je n’avais pas eu d’expérience significative à l’étranger et ça me manquait. Je voulais tenter l’expérience de l’expatriation dans un pays anglophone comme par exemple les États-Unis, le Canada, ou l’Australie. Je me suis dit « c’est maintenant ou jamais ». Je n’avais pas d’engagement particulier en France. Je me suis rapproché de mes amis déjà sur place qui m’ont conseillé. J’ai annoncé à mon employeur que je voulais partir. J’ai envoyé mon CV à Sydney, préparé le terrain, écouté les conseils, contacté des gens. J’ai aussi mis de l’argent de côté pour pouvoir avoir un peu de marge. Je suis arrivé le 30 septembre 2012 avec une vision assez objective de ce qu’est la réalité du marché ici. J’avais pour but de trouver un travail stable et j’étais conscient que ça serait difficile.

MLBT : Donc tu avais déjà cherché un travail avant d’arriver en Australie ?

François : Pas spécialement. Pour être honnête, je pensais qu’il fallait que je sois sur place pour trouver un travail. Ma recherche a vraiment commencé quand je suis arrivé. Je me suis inscrit sur Seek.com.au et j’ai beaucoup utilisé Linkedin. J’ai aussS'intaller en Australie - Trouver un travail - Réseau Sociali fait du networking, j’ai participé à des événements régulièrement que ce soit des événements organisés par la FACCI (Chambre de Commerce Franco-Australienne), des anciens d’écoles de commerce ou par la communauté française. J’ai beaucoup travaillé mon réseau et c’est comme ça que j’ai trouvé l’opportunité qui m’a permis de trouver un travail. Un ancien étudiant de mon école (ESC Reims) est manager d’une boîte qui fait du conseil en RH et du recrutement. Il s’agit de Polyglote. On s’est vu une semaine ou deux après mon arrivée et 3 semaines après, il m’a appelé parce qu’une société française souhaitait ouvrir une filiale en Australie. C’était un des principaux concurrents de mon ancienne entreprise et mon embauche s’est faite très vite, j’ai eu énormément de chance. Je n’étais pas serein parce que je n’avais eu qu’un entretien en 1 mois de recherche d’emploi.

MLBT : Pourtant tu t’étais préparé, tu avais des contacts, tu avais des CV etc. Mais tu n’as pas réussi à avoir de vrai entretien. Pourquoi ?

François : Il y avait deux choses qui me bloquaient ici. La première était le fait que je n’avais pas d’expérience en Australie et la seconde était mon vS'intaller en Australie - Trouver un travail - Visa applicationisa. Le WHV n’est pas un visa fait pour chercher du travail. Les entreprises sont très réticentes à prendre des WHV parce que la plupart des WHV cherchent un sponsor et ça les embête. Ça complique tout le processus de recrutement ce qui met une barrière de leur côté. En plus, ils ne sont pas toujours super au point sur les procédures. Il y a un blocage par les entreprises et ça se retrouve également dans les agences de placement/recrutement.

MLBT : Quelle sont les options pour trouver du travail en Australie avec un WHV?

François : Le réseau, les groupes français et européens, les boites qui ont déjà sponsorisé. Je pense que dans les boites internet, web et nouvelles technologies c’est peut-être plus simple. Moi je visais les boites de conseils ou de recrutement. Aujourd’hui avec Assystem, société de conseil en ingénierie, on fait 50% d’assistance technique en détachant des consultants chez des clients, et 50% de prestations forfaitaires ou l’on propose une offre plus complète. J’ai aussi fait des recherches dans le domaine du sport vers lequel je m’étais orienté en France pendant un temps. Je n’avais déjà pas réussi à trouver en France et je me suis rendu compte que ce marché était très spécifique ici. Sans expérience ça n’aurait pas été possible.  La seule option aurait été une marque européenne qui aurait décidé de s’implanter ici par exemple.

MLBT : Pourquoi es-tu autant attiré par la culture anglo-saxonne ?S'intaller en Australie - Trouver un travail - Témoignage

François : Ce qui me bloque pas mal en France et que je préfère ici c’est qu’on donne plus sa chance à une personne qu’à un CV/diplôme. Le fait que le droit du travail soit plus souple permet aux entreprises de prendre plus de risques. J’ai l’impression que dans la culture anglo-saxonne chacun a une chance de faire ses preuves même s’ il y a un risque d’être viré par la suite. Il y a aussi la qualité de vie de l’Australie. Quand j’étais à Paris, j’avais l’impression d’être dans un rythme très routinier tout en bossant énormément. Je gagnais bien ma vie mais impossible de mettre de côté, d’investir ou d’acheter un appartement.

Avant de m’expatrier en Australie, j’ai tout le temps vécu à Paris sauf pendant mes études à Reims. En quittant le pays, j’avais envie de vivre autre chose, de changer d’air. Encore une fois, j’ai eu beaucoup de chance de trouver mon travail et je pense que ça va être de plus en plus difficile pour les suivants mais une fois qu’on est dedans. Je connais peu d’exemples d’échec. Tous les gens que je connais qui sont venus s’installer en Australie et qui ont trouvé du travail s’en sorte très bien, ils ont une très bonne qualité de vie et gagnent très bien leur vie.

MLBT : Une fois dans l’entreprise, quelles sont les différences entre la France et l’Australie ?

S'intaller en Australie - Trouver un travail - TémoignageFrançois : C’est difficile pour moi d’en parler parce que je m’occupe d’un lancement d’entreprise. Je suis tout seul et mon homologue est à Perth, nous ne sommes que deux. Mon boss est en Polynésie et il est français. Je n’ai pas de vision de l’entreprise australienne sauf par mes amis. Leur retour c’est que ça n’a pas été facile de trouver le boulot mais qu’une fois qu’on y est, on dit que les français ont une très bonne réputation dans le travail et qu’ils sont très performants, très efficaces et qu’ils travaillent plus. Quand ils finissent à 18h alors que la plupart des australiens terminent à 17h, le manager vient les voir en leur demandant s’ils ne sont pas trop fatigués et leur dit qu’il ne faut pas en faire trop. Généralement les Français évoluent très vite en termes de grade et de responsabilité aussi bien qu’en termes de salaire.

MLBT : As-tu vu des différences entre ce que tu pensais de l’Australie et la réalité ?

François : Oui un peu mais j’étais déjà venu avant et j’avais eu beaucoup de contacts avec les gens sur place qui m’avaient dépeint un tableau objectif. Après les surprises sont plus dans ce qu’on découvre de la vie de tous les jours.

MLBT : Quelle image tes amis restés en France ont de ton expatriation ?

François : Ils me disent tous que j’ai de la chance, qu’il faut que j’en profite, qu’ils aimeraient être à ma place. Je me dis qu’il y a 6 mois, j’étais à leur place et que s’ils le veulent vraiment, eux aussi peuvent décider de s’expatrier. Bien sûr, il faut auS'intaller en Australie - Trouver un travail - Témoignagessi prendre en compte les contraintes familiales.

MLBT : Quel est ton regard sur la France ?

François : Si le boulot que j’ai trouvé se passe bien, je me verrais bien ici à moyen terme. La France a l’air tellement morose vue d’ici que ça ne donne pas envie d’y retourner. J’aurais plutôt tendance à inciter les gens qui se posent des questions à partir. Pas forcément en Australie mais un peu partout. En Asie on peut avoir une bonne évolution et plus de possibilités. Il y a aussi l’aventure et l’enrichissement liés au voyage. Aujourd’hui, je connais des gens qui sortent d’une école classée dans les 10 meilleures et qui ont passé 6 mois, 1 an ou même plus pour trouver du travail. Quand je suis parti, j’ai constaté qu’il y avait beaucoup d’espagnols et d’italiens qui quittaient leur pays parce que leur situation économique était pire que la nôtre. Aujourd’hui en France, il est certain que les temps sont plus durs pour tout le monde, mais encore plus pour les jeunes issus de formations moins qualifiantes. Dans tous les cas, je reste convaincu qu’ici les perspectives sont bien plus réjouissantes, et que beaucoup d’endroits dans le monde offrent plus de possibilités qu’en Europe.

MLBT : Comment gères-tu l’éloignement ?

François : Je n’ai peut-être pas assez de recul. Bien sûr, l’éloignement avec la famille est difficile à gérer parce qu’on se rend compte que s’il y a un problème, on ne peut pas vraiment être là et ça fait un peu culpabiliser. Je suis arrivé à un âge où il faut aussi que je pense à mon avenir, à ce que je veux construire. Skype et les nouvelles technologies me permettent d’avoir des nouvelles très régulièrement. Après je suis quelqu’un de très indépendant et ça m’a aidé dans la gestion de cet éloignement. Je trouve que pour les amis c’est très difficile. J’avais un cercle d’amis très S'intaller en Australie - Trouver un travail - Réseau Socialétendu et c’est vrai que ça fait une grande différence quand on arrive et qu’on ne connait personne.

MLBT : Les réseaux sociaux peuvent-ils t’aider pour rencontrer du monde ?

François : Je n’ai pas vraiment utilisé ce biais, je me suis beaucoup reposé sur les personnes que je connaissais déjà en me disant qu’ils allaient me présenter des gens. C’est ce qu’ils ont fait mais ce n’est pas pour cela que les gens sont à la recherche de nouveaux amis. Donc là j’essaye de rencontrer des gens par moi-même, par l’intermédiaire du boulot ou d’autres biais encore et je me suis mis en collocation avec un ami qui est dans la même situation que moi.

MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil à donner aux gens qui en ont assez de la France et de l’Europe, qui envisagent une expatriation en Asie ou Australie et qui hésitent ?

François : Ça dépend de ce qu’ils veulent faire et du profil qu’ils ont. S’ils veulent voyager pendant 6 mois/1 an, le WHV est parfait pour ça. Bien que cela devienne même de plus en plus difficile de trouver des petits boulots parce qu’il y a  de plus en plus de gens qui viennent. Ici à Sydney, il y a des français partout.

Si on est dans une démarche d’installation, il faut se préparer, commencer à chercher depuis la France, contacter des gens déjà sur place, mettre de l’argent de côté parce que généralement ce qu’on prévoie pour 6 mois part en 2 mois.

MLBT : Combien faut-il prévoir pour s’installer en Australie à ton avis ?S'intaller en Australie - Trouver un travail - Budget

François : Je pense qu’il faut minimum 2500$ par mois pour se loger, se nourrir etc. Pour ceux qui n’ont pas prévu assez, ils doivent prendre un petit boulot en plus de leur recherche d’emploi. Et aussi, pour quelqu’un qui ne parle pas anglais, je lui déconseille vivement de venir ici. Il ne faut pas se dire que l’anglais n’est pas important et qu’on peut l’éviter. Autre conseil, je dirais aux jeunes diplômés de ne pas venir directement après leurs études, je leur conseillerai d’attendre d’avoir une expérience de quelques années et une plus-value qu’ils pourront revendre sur le marché australien. J’aurais même tendance à dire que c’est une base nécessaire. Il faut aussi regarder les secteurs porteurs sachant que ce n’est pas forcément les emplois les plus qualifiés qui sont les plus recherchés. Un coiffeur trouvera probablement plus facilement qu’un jeune diplômé d’école de commerce.

Pour ceux qui veulent partir en backpackers, il faut compter 10 000-15000$, prendre un van, une planche de surf et faire le tour de l’Australie.

MLBT : On entend souvent dire que les salaires sont astronomiques, qu’en est-il réellement ?

François : Ça dépend des secteurs d’activité, les ingénieurs, les financiers, ceux qui travaillent dans le web peuvent très bien gagner leur vie. Après, les entreprises sont de plus en plus prudentes et font de plus en plus attention aux salaires. Mais globalement, le ratio dépenses courantes/salaire est bien meilleur ici qu’en France. Ici on va plus facilement gagner 4000-6000$ par mois et même si on a 1000 ou 1500$ de loyer, il reste largement assez pour se faire plaisir.

            Maxence Pezzetta 

Je travaille en Marketing à Perth!

S'installer en Australie - Témoignage - Sophie de PerettiSophie De Peretti s’est installée en Australie avec son mari depuis 1 an. Cette jeune femme s’est battue pour se faire une place dans le monde du travail de Perth. Elle accepte de nous raconter son histoire et son arrivée en Australie.

My Little Big Trip : Bonjour Sophie, comment en es-tu venue à t’installer en Australie?

Sophie De Peretti :  J’ai fait l’ESC Toulouse et j’ai fait une année de césure en Working Holidays Visa (WHV) en Australie. Je logeais chez un de mes cousins qui habitait Sydney et qui avait une grosse maison qu’il avait transformé en hôtel. Le lendemain de mon arrivée, j’ai déposé des CV qui ont débouchés sur 3 boulots. Un stage en logistique internationale, un job de serveuse et un job dont la mission était de faire de la création  de base de données dans un magasin. Je suis partie après ma césure mais je savais que je reviendrais. Pendant cette année, j’ai aussi beaucoup voyagé. Je suis aussi partie en Argentine pour faire un double diplôme.

Lorsque j’étais en Argentine, j’ai postulé  pour un stage de fin d’études de 6 mois chez Microsoft. Au départ, je ne voulais pas du tout aller à Paris mais c’était une super opportunité. J’ai adoré ma 1ère année. C’était génial, super ambiance, super mission, super manager, c’était vraiment top.

A la fin de mon stage, j’ai enchainé les CDD : un chez Microsoft, un chez PWC, un chez Ernst & Young. Je faisais du marketing. Ensuite, j’ai travaillé en CDI chez Allergan pendant deux ans. Après notre mariage, au mois d’août,  j’ai proposé à mon mari de partir. J’avais besoin d’un changement  radical. Nos deux premiers choix étaient l’Australie et le Canada.

MLBT : Comment t’es-tu préparée avant de t’installer en Australie ?

Sophie : Dans les deux mois précédent notre arrivée, je me suis beaucoup renseignée. On avait le choix entre Sydney, Perth, et Melbourne. J’étais déjà allée à Sydney et Melbourne ne me tentait pas trop à cause du temps. J’avais entendu beaucoup de bien de Perth donc on est arrivés début 2012.

MLBT : Comment vous-êtes vous organisés pour l’installation en Australie ?

Sophie : Il a fallu qu’on trouve une voiture, un appart etc. Malheureusement, il n’y avait pas de site qui regroupait toutes les informations, ça m’a pris beaucoup de temps et je n’étais pas au point sur tout. J’aurais aimé savoir qu’il fallait des lettres de recommandations pour les jobs ET pour les appartements. J’avais imprimé tout ce qui concerne les taxes. Je savais comment faire par rapport à la retraite mais j’aurais aimé avoir des infos sur la retraite en Australie. En effet, pour la retraite en Australie, tu as ce qu’ils appellent le « super annuation ». L’entreprise cotise 9% de ton salaire pour ta retraite. Je trouve que c’est lorsque tu arrives que tu te rends vraiment compte que tout est différent.

Je pense que c’est important de se préparer à l’avance parce que ça permet de gagner du temps et de l’argent. J’ai des potes qui ont mis 3 fois S'installer en Australie - Témoignage - Visa -  Sophie de Perettiplus de temps que nous pour s’installer parce qu’ils n’avaient rien préparé.

MLBT : Au bout de combien de temps as-tu trouvé du travail?

Sophie : J’ai trouvé au bout d’un mois. J’ai été proactive, j’ai harcelé les agences. Finalement j’ai décroché job chez Ernst. Pour ça j’ai dû passer 4 entretiens. Je pense que si j’ai été prise, c’est aussi parce que j’ai déjà eu une expérience dans cette entreprise en France.

Encore une fois, au niveau du recrutement c’est très différent de ce qui se fait en France. Les entreprises passent par les agences de recrutement plutôt que de trouver elles-mêmes les candidats. Malgré tout, il faut quand même essayer et appeler les entreprises directement. Si j’avais attendu que les agences m’appellent, je serais encore en train de chercher du travail. Je pense que le meilleur outil pour trouver du travail c’est soi-même.

MLBT : Quelle est la méthode pour trouver du travail en Australie d’après toi ?

Sophie : J’ai fait des très bonnes lettres de motivation qui étaient ultra personnalisées. Et surtout, je me suis donnée !

MLBT : Avec quel visa es-tu venue en Australie?

Sophie : J’avais un visa 457 grâce à mon mari. J’ai même plus de droits que lui en tant que conjoint de fait parce que je peux travailler dans le secteur d’activité que je veux. Je ne suis pas tenu à une industrie en particulier. J’ai trouvé un contrat de 8 mois S'installer en Australie - Témoignage - Visa -  Sophie de Perettichez Ernst&Young en remplacement de congé maternité. Et maintenant je suis depuis 3 semaines chez Bankwest. C’est un nouveau poste donc j’espère décrocher un CDI à la fin.

MLBT : Comment ça se passe dans le monde du travail?

Sophie : Ce que j’aime bien ici c’est que c’est très relax mais aussi très professionnel. Par exemple, tu n’as pas besoin d’être habillé en tailleur tous les jours. Il y a aussi une différence d’appréciation de la hiérarchie et j’ai vraiment pu voir la différence parce que j’ai fait la même entreprise dans deux pays différents. En France, si tu arrives à parler à un associé chez Ernst&Young c’est vraiment que tu gères. Ici tu bosses à côté d’eux et tu leur parles en tant que collègues. Au début, quand je suis arrivée chez Ernst, ça m’intimidait de parler aussi facilement aux associés, maintenant ça va.

MLBT : Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui veut s’installer en Australie et qui veut décrocher le même genre de poste que toi en marketing ?

Sophie : Je conseillerai de ne pas s’arrêter à ce qu’on te dit. Il ne faut pas se décourager. Il faut accepter un travail et commencer à bosser le plus vite possible même si tu es serveur. Ce qui compte pour les australiens ce n’est pas ce que tu dis mais ce que tu fais. Il ne faut pas avoir peur de S'installer en Australie - Témoignage - Visa -  Sophie de Perettiparler aux gens en anglais même si ce n’est pas ta langue natale. Il faut oser  insister auprès  des agences et appeler directement les entreprises. Et surtout, il ne faut pas avoir peur de parler parce que ça montre que tu as de la volonté et que tu oses.

Pour moi, il n y a pas vraiment de solution miracle. C’est difficile pour les gens d’école de commerce parce qu’il y a une concurrence très forte avec les australiens. C’est d’autant plus dur que l’Australie fait très attention à son immigration et ce encore plus à Perth parce qu’ils ne recherchent que des ingénieurs pour travailler dans les mines. J’ai eu beaucoup de chance de trouvé en marketing.

Je pense que la meilleure arme pour s’implanter quelque part c’est le culot.

MLBT : Est-ce que tu penses que c’est plus facile sur la côte Est?

Sophie : A mon avis c’est pareil parce qu’ il y a plus d’offres mais il y a aussi plus de monde. On est 1,5 millions à Perth, ils sont 4,5 millions à Sydney. La clef est de ne pas se laisser abattre et de toujours continuer.

MLBT : Comment ça se passe pour trouver un logement en Australie, plus particulièrement à Perth?

Sophie : La concurrence est rude. Quand tu arrives pour visiter un appart, il y a 30 personnes devant toi. Les visites se font en groupe et à la fin de la visite, il faut donner un acompte. Ensuite les gens surenchérissent sur les prix des appartements pour les obtenS'installer en Australie - Témoignage - Logement -  Sophie de Perettiir. Ça fait donc augmenter les prix. Dans mon cas, j’ai eu la chance d’avoir deux propositions de logements. Pour la première que j’ai eue, il n’y avait pas beaucoup de concurrence. Ils ont appelé mes références en France et à Sydney et m’ont dit que je pouvais avoir l’appart. J’avais déposé un dossier dans une autre agence donc je suis allée le chercher tout de suite. Quand ils ont vu que je revenais chercher mon dossier, ils en ont déduit que j’avais un très bon dossier et ils m’ont proposé l’appartement directement.

MLBT : Comment ça se passe pour la mutuelle quand tu t’installes en Australie ?

Sophie : Tu es obligé d’avoir une assurance avec le 457. On paie 80 dollars par mois par personne mais ça ne te rembourse presque rien. J’ai un pote qui s’est cassé la clavicule. Il a payé 5000$ de sa poche et sa mutuelle a également payé 10 000 euros.

MLBT : Comment se passe l’intégration avec les australiens?

Sophie : Il y a beaucoup d’étrangers en Australie : des sud-africains, des européens. On ne connaît pas trop d’australiens, on fréquente surtout des italiens, des kenyans, des sud-africains, des irlandais. C’est très dur de s’intégrer chez les australiens, je pense que c’est dû aux différences culturelles. Les français fonctionnent beaucoup plus sur la bienséance et les rapports formels. Les australiens le sont beaucoup moins, les rapports sont beaucoup plus chaleureux et conviviaux au premier abord. Malgré tout, ils ne sont pas très curieux. Ils ont tout ce qu’il leur faut en Australie. C’est un pays qui fonctionne bien, qui a une super économie, de magnifiques paysages… Ils n’ont pas besoin d’aller chercher des éléments d’une autre culture.

MLBT : Est-ce que tu ressens une différence de traitement liée à ton visa ?

Sophie : Oui un peu. Il faut savoir que durant les deux premières années, tu es lié à ton entreprise. Après deux ans, tu peux demander la résidence permanente et ensuite tu as encore deux ans pour demander la citoyenneté. On sent tout de même qu’on n’est pas traité comme des australiens mais comme des visas 457. Malgré tout, ils ne peuvent pas se passer de ces visas parce qu’ils ont une forte pénurie de compétences ingénieures.

MLBT : Ton objectif est de rester en Australie?

Sophie : Oui notre plan est de rester au moins 4 ans. De toute façon si on part, ça sera pour aller dans un autre pays mais pas en France. Là-bas la situation économique est compliquée. Aujourd’hui, 25 % des jeunes diplômés sont au chômage en France.

Je trouve qu’en France on ne nous donne pas envie de rester. On ne valorise pas nos compétences. Aujourd’hui j’ai un vrai problème avec Paris. Si je rentre en France, j’ai plutôt envie de vivre à Bordeaux mais il n y a pas de boulot dans cette zone. Je n’ai pas envie de passer ma vie à me donner dans un boulot qui ne me plait pas. Ce que j’aime en Australie, c’est que nous ne sommes pas mis dans un moule. Je pense qu’ici, ils ont beaucoup plus d’ouverture d’esprit notamment dans le travail et je pense que c’est du fait de la culture anglophone.

Il y a pleins de gens qui m’ont demandé si la France me manquait. Il y a deux choses qui me manquent : ma famille/mes amis et la bouffe. Ici, ils ont un équilibre vie professionnelle et vie-privée qui est très bon. Un manager peut partir à 3h s’il doit s’occuper de son enfant malade. A contrario, en France, c’est presque mal vu d’avoir des enfants! Je pense qu’en France, on a beaucoup à apprendre sur le monde du travail de la part des anglophones. Les gens sont très jeunes d’esprit et dynamiques. Ça ne va pas les déranger d’avoir un manager qui a seulement deux ans de plus qu’eux. C’est moins hiérarchique qu’en France et je trouve ça formidable. Le boulot que j’ai aujourd’hui, je l’aurais eu en France avec 10 ans d’expérience alors que je n’en ai que 6.

           Maxence Pezzetta           Eugenie Delhaye

Category: Expatriés  8 Comments

Frappés par la crise, ils s’expatrient !

Johann Roussel et Audrey Golitin se sont expatriés en Australie. Ingénieurs de formation,S'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs ils ont décidé de s’installer à Perth et de reprendre des études. Ils nous racontent leur choix de quitter Paris pour reconstruire une vie à l’autre bout du monde.

My Little Big Trip : Comment en êtes-vous arrivés à vous expatrier en Australie?

Johann : C’est une longue histoire (rires). On s’est rencontrés à Bordeaux à la fin de nos études. Nous sommes tous les deux ingénieurs de formation. On a été diplômés en 2008 au moment où la crise débutait.

Audrey : De mon côté j’ai fait ma dernière année d’école d’ingénieur à Sydney. Johann a fini ses études 6 mois avant moi car mon échange à Sydney m’a décalé dans le cursus.

Johann : J’ai donc essayé de trouver un travail à Bordeaux le temps qu’Audrey finisse ses études. Nous n’avions pas particulièrement envie d’aller à Paris. Quand elle a terminé ses études, je n’avais toujours rien. On s’est rendus compte que tous cS'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurseux qui n’avaient pas trouvé de travail au début de l’été 2008 ne trouvaient plus car les recrutements étaient gelés. J’ai fini par trouver un travail à Paris en mars 2009.On a donc emménagé ensemble et Audrey a également trouvé un travail à Paris.

MLBT : Quel a été l’élément déclencheur de votre départ à l’étranger ?

Johann : On est restés deux ans à Paris et ça nous a vite pesé, notamment le « métro boulot dodo ». On avait aussi l’impression d’être dans un monde d’apparences…

Audrey : On s’est rendus compte que les gens se définissaient uniquement par leur emploi. Le but était de se mettre dans des cases. Malgré tout, nous n’avons pas du tout vécu Paris de la même façon. J’étais dans une grosse entreprise et Johann était dans une PME.

MLBT : Quelles ont été vos expériences de la vie parisienne ?

Audrey : Pour vous donner une idée, j’ai une collègue qui appelait les grosses entreprises des « prisons dorées ». C’est-à-dire que tu as tout un S'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - Assurancetas d’avantages et une carrière assurée mais ta vie est tracée. Tu connais ta vie et ta carrière professionnelle pour les 15 ou 20 prochaines années. Sauf que tout a changé avec la crise. Les emplois n’étaient plus aussi sûrs.

En plus ce qui me dérangeait c’était le désir d’être ailleurs qu’ont les gens qui vivent à Paris. Ils passent leur temps à souhaiter être en week-end ou en vacances ou alors, ils rêvent de la province mais ne partirons jamais ! Je ne comprends pas pourquoi ils ne partent pas s’ils ne sont pas bien là où ils sont. Pourquoi restent-ils tous là ?

MLBT : À ton avis, pourquoi les gens restent là où ils sont alors qu’ils rêvent de partir ?

Audrey : Peut-être pour l’argent. Ils ont sûrement peur de perdre ce qu’ils ont déjà même si ça les rends malheureux.

Johann : Il y a aussi beaucoup de gens qui ont peur du changement.

Audrey : Le problème c’est que ne rien faire, c’est pire que la peur ! Ça les tue. C’est pour ça qu’on a voulu partir. Pour moi, l’événement décisif s’est produit un matin alors que j’allais bosser. J’étais dans le métro, il y avait une femme en tailleur et attaché-case comme tout le monde. Comme tous les matins, il y avait du monde dans le métro et personne ne souriait. On s’est arrêté à uneS'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - Témoignage station. La femme est descendue. Elle s’est assise par terre sur le quai et elle s’est mise à pleurer. Elle faisait une dépression nerveuse. Ça a été le déclencheur.

Johann : Moi j’aimais bien le côté culturel de Paris, j’avais aussi beaucoup d’amis qui avaient fini leurs études à Paris et qui y vivaient. J’aimais la dynamique de la ville. J’arrivais à passer au-dessus du côté stressant et « train-train » de Paris parce que je me mettais dans ma bulle. Au niveau boulot, je n’étais pas vraiment épanoui. Je bossais avec des gens très compétents, j’avais des projets très variés. C’était super formateur mais je pense que l’ambiance PME et les méthodes de travail n’étaient pas ce que je recherchais à ce moment-là. J’y suis tout de même resté deux ans. À la fin du CDD d’Audrey on a décidé de partir.

En plus, je n’avais pas eu l’occasion de partir en échange pendant mes études et j’ai toujours adoré l’anglais. Je voulais le mettre en pratique, ça faisait longtemps que j’y pensais. On s’est dit que c’était le moment. On était fin 2010.

Audrey : Autre élément, j’avais l’impression qu’en France on n’avait pas besoin de moi…

S'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - TémoignageJohann : Et qu’il n’y a pas d’avenir pour des jeunes.

Audrey : En plus on se disait : « A quoi ça sert de rester ici à faire un travail qu’on n’aime pas alors qu’on n’aura probablement pas de retraite ni rien ? ».

MLBT : Vous avez donc décidé de partir en Australie ?

Johann : Oui. On a décidé de partir en Australie notamment pour des facilités de visa et parce que c’est un pays anglophone. Le Working Holidays Visa (=WHV ; visa vacances travail) s’obtient en 24h.

Audrey : Et pour le climat ! (rires).

MLBT : Comment vous êtes-vous préparés pour partir en Australie ?

Audrey : On n’avait pas vraiment prévu de programme ! On est partis juste avec nos valises, nos économies et une réservation dans une auberge de jeunesse. Les gens ne comprenaient pas ! Ils avaient l’impression qu’on était tombés sur la tête et qu’on était en train de gâcher notre avenir professionnel.

Johann : On est simplement partis de Paris en se demandant ce qu’on voulait faire et en identifiant ce qu’on ne voulait pas faire. Je voulais aussi redéfinir mon projet professionnel.

On a commencé à Sydney. On est resté 1 mois à faire les touristes. Les sous partaient vite et après 3 semaines onS'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - Témoignage - Queensland Australiaa décidé de chercher un boulot.

Audrey : En fait, je ne voulais pas rester à Sydney. Ça me faisait un peu penser à Paris pour le côté froid et impersonnel. En plus il ne fait pas aussi beau que ce que je pensais. L’été est pluvieux et il y a un vrai hiver. J’imaginais qu’il faisait beau toute l’année !

Johann : Je trouve que Sydney c’est comme un petit New-York. C’est dynamique, il y a un centre d’affaires et l’accès à la culture mais on savait qu’on pouvait renouveler le visa si on passait trois mois dans les fermes. On avait aussi envie de faire un road trip, donc on a acheté un break. On a trouvé un boulot dans le Queensland dans les fermes près de Brisbane. C’était peu enrichissant professionnellement mais au niveau personnel c’était génial. On était dans petit patelin entouré de vaches, de plaines, de mouches (rires). Ça nous a permis de nous ressourcer. On a vu des kangourous en pleine nature ! C’était génial !

Audrey : On a reconnecté avec la nature ! Après Paris c’était exactement ce qu’il nous fallait !
Johann : Ensuite, on a pu commencer notre road trip. D’ailleurs, pour tout ceux qui sont intéressés par un road trip en Australie, allez jeter un coup d’oeil sur notre blog en cliquant ICI.

Audrey : Après ces 3 mois dans les fermes, on a longé la côte jusque au Nord-Est. Ensuite on a traversé le S'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - Témoignage - Woofingdésert et on a remonté l’Australie jusqu’à Darwin.

Johann : Ça c’est très bien passé pour nous. On a rencontré des gens exceptionnels sur la route qui nous ont aidés sans rien demander en retour.

Audrey : Ça m’a réconciliée avec la nature humaine. Surtout après Paris !

Johann : On a aussi fait du Woofing. C’était exceptionnel. On était dans un ranch avec 2000 têtes de bétail, il y avait des vrais cow-boys avec des lassos !

Audrey : C’était vraiment leur métier ! On a vécu des choses qu’on n’aurait jamais faites en France. On avait soif de ça, on voulait de l’aventure.

Johann : Ce n’était pas utile sur le plan professionnel mais ça nous a vraiment fait du bien de sortir de notre formatage : travail-société de consommation etc. On voit des gens qui vivent des vies différentes à l’autre bout du monde et dans un pays développé ! Ça fait vraiment réfléchir!

MLBT : Et pourquoi avez-vous choisi de vous expatrier à Perth ?

Johann : Pendant tout notre road  trip on a entendu beaucoup de bien de Perth. On nous a dit quS'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - Témoignage - Woofing‘il y avait du boulot grâce aux mines donc, après Darwin, on est allés à Perth en longeant la côte ouest.

Audrey : On est arrivés à Perth en septembre 2011.

Johann : Au début ce qu’on voulait c’était chercher des boulots un peu plus qualifiés que ce qu’on avait pu faire pendant le road trip

Audrey : Moi je n’avais jamais eu l’occasion de faire des petits boulots avant. J’ai toujours voulu travaillé dans un café face à la mer. Un jour on est passé devant un établissement qui donne sur la mer et j’ai demandé s’ils cherchaient quelqu’un. J’ai été embauchée tout de suite. Ça m’a fait du bien parce que je ne voulais pas être dans un bureau et rester assise toute la journée. Le contact avec les gens me manquait et je réalisais l’un de mes rêves. J’ai fait ça pendant 6 mois.

Johann : En attendant de trouver un travail plus qualifié, j’ai trouvé un job dans une boîte comme la « Fnac ». J’étais vendeur au rayon nouvelles technologies. A ma grande surprise, je me suis éclaté! Je suis ingénieur, pour moi la vente était à l’opposé de mon profil ! Au début je ne me voyais pas capable de faire ça et en fait j’ai explosé mes objectifs. J’étais dans la technologie, j’adorais ça et j’en parlais avec passion.

S'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - Témoignage - Travailler dans l'ITAudrey : L’avantage d’être en contact avec des gens tous les jours dans son travail c’est qu’on se fait un carnet d’adresses de fou! Je pense qu’on avait besoin de renouer avec un côté relationnel qu’on avait perdu en France.

Johann : On a arrêté les premiers jobs au bout de 6 mois à cause du visa. C’était en juillet 2012. Entre temps on se demandait ce qu’on allait faire parce que le fait d’être en Australie n’était pas une fin en soi. Moi ce qui m’intéressait c’était le design de produit. Je me suis rendu compte que ça m’intéressait beaucoup plus que l’expertise technique.

Là je viens d’être pris dans un magasin de grande marque informatique. Cette marque est géniale pour moi car sa politique est de faire le meilleur produit à tous les points de vue ! Mon boulot est plus technique qu’avant, mais j’ai aussi une grande relation avec les clients, à mi-chemin entre conseils et réparations des produits. C’est super intéressant et ce sont des postes presque inaccessibles pour les Français! C’était inespéré, je suis ravi !

MLBT : Comment avez-vous fait pour les visas?

Audrey : Notre deuxième WHV est arrivé à expiration en janvier 2013. Là on est passés sur un via étudiant et on a repris des études.

Johann : J’ai repris une formation de design industriel qui est probablement la meilleure d’Australie. Je m’éclate, c’est génial ! Et Audrey a aussi  décidé de reprendre ses études.

Audrey : Oui. Le côté corps humain/biologie m’a beaucoup manqué pendant mes études. DoS'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - Témoignage - Biologienc là je complète ma formation en faisant des études de techniques biologiques. Ce que je veux c’est aller encore plus loin de ma formation française et m’orienter plus vers de la médecine.

MLBT : Combien de temps envisagez-vous de rester en Australie?

Audrey : Notre projet se situe sur du moyen/long terme, c’est-à-dire qu’on veut rester au moins 5 ans ici. On a de la chance car nos formations sont sur la liste des métiers demandés par le gouvernement australien. On peut donc déjà faire la demande de résidence permanente.

MLBT : Donc vous comptez vraiment vous implanter en Australie ?

Audrey : Oui, ça fait déjà longtemps qu’on est ici et maintenant on fait des études. Ça coûte très cher, on voudrait construire sur du long terme et investir. Si on passe résidents permanents on paiera moins cher les études et si on veut, on pourra travailler plus d’heures. On aura les mêmes droits que les australiens sauf qu’on ne pourra pas voter.

MLBT : Quel est votre ressenti sur l’Australie ?

S'expatrier en Australie - Perth - Ingénieurs - Témoignage - BiologieAudrey : On sent que c’est dynamique ! Je ne sais pas si ça va rester comme ça longtemps mais ce qui est sûr c’est que ça ne sera plus jamais comme ça en France.

Johann : Ici on peut vivre confortablement et mettre de côté. Il y a de l’avenir, on n’a pas besoin de faire un boulot qui ne nous plait pas et continuer de se priver parce qu’on ne gagne pas assez.

MLBT : Quels conseils donneriez-vous à une personne qui veut s’expatrier en Australie ?

Audrey : Personnellement, je pense qu’il faut se lancer et arrêter de tout prévoir parce que toutes les opportunités qu’on a eues on ne les aurait pas eu ailleurs. Il faut saisir les opportunités comme elles se présentent et après ça ne s’arrête plus !

Johann : Ici tu peux vraiment tenter ta chance !

Audrey : Mais il faut le mériter, ce n’est pas simplement en déposant un CV que tu trouveras du travail. Il faut parler anglais. Il faut garder à l’esprit que tout le monde parle mieux anglais que les français ici. Il faut  arriver humble.

Johann : On est loin de la France ici et ils ne nous attendent pas. Ils s’en foutent qu’on soit français. Ils sont très gentils avec nous mais ils ne donneront pas de travail en priorité parce qu’on est français.

Audrey : Par exemple, dans nos boulots, il n y a pas d’autres français. On a réussi à bien s’intégrer. Ce n’est pas parce que tu es fier d’être français que tu vas trouver un boulot.

Johann : Il faut aimer l’Australie. Il faut que les australiens sentent que tu as envie de t’impliquer et de rester.

     Maxence Pezzetta

Laure : Le jeu en vaut la chandelle!

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - Laure LegrosLaure Legros s’est expatriée en Australie depuis 2 ans. Elle vit à Sydney et travaille dans le web. Elle accepte de témoigner et de nous faire part de son expérience.

My Little Big Trip : Bonjour Laure, comment en es-tu arrivée à t’expatrier en Australie ?

Laure Legros : Je suis arrivée pour la première fois il y a 3 ans dans le cadre de mes études à l’Ecole Supérieure de Commerce de Reims. J’avais trouvé un stage à la chambre de commerce franco-australienne (FACCI ) à Sydney. Je suis rentrée en France à l’issue de ce stage de 5 mois pour terminer mes études. Dès que je suis rentrée, je savais déjà que je voulais repartir.

Je suis revenue après mes études avec un visa étudiant car j’avais déjà utilisé mon visa Working Holidays. J’ai trouvé du travail et ça fait maintenant 2 ans que je suis installée à Sydney.

MLBT : Pourquoi as-tu choisi Sydney ?S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - Laure Legros

Laure : Je n’étais pas fixée sur Sydney, c’était l’Australie dans son ensemble qui m’intéressait. Ça aurait aussi bien pu être Melbourne ou Brisbane. J’avais même commencé à chercher à Melbourne mais j’avais plus de contacts à Sydney donc c’était plus facile. Sydney est aussi la ville la plus agréable à vivre selon moi, suivie de très près par Melbourne.

MLBT : Pourquoi ne pas avoir choisi de rester en France ?

Laure : Le fait d’avoir goûté à l’expatriation m’a vraiment donné envie de vivre à l’étranger et l’idée de travailler à Paris me donnait l’impression de vivre une vie préétablie. Je venais de terminer mes études et je me disais que c’était maintenant ou jamais. Je pensais que si je trouvais un CDI à Paris c’était foutu et que je ne repartirai plus. Je me suis lancée en me disant : « Si ça marche tant mieux, si ça ne marche pas j’aurais essayé et je reviendrai avec une bonne expérience. »

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - WoofingMLBT : Comment fait-on pour trouver un job avec un visa étudiant ?

Laure : Ce n’est pas l’idéal. Comme je le disais plus tôt, j’avais déjà utilisé mon WHV (visa vacances travail) quand j’étais en stage.  Le visa étudiant était une bonne alternative parce que je pouvais travailler à temps partiel et chercher du travail à côté.

Pour trouver du travail, j’ai dû frapper à pas mal de portes, explorer toutes les opportunités possibles et faire jouer le petit réseau que j’avais à l’époque. J’avais l’avantage d’avoir déjà une expérience en Australie, j’avais encore des contacts à la FACCI (Chambre de commerce et d’industrie franco-australienne) et je savais exactement quoi faire pour trouver un travail en Australie.

MLBT : Que faut-il faire pour trouver un travail en Australie ?

Laure : Il faut convaincre l’entreprise que tu as une valeur qui justifie l’argent et le temps qu’elle va investir pour te faire sponsoriser. Il faut lui montrer ce qu’elle va gagner en t’engageant toi, même si les frais à l’embauche sont un peu plus chers. C’est sûr que ce n’est pas évident quand tu sors de l’école. En ce qui me concerne, j’avais  la motivation, j’avais déjà une première expérience à Sydney et mon niveau d’anglais était très correct.

J’ai été embauchée par une entreprise australienne qui propose un service de comparaison de prix d’hôtels en ligne, S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - HotelsCombinedHotels Combined. Ils recherchaient quelqu’un pour prendre en charge le développement du marché français et voulaient une personne native. C’était un gros avantage même si j’étais aussi en concurrence avec de nombreux autres français présents à Sydney.

MLBT : Qu’est-ce qui avait fait la différence selon toi ?

Laure : Probablement le fait d’être sur place et de pouvoir commencer immédiatement. J’ai aussi réussi à leur montrer ma motivation et le potentiel que je voyais dans le poste.

MLBT : Comment as-tu eu accès à cette offre ?

Laure : Sur un des principaux sites d’offres d’emplois australien : seek.com.au. Une fois que j’ai trouvé l’offre, j’ai postulé et j’ai fait des recherches sur la personne qui s’occupait du recrutement. Je l’ai contactée par Linkedin pour faire passer mon CV et avoir plus de chances d’obtenir l’entretien.

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - VisaMLBT : Comment ont-ils géré ton visa étudiant ?

Laure : Je pouvais travailler 20h par semaine maximum. Ils ont été très flexibles et l’accord était le suivant : j’étais en quelques sorte à l’essai, si ça se passait bien et qu’il y avait assez de travail, ils feraient le nécessaire pour me garder. La question s’est donc réellement posée à partir du mois d’août. Ils ont apprécié mon travail, ont fait les démarches et deux mois plus tard j’obtenais mon visa 457 pour 4 ans.

MLBT : Quel conseil donnerais-tu aux gens qui cherchent un emploi en Australie depuis la France ?

Laure : Je pense que c’est possible  mais c’est plus compliqué. Je sais qu’il y a beaucoup de recruteurs ou d’entreprises qui filtrent les CV des personnes qui ne sont pas sur place.

MLBT : Pour les gens qui sont sur place, quels sont les outils à utiliser pour trouver un travail ?

Laure : Seek.com.au est le premier site d’’emploi sur lequel tous les jobs sont postés. Il y a beaucoup d’offres mais aussi beaucoup de S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - Recherche d'emploiconcurrence. Pour vous donner une idée, le ratio est souvent de plus de 200 postulants pour une offre.

Je suis persuadée que c’est le réseau qui fait tout en Australie donc il faut essayer de se rendre au plus d’événements possibles, que ce soit dans la sphère française ou non. La communauté française est très forte à Sydney, il faut l’utiliser et essayer de penser différemment. Par exemple, il y a une chose à laquelle les français ne pensent pas, ce sont les agences de placement.

Malgré tout, il faut tout de même prendre en compte que pour quelqu’un qui arrive en Australie sans expérience, ni en France ni sur le marché australien, ça sera très difficile de trouver via les agences. En effet, les entreprises demandent souvent des personnes qui ont un profil de résident permanent.

MLBT : Est-ce que certains profils sont plus recherchés ?

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - ConstructionLaure :Les ingénieurs par exemple sont très recherchés en Australie. Un ami a trouvé un travail en 2 semaines avec un sponsorship à la clé. Les profils liés au web – développeurs, designers, marketers – ou la pub sont aussi prisés. Il y a beaucoup d’agences à Sydney et Melbourne et il y a un fort manque de main d’œuvre en Australie donc elles se tournent vers les travailleurs étrangers. Le secteur de l’hospitalité est une bonne voie aussi, car nos formations ont une excellente réputation. D’une manière générale, les français sont appréciés en Australie parce que nous sommes de bons bosseurs et très productifs. Une fois que les entreprises sont familiarisées avec le processus pour sponsoriser, elles le feront plus facilement parce qu’elles ont un bon retour sur investissement.

Mon poste à l’époque était idéal pour le sponsorship parce qu’il fallait parler français. Pour justifier un sponsorship, l’entreprise doit prouver qu’elle n’a pas pu trouver les compétences chez un travailleur australien.

MLBT : Est-ce que la communauté française est solidaire à SydneS'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage y ?

Laure : Il y a beaucoup d’organisations dédiées à la communauté française. On trouve notamment Ubifrance pour l’aspect commercial, la Chambre de Commerce et d’Industrie Franco-Australienne (FACCI) pour l’aspect networking et l’alliance française pour la culture. De nombreux évènements sont organisés tout au long de l’année pour les français, par exemple le festival du film à Sydney, la fête du 14 juillet etc. Ça donne une forte activité à la communauté française et ça aide ne serait-ce que pour rencontrer des gens quand on ne connait personne. Il y a aussi des événements plus « relax ». Par exemple, le « get2gether » propose un rendez-vous pour les francophones/francophiles dans un bar différent chaque 1er mercredi du mois.

MLBT : Quelle est l’image des français en Australie ?

Laure : Dans le monde des affaires on a une très bonne image parce qu’on est considérés comme étant des gens qui travaillent bien et dur. En dehors de ça, l’Australie voit de plus en plus de français arriver depuis quelques années et ça peut créer quelques tensions. Il y a des petits incidents isolés en Australie mais je ne pense pas que ce soit une grosse tendance.

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - French ShoppingMLBT : On a entendu parler du french shopping, c’est-à-dire que les français voleraient dans les magasins ?

Laure : Honnêtement, je ne pense pas que ce soit que les français. Il y a de plus en plus de backpackers en Australie et je pense que c’est une tendance qu’on retrouve chez les backpackers en ce moment. Ce sont des gens qui n’ont pas forcément beaucoup d’argent et qui viennent pour visiter ou prendre du bon temps sans s’investir, c’est pour ça qu’il y a des petits débordements.

MLBT : En quoi le marché du travail est différent de la France ?

Laure :Comme l’Australie connait le plein emploi, même si on commence à voir les effets de la crise depuis 1 an, cela crée de la flexibilité dans le sens ou les gens ne ressentent pas la pression de conserver leur emploi. Il est commun de changer d’employeur tous les ans ou tous les 2 ans. Dans l’autre sens, il est aussi beaucoup plus facile pour une entreprise de se séparer d’un employé. Dans le cas des personnes sponsorisées, c’est un peu différent parce que si le contrat est rompu, nous avons 28 jours pour trouver une autre entreprise ou bien quitter le pays.

Une deuxième différence est que l’évolution de carrière peut être beaucoup plus rapide. Une personne qui fait ses preuves peut vite monter dans la hiérarchie. Les Australiens jugent beaucoup plus sur l’expérience que sur les diplômes.

MLBT : Quelles sont les options à part le web pour travailler en Australie quand tu viens de France ?S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage

Laure : Ça dépend des métiers. En sortant d’une école de commerce ou ingénieur en France, les options sont à peu près les mêmes mais certains secteurs sont moins plus ou moins ouverts. Les grandes boîtes d’audit recrutent beaucoup par exemple, mais il est sûrement plus facile de démissionner d’un emploi en France pour se faire embaucher dans la même entreprise en Australie. Le secteur minier et gaz est particulièrement attractif. Dans la grande consommation par contre c’est difficile car le métier requiert une bonne connaissance du marché australien. Pour des emplois dans la finance ou comptabilité où les normes sont très différentes de celles appliquées en France, il est moins facile de faire valoir ses compétences.

MLBT : Ça semble tout de même risqué de venir ici…

Laure : Ça l’est. Tous ceux qui quittent leur job pour venir prennent un risque mais le jeu en vaut la chandelle

S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - TémoignageMLBT : Est-ce que tu comptes revenir en France ?

Laure : Pas sur le moyen terme, c’est-à-dire pas dans les 5 prochaines années. Après, je ne sais pas si je ferai ma vie ici. Il faut prendre conscience qu’il y a un fort éloignement géographique, on met 24h pour aller en France et au moins 6h d’avion pour aller dans le pays le plus proche, hors Nouvelle-Zélande.

MLBT : Comment est-ce que tu gères l’éloignement avecS'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - Distance la France ?

Laure :Ce n’est pas toujours facile et je comprends que cela puisse influencer la décision de rentrer. Et encore, je suis ici depuis 2 ans seulement. On perd contact avec certains amis, c’est un fait. La relation change, un décalage et une distance se créent, qui ne sont pas que géographiques. Je pense que c’est l’expatriation en général qui crée cette distance et encore plus en Australie à cause de l’éloignement.

Les différences culturelles entre l’Australie et la France rendent aussi l’éloignement difficile. Il est plus difficile ici de construire des amitiés, même si les Australiens sont au premier abord très accueillants et enthousiastes.

MLBT : Donc tes amis sur place, ce sont des australiens ou des étrangers ?

Laure : J’en ai beaucoup qui sont français et dans mon travail j’ai beaucoup d’amis étrangers. Finalement, je n’ai pas tant d’australiens que ça dans mon entourage. Mais je ne pense pas que ça vienne des Australiens en particulier. Ça vient des deux « côtés ». Les français n’ont pas toujours envie d’aller vers les australiens et les australiens ont l’impression d’avoir déjà assez d’amis et ne voient pas l’intérêt d’aller vers des étrangers.

MLBT : Ça ne les dérange pas qu’il y ait autant d’étrangers ?

Laure : En extrapolant un peu, la plupart des australiens sont étrangers. Avec l’immigration il y a de plus en plus d’asiatiques et d’européens en Australie. Les Australiens sont habitués et sont très accueillants. Ils sont très ouverts même si l’immigration devient de plus en plus restrictive.S'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage

MLBT : Aurais-tu un conseil à donner ceux qui veulent venir s’expatrier en Australie ?

Laure : Si j’avais un conseil à donner, c’est de se renseigner au maximum et d’être réaliste par rapport à son projet. L’Australie a souvent été décrite comme un pays où on trouve un travail facilement, avec des salaires très hauts, et du beau temps toute l’année.

La réalité c’est que c’est de plus en plus difficile pour un étranger de venir s’installer. Je pense qu’il ne faut pas arriver n’importe comment. Il faut se préparer et une fois sur place, il faut exploiter au maximuS'expatrier en Australie - Sydney - Marketing - Témoignage - En famillem chaque opportunité parce qu’il y a une forte concurrence et ça se joue à pas grand-chose. En Australie, la réussite d’un entretien se jouera plus sur la personnalité que sur le diplôme. Il faut essayer d’enfoncer toutes les portes et montrer qu’on en veut. Il faut faire comprendre au recruteur pourquoi il faut que ce soit toi qui soit recruté et pas un autre!

MLBT : Que dirais-tu à ceux qui ont une famille et qui pensent à l’expatriation en Australie ?

Laure : Je leur conseillerai d’avoir recours à un agent d’immigration parce que ça devient plus compliqué d’immigrer en Australie quand tu as une famille. Je ne connais pas le détail de l’immigration d’une famille. Si l’un des deux parents à la chance de travailler dans une grande entreprise implantée à l’international, je lui conseille de passer par sa boite. Mais s’ils doivent arriver sans travail c’est bien plus compliqué. L’immigration choisie dépendra aussi des compétences du couple. Si elles sont recherchées, il est possible d’avoir une résidence permanente directement. Pour cela il faut regarder dans sur le site du gouvernement. Une autre chose à prendre en compte sont les frais de scolarité et de santé très élevés en Australie. Bref encore une fois, il faut venir bien informé.

             Maxence Pezzetta         Eugenie Delhaye

Category: Expatriés  3 Comments

Entrepreneur sur internet en Australie!

Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital AgencyHadrien Brassens est l’un de nos interviewés qui a eu un parcours « sans encombre » en Australie : de la chance, des compétences et de la volonté l’ont conduit à être entrepreneur en Australie. Il est officiellement cofondateur de son entreprise Reef Digital Agency depuis décembre 2012. Il nous parle de l’entrepreneuriat et l’intégration en Australie.

My Little Big Trip : Bonjour Hadrien, comment en es-tu venu à t’expatrier en Australie ?

Hadrien : Au départ, j’hésitais entre le Canada et l’Australie. J’ai choisi l’Australie parce qu’un de mes meilleurs amis y était. Je suis arrivé début 2008 à Sydney. A l’époque je faisais un master 2 après avoir fait une école de commerce. Je devais faire un stage et un mémoire et j’ai décidé de faire mon stage à l’étranger. Je suis venu en Australie pour décrocher un stage mais j’ai tout de suite trouvé un temps plein dans le domaine que je voulais. Ils m’ont sponsorisé au bout de 2 mois. C’est atypique mais dans mon milieu ils sponsorisent à la pelle. Je suis spécialisé dans le référencement payant et naturel. Cela fait plusieurs années que le secteur du SEO/SEM (référencement sur internet) est en pleine expansion et que les ressources locales continuent à manquer, alors les entreprises recrutent beaucoup d’étrangers.

MLBT : Mais tu avais de l’expérience dans le référencement sur internet ? Comment ça s’est passé ?

Hadrien : J’ai toujours été intéressé par internet et par le marketing. Le référencement payant était un croisement des deux. Un recruteur m’en a parlé quand je suis arrivé en Australie et j’ai eu un job assez facilement. J’ai été recruté en tant que junior. A l’époque ça embauchait beaucoup à ce niveau et on était formés sur place. Ensuite l’expérience a pris le dessus. Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agency - SEO

En Australie, c’est facile de monter les échelons dans l’entreprise. Tu te retrouves vite à gérer des projets, des clients et une équipe. Dans mon industrie, tout va vite. Par exemple, le meilleur moyen d’augmenter son salaire est de changer de boîte. Les gens restent en moyenne à peine deux ans dans leur entreprise. Si tu travailles dur et que tu es bon tu vas réussir. Il faut avoir la niaque. En plus, dans ce milieu, c’est très facile d’être sponsorisé. Les agences web connaissent bien la procédure.

MLBT : Au niveau des salaires, il faut compter combien ?

Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agency - Evolution professionnelleHadrien : On m’a proposé 35 000$ par an quand je suis arrivé, j’ai négocié 45 000$. L’avantage ici c’est qu’ils voient les stages comme de l’expérience professionnelle. Ils ne m’ont pas vraiment demandé mes diplômes non plus. Ce qui les intéresse c’est l’expérience et la personnalité. J’ai donc commencé en tant que junior à ce salaire. En général, il y a une période d’essai de 3 mois et si ça se passe bien ils te gardent. Au bout de 2 ans j’ai changé de boite parce que je ne pouvais plus évoluer. Quatre ans plus tard, j’avais doublé mon salaire initial.

MLBT : Quel est le secret pour continuer à grimper, gagner en connaissances et en valeur dans ton milieu ?

Hadrien : Ma progression dans mes deux entreprises précédentes s’est faite par pallier. Pour vous donner une idée de mon évolution, j’ai commencé en tant que junior en optimisation de campagnes. J’ai changé de boîte et dans celle-ci j’ai demandé à avoir mon propre portefeuille clients, je faisais les relations entre les clients et l’agence. Ensuite j’ai géré une équipe qui était à Sydney puis une à l’étranger et à la fin je gérais tous le département « Paid Search » (=Référencement payant). J’ai finalement voulu monter mon propre projet et c’est ce que j’ai fait en novembre dernier.

La raison pour laquelle la demande dans ce genre de milieu continue d’augmenter, c’est que c’est une forme de marketing qui est en plein boom et qu’il y a toujours du boulot. En ce qui me concerne, je ne connaissais pas vraiment ce milieu en arrivant à Sydney. Je suis tombé au bon endroit au bon moment, comme beaucoup d’autres.Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agency

MLBT : Comment as-tu fais par rapport à ton visa ?

Hadrien : Au bout de deux ans avec le 457 sponsorship visa, j’avais l’option de demander ma résidence permanente via le visa 856 (employer nomination scheme). J’ai préféré rester sur le 457 pour d’autres raisons. Et comme mon premier visa 457 de quatre ans expirait en novembre dernier, j’avais donc deux choix : le renouveler avec la boîte dans laquelle je bossais ou me faire sponsoriser par ma propre start-up. Sachez que j’ai un partenaire Australien qui lui bosse pour notre boite à temps plein depuis 2 ans. Comme cette nouvelle entreprise était encore jeune, les démarches pour être accrédité sponsor étaient assez compliquées puisqu’il nous fallait un certain nombre de documents démontrant notre crédibilité.

MLBT : Comment ça se passe pour monter sa boite à Sydney ?

Hadrien : Le fait d’avoir un partenaire australien simplifie les choses. Quand on a démarré l’entreprise, on a tout mis à son nom. De toute façon c’était trop compliqué de le faire moi-même. Si j’avais eu la résidence Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agencypermanente, j’aurais pu monter ma boite comme un Australien mais comme mon visa dépendait de mon emploi, le seul moyen était de monter une entreprise qui me sponsorise. Le problème est que c’est compliqué quand l’entreprise en question est une start-up. Sinon, l’autre option quand on veut monter son entreprise en Australie est d’investir 200 000 ou 300 000$ et obtenir un visa investisseur (=Business Owner Visa). Bien évidemment, je ne pouvais pas investir ce montant.

On a donc monté l’entreprise au nom de mon partenaire et depuis le mois dernier je suis officiellement cofondateur. On a tout partagé entre nous deux. Au niveau de la démarche c’était très simple. Nos comptables ont tout pris en charge.

MLBT : Quelle est l’activité de l’entreprise ?Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agency

Hadrien :Notre spécialité est le SEO/SEM (référencement organique et payant) ainsi que le copywriting. Cependant, on a beaucoup de clients qui ont besoin d’aide avec des projets supers variés. On fait donc un peu de tout, on crée des applications mobiles, des sites internet, on a des campagnes en display, en social media, etc. Si on nous fait une demande qui n’est pas dans notre cœur de métier, on délègue la tâche et on passe par des freelancers. On a un réseau de contacts dans le monde entier qui sont d’accord pour bosser pour nous et on les fait travailler par projet. Nous ne sommes que deux à temps plein mais nous aurons prochainement une autre personne à temps partiel pour commencer, ainsi qu’une stagiaire. Notre objectif est de consolider notre base à Sydney, puis d’éventuellement nous étendre à l’international.

Si je peux donner un conseil c’est que si tu t’y connais en SEO/SEM, tu peux trouver un travail et te faire sponsoriser très rapidement à Sydney. N’hésitez pas à dire à vos lecteurs de me contacter si c’est le cas !

MLBT : Comment motivez-vous les gens qui travaillent pour vous ?

Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agency - Travail à domicileHadrien : Pour attirer des gens, l’argent est motivant mais le cadre est aussi important. Quand tu es une petite entreprise qui débute, tu ne peux pas vraiment embaucher des gens expérimentés car ils coûtent trop chers, alors tu trouves d’autres moyen de les motiver. Si on embauche quelqu’un et que ça marche, on lui proposera d’adapter son boulot à ses envies, comme par exemple de travailler de chez lui plusieurs jours par semaine. Moi c’est ce qui me plait en Australie, l’équilibre entre vie personnelle/vie professionnelle. Aller se baigner à la plage après le boulot et avant le coucher de soleil, ça n’a pas de prix.

MLBT : Quelle est la méthode à suivre pour quelqu’un qui voudrait travailler dans le web à Sydney ?

Hadrien : Si la personne a déjà de l’expérience, le plus simple est de contacter des agences spécialisées. Elles ont beaucoup d’offres et s’occupent de tout. C’est de cette manière que j’ai réussi à avoir un réseau assez large de recruteurs. En tant que candidat ça aide énormément. Quand je cherchais un nouveau job, j’ai envoyé un message à 5 ou 6 recruteurs. C’était un lundi et en fin de semaine, j’avais déjà 4 ou 5 entretiens de programmés. Tu peux aussi passer par les réseaux sociaux en disant que tu cherches un travail à Sydney.

MLBT : A part le SEO/SEM, quels sont les profils recherchés à Sydney ?Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agency - Webdesign

Hadrien : Je pense que dans tout ce qui est Web Design et développement, tu peux trouver très facilement. Même chose pour tout ce qui est IT, publicité en ligne et gestion de projets digitaux aussi.  C’est un secteur qui a le vent en poupe!

MLBT : Peux-tu nous parler de l’intégration franco-australienne ?

Hadrien : Les australiens sont assez cools mais c’est dur de rentrer dans un cercle d’amis. A notre âge (26-27 ans) ils auront déjà leur bande de potes. Ils te parleront pendant les soirées mais les « transformer » en amis est plutôt difficile. Mes amis ici sont d’anciens collocs, d’anciens collègues ou des gens que j’ai rencontré via d’autres activités (cours de langue, sports, etc). La plupart du temps ce sont aussi des étrangers.

MLBT : Et les Français ?

Hadrien : En 5 ans, j’en ai rencontré beaucoup même si la plupart sont repartis. Maintenant j’ai l’impression qu’il y en a de plus en plus. Ce que j’ai remarqué c’est qu’en 2008, les français venaient vraiment pour le voyage, pour l’aventure, pour un gros road trip. Depuis 2 ans j’en vois de plus en plus venir pour leur carrière professionnelle.

Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agency  - Accès au logementMLBT : Que peux-tu nous dire sur l’accès au logement ?

Hadrien : Moi j’étais en colocation pendant deux ans, ensuite j’ai emménagé avec ma copine et, à nouveau célibataire, j’ai pris un appart en mon nom. J’ai deux chambres donc j’ai récemment décidé de prendre un colocataire pour la seconde chambre. Ça devient de plus en plus facile avec le temps d’obtenir un logement parce que ton niveau de salaire augmente mais aussi grâce aux locations précédentes. Quand tu veux louer un appart, ils regardent ton historique et vérifient si ça s’est toujours bien passé. Les loyers augmentent chaque année mais l’option de la colocation reste abordable pour ceux qui le souhaitent ou pour ceux qui débutent.

MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil à donner aux gens qui veulent venir ?

Hadrien : Oui, il faut se rendre compte que l’Australie coûte très cher. Par exemple, mon appartement de deux chambres à Sydney me coûte 2000$ par mois. Mais j’ai des amis qui payent autant si ce n’est plus pour un appartement avec une seule chambre. Les transports et la nourriture coûtent très chers également. J’ai aussi rencontré pas mal de gens venus avec un budget qui n’était pas suffisant. Leur budget de 12 mois s’est transformé en budget de 6 mois. Par contre, il est vrai que si je transforme mon salaire en euros, j’ai un salaire de malade même si ici ça ne représente pas un pouvoir d’achat aussi élevé que ça en a l’air.

MLBT : Quelle est ta vision de la France ?

Hadrien : Personnellement, je ne me vois pas bosser en France. J’adore la France mais j’en ai une image négative. Entreprendre en Australie - Hadrien Brassens - Reef Digital Agency - Vision de la FranceJe ne veux pas généraliser mais je trouve que les gens sont pessimistes. J’entends ceux qui travaillent dans le même secteur que moi à Paris : ils bossent de longues heures sans être forcément bien payé. J’ai des potes en agence qui finissent à 22 h et qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts alors que moi je finis à 18h en moyenne et je gagne bien ma vie. J’ai aussi l’impression qu’en France tout est gris et que les gens font la gueule. Ici le week-end on profite de l’extérieur, de la plage, on va voir des parcs nationaux, on fait des barbecues et pique-niques. L’état d’esprit et la mentalité sont totalement différents. Il y a une joie de vivre ici. Je me sens beaucoup plus à l’aise ici qu’en France, du point de vue professionnel et mode de vie. Je conseille aux gens de venir tenter le coup. C’est toujours bien de venir, de se faire sa propre opinion et de voir si ça nous convient.

MLBT : Et concernant la distance entre la France et l’Australie ?

Hadrien :  Ce n’est pas facile. La famille, les amis et la charcuterie, ça manque ! Aussi, ça coûte cher de rentrer, à la fois en temps et en argent. Il faut compter au moins 30h de voyage. En Australie, tu as 4 semaines de congés par an et généralement, si je rentre c’est pendant 2 ou 3 semaines donc ça ne laisse pas beaucoup de temps pour visiter le reste. On peut prendre des congés sans solde mais quand tu as des postes à responsabilité tu ne peux pas le faire aussi facilement. C’est aussi une des raisons pour lesquelles je voulais monter ma boîte. Dans le web c’est cool parce qu’on bosse d’où on veut. Je peux rentrer en France visiter la famille et les amis tout en bossant via Internet.

       Maxence Pezzetta

Le Président de la Maison de France

Philippe Najean est ingénieur et président de la Maison de France, une communauté de français implantée à Perth. S'installer en Australie - Perth - Philippe Najean - Président Maison de FranceIl s’est expatrié en Australie il y a 7 ans avec sa femme et sa fille. Il accepte de nous parler de son histoire et des choses à savoir quand on arrive ici.

My Little Big Trip : Bonjour Philippe, peux-tu nous parler de l’accès au logement an Australie ?

Philippe : Le logement en Australie est très cher. D’une part il y a une pénurie de maisons et d’appartements mais en plus, ils sont très chers. Il faut savoir que les prix ne sont pas estimés en m2 mais par nombre de pièces. Par exemple, dans les annonces on trouvera le nombre de pièces, de salles de bain et de garages.

Il y a un boom économique à Perth depuis 10 ans qui a attiré beaucoup de personnes et les prix se sont mis à flamber. Maintenant, ils cherchent à construire de nouvelles maisons. Pour cela ils doivent construire en périphérie sauf qu’il faut que l’Etat cède des terrains et ça ne semble pas être si facile. Il y a donc une offre qui est faible et une demande très forte. Tout cela entraîne une augmentation des prix.

S'installer en Australie - Perth - Philippe Najean - Président Maison de FranceMLBT : On entend souvent dire que les salaires sont adaptés au niveau de vie, est-ce vrai ?

Philippe : C’est très relatif. Les salaires sont très élevés si on les compare à des salaires français mais une fois sur place on se rend compte que nous sommes à peu près au même niveau de vie. Ce qui change majoritairement est la qualité de vie.

MLBT : Et quand on est jeunes diplômés ?

Philippe : Il y a des opportunités mais il faut quand même être vigilant. Il y a des gens qui savent qu’il y a des jeunes diplômés d’Europe ou des États-Unis bien plus qualifiés que les australiens et ils essayent de les faire travailler pour rien du tout. Il faut aussi faire attention aux employeurs qui commencent à parler de sponsoring au premier entretien. Certains peuvent être mal intentionnés et d’autres peuvent être de bonne volonté mais ne pas du tout savoir comment faire. Une fois qu’ils voient les coûts d’un sponsor et les conditions d’obtention, ils freinent les procédures en pensant qu’ils ont le temps de mettre des mesures en place. Pour vous donner une idée, un exemple de mesure serait qu’ils doivent prouver qu’ils ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour embaucher des australiens. Pour cela, ils doivent mettre en place des formations pour un montant de 10% de leur chiffre d’affaires.

MLBT : Comment se passent les relations professionnelles avec les australiens ? Quelles sont les différences majeures ?S'installer en Australie - Perth - Philippe Najean - Président Maison de France - No worries

Philippe : Deux mon point de vue il y a deux choses sur lesquelles je dois prendre sur moi. La première est le phénomène du « no worries ». Ça veut dire, pas de problème, ne vous inquiétez pas, il n’y a pas d’urgence. Le côté positif c’est que ça permet de relativiser, malheureusement on ne peut pas être toujours détendu au travail. En plus, je suis dans une entreprise publique donc la tendance au « no worries » est encore plus forte. La seconde grande différence est ce que j’appelle « l’attitude anglaise » c’est-à-dire que la personne en face de toi ne te dira jamais que ce que tu fais ou ce que tu as fait est négatif. Ils vont tourner autour du pot ou ne pas te le dire du tout. C’est dans ces conditions qu’on se rend compte que le franc-parler est quelques chose de très français. Ils évitent le conflit et ne vont jamais droit au but. C’est bien de prendre conscience de ça quand on commence à travailler.

MLBT : Comment fais-tu dans ces cas-là?

S'installer en Australie - Perth - Philippe Najean - Président Maison de France - Travail en équipePhilippe : Quand je considère que le « no worries » est de trop j’ai deux options : j’abandonne ou j’insiste en défendant mon point de vue. Le problème c’est que si je fais ça j’ai un peu l’image du « chieur ».

MLBT : Comment réagis-tu quand tu vois qu’ils tournent autour du pot ?

Philippe : Je fais pareil qu’eux et je garde le sourire en essayant d’être le plus diplomate possible, je leur dis « je comprends bien CEPENDANT… ». Mais lorsque je considère qu’on n’avance vraiment pas et qu’il faut mettre un coup de bourre je craque et je dis « Bon là, il faut s’activer, il faut faire ceci ou cela ».

MLBT : Quels sont les bons côtés de la vie australienne?

Philippe : Déjà on finit à 17h et ça change beaucoup de choses ! Je sais que lorsque j’étais en France, si j’étais amené à partir à 17h on me demandait si j’avais pris mon après-midi. Ça n’est pas arrivé souvent parce que je travaillais avec un client qui était à l’ISRN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire). C’était 70% public et 30% privé et je n’ai jamais été S'installer en Australie - Perth - Philippe Najean - Président Maison de France - Ingénieur - ISRNvraiment embêté. J’ai tout de suite expliqué ma manière de fonctionner. Je veux bien m’investir et travailler tard le soir quand il y a des urgences mais quand le boulot est fait, je veux pouvoir avoir un jour de plus ou commencer plus tard. Je pense qu’il faut savoir créer la confiance.

C’est la même chose ici. Ça marche très bien une fois que tu as fait tes preuves. Quand je suis arrivé, ils cherchaient quelqu’un qui avait fait la réglementation et la normalisation odeur. J’avais eu deux gros postes là-dedans lorsque j’étais en France. Quand ils ont vu mon CV ils n’espéraient pas du tout trouver quelqu’un avec mon profil à Perth. La France est en avance sur l’Australie dans mon domaine et j’ai pu utiliser mon expérience pour mettre en place des études qui n’avaient jamais été faites jusque-là.

MLBT : Pourquoi as-tu choisi l’expatriation en Australie ?

S'installer en Australie - Perth - Philippe Najean - Président Maison de France - ExpatriationPhilippe : Ma femme et moi avons commencé notre vie professionnelle à Paris en 1997. En 2003 notre fille est née et la vie à Paris a pris une nouvelle dimension. Nous nous sommes rendus compte que la nounou s’occupait plus de notre fille que nous et nous avons commencé à avoir des problèmes au niveau de notre couple parce qu’on ne se voyait plus. On s’est dit qu’il fallait qu’on change d’air. Nous voulions rester dans notre domaine donc on cherchait dans les grandes villes de France. On a repensé à une opportunité que nous avions eu deux ans auparavant de partir à l’étranger et on s’est dit « pourquoi pas ?« . Nous avons réfléchi aux pays qui nous intéressaient. On voulait un pays anglophone et on hésitait entre l’Australie et le Canada. L’issue vous la connaissez, on a choisi l’Australie.

MLBT : Comment fait-on pour trouver un travail quand on arrive ici ?

Philippe : Il faut répondre aux offres. Ce qui joue c’est le CV et les compétences. C’est ça qui fera la différence avec un australien qui aura moins de compétences. Il faut aussi essayer de contacter les personnes directement. Et surtout, il faut prendre conscience que ce n’est pas facile. Surtout lorsque l’on n’a pas de visa permanent. En ce qui nous concerne, nous étions arrivés avec un visa permanent.

MLBT : Comment avez-vous fait ?

Philippe : Nous avons fait un dossier que nous avions commencé en novembre 2005, on a aussi passé l’IELTS qui est un test d’anglais et j’ai dû faire trois rapports professionnels en anglais sur des aspects techniques, de management et de qualité. Mon profil était recherché et de ce fait on m’a rajouté des points ce qui m’a permis de passer au-dessus de la pile. C’est une procédure très contraignante car l’immigration exige de contrôler 10 ans de ta vie. En Décembre, on a reçu le dossier médical à remplir et on a finalement eu le visa en avril 2007.

MLBT : Et vous avez cherché un travail directement ?

Philippe : On a d’abord décidé de faire le tour de l’Australie pendant 6 mois. On a également pris des cours d’anglais. Nous avons atterri à Sydney et nous avons fini notre road trip à Perth. Quand nous avons décidé de nous installer à Perth, j’ai eu tout de suite eu une proposition pour travailler au département de l’environnement et de la conservation. C’était une occasion en or. Je suis toujours à ce poste aujourd’hui.

Il faut savoir qu’aujourd’hui, ce n’est plus si simple pour un ingénieur. A titre d’information, ils ont divisé le nombre de visa permanents par 5. Ils resserrent les demandes d’immigration sur tous les profils.

S'installer en Australie - Perth - Philippe Najean - Président Maison de France - ExpatriationEn ce moment l’Australie ne sait plus où donner de la tête. Ils ont besoin de compétences qu’ils ne peuvent pas trouver en Australie mais ils ne veulent pas griller les australiens. Aujourd’hui, le meilleur moyen d’obtenir une résidence permanente est de se faire sponsoriser par une entreprise et d’obtenir un visa 457. Ensuite, au bout de deux ans, il est possible de demander la résidence permanente.

MLBT : Et concernant la communauté française ?

Philippe : Elle explose depuis 3-4 ans. Le consul affiche aujourd’hui entre 9 000 et 11 000 français en Australie Occidental!. La fourchette est large parce que tout le monde n’est pas recensé. Depuis 2 ans on voit de plus en plus de Working Holidays Visa (=visa vacances travail). A chaque fois que je me balade en centre-ville j’entends parler français. Ce n’étais pas le cas il y a encore 3 ans.

MLBT : Est-ce que les Français s’entraident ?

Philippe : Pas vraiment. Les chinois et les asiatiques s’entraident beaucoup mais pour les Français c’est différent. S'installer en Australie - Perth - Philippe Najean - Président Maison de France - ExpatriationIls ne sont pas communautaires. Quand un Français décide de venir s’installer en Australie, ce n’est pas pour passer 100% de son temps avec d’autres Français. Aujourd’hui, à la maison de France, il y a de plus en plus d’adhérents. Malgré tout, les Français n’ont pas envie de venir toutes les semaines à la communauté française ce qui fait que l’entraide est beaucoup moins forte que dans les autres communautés.

MLBT : On nous parle beaucoup du réseau, qu’en penses-tu ?

Philippe : Il faut impérativement un réseau ici. C’est simple, si tu n’en a pas, tu ne pourras pas avancer. En plus, il faut montrer que tu as une expérience en Australie Occidentale pour gagner la confiance de tes employeurs potentiels et obtenir un poste. Une fois que tu commences, il faut leur prouver que tu connais ton métier. C’est de cette façon que tu obtiens la reconnaissance.

MLBT : A ton avis, quelle est l’attitude à adopter en entreprise ?

Philippe : Il ne faut pas arriver avec ses gros sabots de « monsieur je sais tout ». Les français ont parfois cette réputation à cause de leur franc-parler. Il faut apprendre à argumenter à l’anglaise en mettant en valeur les points positifs d’une idée et ne pas la détruire complètement même si la personne à tort. Il faut utiliser des structures de phrase comme : « c’est une bonne idée CEPENDANT… ». Il faut être capable de s’adapter autant dans la vie professionnelle que personnelle.

            Maxence Pezzetta 

Il a monté Delux Agency à Brisbane!

Jeremy Mazeau est un jeune entrepreneur expatrié en Australie depuis un peu plus d’un an et demi. Entreprendre en Australie - Jeremy Mazeau - Delux Agency - Brisbane Il a monté Delux Agency une agence d’évènementiel et nous raconte son parcours.

My Little Big Trip : Comment en es-tu arrivé à monter ton entreprise à Brisbane ?

Jeremy : Si je suis arrivé à Brisbane, c’est un peu par hasard. Je suis venu après mon école de commerce pour travailler mon anglais. Quelques jours avant la fin de mon visa, je me suis dit que j’allais rester et m’installer en Australie.

MLBT : Comment as-tu eu l’idée de monter ton entreprise ?

Jeremy : J’ai toujours été attiré par le milieu entrepreneurial. Je voulais lancer quelque chose qui répondait à un besoin. J’ai constaté que Brisbane était une ville assez calme en semaine. Il faut savoir que lorsque j’étais en France, je m’occupais des relations publiques pour le Queen, à Paris, je connais donc bien le milieu de l’évènementiel. Je me suis rendu compte que je pouvais proposer un grand nombre d’activités aux 25-40 ans qui sont un peu délaissés en termes d’activités disponibles.

En plus de cela  je me suis également rendu compte que pour organiser un événement, les australiens appelaient un bon nombre prestataires ! J’ai donc lancé mon agence d’évènementiel qui s’appelle Delux Agency.

Entreprendre en Australie - Jeremy Mazeau - Delux Agency - BrisbaneMLBT : Quelle est ta cible ?

Jeremy : On veut toucher les particuliers et les entreprises avec des formules clefs en main, c’est-à-dire qu’on gère tout l’événement de A à Z. Nous visons aussi les clubs.  Avec mes contacts, je peux faire venir des DJ européens et organiser une tournée. Je lance aussi le concept des afterworks parce que ca n’existe pas à Brisbane. Depuis 2 mois, je rencontre des directeurs d’établissements pour leur proposer ce concept mais c’est très dur.

MLBT : Pourquoi ?

Jeremy : J’ai constaté que les australiens n’avaient pas l’habitude du changement. Ils n’ont pas forcément confiance quand on leur montre les gains potentiels avec une formule qu’ils ne connaissent pas. Globalement, en termes de clubbing et de soirées, j’ai l’impression de déplacer des montagnes pour pouvoir proposer de nouvelles choses aux locaux. J’ai aussi envie de montrer qu’il y a différentes façons de s’amuser en dehors de boire jusqu’à plus soif et d’aller se coucher à 1h.

MLBT : Comment faut-il faire pour se faire un réseau à Brisbane ?Entreprendre en Australie - Jeremy Mazeau - Delux Agency - Brisbane

Jeremy : Que ce soit pour trouver du travail ou monter son entreprise, ce n’est pas facile de se faire un réseau. A Brisbane, les gens se protègent beaucoup. Ils favorisent énormément les australiens.

Sinon, il y a certains secteurs d’activités qui sont plus ou moins « occupés » par une nationalité. Je m’explique, on retrouve beaucoup de français en restauration et d’indiens dans l’informatique. Pour tout ce qui est marketing, commercial et communication c’est vraiment bouché à Brisbane. Par contre, si tu as un métier technique, tu peux être très bien payé.

MLBT : Est-ce qu’il y a une solidarité entre français ?

Entreprendre en Australie - Jeremy Mazeau - Delux Agency - Brisbane - Bons plans AustralieJeremy : Pour moi, il y a deux catégories de français en Australie. Il y a ceux qui sont là sur du long terme et ceux qui sont là sur du court terme. Je pense que quand tu prends la décision de t’installer pour longtemps, tu passes une étape et tu t’impliques vraiment. Ici tu te rends compte que le réseau est la priorité, tu changes donc ton comportement et tu t’ouvres beaucoup plus.

Nous on est une dizaine d’amis français à être là depuis un an et demi. Donc dès qu’on entend parler de quelque chose, on se tient au courant des bons plans.

MLBT : Quand tu dis qu’il y a beaucoup de concurrence tu penses à quelle nationalité ?

Jeremy : De ma vision je dirais que le top 3 correspond aux brésiliens, aux colombiens, et aux français. Il y a bien sûr aussi la concurrence asiatique.

MLBT : Quel est le profil des français qui viennent à Brisbane ?Entreprendre en Australie - Jeremy Mazeau - Delux Agency - Brisbane - Backpackers

Jeremy : Déjà, il y a beaucoup de backpackers. En général ils viennent pendant 1 ou 2 mois, font des petits jobs et repartent. Par contre, les français qui viennent pour monter une entreprise sont peu nombreux. Rares sont ceux qui se lancent dans l’entrepreneuriat.

MLBT : Comment as-tu fait concernant les visas ?

Jeremy: J’ai commencé par prendre un Working Holidays Visa et j’ai enchainé avec un visa étudiant. Actuellement, mon problème est de choisir mon prochain visa. Soit j’arrive à faire un visa business qui dépendra de l’évolution de mon entreprise.  Soit je peux essayer mon entreprise comme un outil de recrutement pour me faire connaître et demander un sponsorship (= demande de sponsor pour obtenir un visa via une entreprise)

Entreprendre en Australie - Jeremy Mazeau - Delux Agency - Brisbane - PVTMLBT : Comment tu vas faire à l’issue de ton visa actuel ?

Jeremy : J’ai encore 3 mois et après  je peux reprendre un visa étudiant. J’ai trouvé une école qui me permet de faire1 jour de cours par semaine. Bien sûr ça reste une situation précaire donc  il faut que je me fixe une limite. Si je ne peux pas vivre de mes revenus d’entreprise dans 1 an, j’arrête.

MLBT : Comment fais-tu pour vivre en attendant ?

Jeremy : Je travaille aussi dans la construction une partie de la journée. En fonction de ce que je gagne grâce à mon entreprise, j’ajuste mon temps de travail en construction.

MLBT : Comment te protèges-tu de la concurrence ? Aujourd’hui n’importe quel australien peut copier ton business s’il le Entreprendre en Australie - Jeremy Mazeau - Delux Agency - Brisbane - Concurrencesouhaite.

Jeremy : En gardant mes petits secrets (rires). Je me protège de la concurrence en ne dévoilant pas tout à mes prospects. Aujourd’hui, quand j’aborde un client potentiel, je lui fais comprendre qu’il y a plein de choses à faire auxquelles il n’a pas pensé mais je ne lui donne pas le détail. Ils ont donc toujours besoin de moi.

MLBT : Quelles sont les procédures à faire pour monter son entreprise en Australie ?

Jeremy : Pour le moment mon entreprise c’est un ABN, je compte la faire migrer par la suite si ça marche.

MLBT : Mais tu as un visa étudiant actuellement, ça ne pose pas de problèmes ?

Jeremy : Créer un ABN est tout à fait légal. Je me suis fait accompagner à l’aide d’un site qui s’appelle ABN registration. Ça m’a pris seulement ¼ d’heure. Ensuite, il faut déposer ton nom d’entreprise et voilà. Moi j’ai tout fait moi-même, du site web au business plan.

MLBT : Le fait que tu sois étranger ne pose pas de problème aux banques ou à tes futurs clients ?

Entreprendre en Australie - Jeremy Mazeau - Delux Agency - Brisbane - NegociationJeremy : J’ai toujours pris les devants par rapport à cela en privilégiant les rencontres en face à face. Finalement, tu te rends compte que les gens te comprennent très rapidement quand il est question d’argent. J’ai beaucoup travaillé sur mon discours et je voyais que les gens devant moi étaient conquis. Le but était surtout de leur montrer je ne suis pas un simple étudiant mais un jeune professionnel qui sait où il va.

MLBT : Depuis que nous sommes arrivés, nous avons l’impression que les australiens ne sont pas vraiment à fond sur la recherche de nouvelles opportunités…

Jeremy : C’est vrai. Dans la société de construction dont je parlais, je vois qu’ils pourraient faire pleins d’autres choses pour grandir. Mais ils ne voient pas l’intérêt parce qu’ils n’en n’ont pas besoin. Ils ont déjà 2 maisons et plusieurs voitures et ils ont tout ce qu’il leur faut.

C’est quelque chose que j’ai aussi ressenti auprès de mes clients potentiels.Entreprendre en Australie - Jeremy Mazeau - Delux Agency - Brisbane

MLBT : As-tu as un exemple ?

Jeremy : Par exemple, ici, le patron d’un club préfèrera laisser son club fermé un jeudi soir que d’ouvrir pour tenter de nouvelles et augmenter son chiffre d’affaires. La dernière fois, je suis allé voir un bar qui a une capacité de 1500 personnes. On était jeudi soir, il y avait seulement 10 couples qui prenaient un verre. Je lui ai montré tout ce qu’il pourrait faire pour ramener plus de personnes. Il était intéressé mais sans plus. En France, on m’aurait rappelé dans la soirée.

MLBT : Comment peux-tu les motiver si l’argent ne les motive pas ?

Entreprendre en Australie - Jeremy Mazeau - Delux Agency - Brisbane Jeremy : Ils fonctionnent à la fierté. Si je veux les motiver, je leur dis qu’ils seront les premiers à faire tel ou tel évènement et que ça leur donnera un côté exceptionnel. Ils aiment aussi le challenge.  Ça dépend bien sûr à qui tu parles. Mais il ne faut pas oublier que Brisbane est une petite ville. C’est très différent  de Sydney et Melbourne où il y a vraiment une énergie.

MLBT : Pourquoi Brisbane alors ?

Jeremy : Au début, je ne pensais pas particulièrement rester. J’aime cette ville parce qu’elle est petite et parce qu’on peut tout faire à pied. En plus, c’est une ville qui connaît boom économique, ça construit de partout! Je suis resté parce que mon pari est que ça va vraiment évoluer et j’ai envie d’être là dès le début.

MLBT : As-tu eu des désillusions lorsque tu es arrivé ? On a l’impression que les gens ont une image faussée de l’Australie…

Jeremy: Je suis complétement d’accord. J’ai un ami qui est venu. Il n’avait pas beaucoup d’économies. Je l’ai prévenu que l’argent partait trèsEntreprendre en Australie - Jeremy Mazeau - Delux Agency - Brisbane - Budget vite ici. Il m’a dit : « ne t’inquiètes pas, je vais trouver un travail très facilement ». Au bout de deux semaines il est rentré, il n’avait plus un sou. Ce n’est pas un eldorado l’Australie. Si tu arrives seul et que tu n’as pas de réseau ce n’est pas facile. Il y a des milliers de personnes qui arrivent comme toi et qui postulent comme toi.

MLBT : Quelle image ont les gens de l’Australie quand ils arrivent ?

Jeremy : Il y a beaucoup de personnes qui viennent pour s’amuser, faire la fête, sortir. En général ils ont entre 18 et 25 ans. Ils alternent entre le travail et le voyage. J’ai aussi rencontré quelques personnes qui avaient 30 ans et qui ont tout plaqué pour commencer une nouvelle vie en Australie.

MLBT : Ont-ils réussi à s’expatrier définitivement en Austraie?

Jeremy : Le facteur chance joue beaucoup. Je connais un mec qui a parlé pendant 2h avec un australien quand il était au spa. Quand il est sorti, l’australien lui a donné rendez-vous dans son bureau le lundi matin pour un job. Là, il a peut-être un sponsorship.

Entreprendre en Australie - Jeremy Mazeau - Delux Agency - Brisbane Après je connais aussi des gens qui s’en sortent bien mais ils travaillent beaucoup. Ce sont des boulangers, ils bossent 60h par semaine et gagnent 900 à 1000 $ par semaine. D’autres sont en marketing et gagnent environ 2300 $ par mois. Par rapport à l’échelle des salaires, j’ai constaté qu’en dessous de 1000 $ tu survis, entre 1000 et 2000$ tu vis et au-dessus de 2000$ c’est confortable.

MLBT : Quel conseil donnerais-tu à nos lecteurs ?

Jeremy : Je pense qu’il faut impérativement avoir des économies de côté. Il faut pouvoir vivre au moins 1 mois en Australie sans travailler. Pour cela il faut compter 3000 et 4000 euros le temps de trouver un emploi. Les premières dépenses sont le logement, le téléphone, le transport et la nourriture. Avec cette somme tu seras tranquille pour vivre 1 mois et demi environ. Si tu n’as pas un très bon niveau d’anglais, il FAUT prendre des cours ! Tout le monde le fait. En plus, les entretiens d’embauche se font maintenant en groupe donc si ton niveau d’anglais est faible tu ne peux pas te différencier. Ça te permet aussi de commencer à te faire un réseau.

      Maxence Pezzetta

Cyndie a monté Europe in a Box!

Cyndie est française et vit en Australie. Elle a monté Europe in a Box, une start-up Entreprendre en Australie - Temoignage - Sydney - Europe in a Boxqui propose de souscrire à un abonnement de coffrets culinaires surprises !

My Little Big Trip : Bonjour Cyndie, comment en es-tu venue à t’expatrier en Australie ?

Cyndie : Pour être honnête j’ai beaucoup voyagé et vécu à l’étranger avant d’arriver en Australie. La première fois, je suis partie vivre au Maroc pendant 4 mois en 2005 dans le cadre de mes études. A l’époque, j’étais à Sup de Co Montpellier. J’étais un peu anxieuse au début mais ça s’est super bien passé et j’ai eu envie de repartir. J’ai donc cherché mon stage de fin d’études à l’étranger. J’ai eu une opportunité à Londres et je suis restée là-bas 3 ans.

Quelques mois après mon arrivée j’ai rencontré Chris, mon copain actuel qui est australien. D’où le lien avec l’Australie. Après 3 ans à Londres, la crise financière a commencé et on a décidé d’aller vivre en Australie. Nous sommes d’abord passés par le Japon, à Tokyo, durant 7 mois. Vivre en Asie me tenait à cœur, j’avais toujours rêvé d’y travailler et c’était le moment de le faire. Le Japon était le pays où on pouvait tous les deux avoir un visa vacances-travail. J’ai enseigné le français pendant presque toute la durée du séjour et en octobre 2009 on est allés en Australie pour s’installer à Sydney.

Entreprendre en Australie - Temoignage - Sydney - Europe in a BoxMLBT : Quel genre de travail recherchais-tu ?

Cyndie : Lorsque je suis arrivée, je ne savais pas trop quoi faire, je voulais changer de branche. En Angleterre je travaillais dans un cabinet de recrutement. Ça ne m’a pas du tout plu. Ensuite, au Japon, j’ai enseigné le français, ce qui n’avait rien à voir. Quand je suis arrivée en Australie c’était le moment pour moi de changer de voie. J’ai eu beaucoup de chance parce que j’ai trouvé mon job au bout de 3 semaines. Je faisais de la gestion de projet et des risques dans le conseil et j’ai adoré ça.

MLBT : Quelles sont les différences culturelles que tu retrouves au travail ?

Cyndie : Il y a de grosses différences! C’est vrai que je suis très habituée à la culture australienne et j’aurais du mal à travailler en France pour plusieurs raisons. Déjà, je n’ai pas beaucoup d’expérience en France en dehors de mes stages donc je manquerais de vocabulaire professionnel. En plus, le style de communication est différent. Dans les cultures anglophones il n’y a pas de vouvoiement, on appelle les gens par leur prénom mais, attention, on ne se fait pas la bise (rires) ! Je trouve que les gens sont beaucoup plus abordables et les rapports sont simplifiés.

Au début lorsque j’ai commencé à travailler en Angleterre et en Australie, ça me faisait bizarre parce que j’avais l’impression de leur manquer de respect. Mais si j’avais écrit « Cher Mr Martin » je serais passée pour une idiote. Globalement c’est plus relax, moins formel. Ici les gens sont plus optimistes qu’en France.

MLBT : Nous avons cru comprendre que tu avais monté ton entreprise, peux-tu nous en Entreprendre en Australie - Temoignage - Sydney - Europe in a Boxparler ?

Cyndie : En parallèle à mon emploi, j’ai lancé une start-up qui s’appelle Europe in a Box. C’est un coffret surprise basé sur le principe d’un abonnement. C’est comme un abonnement pour un magazine sauf qu’à la place d’un magazine on reçoit un coffret surprise. C’est une tendance très répandue aux États-Unis et ça commence en France depuis septembre 2012. En Australie, ça n’existait pas du tout avant que je me lance et je me suis dit qu’il y avait un créneau à prendre.

MLBT : A quelle fréquence livres-tu tes coffrets et à quel prix ?

Cyndie : Tous les mois j’envoie à mes abonnés des coffrets culinaires européens. On a choisi de se situer sur du haut de gamme. La cible est constituée de personnes qui veulent découvrir la culture européenne ou qui veulent voyager par le biais de la nourriture. On veut proposer une expérience culturelle et culinaire en même temps parce que les australiens sont très portés sur la cuisine. Il y a énormément d’émissions de cuisine en Australie.

Entreprendre en Australie - Temoignage - Sydney - Europe in a BoxL’abonnement est à 50$ par mois. Ça peut sembler cher pour des français mais ça ne l’est pas vraiment pour l’Australie quand on connait les salaires.

MLBT : Est-ce que l’abonnement est obligatoirement?

Cyndie : Non, ils peuvent choisir de se faire livrer juste une boîte pour tester. Dans ce cas, ils recevront le coffret du mois, sinon ils peuvent s’abonner pendant 3 mois ou 6 mois. Et tous les mois la boîte est différente.

MLBT : Combien as-tu de clients ?

Cyndie : La société à 1 mois et demi donc je ne suis qu’au deuxième coffret. Pour le moment j’ai eu 25 abonnés pour la 1ère boite. Parmi ces abonnés, il y en a qui ont souscrit pour 3 mois ou 6 mois. C’est un gros avantage pour moi car ça me permet de prévoir mes ventes et mes livraisons. En plus, comme ils paient à l’avance ça me permet de ne pas devoir avancer les frais. Ça limite les risques.Entreprendre en Australie - Temoignage - Sydney - Europe in a Box

MLBT : Qu’en est-il des démarches administratives quand on veut entreprendre en Australie?

Cyndie : Déjà, il faut savoir que j’ai la résidence permanente grâce à mon copain donc j’ai le droit de m’enregistrer en tant que société. L’avantage de la résidence permanente est qu’elle te donne les mêmes droits que les australiens, la seul différence est qu’on ne peut pas voter.

Globalement, c’est assez simple de monter une entreprise en Australie. Bien entendu, il existe plusieurs structures juridiques donc il faut faire des recherches pour savoir ce qui est le plus adapté à son projet. Tout se fait sur internet et il faut compter 1 ou 2 jours pour l’enregistrement. C’est difficile de donner des délais exacts Entreprendre en Australie - Temoignage - Sydney - Europe in a Boxparce que tout dépend de ton business plan, site internet etc. En ce qui me concerne, j’ai commencé les démarches en novembre, mois où je me suis enregistrée et j’ai fait une étude de marché. La société a été lancée le 6 février 2013.

MLBT : As-tu gardé ton travail précédent ?

Cyndie : Je travaille à temps plein dans ma société et je considère plutôt Europe in a Box comme un passe-temps. Si ça marche je pourrai envisager de me mettre à plein temps mais j’hésite. Ces six/sept dernières années ont été très difficiles pour moi  car il m’a fallu acquérir une expérience dans un milieu anglophone. Aujourd’hui j’ai un travail à responsabilités et une bonne position dans l’entreprise. Pour le moment je n’ai pas envie d’abandonner cette stabilité durement acquise.

MLBT : As-tu fait beaucoup d’efforts d’intégration ?

Cyndie : Pour moi les années les plus difficiles ont été celles passées à Londres. Mon niveau d’anglais était un niveau scolaire et j’ai vraiment eu du mal tant au niveau professionnel que social. Heureusement, Entreprendre en Australie - Temoignage - Sydney - Europe in a Boxj’avais mon copain qui est australien et qui m’a vraiment aidé à progresser. Je travaillais dans une entreprise française à Londres et j’étais en charge du marché français. Il y avait donc beaucoup de français autour de moi et je n’ai pas progressé aussi vite que j’aurais voulu. J’ai eu beaucoup de difficultés à m’intégrer. Comme mon copain était australien, ses amis étaient australiens aussi. Du coup, ils avaient du mal à me comprendre à cause de mon accent ou je ne comprenais pas leur sens de l’humour. Les références culturelles ne sont pas les mêmes et on n’apprend pas le langage familier à l’école. Il est très facile se sentir exclu. Ça prend du temps de réussir à se dire que si les gens comprennent tant mieux, s’ils ne comprennent pas, ce n’est pas grave.

Donc quand je suis arrivée en Australie, le gros du travail était déjà fait. En plus mon entreprise actuelle est très multiculturelle, ça m’a vraiment aidé à prendre confiance en moi. Je me suis rendue compte qu’on me comprenait et qu’il n’y avait pas de problème (rires).

MLBT : Comment gères-tu l’éloignement familial ?

Cyndie : Je pense que plus tu passes de temps à l’étranger, plus c’est facile. En ce qui me concerne , je me suis éloignée petit à petit avec mes différentes expériences et j’ai des parents très compréhensifs. Il faut garder en tête qu’on n’a rien sans rien et que lorsqu’on veut quelque chose, il faut savoir faire des sacrifices. Je trouve que la qualité de vie ici est vraiment exceptionnelle. On n’a pas de problèmes de criminalité, de crise ou de chômage et j’ai des opportunités professionnelles que je n’aurais pas eues ailleurs.

MLBT CEntreprendre en Australie - Temoignage - Sydney - Europe in a Boxomment vois-tu la situation en France ?

Cyndie : Quand je vois la situation en France ça ne me donne pas envie de revenir et je ne me vois pas revenir avant au moins 10 ans. La France me manque beaucoup, la culture, l’histoire, la gastronomie… Je pense que j’en profite beaucoup plus lorsque j’y suis. Ce sont des choses qui nous semblent acquises lorsque l’on vit en France. C’est triste mais on les apprécie beaucoup plus quand on ne les a plus.

En plus de tout ça, je ne pense plus de la même façon. J’ai l’impression que les gens ne font que se plaindre en France, que tout va mal, que la vie est pourrie mais ils ne font rien pour changer. Les gens me disent que j’ai trop de chance mais ce n’est pas arrivé tout seul ! J’ai fait beaucoup d’efforts pour en arriver là où je suis. Moi aussi j’avais peur de partir et de tout quitter. Un moment donné j’ai fait un choix, j’ai décidé de me bouger et de prendre ma vie en main. C’est un choix qui m’a demandé beaucoup de travail et beaucoup de sacrifices. Ça ne tient qu’à eux d’aller de l’avant.

Cyndie : Quel conseil pourrais-tu donner aux gens qui envisagent de s’expatrier en Australie en famille ?Entreprendre en Australie - Temoignage - Sydney - Europe in a Box

Cyndie : Je pense qu’avant d’envisager une expatriation en Australie il y a deux choses : premièrement le visa et deuxièmement la langue. Ce n’est pas simple d’obtenir un visa surtout quand on a une famille.  Et si on ne parle pas anglais c’est très difficile. Il faut être réaliste et bien se renseigner avant de quitter son pays.

Les gens veulent trouver du travail en Australie depuis la France mais ça ne fonctionne pas de la même façon. Ici les choses bougent très vite. Quand tu réponds à une offre d’emploi, tu peux avoir l’entretien le lendemain et commencer la semaine suivante ! C’est une grosse différence culturelle. Je pense qu’il y a peu de chance de trouver de la France et que ça ne sert qu’à perdre son temps et à se décourager. L’employeur n’appellera pas en France. Tu as peut-être une chance si ton entreprise française te propose un poste à l’étranger. Avec une famille, je pense que j’envisagerais une expatriation plus proche.

Entreprendre en Australie - Temoignage - Sydney - Europe in a BoxMLBT : Pourquoi les gens veulent venir s’installer en Australie à ton avis ?

Cyndie : Je pense que l’image véhiculée par la France est assez idyllique, les surfeurs, le soleil, la plage etc. Et c’est vrai que le cadre de vie est super. J’estime que j’ai eu de la chance et je suis reconnaissante à la vie de m’avoir donné les opportunités que j’ai eues. Attention, ce n’est pas parfait non plus.

MLBT : Qu’entends-tu par-là ?

Cyndie : L’Australie est très isolée. J’adore voyager et c’est une chose à laquelle j’ai dû renoncer parce que j’ai 4 semaines de congés par an et je les garde pour revenir en France. Je pourrais prendre des jours de congés sans solde. C’est quelque chose de toléré mais les gens ne le font pas beaucoup sauf s’ils veulent faire un long voyage. Partir 3 mois en Europe par exemple. Dans mon entreprise je peux « acheter » 2 semaines de congés par an. Ça veut simplement dire que je ne suis pas payée pendant 2 semaines.

MLBT : Et concernant les horaires ?Entreprendre en Australie - Temoignage - Sydney - Europe in a Box - Horaires de Travail

Cyndie : On travaille un peu plus car on fait de 37 à 40h par semaine et pas 35h. Mais ici je trouve souvent que c’est plus flexible, quand tu as fini tu peux partir car ça veut dire que tu es efficace. J’ai l’impression que les gens sont plus tolérants et ouverts d’esprit. C’est moins formel, en réalité les gens ne comptent pas vraiment les heures. L’avantage c’est que le taux de chômage est bas donc si tu en as marre tu peux partir. Pour vous donner une idée, le préavis est d’une semaine et ça va jusqu’à un mois maximum en fonction du poste et des responsabilités.

MLBT : Aurais-tu un conseil à donner aux gens qui pensent à l’expatriation en Australie ?

Cyndie : Je pense que le visa est ce qu’il y de plus important. Si on parle à une personne qui a moins de 31 ans, je lui dirais de prendre le WHV et de foncer. Le WHV est une contrainte au niveau du temps de mission mais 6 mois ça te laisse le temps de faire tes preuves. J’en ai été témoin plusieurs fois. J’ai connu des gens qui ont travaillé deux mois et l’entreprise a voulu les sponsoriser. Le mieux est de trouver un poste en CDD et généralement le poste se transforme en CDI. Au bout de 6 mois, si tu as bien bossé on te garde parce que l’Australie manque de main d’œuvre qualifiée. L’employeur ne voudra donc pas perdre quelqu’un qui a de la valeur. Si tu as réussi à mettre un pied dans l’entreprise, tu as de grandes chances de rester.

Entreprendre en Australie - Temoignage - Sydney - Europe in a BoxMLBT : Quelles sont les qualités de recherchées ?

Cyndie : Je trouve qu’en Australie, les gens ne s’intéressent pas vraiment au diplôme mais plutôt à la personnalité. Ici, ça fonctionne beaucoup sur la méritocratie. Si tu es motivé, que tu as de la personnalité, une expérience et un diplôme, l’opportunité se présentera. Il y a beaucoup d’opportunités! Si tu as un bon niveau d’anglais et un visa, tu auras un boulot dans les deux mois. Bien sûr, plus tu as d’expérience plus tu auras d’opportunités. La personne qui a juste un stage de 6 mois aura plus de mal. Mais on peut monter très vite ici donc ce n’est pas gênant de commencer bas.

MLBT : Est-ce que si on fait un projet personnel ça peut être considéré une expérience professionnelle ?

Cyndie : Je pense que oui, ça susciterait beaucoup d’intérêt de la part des entreprises, surtout si tu arrives à le mettre en valeur en entretien. Il faut être capable de montrer ce que tu en as retiré, tes compétences etc. Ici, on met vraiment en valeur l’esprit d’initiative, surtout pour les passionnés. Les gens créatifs sont très bien vus. Je pense qu’il faut savoir se différencier des autres, sinon pourquoi on te choisirait toi ? Créer un projet, et être capable de le vendre ça ne peut être que positif!

      Maxence Pezzetta

Fondatrice du petitjournal.com à Perth

S'expatrier et Entreprendre en Australie - Témoignage - Fondatrice du Petitjournal.comJulia est arrivée en Australie il y a environ 1 an. Après avoir recherché un emploi pendant quelques temps sans succès, elle s’est lancée dans l’aventure de l’entrepreneuriat. Elle a choisi de monter une édition petitjournal.com à Perth.

My Little Big Trip : Bonjour Julia, on nous a dit que tu avais monté une édition du petitjournal.com à Perth?

Julia : Oui, en fait le petitjournal.com, c’est un système de franchise. Pour la petite histoire, mon mari a eu une opportunité de travail ici et il se trouve que mon meilleur ami est ami avec le responsable commercial du petitjournal.com en France. J’ai donc rencontré un des fondateurs du Petit Journal avant mon départ, il m’en a expliqué le principe et il m’a suggéré de nous installer tranquillement puis d’étudier le marché.

On est arrivés il y a un an et on s’est installés. Dans un premier temps je cherchais dans le marketing direct pour me rassurer. En France, je travaillais pour Psychologie magazine. J’ai toujours été intéressée par l’écriture. J’ai envoyé plusieurs candidatures qui n’ont pas abouties. Pour être tout à fait franche, mon anglais n’était pas au top quand je suis arrivée.

My Little Big Trip : C’est donc à ce moment-là que tu t’es lancée ?

Juila : J’ai fait une petite étude de marché pour voir si il y avait du potentiel pour une édition du petitjournal.com. J’ai contacté un certain nombre de personnes.S'expatrier et Entreprendre en Australie - Témoignage - Fondatrice du Petitjournal.com Elles m’ont confirmé qu’il y avait de plus en plus de français qui arrivaient à Perth et j’ai remarqué que la communauté française était en construction. La chambre de commerce franco-australienne (FACCI) a été créée très récemment et à part la Maison De France il y a peu d’endroits d’échanges pour les français. Ça me semblait donc être le bon moment de lancer lepetitjournal.com. C’est intéressant de créer du lien au sein des communautés francophones et francophiles et j’ai toujours été intéressée par l’écriture.

MLBT : Quel est le concept du petitjournal.com ?

Julia : Le concept est de donner de l’information locale aux francophones. Il y a bien sûr des sujets sur tout ce qui concerne les francophones mais aussi sur la communauté internationale. On retrouve trois niveaux de contenu : le contenu local, le contenu « France » et le contenu « Monde ». Il y a aussi une newsletter qui est parue tous les jours. En tout, on a 175 000 abonnés dans le monde.

MLBT : Quelle est ta mission en tant que représentante et franchisée à Perth?

Julia : En tant que franchisée, il faut écrire des articles, promouvoir le Petit Journal, s’occuper de la gestion de la publicité sur le site et sur la newsletter. En effet, la seule source de revenus est celle de la vente des espaces publicitaires. J’essaye vraiment d’accéder à tous les profils francophones à Perth. Ça peut être des étudiants, des permanents, des backpackers etc. D’après le consul, il y a 5000 familles et 5000 backpackers à Perth. De plus, le français est la première langue étudiée en Australie Occidentale! J’établis également des partenariats.

S'expatrier et Entreprendre en Australie - Témoignage - Fondatrice du Petitjournal.comMLBT : Quel genre de partenariats?

Julia : Par exemple, j’ai un partenariat avec Le Forum qui est une librairie française. Le gérant m’écrit un article toutes les semaines sur leur coup de coeur littéraire et il est publié sur lepetitjournal.com. Je communique aussi sur les événements, par exemple, si la FACCI ou la Maison de France fait un événement j’en parle, je fais des flyers, je les distribue etc.

MLBT : Que penses-tu du marché de l’emploi en Australie ?

Julia : Pour les petits jobs tu peux trouver très vite. Pour un travail qualifié c’est plus compliqué. Le problème  de Perth c’est que ça reste comme un « village » dans la façon de penser des employeurs. Ils ne savent pas qui tu es et ils ont besoin de références pour te faire confiance. Une astuce pour se faire connaître est de commencer en tant que bénévole.

Après, je ne sais pas si mon expérience est représentative. Un grand nombre des Français que j’ai rencontrés sS'expatrier et Entreprendre en Australie - Témoignage - Fondatrice du Petitjournal.comont là depuis plus de 10 ans. Certains sont venus parce que l’époux ou l’épouse était australien/ne. D’autres ont monté leur boîte ou ont fait du bénévolat d’abord afin de trouver un emploi. Une chose est sûre, il faut faire beaucoup de réseau.

MLBT : Donc, trouver un travail en Australie, ce n’est pas si simple ?

Julia : Non. Je ne sais pas pourquoi en France tout le monde dit qu’il faut venir ici pour trouver du travail. Il ne faut surtout pas arriver comme ça en se disant qu’on trouvera autre chose que des petits boulots. Ici ils raisonnent en termes de réseaux, ils ne savent pas qui tu es, ils ont besoin de « garanties » et ça prend du temps.

Malgré tout, c’est quand même un pays où on sent que tout est possible. Il y a beaucoup d’énergie. A l’inverse de la France, les gens sont très optimistes. Du coup, c’est plus tentant pour monter sa structure. Dans mon cas, c’est quelque chose que je n’avais jamais envisagé avant d’arriver en Australie.

S'expatrier et Entreprendre en Australie - Témoignage - Fondatrice du Petitjournal.comMLBT : Quelles sont les raisons d’une venue en Australie ?

 Julia : Nous sommes venus à Perth pour que nos filles soient bilingues et que j’en profite aussi pour améliorer mon anglais. On a eu l’opportunité de venir ici et on l’a saisie. En plus, ça permet une certaine ouverture d’esprit pour les enfants.

MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil à donner à nos lecteurs?

Julia : On dit que l’Australie c’est paradisiaque donc les gens viennent comme ça avec un visa temporaire et ils pensent qu’ils vont trouver un travail rapidement. Ce n’est pas vrai ! Je connais des gens qui ont envoyé une centaine de CV et qui n’ont même pas eu un seul entretien. Mon conseil ce serait de trouver un travail depuis  la France ou de venir voir comment ça se passe et de repartir ensuite. Je déconseillerais de tout lâcher et arriver ici en se disant qu’en un ou deux mois on aura un super job.

Autre chose, les Australiens cherchent une expérience australienne en priorité, d’où l’intérêt du bénévolat. Il faut aussi gaS'expatrier et Entreprendre en Australie - Témoignage - Fondatrice du Petitjournal.comrder à l’esprit que les étrangers passent après les australiens. Après si tu veux faire du tourisme et améliorer ton anglais, tu pourras trouver des petits jobs sans trop de difficultés.

MLBT : Qu’est-ce que tu penses de l’image que donne la France de l’Australie ?

Julia : Moi je trouve que ce qu’on dit en France est biaisé. Je ne sais pas pourquoi les médias font ça. J’ai rencontré une fille, elle cumulait 3 jobs pour s’en sortir !  Nous, depuis qu’on est ici, on a perdu en qualité de vie à cause du fait que je ne gagne pas encore d’argent. En plus, je dois arrêter le travail à 15h pour aller chercher mes filles à l’école. C’est très compliqué de s’offrir une garderie après l’école parce que c’est facilement 50 dollars par enfant. Une baby-sitter c’est entre 15 et 25$ de l’heure.

MLBT : On entend souvent dire qu’il n’y a pas grand-chose à faire ici à par la plage.

S'expatrier et Entreprendre en Australie - Témoignage - Fondatrice du Petitjournal.com - Activités PerthJulia : Je ne suis pas du tout d’accord avec ça. Il y a tout de même pas mal d’activités qui sont proposées. À la différence de Paris, tu peux faire des activités sans être noyé dans la foule. Il y a des concerts, des manifestations sportives, des festivals et des activités pour les enfants. La seule chose, c’est que l’information est difficile à trouver donc, tous les vendredis, je publie un article sur ce qu’il se passe le weekend.

MLBT : Quel est ton ressenti sur la vie en Australie ?

Julia :L’Australie c’est surtout la faune  et la flore, la plage, les paysages qui sont d’une très grande beauté… On peut aller à la mer tous les jours et on a beaucoup d’espace pour vivre. Par contre, pour moi qui aime Paris et les villes européennes, j’ai eu du mal à m’habituer au centre-ville qui n’est qu’un Business Center et qui est relativement mort le soir et le week-end mais ça évolue. Et il me manque la richesse de l’architecture des villes européennes…

Globalement, la vie ici me fait penser à des vacances. Il y a la plage juste à côté, il fait beau toute l’année, on finit sa journée de travail vers 17h, c’est très confortable surtout en famille. Après ça dépend de ce que tu attends dans ta vie.

         Maxence Pezzetta 

Karine : Responsable Marketing à Sydney

Karine Buron Tobin est responsable marketing et habite à Sydney depuis maintenant 2 ans et demi. S'expatrier en Australie - Sydney - Témoignage - Karine Buron TobinElle nous raconte son histoire et donne tous les conseils pour trouver un travail et réussir une bonne expatriation en Australie.

Bonjour Karine : Comment en es-tu venue à t’expatrier en Australie ?

Karine : L’Australie j’y pensais déjà depuis la terminale. J’ai fait un BTS communication des entreprises puis j’ai intégré l’École Supérieure de Commerce de Montpelier que j’ai terminée par une année en double diplôme international de Commerce et Gestion en partenariat avec la Trobe University de Bendigo dans le Victoria en Australie. C’était une formation en e-learning donc je n’étais pas sur place. J’ai toujours regretté de ne pas y être allée.

J’ai terminé mes études en 2005. J’ai mis 7 mois à trouver mon premier job. C’était dans la location de voitures et ça ne me plaisait pas vraiment. J’ai ensuite trouvé différents postes de marketing mais encore une fois, je ne m’y sentais pas vraiment bien. Il y a plusieurs choses qui me dérangeaient : la barrière avec la hiérarchie,  le fait qu’on ne te fasse pas confiance quand tu débutes, le fait que les français n’ont pas vraiment de budget marketing, d’autant plus quand ce domaine passe au second plan en cas de crise. De plus, il n’y a pas souvent de récompense ni de reconnaissance du travail bien fait. On te dit toujours ce qui ne va pas et pas ce S'expatrier en Australie - Sydney - Témoignage - Marketing - Karine Buron Tobinqui va bien.

Mon dernier poste de responsable marketing était a Monaco et j’ai été virée à la suite d’un congé maladie, sous prétexte de la crise. . Je me suis remise à chercher. Pendant 10 mois j’ai envoyé 3000 CV sans réponse favorable. J’en ai eu assez et comme j’avais toujours eu dans l’idée de partir en Australie, j’ai décidé de tenter l’expérience. En plus la mentalité française et le climat social me déprimait et je me sentais rejetée parce que je n’avais pas de travail.  Je suis allée vivre chez mes parents pendant 3 mois avant mon départ pour mettre un peu d’argent de côté et je suis partie le 27 octobre 2010.

MLBT : Donc ta première destination était Sydney ?

Karine : Non, j’avais un ami français à Melbourne, je suis donc allée le voir. J’ai même trouvé un job d’une journée là-bas pendant mes 10 premiers jours de vacances. Ensuite je suis allée à Brisbane parce que j’en avais entendu du bien mais ce n’a m’a pas vraiment plu. Après 3 jours à Brisbane je suis partie faire du fruit picking avec des filles que j’ai rencontrées dans une auberge. C’était une expérience ! J’ai rencontré plein de français là-bas et à l’issue du fruit picking on a fait un road trip jusqu’à Sydney tous ensemble. Mon besoin d’aventure et de grand espaces était satisfait.

MLBT : Qu’as-tu fait une fois arrivée là-bas ?

Karine : Je me suis mise à chercher du travail. La vie à Sydney coûte très cher donc j’essayais d’économiser un maximum. Je faisais tout à pied, je mangeais des nouilles chinoises tous les jours. Après 10 jours de recherche j’ai trouvé 2 jobs dans la restauration. Mais même dans ce domaine ils sont réticents à prendre des WHV (=visa vacances travail) parce que il y en a pleins qui disent qu’ils vont rester 3 mois alors qu’ils restent une semaine et s’en vont. J’ai trouvé dans un café de 7h à 12h et l’après-midi et le soir je travaillais dans un pub.

MLBT : Combien cela te rapportait-il ?S'expatrier en Australie - Sydney - Témoignage - Marketing - Karine Buron Tobin

Karine : Au café je faisais 14$ de l’heure et au pub 20$ de l’heure. Au début je ne faisais pas beaucoup d’heures au pub parce que l’employeur ne me connaissait pas. Une fois que j’ai gagné sa confiance,  je faisais 50h à 60h par semaine avec les deux boulots cumulés. Ça représentait 600-800$ par semaine. Attention, il ne faut pas trop compter sur les pourboires. C’est vrai que ce n’était pas un boulot très qualifié mais ce qui m’intéressait c’était l’expérience et le contact humain. Surtout que tu rencontres beaucoup de gens parce qu’ici il y a une culture du pub et du café donc les gens sont des habitués et tu finis par les connaitre. Par exemple, le jour de mon départ la plupart des habitués du pub sont venus, m’ont donné des contacts, m’ont aidé financièrement etc.

MLBT : On a entendu dire qu’il y avait des permis à passer pour travailler dans la restauration en Australie ?

Karine : Oui, moi j’ai passé mon RSA et mon RCG. Le premier est un permis pour servir de l’alcool et le second pour travailler dans les casinos. Il y a aussi des pubs où tu peux travailler dans les salles de jeux qui se trouvent non seulement dans les pubs mais aussi dans les clubs et les casinos).

MLBT : Est-il simple de trouver un travail ?

S'expatrier en Australie - Sydney - Témoignage - Marketing - Karine Buron TobinKarine : Oui si tu t’accroches. En ce qui me concerne, j’ai fait tous les restaurants de la ville. Tous les jours je partais à 7h du matin et je revenais à 19h pendant 10 jours. Sinon il y a beaucoup d’annonces dans les auberges de jeunesse, notamment dans la construction. Ce qui est super c’est que ça permet de renouveler le visa il faut déjà avoir de l’expérience dans ce domaine, et la demande australienne est forte, donc les places sont rares.

MLBT : Ressens-tu la concurrence asiatique dans la vie de tous les jours ?

Karine : Oui, notamment dans la restauration en centre commercial et les jobs peu qualifiés en général. Ils sont très solidaires et ne parlent pas très bien anglais. Leur stratégie c’est de travailler tous ensemble et de s’entraider. Ils ont de vraies valeurs familales et cumulent leurs revenus pour pouvoir acheter/ louer leur logement. .

MLBT : Qu’en est-il du coût de la vie?S'expatrier en Australie - Sydney - Témoignage - Marketing

Karine : Maintenant que je suis vraiment installée, et même avec un bon niveau de revenus, la vie reste très chère. Mon mari et moi faisons vraiment attention a nos dépenses, car on envisage d’acheter prochainement et les logements sont a des prix très élevés en zone urbaine. En nourriture, il faut compter 300$ par mois pour deux en faisant attention. Pour le logement quand je suis arrivée je partageais une chambre que je payais 150$ par semaine, c’était une maison moderne et j’étais dans le centre-ville. Là je paye 1500$ par mois pour un trois pièces. Et au niveau des transports il faut compter 2$ à 3,5$ le ticket de bus. Le train reste cher, le taxi encore plus, mais tout dépend du trajet à effectuer.

MLBT : Est-il facile de trouver un appartement à Sydney ?

Karine : Ça dépend. Quand je suis arrivée j’étais seule et je n’ai pas eu de problème à trouver un appartement parce que je cherchais une collocation. Après pour une vraie location c’est peut-être plus compliqué quand tu es en WHV. D’autant plus que leur mode opératoire est différent, ici les visites se font en groupe et si tu es intéressé tu laisses ton dossier.

MLBT : Les agences se basent sur quoi ?

S'expatrier en Australie - Sydney - Témoignage - MarketingKarine : Le salaire, le visa que tu as, le travail que tu fais, le contrat que tu as. C’est un peu comme en France. Mais globalement le plus important c’est le salaire.

MLBT : Tu nous parlais de ta soirée de départ dans le pub. Qu’as-tu fait ensuite ?

Karine : J’ai travaillé 6 mois dans ce pub et plus du café dont je parlais plus tôt. A l’origine je voulais refaire du fruit picking. Entre temps mes plans ont changés car j’ai rencontré mon mari actuel. Il est australien et je l’ai rencontré au pub où je travaillais. Après quelques mois il m’a demandé en mariage, on s’est installés ensemble et on s’est mariés quelques mois plus tard. Ensuite, j’ai cherché un job dans le marketing. Au départ, j’en ai trouvé un au nord de Sydney avec 1H30 de transport.

MLBT : Comment as-tu fait ?

Karine : J’ai postulé à toutes les offres d’emploi qui me plaisait. Je me suis appliquée à faire une lettre de motivation personnalisée à chaque fois. J’étais devenue complètement bilingue. J’ai mis 3 semaines à trouver ce premier travail dans le marketing notamment grâce au fait que mon visa allait changer de WHV à partner visa. C’était vraiment un poste basique en marketing. J’ai commencé en juillet 2011 et j’ai arrêté en décembre car mon visa ne me permettait finalement pas de travailler plus de 6 mois (les conditions de travail étant restées les mêmes que celles de mon WHV). J’ai dû faire des demandes à l’immigration pour avoir l’autorisation de travailler à durée indéterminée. Ensuite j’ai eu mon visa temporaire fin mars 2012 et n’ai jamais cesser de chercher du travail depuis janvier 2012. J’ai commencé à mon poste actuel fin mai 2012.

MLBT : Que fais-tu maintenant ?

Karine : Je suis responsable marketing d’une marque de produits blancs pour le groupe Shriro Australia, une filiale d’entreprise familiale chinoise qui regroupe différentes marques de produits distribués sur le marche australien.S'expatrier en Australie - Sydney - Témoignage - Marketing

MLBT : Qu’en est-il du management ?

Karine : C’est vraiment différent de la France. Par exemple, mon patron m’a offert du champagne à Noël pour me remercier de la qualité de mon travail.

Les australiens sont très relax. Mais il ne faut pas penser qu’ils sont toujours comme ça, ils ont aussi des coups de pression. Ma vision c’est qu’ils savent travailler, ils savent mettre le pied à l’étrier et ils savent aussi prendre du temps quand c’est plus calme. Par exemple pendant la période très prenante du lancement de notre nouvelle gamme, je me suis beaucoup investie et je ne comptais pas mes heures. A l’inverse, je peux aller chez le médecin comme je veux, je n’ai pas besoin de demander une autorisation. A partir du moment où ils te font confiance c’est bon. Bien sûr il ne faut pas non plus abuser.

S'expatrier en Australie - Sydney - Témoignage - MarketingCe qui est bien c’est que tu ne dois pas tout le temps te justifier. Il y a aussi beaucoup d’évènements dans l’entreprise et beaucoup de choses organisées avec les collègues. Une semaine après mon arrivée, on a fait 5 jours de conférences à Fiji. On travaillait la journée et on se détendait le soir. Il n’y a pas la relation à la hiérarchie qu’on a en France. Et ici, on ne te dénigre pas par rapport à ton âge et/ou ton expérience.

MLBT : Qu’en est-il du niveau de salaire en Australie ?

Karine : Pour vous donner un exemple, mon premier job était un job au niveau débutant et j’étais payée 45 000$ par an. Ce à quoi il faut ajouter 9% de cotisations retraite que te paie ton employeur. Si tu décides de quitter le pays, tu peux le récupérer. Et là actuellement j’ai un haut niveau de job avec des responsabilités managériales et je suis à 75 000$ par an avec possibilité de bonus à 5000$. Quand je suis arrivée il y a 6 mois j’étais à 70 000$ par an. On a des promotions très rapidement. Je pense que comme les gens trouvent du travail facilement ils ont peur que tu partes donc ils te donnent ton augmentation avant que tu la demandes quand ils estiment que tu es une vraie valeur ajoutée pour l’entreprise.

MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil aux personnes qui viennent en WHV et qui pensent à s’expatrier en Australie ?

Karine :Il ne faut pas croire que tu trouveras un travail en deux secondes. Aussi, tout dépend du genre du niveau de qualification requis du travail recherché.

Pour un travail de cadre qualifie, il faut compter 3-4 mois pour quelqu’un de bilingue avec visa de résident temporaire. Pour un non-bilingue, il faut d’abord perfectionner son anglais (en travaillant dans la restauration par exemple) avant tout entretien d’embauche pour éviter d’accumuler les échecs et donc de perdre sa motivation.  Dans ce cas, la recherche d’emploi s’effectue sur les sites d’emploi en ligne ou grâce aux réseaux sociaux professionnels.S'expatrier en Australie - Sydney - Témoignage - Marketing - Auberge de jeunesse

Pour quelqu’un qui cherche a rester le plus longtemps possible en Australie, je conseillerais de commencer par faire du fruit picking afin d’être sur de pouvoir rester 1 an de plus; tout en notant qu’il sera très difficile d’obtenir un travail de cadre qualifié alors qu’il est impossible de travailler plus de 6 mois pour le même employeur. Si les études vous intéressent, un visa étudiant est intéressant dans le sens ou tout en étudiant, vous pouvez travailler un peu et rechercher un travail qui sera sponsorisé pour la suite.

Ceci étant dit, on ne peut pas vouloir vivre dans un pays étranger pour toute sa vie sans y avoir vécu au minimum quelques mois. Il faut apprendre à connaître la mentalité des gens, leur culture et leur style de vie. Et même sachant tout cela, je pense qu’il faut aussi avoir les bonnes raisons de rester car c’est très dur au quotidien d’être loin de sa famille et de ses amis. Il faut 48 heures aller-retour juste pour effectuer la distance qui nous sépare de nos proches. Même en ayant des contact réguliers par Skype ou Viber, j’ai manqué la naissance de ma nièce, je n’ai pas pu être la quand mes parents ont eu des problèmes de santé. Je vis ici parce que j’ai eu le bonheur d’y rencontrer mon mari mais pour un célibataire attaché à sa famille ça doit être très difficile. Il faut pouvoir gérer la distance et prendre sur soi. Si tu es déjà bilingue tu mettras 3-4 mois. Si tu ne l’es pas, travaille ton anglais avant parce que si tu vas en entretien alors que ton niveau d’anglais n’est pas bon tu vas te crucifier.

Après la vie ici est très chère mais dans l’ensemble les gens sont formidables. J’ai vu dans vos interview que d’autres personnes disaient que les australiens étaient favorisés pour trouver du travail mais je trouve que c’est une bonne chose. Ils font aussi très attention à l’équilibre vie professionnelle/ vie personnelle. Et comme tout pays, il ne faut pas croire que tout le monde est riche, il y a aussi des gens pauvres ici mais ça se voit moins. Il y a des HLM mais en général ce sont des maisons qui sont mélangées au milieu des autres. Il y a beaucoup de personnes qui galèrent parce qu’il n’y a qu’une S'expatrier en Australie - Sydney - Témoignage - Marketing - Plagepersonne du couple qui travaille pour une famille de trois enfants. Et il n’y a pas autant d’aides qu’en France.

Dans l’ensemble je trouve que les australiens sont très honnêtes. Ils font aussi beaucoup de donations, beaucoup de charité. Par exemple, là je vais faire une course à but caritatif avec mes collègues de travail, la participation est de 40$ et beaucoup ont donné pour la cause sans forcément participer a l’événement.

L’Australie m’a beaucoup plus donné que ce que j’ai pris. Ce que j’ai envie de dire aux français c’est : si vous venez, venez pour découvrir le pays, sans en attendre trop, vous n’en serez que davantage surpris. Ramenez de la joie et laissez tout ce que vous connaissez à l’aéroport, ne venez pas avec le négatif français, ne venez qu’avec le positif et restez ouverts d’esprit.

         Maxence Pezzetta 

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Gaëlle : Backpacker à Sydney!

Gaëlle Courau est une jeune française arrivée en Australie depuis quelques mois. Backpacker en Australie - témoignage - PVT - Gaëlle CourauElle partage son expérience en nous parlant de la vie de backpacker à Sydney.

My Little Big Trip : Bonjour Gaëlle, comment es-tu arrivée à Sydney ?

Gaëlle : J’ai fini mon alternance en septembre 2012 et je voulais essayer de trouver des boulots dans le web en France à Paris. J’ai eu beaucoup d’entretiens et pendant 4 mois ça a été déception sur déception. Par exemple ils me disaient que j’étais embauchée et au moment de signer le contrat on me disait que je n’étais plus prise.

J’ai fini par trouver une annonce de travail dans une bonne boite. J’ai été reçue pour cette annonce et on m’a fait une proposition pour un autre poste moins qualifié. Au moment où j’allais accepter je me rendue compte qu’il n’y avait pas de raison de rester en France. Je me suis dit, pourquoi ne pas aller voir ailleurs ? J’ai décidé de prendre un an et d’aller voir s’il y avait du travail dans d’autres pays. Je suis partie en février 2013.

MLBT : Pourquoi l’Australie ?

Gaëlle : C’était le meilleur mix par rapport à mes attentes. Je voulais partir très loin de la France et je voulais du soleil. Même si le temps n’est pas aussi bien que ce que j’imaginais (rires). Et j’avais entendu dire qu’en Australie, il y avait beaucoup de travail.

MLBT : Comment as-tu fait pour trouver du travail?

Gaëlle : Déjà, il faut savoir que j’ai deux emplois. J’ai eu la chance de trouver une annonce sur gumtree (site de petites annonces en ligne) d’une Backpacker en Australie - témoignage - PVT - Webmarketingpersonne qui cherchait quelqu’un pour aider dans une agence de webdesign. Je crois que j’étais la seule à avoir postulé. Une semaine après qu’on se soit rencontrés, je bossais pour cette agence. Ce n’est pas un boulot à temps plein puisque je suis en free-lance (=contrat indépendant). L’avantage c’est que ça me permet de garder un pied dans le web

MLBT : Quelle est ta mission dans le cadre de ce travail?

Gaëlle : Je cherche des nouveaux clients, je m’occupe des clients qui existent déjà et je fais du webmarketing. Je fais aussi connaître la boite sur les réseaux sociaux. Le patron est tout seul donc il me confie plein de choses.

Ce qui est super c’est qu’il y a beaucoup de choses à exploiter dans ce domaine. L’Australie est en retard par rapport à la France. Par exemple ici, c’est le début de l’affiliation alors que c’est presque fini en France. Pour moi il y a plus de perspectives en tant qu’entrepreneur qu’en étant salarié. Je sais qu’il y a aussi beaucoup d’annonces sur les sites d’emploi en ligne notamment pour être account manager (=commercial). D’ailleurs j’avais eu un entretien téléphonique quand j’étais en France pour ce genre de poste. Ça prouve bien qu’il y a des offres et que c’est possible de trouver à partir de la France.Backpacker en Australie - témoignage - PVT - Street Marketing

MLBT : Que font les gens autour de toi ?

Gaëlle : Ils ne sont pas du tout dans le web. Ils ont des petits boulots. Par exemple, mon deuxième emploi est un travail de street marketing et il y a beaucoup de gens qui font ça ici. Il est également très facile de trouver du travail où on fait du porte à porte. La restauration est bouchée parce qu’il y a beaucoup de personnes qui souhaitent travailler là-dedans. Surtout les français ! Et pour les hommes il y a aussi tout ce qui est construction, bâtiment etc.

MLBT : Et pour trouver un travail plus qualifié ?

Backpacker en Australie - témoignage - PVT - Street Marketing - SeekGaëlle : Je sais qu’il y a beaucoup d’entreprises qui proposent de faire les six mois et ensuite d’être sponsorisée. Même les boites de street mareting le font ! De mon point de vue, j’ai l’impression que ça va, que sur Seek.com.au (site d’offres d’emplois en ligne) il y a beaucoup d’offres. Surtout en tant que français parce qu’on est plus diplômés que les australiens. Maintenant ce n’est pas aussi simple qu’on le dit. On me disait qu’il y avait du travail à la pelle et plein d’argent mais ce n’est pas la cas à ce point.

MLBT : Est-ce que tu ressens le protectionnisme dans le travail ?

Gaëlle : Je ne l’ai pas trop senti parce que 80% des gens ne sont pas australiens. Il y a les asiatiques et les indonésiens et les backpackers.

MLBT : Y a-t-il beaucoup de français ?Backpacker en Australie - témoignage - PVT - Dortoir - Auberge de jeunesse

Gaëlle : Tout le monde me dit que oui mais moi je ne les ai pas trop rencontrés.

MLBT : Et au niveau du budget, combien coûte 1 mois de vie à Sydney ?

Gaëlle : Environ 2000 euros. Pour moi le plus cher c’est la nourriture parce que je travaille beaucoup donc je prends souvent des plats préparés à emporter. Il y a aussi les loyers. Là je suis à l’hôtel, je paie 150$ par semaine mais je suis dans un dortoir avec 32 personnes !

MLBT : Nous avons entendu dire qu’il y avait des vols dans les auberges de jeunesse, est-ce que c’est vrai ?

Gaëlle : Dans les auberges de jeunesse les gens sont tous des bacpackers donc on ne se vole pas entre nous. Il y a des casiers pour les affaires précieuses mais c’est vrai que je me fais quand même voler ma nourriture toutes les semaines.

Backpacker en Australie - témoignage - PVTMLBT : Est-ce que tu aurais des conseils à donner aux gens qui pensent à partir en Australie ?

Gaëlle : Oui, j’aurais deux conseils. Le premier serait de voyager seul. J’ai remarqué que tous les gens qui ont voyagé à plusieurs ça s’est mal fini. Je ne parle pas forcément des couples mais plus des gens qui partent entre amis.

Il faut savoir que tu ne peux pas faire de plans en Australie parce que, quoi qu’il arrive, tu ne les suivras pas. Ça ne se passe jamais que tu avais prévu. Et les amis qui partent ensemble n’auront pas forcément les mêmes envies surtout s’ils viennent avec d’autres personnes parce qu’ils ont peur d’être seul. Après quelques temps ils rencontrent plein de monde, ils n’ont plus peur d’être seuls et n’auront plus envie des mêmes choses que leur amis d’origine. Il faut partir dans l’optique qu’il ne faut pas prévoir quoi que ce soit. Tout peut changer du jour au lendemain.

MLBT : De quelle nationalité sont les voyageurs que tu rencontres ?

Gaëlle : Dans les auberges de jeunesse tu as 5 nationalités : français, anglais, allemands, suédois et italiens. Parfois des irlandais.

MLBT : Quelle est la moyenne d’âge ?Backpacker en Australie - témoignage - PVT

Gaëlle : Ça dépend des auberges, parfois c’est 19 ans, mais là dans la mienne c’est plutôt 25-30 ans.

MLBT : Que font-ils ? Quel est leur projet ?

Gaëlle : Ce qui m’impressionne c’est que tous ceux qui ne se sont pas français s’en foutent d’avoir un trou de 2 ou 3 ans sur leur CV. En France ce n’est pas la même chose. Si tu fais  un an de voyage tu dois le justifier et si tu fais 2 ans ça commence à poser problème. Donc, dans les personnes qui voyagent, il y en a pas mal qui ont fini leurs études et qui veulent continuer à voyager jusqu’à ce qu’ils en aient assez.

Il y a un autre objectif pour les français, c’est d’apprendre l’anglais. Souvent, les français qui arrivent en Australie ne parlent pas du tout anglais.

Backpacker en Australie - témoignage - PVTMLBT : Que penses-tu de la communication que fait la France sur Australie ?

Gaëlle : Pour moi il y a un gros problème de communication en France sur l’Australie. Ce n’est pas aussi simple que ce qu’on dit en France. J’entendais qu’on trouvait du travail en 2 jours, que c’était super bien payé etc. Mais ce n’est pas du tout le cas. J’entendais aussi que travailler dans les fermes et faire de la cueillette de fruits se trouvait facilement et permettait de gagner beaucoup d’argent. Encore une fois, c’est faux. Tous les gens que je connais qui ont essayé de travailler dans les fermes ont vraiment galéré, tous les postes sont déjà pris. Après, j’ai aussi entendu dire qu’il y avait peut-être plus d’opportunité sur la côte est.

MLBT : (Rires) Rassure toi c’est exactement la même chose. On y a fait un tour et on a eu du mal à trouver du travail même peu qualifié parce que tout le monde pense que c’est l’eldorado grâce aux mines. Et quels sont tes horaires de travail ?

Gaëlle : Je travaille tous les jours de la semaine de 9h à 17h avec mon job de street-marketing et parfois le samedi. Il peut aussi arriver que je reste jusqu’à 19h. Et j’ai l’autre boulot en free-lance dans le web-marketing. Là je suis débutante je suis payée 18$ de l’heure. Je devrais passer à 20$ de l’heure la semaine prochaine et si je me dérouille bien je pourrais demander plus.

MLBT : Au total ça représente combien ?

Gaëlle : Environ 600$ par semaine. Ça fait environ 2400$ par mois.

MLBT : Un peu plus tôt tu nous as dit que tu dépensais 2000$ par mois. Du coup tu ne peux pas du tout économiser si tu veux partir voyager ensuite ?Backpacker en Australie - témoignage - PVT

Gaëlle : Ça dépend. Moi j’essaye de mettre de côté, de 100 à 200$ par semaine mais ce n’est pas évident. Quand on y réfléchit, c’est vrai qu’on peut gagner la même chose en France.

Sinon pour gagner de l’argent tu peux récupérer les taxes que tu as payées quand tu quittes le pays. Ça te fait récupérer 25% de ce que tu as gagné pendant l’année et tu peux aussi récupérer ce que tu cotises pour la retraite : 9%. Donc quand tu t’en vas, tu peux avoir une grosse somme d’argent sur ton compte.

MLBT : Que penses les voyageurs français quand ils arrivent en Australie ?

Gaëlle : La plupart sont très déprimés le premier mois en Australie, parce qu’ils sont seuls, loin de leur famille etc. Il y a aussi une sorte de désillusion. Ils ne s’attendaient pas à ce que la vie soit si chère, et que trouver un boulot soit si compliqué. Mais après quelques mois ils disent que c’est une des meilleures expériences de leur vie. Ils passent tous le cap une fois qu’ils comprennent que l’Australie n’est pas ce qu’ils attendaient. Autre conseil, mieux vaut arriver avec des économies. Pour moi, si tu n’as pas prévu de voyager avec prend 2 ou 3000 euros pour le premier mois et si tu veux voyager, prends tout ce que tu peux.

        Maxence Pezzetta

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J’ai obtenu un visa de travail en 6 mois!

Nous rencontrons Nicolas Estrade quelques jours après notre arrivée. Après quelques mois en Australie, il a réussi S'expatrier en Australie - Perth - Témoignage - PVT - Résidence permanenteà transformer son working holidays visa en visa de travail! Il a aussi l’habitude d’accueillir des voyageurs, il nous donne tous les trucs et astuces !

My Little Big Trip : Quel est le profil des gens qui arrivent en Australie?

Nicolas : Pour la plupart ce sont des working holidays visa (WHV). Il y a deux profils différents en fonction de l’âge : les moins de 25 ans et les 25-30 ans. Pour la première catégorie, c’est en général le premier voyage et ils en profitent pour vivre des expériences alors que les 25-30 ans se servent du WHV pour essayer d’obtenir un visa 457.

MLBT : De quoi s’agit-il ?

Nicolas : Il s’agit d’un visa de travail allant jusqu’à quatre ans et renouvelable. Pour cela, un employeur doit te sponsoriser pour que tu puisses rester et travailler en Australie. C’est un visa contraignant pour les entreprises. Elles doivent prouver qu’elles n’ont pas pu trouver le même profil que toi en Australie.

MLBT : Comment peut-on trouver un travail en Australie ?

Nicolas : La première chose à faire est de venir sur place. De la France, c’est presque impossible de trouver quelque chose. C’est pour ça qu’il y a beaucoup de gens qui tentent le coup avec le WHV, cela leur laissant  an pour trouver une entreprise acceptant de les sponsoriser. Le discours à tenir pour pouvoir avoir un travail et ensuite pouvoir rester c’est de proposer à l’employeur de te prendre pendant 6 mois à l’essai. en WHV. En effet, on ne peut pas travailler plus de 6 mois pour le même employeur dans le cadre de ce visa. Si ça fonctionne, il faut lui proposer de te sponsoriser. Et c’est tout bénef pour l’employeur parce qu’il gagne 6 mois de période d’essai. Il a donc le candidat en période d’essai pendant 1 an avec 6 mois grâce au WHV et le reste grâce à l’essai du business visa 457.

S'expatrier en Australie - Perth - Témoignage - PVT - Résidence permanenteMLBT : Quelles sont les difficultés pour obtenir ce visa ?

Nicolas : Les entreprises sont frileuses d’être sponsor parce que ça demande un fort degré d’implication de leur part. Elles s’engagent pendant 3 ou 4 ans à subvenir à tes besoins et si c’est eux qui décident d’arrêter le contrat, ils doivent le justifier à l’immigration et auront beaucoup plus de difficultés la prochaine fois qu’il font une demande de visa 457 pour l’un de leurs employés.

MLBT : Comment peut-on les rassurer, en tant que candidats ?

Nicolas : Tu montres que tu as de l’expérience dans ton domaine et à l’international, que tu as de la pratique et que tu sais de quoi tu parles. Les employeurs demandent souvent si la France ou la famille ne vont pas nous manquer. Il faut alors montrer par sa précédente expérience que l’on est assez indépendant. De plus, le fait d’être seul à l’autre bout du monde permet de se consacrer à 100% à son travail ce qui est un plus pour l’employeur.Attention, il y a des secteurs qui sont très différents de la France comme par exemple la finance. Selon que tu fasses de la finance en France ou en Australie, ce n’est pas du tout la même chose. Ce ne sont pas les mêmes règles.

MLBT : Ça fait combien de temps que tu es là ?

Nicolas : Ça fait plus de deux ans que je suis en Australie dont 18 mois à Perth. Je suis venu en WHV en stage de fin d’études et ma boite ne voulait pas que je m’en aille. A ce moment-là j’étais à Adelaïde, ma manager n’avait pas le budget pour mon poste et on m’a proposé d’aller travailler à l’antenne de Perth.

MLBT : Tu donnes l’impression que la transition WHV à 457 a été facile.

Nicolas : Oui parce que j’ai bossé à n’en plus finir alors que je n’avais qu’une subvention de stage de 1000$ par mois. Je me suis toujours impliqué, je n’ai jamais été en retard, je ne suis jamais arrivé bourré un vendredi matin… Si tu montres que tu en veux, que tu ne comptes pas tes heures, que tu as un esprit positif et que tu montre à l’employeur que ce que tu fais t’intéresses, pourquoi veux-tu qu’il se séâre de toi ?S'expatrier en Australie - Perth - Témoignage - PVT - Résidence permanente

MLBT : Donc pour toi c’est plus facile dans une PME que dans une grande entreprise ?

Nicolas : Ça dépend. Les grosses entreprises ont l’habitude des formalités administratives pour les visas. Et à Perth, il manque tellement de main d’œuvre qualifiée qu’ils ont des services RH plus performants. Quand tu es dans une PME, il y a plus de relationnel et c’est plus facile de prouver tes compétences à un haut niveau mais ils n’y connaissent rien sur les formalités d’obtention d’un visa. Donc c’est vraiment au cas par cas.

MLBT : Et autour de toi, comment font les français ?

Nicolas : A Perth, je connais beaucoup de VIE et eux c’est différent parce qu’ils savent qu’ils sont là pour un an. Ils gagnent 3500 euros par mois et sont à la jonction entre la vie étudiante et la vie professionnelle. Il faut la fête et c’est normal parce qu’ils veulent profiter. Les autres sont des gens qui ont eu un job en France et qui sont mutés en Australie.

S'expatrier en Australie - Perth - Témoignage - PVT - Résidence permanente - Opérateur téléphoneMLBT : Aurais-tu des recommandations à donner aux gens qui arrivent ?

Nicolas : J’héberge souvent des gens qui veulent s’installer. Ce sont des français et je les accompagne dans leur installation. Je les conseille pour la compagnie de téléphone, la banque, les formalités administratives, les trucs et astuces… A ce sujet il faut savoir que Telstra est l’opérateur historique. Il est un peu plus cher mais il a un très bon réseau même dans les campagnes. Ensuite il y a Yes Optus qui a un bon réseau en ville et un prix intéressant et en dernier c’est Vodafone qui a un réseau de mauvaise qualité. Il est fréquent de mal capter même en ville.

MLBT : Et concernant la recherche d’emploi ?

Nicolas : Pour ce qui est des petits boulots je conseille d’aller en dehors du centre-ville parce que tous les jeunes veulent trouver un travail dans le centre ou sur la plage. Il faut savoir que la ville est très étalée et que les distances sont très longues. Donc la 1ere chose que je conseille c’est d’acheter une voiture. Il est possible d’en trouver pour vraiment pas cher. Par exemple, ma  première voiture valait 750$. En plus une partie de l’assurance est incluse quand tu paies la vignette. Et elle coûte une centaine de dollars par an et le permis 40$ par an. Une fois que tu as la voiture tu peux aller dans les zones industrielles et commerciales mal desservie par les transports en commun. En général les gens n’y vont pas parce qu’ils veulent que leur travail soit à 15 minutes de chez eux, ce qui te laisse donc plus de chance.S'expatrier en Australie - Perth - Témoignage - PVT - Résidence permanente - Acheter une voiture

MLBT : Où est-ce qu’on peut acheter une voiture ?

Nicolas : Sur Gumtree ou dans un magasin spécialisé. L’avantage du magasin c’est que tu peux avoir 6 mois à 1 an de garantie et l’entretien est déjà fait. Ça peut être plus rassurant lorsque tu viens juste d’arriver et que tu ne t’y connais pas en mécanique.

MLBT : Et pour les autres jobs ?

Nicolas : Le mieux c’est d’aller voir une agence de placement. Je ne sais pas combien ça coûte mais c’est bien de se renseigner. Il y a aussi beaucoup d’agences de recrutement. Pour les trouver, le mieux est d’aller sur Seek.com.au et de regarder quelles agences proposent des emplois.

S'expatrier en Australie - Perth - Témoignage - PVT - Résidence permanente Je pense qu’il faut attendre de bien s’être renseigné sur les types de boulots, les grilles de salaire etc… avant commencer les recherches. Il faut s’assurer d’avoir un bon niveau d’anglais et d’avoir des bonnes idées de ce qu’on attend au niveau salaire parce que c’est quelque chose qu’on va te demander. Beaucoup de gens veulent tout de suite un gros salaire, c’est une erreur. L’employeur sait qu’en t’offrant un travail et donc un visa, il te permet de vivre ton rêve et/ou une expérience. Bien sûr, il en est conscient et propose donc un salaire plus faible. C’est à toi de faire le choix. Moi j’avais pris ça comme un investissement et maintenant je ne le regrette pas.

MLBT : Qu’entends-tu par « bon niveau d’anglais » ?

Nicolas : Si tu as un anglais de base avec une bonne grammaire il suffit juste prendre un petit job pour prendre les automatismes et être plus à l’aise. Avant d’aller postuler dans une agence, je conseil de trouver un petit boulot qui te permette de ne pas taper dans tes économies, qui permette de rencontrer des gens, apprendre et découvrir la culture et la langue. Si tu ne maîtrises pas la grammaire, il faut absolument aller prendre des cours d’anglais! Pour les WHV, adapte le petit boulot à ton niveau d’anglais. Barman quand on ne parle pas anglais, c’est de l’utopie.

MLBT : Quelles sont les erreurs classiques que les français font quand ils arrivent ?

Nicolas : Ce qui revient souvent c’est qu’ils arrivent et cherchent un travail qualifié tout de suite. Or, si l’anglais n’est pas bon, tu risques d’être catalogué tout de suite et les agences de recrutement ne te rappelleront pas. Il ne faut pas être trop pressé si tu veux décrocher un vrai boulot.S'expatrier en Australie - Perth - Témoignage - PVT - Résidence permanente - Fruit Picking

MLBT : Comment faire pour reconduire son WHV ?

Nicolas : Le fruit picking (=ramassage de fruits) est la voie royale. Pour optimiser son temps, ce que je conseille c’est de faire les 3 mois en fruit picking dès le début. Ça permet de travailler son anglais et en même temps de découvrir une autre façon de vivre. Au bout de 3 mois, le backpacker est sûr d’avoir son WHV pour deux ans, son anglais a progressé et il a des sous.

MLBT : Quels sont les secteurs porteurs ?

Nicolas : En Australie Occidentale ça marche très bien pour les ingénieurs. Dès qu’ils arrivent ils ont du travail. C’est la même chose pour les géologues parce qu’il y a de fortes demandes dans les mines même si ça commence à se calmer.

           Eugenie Delhaye

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En Australie, il faut persévérer!

Rose-Line s’est expatriée en Australie il y a quelques mois avec son mari. Cette ingénieure commerciale a travaillé plus de 10 ans chez IBM. Elle nous raconte son intégration au pays des kangourous :smile:

My Little Big Trip : Bonjour Rose-Line. Nous avons souhaité te rencontrer car tu es nouvelle arrivante en Australie et que tu es en recherche active d’emploi. Que peux-tu nous dire à ce sujet ?

Rose-Line : Pour commencer, il faut savoir que la population commence à réagir à l’arrivée massive d’immigrants. Les visas de travail 457 fournis par le gouvernement sont passés de 90.000 en 2009 à 125.000 en 2012. Or, pas plus tard qu’hier, des ouvriers ont protesté dans les rues de Melbourne contre l’augmentation du nombre de visas de travail accordés aux étrangers, qui selon eux prennent leurs emplois.

 

MLBT : Pourtant ce n’est pas de la faute des étrangers si les entreprises préfèrent les recruter…

Rose-Line :Les entreprises ont besoin de faire appel à la main d’œuvre étrangère pour faire fonctionner le pays mais dès que le système se grippe un peu, les australiens se serrent les coudes.

Les entreprises pratiquent la préférence nationale. Pour comprendre cela, il faut revenir sur l’histoire de ce pays et l’organisation de la société. Au 18eme siècle, les anglais ont décidé d’utiliser l’Australie pour y implanter une colonie pénitentiaire. Pour faire face aux conditions difficiles dans lesquels on les plongeait, les prisonniers ont développé un sentiment très fort d’appartenance au groupe avec des valeurs d’entraide, d’égalitarisme et de nationalisme. L’Australie contemporaine revendique toujours cet état d’esprit. La société est vue comme une communauté. Qu’on soit simple employé, cadre ou cadre supérieur dans une entreprise, l’échelle de salaire ne dépend pas vraiment du niveau de responsabilité exercé (un chauffeur de bus dans les mines gagne environ 150.000$/an, autant qu’un cadre moyen en ville). Pour illustrer cette idéologie, je prendrais comme exemple l’une des interviews que j’ai eues récemment. Un employeur m’a expliqué lors de l’entretien qu’il préférait faire venir un australien de Sydney plutôt que de me recruter car à même niveau de compétences il parlerait mieux anglais qu’une française !

MLBT : Ça ne te décourage pas ?

Rose-Line : Il faut se préparer à affronter ces différences culturelles lorsqu’on veut s’installer en Australie. La situation a beaucoup évoluée en un an. Pour vous donner un exemple, j’ai une amie qui est juriste dans le domaine du « oil and gas » (dans le secteur pétrolier et gazier) et qui cherche un emploi depuis 4 mois. Si elle avait cherché il y a un an, on lui a dit qu’elle aurait trouvé un poste en deux jours !

MLBT : Que s’est-il passé ?

Rose-Line :De très gros contrats miniers ont été perdus en fin d’année dernière. J’ai lu qu’il était prévu de recruter 44.000 personnes en 2013 dans ce secteur. Or, avec la perte de ces contrats, ce sont 22.000 postes qui risquent de disparaître.

En parallèle, 20.000 français arrivent à Perth chaque année alors que Perth a les caractéristiques d’une ville de province. Il commence, peut-être, à y avoir un trop plein de français….

MLBT : Un trop plein de Français ou d’immigrés en général ?

Rose-Line : Les deux. D’une part les immigrés arrivent en masse depuis plusieurs années. Une partie d’entre eux sont des gens expérimentés qui parlent parfaitement l’anglais et qui sauront s’intégrer facilement grâce aux communautés déjà existantes. Les autres, dont les européens non-anglophones, auront plus de mal à trouver leur premier emploi. Bien sûr, ça dépend du type d’emploi recherché. Ceux qui cherchent un petit boulot dans un restaurant ou dans un magasin trouveront plus facilement que ceux qui recherchent un emploi de cadre qualifié.

MLBT : A ton avis, quelle est la solution?

Rose-Line : Je pense qu’il faut essayer de trouver un travail avant de partir. Si je m’étais renseignée en amont, j’aurais effectué mes recherches avant d’arriver. C’est ce que j’ai fait pour le Qatar et d’autres pays dans lesquels j’ai séjourné. Je pensais que l’Australie ferait partie de ces pays dans lesquels on peut arriver et trouver un travail en une semaine. Je pensais que ce serait facile…

MLBT : Pourtant c’était encore le cas il y a peu, pourquoi est-ce que ce n’est plus aussi facile?

Rose-Line : C’est le secteur minier qui contribue à la croissance de la région d’Australie Occidentale. C’est un peu l’arbre qui cache la forêt car toutes les autres entreprises vivotent. Si les géants du pétrole, du gaz ou de l’or sont basés à Perth, les grandes entreprises commerciales australiennes, elles, sont installées à Sydney ou à Melbourne. La majorité des postes à responsabilités ne sont donc pas à Perth.

MLBT : Comment cela se passerait-il si tu avais décidé de t’expatrier à Sydney ou à Melbourne ?

Rose-Line : Je pense que j’aurais moins de problèmes. Ce n’est qu’une supposition parce que je n’y suis pas. A Perth, les géologues ou les ouvriers spécialisés trouveront un emploi en une semaine. Pour les postes plus traditionnels et qualifiés, mieux vaut aller dans les grandes villes, à mon avis.

MLBT : Pourtant on entend que la concurrence chinoise y est très forte parce qu’ils demandent des salaires plus faibles ?

Rose-Line :Les étrangers en général acceptent des salaires inférieurs aux Australiens lorsqu’ils arrivent dans le pays pour pouvoir trouver leur premier emploi. Ils peuvent même avoir tendance à ‘rétrograder’ leur CV pour pouvoir décrocher un entretien.

Il faut garder à l’esprit que Perth est une petite ville donc il faut entrer dans le réseau local et se faire accepter par ce réseau. Les australiens privilégient l’expérience locale à l’expérience internationale. Le réseau permettra de se faire recommander, d’identifier les opportunités de postes et obtenir ainsi des entretiens.

MLBT : Comment est-ce qu’il faut faire pour se faire accepter par le réseau?

Rose-Line : Tout le monde est connecté sur LinkedIn. Ce réseau social permet d’identifier les personnes susceptibles de t’apporter une aide. Il faut ensuite les rencontrer et échanger avec elles. De fil en aiguille, elles vont te donner des informations sur le marché et, éventuellement, sur les postes à pourvoir. Perth est une petite ville où tout le monde se connaît. C’est avec ce genre de pratiques qu’on se rend compte qu’il y a de grandes différences culturelles. En France, par exemple, si tu invites via  LinkedIn un directeur d’entreprise à prendre un café, il ne te répondra pas. Nous sommes, en Australie, dans un milieu anglo-saxon où aller prendre une bière avec ses collègues le vendredi soir est une pratique courante. Je pense que ces échanges après le boulot facilitent l’ouverture via les réseaux sociaux. C’est un état d’esprit.

MLBT : Et est-ce qu’ils t’aident vraiment?

Rose-Line : Construire son réseau prend du temps. C’est après avoir rencontré diverses personnes d’un même réseau que tu peux consolider les informations des uns et des autres et te frayer ton propre chemin. Et puis, si tu plais, tu seras recommandé auprès d’une entreprise. Ce sera ensuite à toi de faire la différence lors de l’entretien.

MLBT : Peux-tu te faire aider des agences d’intérim pour trouver du travail en Australie?

Rose-Line :  En France, les personnes qui travaillent dans ces agences sont des professionnels aguerris. En Australie, on dit que les gens qui n’ont pas réussi leurs études terminent dans le recrutement ou l’immobilier. A part quelques chasseurs de tête et agences très spécialisées, la majorité des recruteurs auront du mal à mettre en adéquation les demandes des employeurs avec les CV de candidats qu’ils n’ont pas pris la peine de rencontrer préalablement. Par ailleurs, les australiens ont l’habitude d’adapter leur CV fonction de l’annonce d’un poste. Il devient donc très compliqué pour ces agences de détecter le bon grain de l’ivraie. Le réseau permet de pallier, en partie, à cette lacune car il permet de se faire connaître auprès des employeurs en quête de nouvelles recrues sans passer par les agences de recrutement.

MLBT : Il semble qu’il n’y ait aucun intérêt pour un étranger à postuler en agence de recrutement?

Rose-Line :Pour se faire connaître il faut diffuser son CV. La difficulté à Perth, c’est que les agences et les employeurs ne veulent recruter que des personnes qui ont une expérience locale et qui ont fait exactement le même travail auparavant. Ils exigeront, par exemple, qu’un informaticien ait exercé dans une entreprise minière. Or, lorsqu’on est informaticien, peu importe le secteur dans lequel on a exercé, les matériels et les logiciels sont toujours à peu près les mêmes quel que soit le secteur d’activité, ce qui est important c’est la compétence technique, dans ce cas.

Une pratique courante consiste à faire évoluer son CV au gré des emplois auxquels on postule. Pour aider les recruteurs à lire le CV, il faut également ajouter une lettre de motivation expliquant à quel moment on a rempli les fonctions demandées et donner des exemples précis de ce qu’on a fait pour démontrer sa compétence.

MLBT : On entend dire que l’IT est un secteur qui se porte bien en Australie, qu’en penses-tu ?

Rose-Line : Le secteur informatique se porte correctement en Australie et les australiens ont de très bonnes compétences dans ce domaine. La concurrence dans ce secteur est donc très forte. Par ailleurs, il faut savoir qu’en Australie le recrutement d’une personne passe par une décision collégiale. J’ai passé  6 entretiens dans un grand groupe américain implanté à Perth et il fallait plaire à tous les interviewers pour être recruté. Les européens sont plutôt ouverts et accepteront un profil compétent même si des points mineurs sont à améliorer (connaissance du marché de Perth, anglais …) alors que les australiens refuseront une candidature sur la base que tous les critères ne sont pas tous remplis dès les départ…

MLBT : Finalement, comment fait-on pour trouver un travail en Australie?

Rose-Line :Il faut persévérer. On dit que les français trouvent en moyenne un poste après 4 à 6 mois de recherche. Si on a déjà exercé un métier spécialisé ou un métier manuel, on a des chances de trouver rapidement. Mais pour les personnes qui cherchent un travail plus généraliste, la concurrence est vive. 

MLBT : Comment fais-tu pour ne pas te décourager?

Rose-Line :J’essaye d’avoir une nouvelle idée chaque jour. Par exemple, au début de ma recherche, j’ai contacté des français sur place pour échanger et bien comprendre le marché. Ensuite j’ai essayé de rencontrer des informaticiens. Puis j’ai voulu rencontrer les entreprises  françaises etc…

J’ai entendu dire que les autorités australiennes pouvaient se plaindre des sociétés françaises qui recrutaient trop de français au détriment des australiens. Du coup, ces entreprises auront tendance à embaucher des ingénieurs français qu’elles ont du mal à trouver sur le marché australien au détriment des autres postes plus généralistes qui peuvent être pourvus par des australiens.

MLBT : Que conseil donnerais-tu à nos lecteurs qui se posent la question de l’expatriation en Australie?

Rose-Line : Je pense qu’il faut préparer son immigration en Australie. Il faut essayer de trouver un travail avant de partir. Une autre possibilité est de créer son entreprise sur place. De nombreux jeunes qui n’ont pas trouvé de boulot se sont lancés. La procédure de création d’entreprise est simple. Ensuite, si vous êtes sur place, il faut persévérer, parfaitement parler l’anglais et vous finirez par trouver.

MLBT : Comment peut-on trouver du travail de France ? Quand nous y étions on nous disait de venir sur place.

Rose-Line : Il faut essayer de constituer un réseau de gens qui vont t’aider. Si, par exemple, tu travailles pour une entreprise en France qui a des filiales en Australie, il faut contacter la filiale et se faire connaître. Il faut éventuellement prévoir un premier voyage pour rencontrer ta future équipe.

MLBT : Qu’est-ce qui te plait en Australie ?

Rose-Line : La qualité de vie est exceptionnelle en Australie. L’équilibre ville/nature et vie professionnelle/vie privée n’existent nul par ailleurs comme ici. L’investissement au départ est lourd car il faut trouver un emploi et prendre ses marques dans un milieu anglosaxon. Mais une fois cette période de transition passée, c’est le bonheur. J’ai rencontré plusieurs français ayant travaillés en Australie quelques années et ayant décidés de rester à Perth pour leur retraite, c’est sûrement un signe.

            Maxence Pezzetta

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L’Australie : un eldorado ?

Nous rencontrons Guillaume Prévost alors que nous venons tout juste d’arriver en Australie. Il faisait de la finance chez Total avant de venir s’expatrier en Australie, à Perth. Il nous parle de son intégration et de la recherche d’emploi…

My Little Big Trip : Bonjour Guillaume, comment en es-tu arrivé à t’expatrier en Australie ?

Guillaume : Tout d’abord, il faut savoir que ma femme est australienne. Je l’ai rencontrée en France. Elle est médecin et il n’y a pas d’équivalences entre la France et l’Australie concernant le diplôme de médecine. C’est d’ailleurs le cas pour la plupart des diplômes. Il n’était donc pas possible pour elle de trouver un travail qui correspondait à ses qualifications en France. Elle devait reprendre des études pour pouvoir exercer. Elle a essayé un temps mais, se rendant compte qu’elle n’y arriverait pas, nous avons décidé de nous expatrier en Australie. Et ça c’était il y a un an.

MLBT : Et toi qu’est-ce que tu fais dans la vie ?

Guillaume : Je fais de la finance. Avant d’arriver à Perth j’étais chez Total. J’avais regardé un peu sur internet. j’ai vu qu’il y avait 2 millions d’habitants avec un taux de chômage très faible. Je me suis lancé. Je ne me suis pas vraiment inquiété de mes perspectives d’emplois en Australie. Je pensais que ça serait facile.

MLBT : En réalité ce n’est pas le cas ?

Guillaume : Aujourd’hui ça fait 1 an que je suis là et je suis toujours en recherche d’emploi. Il faut savoir que l’Australie est un eldorado quand tu es australien ou natif anglophone. Il y a beaucoup de travail pour les locaux ou pour les personnes qui ont des métiers techniques. Par exemple, un géologue trouvera un travail rapidement en Australie Occidentale. Sinon, il y a aussi beaucoup d’offres d’emploi dans le service et la restauration.

MLBT : Et pour les autres il n’y a rien ?

Guillaume : Si, tu peux trouver. Par contre, si tu ne fais pas parti des profils techniques, tu vas devoir accepter un travail au moins 3 niveaux en dessous de tes compétences. Le seul moyen de trouver du travail en Australie quand tu n’es ni australien ni natif anglophone, c’est d’avoir un réseau.

MLBT : Est-ce que tu aurais un conseil à donner à ce sujet ?

Guillaume : Dans un premier temps, je vous conseille de choisir des petits boulots qui vous permettront de rencontrer des gens. Je connais un mec qui est venu en Visa Working Holidays (Visa Vacances Travail). Il cherchait dans le marketing mais il ne trouvait rien. Il était passionné de kitesurf donc il a commencé à donner des cours. Il en a donné un à un homme qui a décidé de le sponsoriser quelques semaines avant son départ.

MLBT : Qu’est-ce qui te plait en Australie ?

Guillaume : La qualité de vie, le climat méditerranéen, l’espace, la mer…

MLBT : Quels sont les salaires en Australie ?

Guillaume : C’est très variable. Quand tu sors d’école de commerce, tu peux t’attendre à avoir un salaire à environ 60 000 dollars par an. C’est l’équivalent de 40 000 euros en France. Mais je connais beaucoup de gens qui gagnent le double. Si j’avais le même poste que ce que j’avais en France, je gagnerai deux fois plus ! Par contre, si je veux récupérer le niveau que j’avais en France, il faudrait d’abord que je commence à un niveau très bas. Ça peut paraître décourageant à première vue mais on peut progresser vraiment très vite. Ce qui est super, c’est aussi que le marché du travail est assez dynamique. Ce n’est pas parce que tu as 45 ans que tu n’évolueras plus.

MLBT : Quelles sont les différences entre la France et l’Australie dans la vie quotidienne ?

Guillaume : Ici, la vie est tranquille. Les gens ne courent pas après l’argent parce que les salaires sont très élevés. D’ailleurs, après 40 ans, il est courant que l’une des deux personnes du couple arrête de travailler. Les australiens accordent une grande importance au cadre de vie. Ils commencent à 7h30 ou 8h du matin et finissent à 17h. Ils vivent avec le soleil.

Je pense que Perth est une région idéale pour élever une famille. C’est le paradis. Le climat est super, il y a la mer à côté et la nature tout autour. Les australiens en profitent ! Ils vont chercher leurs enfants à l’école à 15h30. Le travail s’adapte à la qualité de vie et pas l’inverse. Ils ne connaissent pas le stress ici. Leur expression favorite est le « no worries » (pas de problème/pas d’inquiétude).

C’est un pays heureux avec très peu de problèmes. Pas de problèmes politiques, économiques, ou militaires. Tout va pour le mieux. En plus, les australiens sont supers accueillants et très polis. C’est quelque chose qui m’a beaucoup marqué ici. Même quand tu croises simplement quelqu’un dans la rue il te dit bonjour et te demande comment tu vas.

MLBT : Donc la réputation de l’Australie est vraie ?

Guillaume : Oui mais il faut se battre. Ils font une immigration très sélective. Si tu es ingénieur tu trouves facilement, si tu es marketeur, c’est plus dur. A titre d’exemple, un géologue qualifié trouvera facilement un poste à 150 000$ par an.

Si je devais donner un conseil aux français, je leur dirai de rester humbles. Le français est connu pour avoir un côté très arrogant. A l’inverse, les australiens sont très humbles et très terre-à-terre.

MLBT : Est-ce qu’il y a une distinction entre la côte Est et la côte Ouest ?

Guillaume : Côté est, il y a de grosses mégalopoles. Ici, la ville fait 2 millions d’habitants et est très étalée. Quand tu vis ici, tu as l’impression que c’est tout petit. Il est fréquent de croiser des gens que l’on connait quand on se balade en ville.

Autre particularité de l’Australie occidentale, c’est une région plus protectionniste qu’ailleurs. C’est une des villes les plus riches du monde. Et les australiens de l’ouest ont l’impression d’alimenter toute l’Australie.

MLBT : Que peux-tu nous dire sur l’intégration professionnelle en Australie ?

Guillaume : Si on était australiens avec nos diplômes français, ça serait plus facile. Il ne faut pas oublier que c’est protectionniste ici. Ils ont un super modèle ici et c’est parce qu’ils se protègent! C’est pour cette raison qu’ils préféreront embaucher des australiens qui ont un diplôme au niveau licence, qu’un étranger avec un master. Il n’ont pas envie de se faire voler leur place ou leur argent par des étrangers. Les gens ne sont pas vraiment dans l’entraide quand tu n’es pas australien.

MLBT : Pourtant tu es arrivé avec une australienne et tu es marié avec elle, est-ce que ce n’est pas plus facile ?

Guillaume : J’ai rencontré un recruteur qui m’a expliqué que les australiens passeront toujours avant les étrangers même s’ils sont moins compétents. C’est pour cela qu’il faut avoir du réseau.

MLBT : Est-ce que tu peux trouver du soutien dans la communauté française ?

Guillaume : C’est ce que je pensais au début. Sauf que je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas de vraie solidarité entre français. Un français qui a galéré aura envie que l’autre galère aussi pour connaître ce que le premier à connu. Il n’aura pas forcément envie que l’autre s’en sorte super facilement. Maintenant, bien sûr qu’il y a des exceptions. Ceux qui aident sont ceux qui sont vraiment tes amis, pas juste une connaissance.

Ici la réussite ne passe que par les autres. Tu ne peux pas réussir tout seul. Il faut savoir s’entourer.

MLBT : Comment ça se passe l’intégration en Australie ?

Guillaume : Je pense que ça dépend de l’âge que tu as. J’ai 31 ans et je pense qu’arriver à la trentaine, ta culture et ta personnalité sont déjà ancrées. On a donc des attentes plus précises de ce que l’on veut dans ses relations sociales. Quand on a une culture différente comme c’est le cas entre les australiens et les français, on n’a pas du tout les mêmes centres d’intérêt. Par exemple, un français sera intéressé par la politique et les bons repas et les australiens par le sport et tout ce qui concerne la nature.

Le problème c’est que ce que j’aime n’est pas forcément ce qu’ils aiment. Moi quand je pars faire une soirée avec des amis, j’aime quand on prend le temps même si on doit finir tard. Alors qu’ici, les soirées commencent plus tôt et se finissent plutôt. Globalement, je trouve que ce n’est pas évident de créer des vraies amitiés ici, notamment à cause des différences culturelles.

            Maxence Pezzetta 

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Sandra : De PVTiste à permanente

Nous sommes à Perth. Sandra Giry nous reçoit chez elle. Elle est en plein déménagement car elle a trouvé un job à Sydney. Elle nous raconte comment elle a réussi à s’intégrer et à trouver un travail en Australie. Ça lui aura pris deux ans et beaucoup d’efforts, d’énergie, et de persévérance.

MLBT : Bonjour Sandra, peux-tu nous expliquer ton parcours ?

Sandra : J’ai fait l’IDRAC, une école de commerce à Lyon J’ai terminé mes études par un stage en chef de produit marketing chez Johnson & Johnson. Trois mois après la fin du stage, on m’a appelé pour me proposer le poste en CDI. J’ai eu beaucoup de chance. Peu de gens accèdent à un poste marketing directement après l’école et sans passer par la vente.

Je me suis énormément investie. C’était un travail très prenant. J’étais en déplacement très régulièrement la semaine et une partie de mes week-end. Je ne comptais pas mes heures. Mon métier et mon poste évoluaient beaucoup. Je travaillais dans une grosse boite américaine avec tout ce que cela comporte : moyens, opportunités et travail acharné.

Sauf qu’après 6 ans dans ce travail, je n’avais pas de vie personnelle. Je n’étais jamais là. Je gagnais très bien ma vie mais j’étais seule. Ça commençait à me peser. Professionnellement, le climat devenait très lourd à cause d’une réorganisation et j’avais le sentiment d’avoir fait le tour de mon job.

MLBT : Quel a été l’élément déclencheur ?

Sandra : L’approche de mes 30 ans et un souci de santé m’ont fait prendre conscience de pas mal de choses. Ça faisait un moment que je voulais partir en Australie. Je me suis dit que c’était le moment. Je suis allée voir mon DRH et j’ai demandé un congé sabbatique de 11 mois. Il a accepté sans problème.

MLBT : Pourquoi as-tu décidé de partir en Australie ?

Sandra : Je voulais parler anglais, je voulais être bilingue et je voulais que mon voyage ait une plus-value. L’Afrique du sud me tentait mais c’était compliqué en termes de climat social. Au Canada, il fait trop froid. J’avais déjà visité l’Europe et ma sœur vivait en Australie. Elle bougeait tous les deux ans et allait bientôt partir. C’était l’occasion.

MLBT : Comment tu tes organisée ?

Sandra : Je ne me suis pas du tout préparée. J’ai vendu mes affaires et je suis arrivée chez ma sœur avec mon sac à dos. Je suis restée à Sydney chez ma sœur pendant 3 mois et je suis partie voyager. J’ai pris un avion pour Perth et j’ai visité toute la côte WA du nord au sud en van. Je passais beaucoup de temps dans la nature. C’est à cette période que j’ai rencontré mon partenaire actuel.

MLBT : Combien t’as coûté ton voyage?

Sandra : Concernant mon budget, je suis arrivée avec 15 000 euros pour la première année. Je voyageais dans un van que j’ai décidé de louer parce que je partais seule et que je n’y connaissais rien en mécanique.  Ça m’a coûté 50 dollars par jour. Avec un van en location on est plus serein sur la qualité du matériel parce que l’agence est censée tout vérifier.Ce qui est génial en Australie, c’est que les gens sont super sympas. Une fille peut vraiment voyager seule sans avoir rien à craindre.

MLBT : A quel moment tu as décidé de rester?

Sandra : C’était 3 mois avant la fin de mon visa. J’ai décidé de rester avec mon partenaire. Je suis donc allée travailler dans un vignoble pour pouvoir renouveler mon visa. J’ai eu pas mal de problèmes. J’ai dû quitter le pays à la fin du premier visa car je m’étais trompée en envoyant ma deuxième demande trop tôt. Quand je suis rentrée à Perth, je voulais trouver un travail en marketing. J’ai cherché du boulot pendant 4 mois. Je n’avais aucune réponse, même pas un entretien! Pourtant j’avais un bon CV avec une expérience dans grande entreprise très connue ici.

MLBT : Quels sont les outils à connaître pour trouver du travail ici?

Il faut chercher sur des sites internet comme : carrerone, mycareer, seek etc. Et postuler à toutes les agences de recrutement car ici il est très rare qu’un poste ne soit pas géré par une agence. En ce qui me concerne j’avais aussi cherché dans toutes les entreprises françaises implantées en Australie. J’avais contacté la Chambre de Commerce et Expat United. J’ai tout essayé. Et à chaque fois qu’on allait en soirée, je prenais des contacts et je distribuais mon CV.

MLBT : Comment tu ten es sortie ?

Sandra : J’ai eu la chance de rencontrer quelqu’un qui était en marketing et qui était d’accord pour me recevoir et regarder mon CV. Il m’a dit que j’avais un super profil, un super niveau d’anglais et une super expérience mais que le problème était probablement le Working Holidays Visa étant donné que ce visa ne permet pas de travailler plus de 6 mois pour le même employeur.

A partir de ce moment on a fait les démarches pour être conjoints de fait. Ça s’appelle le « partner visa ». Il coûte 4000 dollars et le processus est très lourd. On a mis 6 mois rien que pour faire le dossier. En attendant, j’ai pris un petit job.

MLBT : Quand est-ce que tu as eu ton visa  ?

Sandra : J’ai eu mon visa en octobre et je me suis remise à la recherche d’un boulot en marketing. Je me disais que c’était ma dernière chance. Finalement, fin octobre, j’ai vu que Johnson & Johnson recrutait. J’ai appelé le responsable recrutement, il m’a dit qu’il avait un poste de disponible en marketing à Melbourne ou Sydney. C’était le même poste que celui que j’avais en France. J’ai tenté le coup.

En tout j’ai eu 7 entretiens, 2 par téléphone, 1 conférence téléphonique et je suis allée 3 fois à Sydney et une fois à Melbourne. J’ai appris il y a deux semaines que j’avais le job et là on part à Sydney. C’était un soulagement et une fierté parce qu’on était 5 finalistes et que j’étais la seule étrangère. En plus c’est une nouvelle vie qui commence, on va prendre un appart à deux. La coloc ce n’est pas toujours facile à gérer quand on est en couple.

MLBT : Effectivement, on a l impression que tout le monde vit en colocation ici.

Sandra : Oui, ici, pratiquement personne ne vit seul parce que ça coûte trop cher. Dans nos amis, tout le monde vit en coloc.

MLBT : Comment ça se passe lintégration des français en Australie ?

Sandra :jà, il faut savoir que le backpacker  français donne une très mauvaise image des français. Quand on est intégré on voit qu’on est traités différemment par les australiens. Il faut savoir que pour la plupart, ils n’ont jamais voyagé en dehors de Fidji et Bali et dans leurs hôtels 5 étoiles. Une bonne partie d’entre eux n’a même pas voyagé dans son propre pays. Donc ils ne sont pas ouvert d’esprit et le racisme ne concerne pas uniquement les français, ils sont anti-tout étranger. Il y a aussi un racisme australien/aborigène qui est très fort et qui est choquant. Parfois on a l’impression d’être en apartheid. Pour vous donner un exemple, la dernière fois, il y a une maison qui s’est fait cambriolé dans le quartier. Les premières personnes  que la police est allée voir ont été les aborigènes!

Dans le cadre du travail, il y a un protectionnisme très fort. On se rend compte que tu as beau être bon dans ton domaine, on ne te proposera rien. Tu passeras toujours après les australiens.

MLBT : Comment tu gères l’éloignement de ton pays ?

Sandra : La distance est parfois très dure à gérer. Il y a des choses que j’adore ici mais il y a des choses qui me manquent terriblement comme les amis, la famille, et certains produits alimentaires comme le pain, le fromage, le fois-gras... Pour moi émotionnellement c’est une sinusoïde. Parfois je suis au creux de la vague et parfois je suis au top. La France me manque mais je sais que c’est la vie d’expatrié. Par exemple, ma meilleure amie vient d’avoir un bébé et je n’étais pas là, je n’ai jamais vu ma nièce qui vient d’avoir un an, des exemples comme ça, je pourrais vous en donner des dizaines.

MLBT Quels sont les points positifs de l’Australie?

Sandra : Ce qui est cool ici c’est qu’ils ont un confort et une hygiène de vie que l’on n’a pas en France. Ça s’explique par leur situation économique, ils sont dans leur bulle. Parfois je les envie parce que très peu de pays dans le monde ont la chance d’avoir une bulle dorée comme eux. Ils sont relax et de bonne humeur, ils te demanderont toujours comment tu vas.

Et surtout, ici, je me sens libre ! Les gens sont adorables, ils t’aident, tu peux t’habiller comme tu veux, tu n’as rien à craindre. En France il y a une violence et une tension permanentes qu’on ne retrouve pas en Australie. Ici je n’ai pas peur de ce qui peut arriver.

MLBT : Comment on fait pour sintégrer ici?

Sandra : C’est une bonne question. Ce n’est pas plus facile en Australie qu’en France. Ils se connaissent tous depuis l’école et ne s’ouvrent pas facilement. Après, il est possible  de s’intégrer puisque tous les français que je connais sont très bien intégrés. Pour moi c’est le problème des pays modernes. Malgré les réseaux sociaux et les nouveaux moyens de communication, il est très compliqué de rencontrer des gens. Je pense qu’il faut passer par le travail ou par une activité sportive mais pas par les soirées. Les soirées c’est entre amis, tu ne rencontres pas vraiment de nouvelles personnes.

MLBT : Quel conseil donnerais-tu aux gens qui pensent partir en Australie?

Sandra : La première chose c’est de ne pas faire son français typique. Si tu pars t’expatrier quelque part c’est parce que tu veux quelque chose de différent. N’essaye pas de retrouver la France partout où tu vas en te disant : « en France ce n’est pas comme ça, en France on fait de cette manière là etc.« . Ne râle pas, ne juge pas. Et ce, quel que soit le pays! Si tu pars c’est que tu veux découvrir une nouvelle culture, un nouveau mode de vie !

Je pense qu’il ne faut pas avoir peur de parler. Les gens sont contents quand tu parles anglais. Ils ne parlent pas d’autres langues donc ils voient que tu fais un effort. Il faut essayer de s’intégrer.

MLBT : Que dirais-tu à ceux qui pensent quils vont énormément s’enrichir en venant ici?

Sandra : Arrêtez de rêver ! Il y a beaucoup d’argent en Australie Occidentale mais c’est réservé aux australiens ! Peut-être qu’ici c’est un eldorado mais moi je ne le connais pas. Je pense que tu peux faire ta place n’importe où si tu te bouges ! Il faut persévérer et ne pas baisser les bras. Il faut pousser les portes mais c’est pareil en France. On est une génération à qui on a vendu du rêve. On n’a pas le sens du travail et de l’effort. On est la génération à qui on dit qu’on aura tout tout de suite et sans effort. Je pense qu’il faut bosser, se donner et si tu persévères il y a une porte qui va s’ouvrir.

Si j’avais un conseil à donner ce serait : ouvre-toi à la différence. Tu ne peux pas découvrir un pays si tu ne fais que regretter le pays dans lequel tu es. Et aussi, arrêtez de croire au père noël!

           Maxence Pezzetta 

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J-C : De financier à sommelier!

Jean-Charles Mahé, alias J-C, est sommelier dans un grand établissement,  le « Print Hall« , au cœur du centre ville. Il nous raconte comment il est passé de financier dans la bourse à Londres à sommelier à Perth. Il est accompagné de 2 autres amis qui ont également accepté de répondre à nos questions.

MLBT : Pouvez-vous nous expliquer comment se passe la vie en Australie?

J-C, Rynae et Islam : Pour comprendre comment ça se passe en Australie, le mieux est d’intégrer le monde du travail. Si vous travaillez dans le service ou la restauration, cela vous permettra de comprendre comment les gens fonctionnent dans le travail mais également en tant que consommateurs.

Par exemple, si on fait la comparaison avec les français, on constate que les australiens ont moins de culture mais sont beaucoup plus respectueux. Ils sont plus tranquilles à l’inverse des français qui passent beaucoup de temps à critiquer. Pour les australiens, c’est toujours « no worries » (= pas d’inquiétude).

Ce sont des clients très agréables. Ils le sont également dans le travail mais ils sont très difficiles à motiver. Dans la restauration, on ne peut pas être tout le temps relax, c’est pour cette raison qu’à Perth et à Fremantle, tous les commerces, bars et restaurants sont tenus par des européens. Les européens viennent en Australie pour travailler et gagner de l’argent parce qu’il y a du potentiel.

Les australiens ne fonctionnent pas de la même manière, ils n’ont pas la culture du travail comme en Europe. Perth est l’une des villes les plus riches du monde et beaucoup de jeunes ne travaillent pas parce que les parents sont multimillionnaires. Il y a également beaucoup d’australiens qui ne veulent pas travailler pour ne pas avoir à se « salir les mains ».

MLBT : Ça doit être très dur de les motiver, comment faites-vous?

Rynae : Oui, c’est très compliqué. Il faut être très gentils avec eux, sinon ils ne sont pas contents et partent.

MLBT : Combien peut-on gagner en travaillant en tant que serveur ?

Islam : On peut gagner énormément d’argent parce qu’on peut travailler autant qu’on le souhaite. Attention, ce n’est pas le même salaire si tu es permanent ou si tu es backpacker. Quand tu es backpacker (=routard), tu es payé entre 20 et 25$ de l’heure. Mais quand tu es permanent, tu peux gagner environ 65000$ par an.

Rynae : Ici, tu peux te faire beaucoup d’argent parce que tu as l’opportunité de beaucoup travailler. Les européens viennent ici pour ça et ils enchainent les jobs. La différence avec l’Europe, c’est que tu peux avoir 3 ou 4 jobs en même temps.

MLBT : Pourtant, on nous dit sans arrêt que c’est compliqué de trouver du travail…

Islam : Effectivement, il y a pas mal de backpackers qui ont du mal à trouver du travail. Par exemple, j’ai rencontré un gars qui s’y connaissait en mécanique et qui voulait travailler dans ce domaine. A chaque fois qu’il postulait, il avait des refus. Il a fini par démarcher au porte à porte et à demander à voir les managers directement en leur expliquant qu’il s’y connaissait un peu, qu’il avait un cerveau qui marchait et qu’il pouvait travailler. Le patron a été séduit par son discours et l’a embauché. Ici, il faut saisir les opportunités ! Il faut même les provoquer !

Autre exemple, j’ai un pote qui voulait bosser comme barman, il a eu plusieurs essais mais il ne parlait pas bien anglais. Il a fini par trouver un job dans une boîte pour être « glasser », c’est lui qui ramasse les verres dans les discothèques. Il a prouvé qu’il voulait travailler et maintenant on l’appelle tout le temps, il travaille tous les jours. Ici c’est simple, plus tu bosses et tu te donnes, plus tu gagnes d’argent.

Le problème c’est que les backpackers n’ont pas envie travailler. Dans la restauration, il y a beaucoup de demandes. Tu pourras trouver un travail très facilement mais il faut aimer ce secteur. En plus, ce qui est cool c’est que les australiens sont faciles à vivre. Ils aiment passer du bon temps et dépenser leur argent, surtout à Perth. Sydney et Melbourne sont des villes beaucoup plus européennes.

De toute façon, ici, il y a de l’argent, le Western Australia (WA) soutient toute l’économie du pays. A titre d’exemple, ici, un travail a plein temps peut rémunérer 65000$ par an alors qu’ à Melbourne et Sydney, pour le même job, on gagne 45000$ par an. La différence c’est que là-bas il y a des pourboires, pas à Perth.

Une autre bonne chose à savoir, quand tu es sponsorisé avec le visa 457, tu ne peux pas avoir plusieurs employeurs alors qu’avec le Working Holidays Visa c’est possible.

MLBT : Et toi, J-C, pourquoi as-tu choisi l’Australie ?

J-C : J’ai de la famille en Australie, je voulais connaître ce pays. Au moment où j’ai voulu quitter la France, j’ai appelé un oncle que je ne connaissais pas du tout. Il m’a dit de venir. J’ai pris un aller simple et je suis venu. Aujourd’hui ça fait 3 ans je suis là.

MLBT : Qu’est-ce que tu as fait en arrivant en Australie ?

J-C : Quand je suis arrivé ici, j’ai commencé à travailler directement. J’ai travaillé 3 mois dans un restaurant et ensuite je suis parti visiter l’Australie.

Quand je suis revenu, j’ai travaillé en tant que serveur au Print Hall et maintenant je suis assistant du responsable boissons. J’ai une activité qui se rapproche davantage du sommelier et en plus je donne des formations. Mon boss est l’un des meilleurs sommeliers en Australie. Aujourd’hui, je me spécialise dans le vin, j’en suis passionné et je lance aussi mon entreprise. Pour me spécialiser de plus en plus, je suis en train de passer des diplômes pour être reconnu dans l’industrie du vin.

MLBT : Comment ça se passe si tu veux monter ta boite ici ?

Islem : Pour monter sa boîte il faut un ABN (Australian Business Number). D’ailleurs, il y a énormément de backpackers qui le font. Ils ouvrent un ABN et ils deviennent, ce qu’on appelle des « contacteurs ». Dans ce cas, tu fais un contrat, tu n’es pas payé à l’heure, tu es payé à la mission. Il y en a pas mal qui font du porte-à-porte et qui proposent leurs services, comme des électriciens par exemple.

MLBT : Tu nous as dit, J-C, que tu montais ton entreprise. Tu peux nous en dire plus?

J-C : En ce qui me concerne, je suis associé à un australien. Il est « owner », il possède l’entreprise, et je travaille avec lui en tant qu’associé. On importe du vin de France. On envoie des échantillons de vin à Perth et le but est d’avoir le maximum de ventes pour pouvoir importer par containers. Il faut savoir qu’ici, tout est cher parce que tout vient de loin. C’est plus facile d’aller dans un pays étranger que dans la capitale de son propre pays.

En Australie, si tu veux une bouteille de vin, tu as 4 intermédiaires qui se prennent une marge ce qui donne un produit à un prix très élevé. Notre concept, c’est d’éviter les intermédiaires. Importer du vin immobilise beaucoup de fonds. On a réussi à construire un business model différent pour éviter les investissements trop lourds. On ne fait pas de stockage. Nous voulons faciliter la partie administrative de l’importation. Nous sommes l’intermédiaire qui facilite les procédures On ne dépense rien pour faire transférer le vin. On a négocié des délais de paiement avantageux pour sécuriser les risques de défaut de paiement des clients.

MBLT : Qui sont vos clients ?

J-C : On vend dans les bars à vins et les restaurants. La croissance dans le WA est très forte et les gens sont très riches. C’est la ville avec la concentration de millionnaires la plus importante au monde. Ce sont des personnes qui veulent le meilleur du meilleur. Ils veulent montrer qu’ils ont de la culture et ça passe aussi par le vin.

MLBT : Quels sont les secteurs porteurs?

Islam : La construction, la plomberie, l’électricité… Perth est une ville qui se développe, ils ont un énorme besoin de tous ces métiers manuels.

MLBT : Encore une fois, ce n’est pas si facile de trouver un travail dans ces secteurs…

Islam : Ici, pour trouver un job, il faut être au bon endroit au bon moment. C’est une question de timing, de rencontres et de chance. Perth est une toute petite ville, c’est un petit village. Les coins de rencontre sont toujours les mêmes en fonction du niveau de vie et des centres d’intérêts.

Ismaël doit partir, nous continuons donc l’interview avec J-C.

J-C : Par rapport à mon parcours et à mon activité actuelle, ce qu’il faut savoir c’est que je suis passionné par le vin ! C’est pour ça que je me lance dans ce nouveau projet. Au début ça a été très dur de changer de statut social. Je l’ai fait parce que la finance ne me plaisait pas même si ça m’a apporté beaucoup de choses notamment en termes de compréhension de l’économie et des différentes crises qu’il y a eu ces dernières années. Ça m’a aussi apporté un peu d’argent.

MLBT : Comment as-tu eu l’idée de monter ton entreprise ?

J-C : J’ai toujours eu une âme d’entrepreneur. Par exemple, quand j’étais en césure, j’ai travaillé chez HSBC et en parallèle, j’ai monté une boîte de nuit à Orléans. J’ai toujours voulu monter un business. Je cherchais l’opportunité. C’est en partie pour ça que je suis resté ici.

Aujourd’hui, je cherche  à être le meilleur dans mon domaine et je passe des diplômes spécifiques pour comprendre le vin. C’est un métier très difficile mais passionnant. Quand j’ai pris le job au Print Hall, j’avais juste le rôle de sommelier et ensuite mon boss m’a suggéré de plus m’impliquer. Aujourd’hui, je bosse 6 jours sur 7 et 70 heures par semaines. Mais c’est mon choix et ça me permet de progresser dans mon activité.

MLBT : On entend souvent que l’Australie est un eldorado, qu’est-ce que tu en penses?

J-C : Il faut garder en tête qu’en Australie c’est compliqué pour les visas et pour l’intégration. Mais il est tout de même possible de s’intégrer. Par exemple, je n’ai que des amis australiens.

MLBT : Tu les as rencontrés comment?

J-C : La plupart par le travail mais aussi par mon ex partenaire. Vous savez, ici, ce n’est pas mieux qu’en France. C’est juste différent. Il y a du bon et du mauvais. Le bon ce sont les opportunités. Et elles n’existent pas uniquement grâce à l’économie. C’est la mentalité des australiens qui permet de provoquer les opportunités.

MLBT : Les français peuvent-il trouver du travail facilement en Australie ?

J-C : Ici, les gens préfèrent privilégier les australiens. Il est très dur pour un français de réussir en Australie. D’autant plus que nous sommes considérés comme des personnes arrogantes, qui travaillent beaucoup et qui sont plus efficaces que les locaux. Nous représentons donc une concurrence forte. Mais ça n’empêchera pas d’avoir des opportunités.

Je pense que le problème des français c’est qu’ils se plaignent beaucoup. Bien sûr, certaines personnes aiment aussi les français parce qu’il y a la culture, parce que c’est une belle mentalité de travail etc.

MLBT : Quels sont les facteurs de réussite ?

J-C : Moi je me donne à fond dans mon travail avec l’objectif d’être dans les meilleurs. Je pense qu’il faut avoir confiance, se fixer des objectifs et suivre sa ligne.

MLBT : Tout à l’heure tu parlais des points négatifs de l’Australie. De quoi s’agit-il ?

J-C : Comme dans tous les pays occidentaux, on parle beaucoup de réseau. C’est toujours la même chose, si tu n’as pas de réseau, c’est compliqué.

MLBT : Comment tu fais pour te faire un réseau?

J-C : Il faut beaucoup parler et aller vers les gens. Il faut avoir de la chance et se donner toutes les possibilités pour réussir. Par exemple, je suis toujours en avance au travail et je passe des diplômes pour avoir des compétences supplémentaires.

MLBT : Est-ce que tu as un conseil à donner à des gens qui se posent la question de partir en Australie ?

J-C : Si tu viens en Australie pour retrouver la même chose que ce que tu as en Europe, reste en Europe. Melbourne est très européanisée, c’est comme Londres mais tu es loin de Paris et de Barcelone. Si tu vas à Sydney, Perth, et Brisbane, c’est vraiment l’Australie.

Il ne faut pas se mettre de barrière. Ici, ils ne se mettent pas dans un projet en se disant que ce n’est pas possible. Il faut croire en toi. Il faut être convaincu de ton projet. Comment peux-tu réclamer de l’argent à des investisseurs si tu n’es pas sûr de toi? On peut réussir partout. En France, en Australie, partout! Il faut croire en son projet. Moi j’ai appris ça ici. Les australiens se mettent beaucoup moins de barrières que nous. Ils ne commencent pas leur journée en se disant que ça va être une mauvaise journée.

Je pense qu’il faut cadrer sa vie et organiser ses journées et ça ira mieux. S’il y a un mur en face de toi, escalade-le. La vie ce n’est pas facile, c’est comme ça. L’australien, quand il se lève le matin, il se dit : aujourd’hui  je vais tout défoncer. Il faut penser comme un australien.

              Maxence Pezzetta 

Jean-Paul : Des tartes en Australie!

My Little Big Trip : Bonjour Jean-Paul, est-ce que tu peux nous expliquer comment es-tu arrivé en Australie ?

Jean-Paul Signoret : Bonjour, en fait j’ai commencé par traverser l’Inde à vélo quand j’avais 19 ans. J’y ai vécu deux ans. Après je suis allé en Australie parce que je connaissais quelqu’un là-bas. Arrivé là-bas, je ne parlais pas un mot d’anglais. J’ai enchainé les petits boulots, les cuisines de restaurants, et j’ai fait du fruit picking.

MLBT : Et comment en es-tu arrivé à monter ta boîte ?

Jean-Paul : Je suis pâtissier de formation. Quand j’avais 27 ans, j’ai décidé de monter ma propre pâtisserie. Elle n’a pas duré très longtemps car un pub a brulé juste à côté et ça a beaucoup diminué la côté de popularité de l’endroit. J’ai néanmoins réussi à revendre ce business et je n’ai pas perdu d’argent pour cette affaire. Du coup je suis allé bosser dans des marchés, je faisais des gaufres françaises.

MLBT : Et tu as essayé de monter une nouvelle structure?

Jean-Paul : Dans un premier temps je suis allé travailler à Sydney pour un boulanger français. C’était un professeur exceptionnel ! J’ai appris énormément de choses ! Je suis ensuite allé à Byron Bay pour rejoindre des amis. C’était il y a un peu moins de 18 ans, j’ai alors décidé de monté de nouveau ma propre entreprise.

MLBT : Quelle était l’activité de cette entreprise ?

Jean-Paul : C’était de la fabrication et de la livraison de pâtisserie française. Je faisais du commerce de gros. On a commencé à livrer le Club Med, l’activité a continué à évoluer, les clients ont continué a affluer et j’ai dû faire un choix dans mes activités. Je ne pouvais pas tout faire tout seul et c’était vraiment compliqué de trouver quelqu’un de compétent en tant que boulanger en Australie. On a donc arrêté tout ce qui était pâtisserie française pour faire uniquement des tartes. L’entreprise s’appelait Byron Gourmet Pies. Ça marchait très bien et ce d’autant plus lorsque j’ai décidé d’investir dans mon site internet pour optimiser le référencement.

MLBT : Et pourquoi as-tu arrêté cette entreprise ?

Jean-Paul : Honnêtement, après 30 ans en Australie et 17 ans à bosser 18 heures par jour tout en dirigeant des personnes, j’en ai eu marre. J’avais besoin de faire une pause, de changer. Du coup j’ai décidé de vendre et  j’en ai tiré un bon prix.

MLBT : Et quels conseils tu donnerais à quelqu’un qui souhaite lancer son business à l’étranger?

Jean-Paul : Qu’il réfléchisse bien à ce qu’il veut faire de la vie. Gérer son entreprise n’est pas de tout repos, et bien y réfléchir, le salaire horaire n’est pas si intéressant. Si c’était à refaire,  je travaillerais pour quelqu’un. J’ai compris aujourd’hui que si tu veux faire ce que tu aimes, en ce qui me concerne, la pâtisserie, il faut travailler pour quelqu’un. Si tu veux faire du business, gérer, compter, manager, monte ta boite, il faudra que tu oublies tes loisirs pour te consacrer essentiellement à ça. Ensuite, si tu as toujours envie de le faire, il faut que tu étudies ton marché, que tu collectes un maximum d’informations. N’oublies pas que tu n’es pas ton pays. Il faut donc que tu fasses appel à un avocat qui pourra te protéger. Tu prends énormément de risques quand il s’agit de ton entreprise. Que ce soit au niveau de l’argent que tu investis que de tes employés !

    Maxence Pezzetta