Archive for the Category » Mission humanitaire «

Virlanie : notre mission humanitaire

Virlanie nous a contactés en septembre 2012 afin que nous l’aidions à développer son pôle business.

Cette fondation, créée en 1992 aux Philippines, a pour but de sortir les enfants des rues et de les réinsérer dans la société. Nous avons donc collaboré avec Virlanie en lui proposant de créer le site internet qui lui permettra de faire la promotion de ses produits.

La vision de Virlanie : Offrir un toit, de la nourriture, des vêtements, une éducation, et des soins médicaux aux enfants des rues de Manille qui ont été abandonnés à leur sort. Virlanie encourage l’intégration, le dialogue, et l’expression au travers des activités et des projets qu’elle propose. Le but étant de proposer aux enfants une maison, une famille, et un futur leur permettant de devenir des citoyens indépendants et responsables.

En fonction de leurs besoins individuels, les enfants peuvent être recueillis dans les maisons de Virlanie pour quelques mois ou quelques années. En améliorant la vie de ces enfants des rues, les familles philippines ont également besoin de soutien. La fondation aide également les familles d’accueil, les jeunes mères, ainsi que les jeunes parents sans famille ou qui ne savent pas comment élever leur enfant.

En aidant la fondation Virlanie, les volontaires font reculer les barrières de la pauvreté en proposant aux enfants des opportunités de reconstruction. Leurs actions permettent aux enfants d’aller à l’école, d’avoir accès aux soins, à la nourriture, et à l’eau potable.

La mission du pôle business : Pour Virlanie, il est déterminant que les enfants reçoivent une éducation adéquate. Il est donc important de leur apprendre à créer eux-mêmes leurs futures sources de revenu. Afin de continuer à suivre cette idée, Virlanie a commencé à générer ses propres revenus en 2003.

Différents projets ont été créés dont le but est de promouvoir l’art comme un outil et une méthode pour générer des revenus, aider les enfants à se construire une identité, et développer leur créativité. L’une des sources de revenu de Virlanie est la création de t-shirts sur lesquels les enfants peignent leurs logos, dessins, et autres symboles caractérisant leur nouvel environnement. Les différents produits proposés par Virlanie sont vendus sur les marchés et les revenus permettent à la fondation de s’assurer une certaine indépendance financière.

My Little Big Trip a apporté son soutien en mettant en place la promotion et la communication des produits sur internet. Au travers du site internet, les personnes qui souhaitent commander les produits de Virlanie peuvent désormais contacter directement la fondation plutôt que de se rendre sur les différents lieux de distribution. Enfin, ce site internet a permis à Virlanie d’exporter ses produits à l’international.

      Maxence Pezzetta

Arrivée chez Virlanie

Nous arrivons à Manille à 5h30 du matin. Nous n’avons presque pas dormi depuis 24h. Baptiste, le coordinateur des volontaires, vient nous chercher à la sortie de l’aéroport. Nous déposons sans bruit (du moins nous essayons) nos affaires dans la colloc dans laquelle nous serons logés pendant 2 nuits et nous partons directement prendre un café au coin de la rue. Ici les « boui-boui » s’appellent des « sari-sari ».  :smile:

Baptiste, nous annonce la programme de la journée qui semble chargé (nous avions aussi le choix de passer la matinée à dormir mais nous avons décliné). Une petite douche après le café et c’est parti pour une journée de folie ! :cool:

Nous commençons par faire le tour de toutes les maisons de Virlanie. Virlanie est une ONG qui a pour but d’aider les enfants des rues à en sortir et leur assure une protection. L’ONG possède une dizaine de maisons dans lesquelles sont recueillis les enfants. Ils sont répartis par âge et par « traumatisme ». A titre d’exemple, il y a une maison spéciale pour les jeunes filles qui ont été abusées et pour les enfants handicapés.

Ensuite, nous avons visité le bureau où nous allons travailler et rencontré l’équipe. Dix minutes plus tard, nous étions tous en plein débriefing pour décider ce qui allait être mis dans le site web. Oui, parce que notre mission est de faire un site pour Virlanie, pour les ventes de tee-shirts et bijoux faits par les membres de l’ONG.

Après notre petite réunion, nous partons en ville (toujours avec Baptiste) pour manger dans le quartier chinois. Baptiste en profite pour nous faire visiter le RAC qui est officiellement à un centre social pour enfants mais qui s’avère être, en réalité, une prison pour enfants ! La visite est choquante, les enfants sont 60 par cellule de 20m2 et certains, notamment les enfants handicapés, sont touchés par la galle. La plupart n’ont strictement rien fait pour être enfermés. Ils étaient simplement dans les rues de Manille à une heure considérée comme « trop tardive ». Les volontaires de Virlanie se chargent de leur apporter des soins et des distractions lorsqu’ils sont autorisés à sortir des cellules. Un certain nombre des enfants recueillis par l’ONG viennent du RAC (environ 40%).

Après cette visite éprouvante, nous partons visiter le quartier chinois et Divisoria qui est le quartier défavorisé où opère la Mobile Unit. La Mobile Unit a pour objectif de donner un peu d’éducation aux enfants des rues et leur permettre de manger et se laver. Après tout ça, nous sommes rentrés en Jeepney (moyen de transport local). Il est 17h, la journée ayant commencé à 5h, nous sommes rentrés nous reposer.

Ce qui nous a marqué :

  • Le RAC : prison pour enfants
  • Le fait de voir « en vrai » la pauvreté d’aussi près, les enfants noirs de saleté et le contraste entre leur sourire lorsqu’on arrive !
  • Le contraste entre les quartiers riches ou « quartiers d’expats ‘ » et les quartiers dans lesquels nous travaillons.

06-12-2012

        Maxence Pezzetta

Philipino time!

Après deux semaines passées chez Virlanie, nous apprenons à travailler au « Philipino time » comme on dit ici. Le concept du « Philipino time » c’est que tu ne sauras jamais combien temps ça te prendra de faire ce que tu as à faire, que le bus ne passera probablement jamais à l’heure dite (cela dit, il peut autant passer en avance qu’en retard), que le mail que tu attendais le lundi à 9h seras reçu à un tout autre moment. Autrement dit, rien n’est vraiment prévisible.

Pas facile pour nous qui sommes habitués à la productivité à l’extrême ! Tout prend du temps, et ce qu’on avait l’habitude de faire en 5 min peut prendre plus d’une heure. Alors qu’au début, le « Philipino time » était source de stress, nous apprenons de plus en plus à lâcher du lest. Après tout, tant que le travail est fait avant de partir, tout ira bien.

Depuis que nous sommes arrivés, nous ne sommes pas encore retournés au RAC (la prison pour enfants) et nous n’avons pas non plus passé beaucoup de temps avec les enfants. Dès que nous aurons bien avancés sur notre site, nous tenterons l’expérience…

Globalement, les semaines passent très vite et c’est très agréable de retrouver un peu de stabilité.

18-12-2012

     Maxence Pezzetta

Karaoké night

Yey ! Première soirée organisée avec les gens de l’asso, au programme : karaoké  ! Nous allons enfin pouvoir connaitre ces fameuses soirées karaoké dont on nous parle dans toute l’Asie. Pas très à l’aise avec l’idée de chanter en public, nous y allons tout de même de bon cœur, un trajet en jeepney et nous y sommes !

Nous nous attendions probablement tous les deux à nous retrouver dans une espèce de bar plongé dans le noir avec des gens qui se donnent en spectacle. Au lieu de cela nous entrons dans un endroit très éclairé, rempli de toutes petites salles. Chez Microsoft, on appelait cela des « box ». Ce sont des salles de 5m sur 3m dans lesquelles sont regroupées parfois une quinzaine de personnes en train de chanter en cœur !

C’est à ce moment que nous nous rappelons vaguement avoir entendu que les asiatiques devaient louer des salles pour les karaokés. En réalité, la personne qui chante n’est pas seule sur une scène en se prenant pour Britney Spears. Déjà, il y a deux micros. En plus, quand la chanson commence, tout le monde se met à chanter. C’est très surprenant, surtout que la plupart des asiatiques sont plus réservés que nous, occidentaux. Ils se lâchent complètement et n’ont aucune inhibition. D’ailleurs il y en a (quelques-uns) qui chantent très bien  :wink:

Nous arrivons donc dans cette salle pleine à craquer où ils chantent tous à cœur joie ! Un peu déroutant pour nous, français coincés. Mais finalement, vous le croirez ou non, on se prend très vite au jeu. Comme tout le monde chante et que la plupart sont des chansons connues, il est très facile de commencer à fredonner timidement, puis de plus en plus fort, jusqu’à finalement hurler et chanter comme tous les autres. On se surprend même à récupérer le micro pour chanter sur notre chanson favorite. Heureusement pour nous, les autres personnes chantent toutes tellement fort qu’on entend très peu les fausses notes de nos voix.

Alors que nous pensions juste passer, nous restons jusqu’à la fin de la soirée à nous égosiller ! Très bonne expérience !  Nous regrettons presque que ça n’existe pas en France.

20-12-2012

    Maxence Pezzetta

1/2 journée au RAC!

Pour cet article, je (Eugénie) parlerai en mon nom car Maxence n’était pas avec moi.

Le RAC, par où commencer ?

Chez Virlanie, presque tous les volontaires vont au RAC (officielement un centre social pour enfants) plusieurs fois par semaine. Nous n’avions passé que 10 min là-bas lors de notre premier jour et j’avais envie de tenter l’expérience. Je n’étais pas sereine vu ce que j’avais entendu jusque-là : une odeur pestilentielle, des adultes fous, menottés, qui hurlent et font leurs besoins sur eux, des enfants recouverts de galle… Autant de choses qui ne m’encourageaient pas à y aller.

Un soir, lors d’une discussion, les volontaires qui ont l’habitude d’y aller me disent : « Tu n’as qu’à y aller le mardi matin. C’est sport donc ce ne sont que des enfants en bonne santé psychologique et c’est dans une grande cour qui n’est utilisée que pour le sport. Le reste du temps, les activités avec les enfants se font dans une petite cour avec les enfants handicapés à côté ». Quand je dis « handicapés » comprenez aussi « qui ont la galle » et « pleins de poux ».

Je vais donc voir la responsable, Cathy, pour aller au RAC le mardi matin suivant. Malheureusement, elle me dit qu’il y a déjà assez de volontaires pour mardi et me propose de venir le mercredi. Je lui fais part de mes inquiétudes. Elle m’explique qu’effectivement les « specials » (= handicapés), seront à côté mais quétant donné que l’activité est destinée aux enfants psychologiquement sains, ça ne posera pas de problème. Donc je me lance. J’ai deux jours pour me préparer psychologiquement…

Mercredi matin 8h :  A peine arrivée devant le bureau (lieu de rendez-vous), Cathy m’annonce que c’est une journée spéciale, car c’est une journée de Noël et qu’on ne pourra pas avoir les enfants. Du coup, soit nous sommes invités à la fête soit nous travaillerons avec les « specials ». Super, exactement ce que j’appréhendais. Tant pis, je me lance!

Nous sommes 3 à aller au RAC ce matin, Cathy, Pauline (une autre volontaire) et moi. Je suis la seule « nouvelle ». Nous arrivons en nous dirigeant vers l’endroit où les « specials » sont enfermés. A peine passé les grilles qu’ils se jettent sur nous pour nous faire des câlins. Un gamin dont les cheveux sont recouverts de sable (ou devrais-je dire de lentes et de poux ?) et la peau recouverte de croutes (la galle) se jette sur moi pour me faire un câlin. Je me laisse faire en essayant de me convaincre que je n’attraperai rien de tout cela.

En avançant un peu dans la cour, j’aperçois une femme complètement nue et allongée en bas d’un « lit superposé » (comprenez, deux planches de bois superposées). Cathy se dépêche d’aller lui chercher des vêtements et nous explique qu’il y a moins d’un mois, cette femme marchait et parlait. Elle a maintenant une maladie des intestins et probablement autre chose qui l’empêche de bouger.

Nous commençons ensuite les activités avec les enfants. Comme ce sont les « specials », il faut rester dans les activités très simples. Pas question de faire des cours d’anglais, de maths, ou de l’art plastique. Nous sortons donc les legos et jouets divers. Les enfants sont ravis et commencent à jouer. Jean-Paul s’est pris d’amitié pour moi et ne peut s’empêcher de me tenir par le bras pour que je joue et je peux sentir les croutes de galle dont sa peau est recouverte.  Il faut bien comprendre que nous sommes les seuls à leur apporter un peu de détente. Ils restent enfermés toute la journée dans cette espèce de cour.

Pendant la matinée, de doux effluves d’excréments se font sentir. Nous sommes en effet juste à côté des toilettes. Pauline et Cathy m’expliquent qu’il est fréquent de retrouver certains excréments en plein milieu de la cour. Dans ce cas, elles les contournent et font comme si de rien n’était. Je ne peux m’empêcher de me dire que ça doit être bien pire en plein après-midi avec la chaleur.

Vous vous demandez peut-être pourquoi les enfants ne sont pas soignés ? Notamment de la galle et des poux ? Gardez bien en tête que le RAC ressemble plus à une prison qu’à un réel centre social pour enfants. Pour cette raison, même si on fournit des traitements, leur application reste à la bonne volonté des surveillants. Et les handicapés sont très mal perçus dans cet univers. A titre d’exemple, l’espérance de vie d’un enfant handicapé dans la rue est d’1 an !

La demi-journée se passe bien (si l’on peut dire vu les conditions). Nous restons 2h30 en tout et nous repartons le midi. Inutile de dire que la première chose que j’ai faite en rentrant a été de prendre ma douche et de me récurer le plus possible.

04-01-2013

       Maxence Pezzetta