Lucas Rivoire est un français arrivé à Montréal avec sa conjointe. Il a décidé de monter son entreprise et entreprendre au Canada après avoir eu une première expérience de travail en entreprise à Montréal.
MLBT : Quelle est ton parcours scolaire ?
Lucas Rivoire : J’ai fait TEMA une école de commerce orientée sur les nouvelles technologies à Reims Management School (qui vient de fusionner avec Rouen, avec un nouveau nom NEOMA Business School).
MLBT : Quelle est ton activité professionnelle à ce jour ?
LR : Je suis le fondateur des sites Internet Hotel-in-Montreal.com et AllYouCanPost.com
MLBT : Comment en es-tu arrivé à être à ton compte au Canada ?
LR :Avant d’arriver au Canada j’ai travaillé pendant plusieurs années dans différentes start-ups. Après ma première expérience pro au Québec j’ai décidé de me lancer, cela faisait longtemps que j’avais envie de monter mes propres projets.
MLBT : Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton site d’hôtels à Montréal ? (Comment t’est venue l’idée ? En quoi il est différent d’autres sites etc.)
LR : Ayant pas mal voyagé, nous réfléchissions à comment répondre à un besoin simple des voyageurs « comment trouver le bon hôtel ?».
Avec Hotel-in-Montreal.com nous voulons nous positionner à l’inverse de tous les autres sites « généralistes » comme LE site spécialiste des hôtels à Montréal. Notre mission est de guider les internautes afin de les aider à choisir le bon hôtel à Montréal et pas juste en proposant une liste de critères ou de prix.
Nous collaborons avec un journaliste français, expérimenté, et passionné de voyage pour créer du contenu de qualité, engagé, avec une vraie opinion. Nous avons effectué un vrai reportage sur chacun des hôtels que nous avons listés.
MLBT : Avais-tu déjà voyagé avant ? Si oui, où et combien de temps ?
LR : J’ai toujours beaucoup aimé voyager, je suis allé au Guatemala, en Grèce, aux Etats-Unis, en Egypte, en Russie, en Hollande, au Maroc, au Monténégro, au Sri Lanka…
J’ai aussi vécu à l’étranger, 1 an à New-York et 3 ans à Madrid.
Puis avec ma fiancée nous avons décidé de partir (de Paris) vivre à Montréal. Nous avons commencé notre périple par un gros voyage en Amérique du Sud. Nous ne voulions pas commencer notre nouvelle vie à Montréal par un hiver ;-).
MLBT : Pourquoi avoir choisi le Canada et plus particulièrement Montréal ?
LR : J’étais venu voir des amis il y a quelques années, cela m’avait beaucoup plu.
Partir vivre à l’étranger était un projet de couple et Montréal cumulait pas mal d’avantages en terme de visa, de langue, d’employabilité…
MLBT : Quel est ton visa actuel ? As-tu eu besoin de plusieurs visas pour t’implanter à Montréal ?
Nous avons commencé par un visa PVT (Permis Vacances Travail), puis nous avons enchaîné sur un visa de travail temporaire (Jeune Pro). Nous allons faire une demande de Résidence Permanente incessamment sous peu.
MLBT : Comment gères-tu la différence culturelle au quotidien ?
LR : Très bien, les Québécois sont très sympas. Montréal est une ville très cosmopolite où se mêlent des gens de partout, du coup la mentalité est très bonne, très ouverte.
La vie est agréable, moins agressive, bien moins « dense » à tous les niveaux qu’à Paris.
MLBT : peux-tu nous donner des exemples de cette différence culturelle ?
LR : Le rythme ici est plus « anglo-saxon », les gens dinent plus tôt, vers 18h/19h, et se couchent plus tôt surtout en hiver. C’est finalement assez logique, ils se calent sur le soleil. C’est très différent du rythme espagnol que j’ai pu vivre à Madrid où là c’est plutôt ; les gens qui se «cachent » du soleil, ils déjeunent à 14h et dinent après 21h.
Sinon il paraît qu’ici ce sont les filles qui draguent! Intéressant pour les garçons célibataires ;-).
MLBT : Comment gères-tu la différence culturelle dans le milieu du travail ?
LR : Ici les gens sont beaucoup moins dans le conflit qu’en France ce qui est très agréable. Les français on le « sang plus chaud ». Même sans être énervés nous allons être plus expressifs, avec des intonations, en soufflant, en grognant. Cela peut être vu par un québécois comme un « français râleur » alors que ce n’est pas forcément le cas, il faut faire attention à cet aspect.
MLBT : Quelles ont été ou quelles sont les plus grosses difficultés auxquelles vous avez été confrontés pour immigrer au Canada?
LR : Rien de très grave, mais au moment du renouvellement de notre visa, cela a été compliqué, cela a pris un peu de temps et je n’ai du coup pas pu rentrer pour un événement familial en France car je devais rester sur le territoire canadien en attendant mon nouveau visa.
MLBT : Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ta vie actuelle (professionnelle et personnelle) ?
LR : Au niveau personnel : j’aime les loyers pas chers (rapport à Paris) ce qui permet d’avoir un appartement plus grand avec un extérieur et tout cela pour un prix raisonnable. Montréal est une ville très agréable à vivre. Il y a une vie de quartier sympa, pas mal de bars et de restaurants très cools, de grands parcs au milieu de la ville. Le WE il est facile de s’échapper de la ville (une ou deux heures de route) pour aller voir la nature.
Au niveau professionnel : le marché du travail est plus simple et plus dynamique qu’en France. Attention ce n’est pas pour autant l’Eldorado dont on entend parfois parler…
MLBT : Qu’est-ce qui te manque le plus venant de France ?
LR : Forcément les amis, la famille, puis la Provence, le sud, la méditerranée, le vin pas cher !
MLBT : Comment gères-tu ce(s) manque(s) ?
On ne le gère pas trop mal, on a eu pas mal de visites, nous rentrons assez régulièrement pour les vacances.
MLBT : Comment sont perçus les Français expatriés à Montréal ?
LR : Il y en a beaucoup, de plus en plus, je crois que les statistiques sont assez impressionnantes. Je pense que les Québécois essayent vraiment de conserver la francophonie, c’est un vrai sujet ici. L’immigration de « francophones» est une bonne chose pour cela. Après les français sont souvent vu comme trop prétentieux, arrogants, qui se croient chez eux, il faut vraiment faire attention à cela. C’est important que les nouveaux arrivants comprennent que le Québec ce n’est pas la France (même si on parle la même langue) et que c’est à nous de nous adapter à la culture québécoise et pas l’inverse.
MLBT : Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui souhaitent s’expatrier à Montréal ?
LR : Ne sous estimez jamais tous les sujets de papiers/visa. Consultez, renseignez-vous, établissez une vraie stratégie pour la suite, assez vite après votre arrivée.
Toujours être rigoureusement honnête avec l’immigration, même avec les plus insignifiantes déclarations de douanes.
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